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La gestion du parc automobile de l'état et le déploiement administratif au Togo (1937-1992)

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par Ahogla Egbèssi GBAMEHOSSOU
Université de Lomé (Togo) - Maà®trise en histoire contemporaine 2010
  

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1.2- L'état du parc automobile togolais

Au Togo, comme partout ailleurs, l'évolution sensible du réseau routier s'était toujours accompagnée d'un accroissement flagrant du parc automobile. Lancé sur une bonne dynamique par les deux premiers plans quinquennaux (1966-1975), il a été consacré par plusieurs facteurs à partir du troisième plan (1976-1980). Une telle progression s'explique

169 La SORAD est devenue de nos jours la Direction régionale du développement rural (DRDR).

170 Citant Lucien Brun et Pillet-Schwartz.

171 Citant Talla (1998 : 478).

pour l'essentiel, par la place de choix accordée au trafic routier dans les programmes de développement élaboré par les autorités togolaises.

Ainsi, l'édification et la réfection des routes, la construction des bâtiments administratifs et des équipements socio collectifs (centres de santé, établissements scolaires, les projets de développement agricole, etc.) entre autres, nécessitaient des matériels roulants de transport routier. Le parc automobile administratif n'en demandait pas mieux pour s'agrandir. Les véhicules étaient acquis soit sur financement de l'Etat, soit des partenaires externes. Cette évolution explique en grande partie la décision de l'Etat de procéder à la réimmatriculation de ses automobiles en 1976 pour éviter donc une répétition des données d'identification.

La situation des immatriculations des véhicules automobiles toutes catégories confondue au Togo de la deuxième moitié des années 1970 à la fin des années 1990 figure dans le tableau n° 8172.

En fait, ces chiffres ne traduisent pas fidèlement l'état du parc automobile opérant sur le territoire togolais en raison des retraits, des changements de classification et d'immatriculations qui n'étaient pas souvent signalés, et du refus d'enregistrement173. En revanche, ils peuvent servir de base d'analyse valable. A en croire les données du tableau n° 8, le parc automobile togolais n'a pas connu une tendance régulière.

En effet, celui des pouvoirs publics a connu un essor considérable avant 1981, soit dans le troisième plan quinquennal ayant mobilisé l'achat de beaucoup de matériels roulants pour la réalisation des projets de relance économique.

Ainsi, 2 164 véhicules automobiles administratifs avaient été immatriculés entre 1976 et 1980 avec un record jamais égalé de 560 immatriculations en 1977. Au même moment, le nombre de matériels roulants privés augmentait. Cet essor imprima un rythme croissant à l'ensemble du patrimoine automobile du Togo avec un total de 17 518 véhicules immatriculés de 1976 à 1980. L'évolution fulgurante des engins privés est en partie due à l'octroi des crédits d'achat de véhicules par la Société togolaise de crédit d'automobile ( STOCA) créée en avril 1963 avec un compte initial de 15 000 000 de F CFA et dont les activités atteignaient un haut niveau en 1977. Elle a financé en cette année, 23 % des véhicules achetés au Togo, soit 7 000 véhicules sur environ 3 000174.

172 Voir page 107.

173 Notons aussi qu'à partir des années 1990, avec les crises, certains services ne faisaient plus immatriculer leurs véhicules dans la série administrative.

174 Togo-dialogue, Mensuel du Golf du Bénin, n° 32, septembre1978, p. 15, in Tsigbé (2009 : 369).

Tableau n° 8 : Etat des immatriculations des automobiles au Togo de 1975 à 1998

Années

Véhicules automobiles de

l'Etat

Automobiles totales (privées et étatiques)

1975

284 175

2295

1976

450

2841

1977

560

3419

1978

386

3923

1979

348

3644

1980

428

3691

1981

270

3964

1982

249

3834

1983

152

3430

1984

418

3325

1985

342

4094

1986

418

4378

1987

131

4220

1988

298

4164

1989

246

5336

1990

217

5493

1991

363

5636

1992

281

3371

1993

79

4239

1994

74

7957

1995

145

8174

1996

207

9914

1997

166

10072

1998

221

11004

Sources : Gbamehossou à partir des sources d'immatriculation des automobiles administratives du Garage

central administratif et des informations tirées de Tsigbé (2005 : 143) concernant les automobiles totales.

175 Ce chiffre est trop bas, il devait certainement augmenter, avec peut-être celui de 1976, si nous avions retrouvé les registres d'immatriculation des véhicules de l'Etat togolais des années précédentes car, avant 1986, les enregistrements ne respectaient pas rigoureusement la chronologie. Les interférences étaient fréquentes même plus d'une fois avec les engins à deux roues à moteur.

Pour cette raison, nous avons procédé à un décompte de ces automobiles, unité par unité, registre par registre, année par année pour avoir les chiffres qui se trouvent dans la deuxième colonne de notre tableau (automobiles de l'Etat). Cependant, il n'est totalement pas exclu que de petites erreurs se soient glissées lors du décompte.

Cette augmentation sensible des véhicules immatriculés s'explique aussi par l'afflux des voitures d'occasion moins coûteuses (Videha 2003). Elle n'était plus jamais estompée même avec la crise des années 1990, comme le montrent les données du tableau n° 8.

La tendance est loin d'être la même au niveau des automobiles administratives. Cellesci, dépendant très largement des finances publiques, avaient sans doute subies la loi de la crise pétrolière de 1979-1980 aux conséquences multiples, dont l'insuffisance chronique des financements avec le PAS.

En effet, de 1 428 véhicules immatriculés en 1980, on est descendu à 270 en 1981 puis à 152 en 1983. Une nette amélioration est constatée entre 1984 et 1986. Pendant cette dernière année, le nombre de matériels roulants routiers catalogués atteignait 418. Le 13ème Sommet France-Afrique organisé par le Togo du 13 au 15 novembre 1986 en était pour quelque chose.

Ainsi, plusieurs véhicules ont été acquis par le Garage central pour assurer la mobilité des autorités présentes à cette Conférence nous disait Y. S. Balakindé176 et par la Sûreté nationale togolaise (38 automobiles étaient affectées à la Sûreté nationale togolaise seulement entre le 5 et le 12 novembre 1986)177.

Après cette année, ce chiffre n'était plus jamais atteint. Les deux années qui ont suivi les crises sociopolitiques en 1992, enregistraient les pires statistiques (respectivement seulement 79 et 74 véhicules immatriculés dans la série administrative). L'essor enregistré peu avant, en 1991 (363) et 1992 (281), s'explique en partie par les dons en moyens de transport offerts au Togo par des pays amis pour assurer la sécurité lors des crises sociopolitiques. A titre illustratif, la France a fait don de 23 Mini-Bus au Togo affectés à la Sureté nationale togolaise178.

Au vue des chiffres du tableau, on peut dire que d'une façon générale, contrairement aux véhicules privés qui n'ont cessé d'augmenter avec l'amélioration du réseau routier, le PAS et les troubles sociopolitiques ont frappé de plein fouet le parc automobile administratif togolais dont la gestion était dévolue à une structure spécialisée.

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