WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La gestion du parc automobile de l'état et le déploiement administratif au Togo (1937-1992)

( Télécharger le fichier original )
par Ahogla Egbèssi GBAMEHOSSOU
Université de Lomé (Togo) - Maà®trise en histoire contemporaine 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2- Le PAS et le transport automobile administratif

Tous les services publics ont souffert d'une manière ou d'une autre de la politique de réduction des financements de l'Etat imposée par le PAS. Leur ligne budgétaire pour leur dotation en matériels de transport automobile s'est rétrécie, ralentissant du coup l'évolution observée dans le parc automobile étatique qui s'enlisa finalement avec la crise des années 1990.

225 Sauf le secteur agricole connut une amélioration. Selon la Banque mondiale (1996 : 79), la production agricole augmenta d'environ 11 % entre 1991 et 1993. Cela c'explique par la récolte de 1992 exceptionnellement bonne grâce aux conditions climatiques favorables d'une part et par l'augmentation de la main d'oeuvre qui s'était repliée sur les campagnes d'autre part.

2.1-Restriction et détérioration du parc automobile de l'Etat

Au Togo indépendant, il était constaté un essor inédit dans le patrimoine automobile de l'Etat. Nous l'avons assez vu, les véhicules des pouvoirs publics étaient acquis soit sur le budget général de l'Etat ou des départements ministériels, soit sur les financements étrangers, sur don ou sur saisie douanière. Avec les efforts de grande envergure entrepris par l'Etat à partir des années 1980 dans le cadre de la politique de réduction des dépenses en vue de corriger les déséquilibres macro-économiques, l'assiette financière accordée aux services publics pour l'achat et la maintenance de leurs véhicules s'est considérablement rétrécie. Les ressources financières allouées au Garage central sous le couvert du Ministère de l'économie et des finances, étaient assez maigres pour s'offrir suffisamment de véhicules pour assurer sa mission. Les statistiques du tableau n° 9 sont illustratives.

Tableau n° 9 : Récapitulatif des différents crédits accordés au Garage central par rapport au budget général entre 1990 et 1992 en milliers de francs pour la gestion des automobiles

Années

Budget général

Crédit d'chat de véhicules

Pourcen-
tage

Crédit
d'entretien

Pourcen-
tage

Crédits

d'achat

des
carburants

Pourcen-
tage

1990

92 490 000

300 000

0,32 %

200 000

0,22%

250 000

0,27%

1991

88 464 654

300 000

0,33 %

200 000

0,23%

300 000

0,34%

1992

93 636 324

Néant

Néant

250 000

0,27%

350 000

0,37%

Source : Bayaro 1998 : 54.

En se référant aux chiffres du tableau n° 9, nous pouvons dire que les crédits d'achat, d'entretien de véhicules et ceux destinés à leur alimentation en carburant et lubrifiant alloués au Garage central étaient très faibles et insuffisants. En aucun moment, la valeur des financements d'achat des matériels roulants n'a dépassé 300 000 000 F CFA, or les besoins de déplacement s'accroit. On peut se demander combien de véhicules ces fonds peuvent servir à payer? Sans doute pas suffisamment s'il faut se procurer des engins confortables résistants de luxe, très couteux, dont ce service a besoin pour le déplacement des autorités. Pire encore, en 1992, aucun crédit n'était alloué au Garage central pour l'achat des véhicules. De facto, on connaît l'origine des 281 véhicules administratifs immatriculés en cette année par ce

service226. Ils étaient donc acquis sur le budget d'autres structures étatiques et paraétatiques voire internationales.

En outre, l'augmentation des crédits d'entretien et d'achat de carburant et de lubrifiant montre les besoins croissants et colossaux des engins en matière de maintenance227. C'est un signe de vétusté de ces matériels. Scientifiquement, il est prouvé que plus les véhicules vieillissent plus ils nécessitent des réparations et plus ils consomment de carburant.

Le nombre de véhicules administratifs immatriculés par le Garage central montre à bien des égards la restriction du patrimoine de l'Etat en matière de moyen de transport. Globalement à partir de 1981228, il a diminué de près de 160 automobiles en 1981, soit respectivement 428 contre 270. Ce chiffre a dégringolé à 249 contre en 1982 pour tomber à 152 en 1983, la première année d'application effective de l'ajustement structurel. Après un réveil entre 1984 et 1986, une chute abrupte est observée en 1987 avec seulement 131 automobiles immatriculées.

Si la politique de réduction de l'enveloppe financière aux services publics pour se doter de moyens de transport a eu pour conséquence, le rétrécissement du patrimoine automobile de l'Etat dans les années 1980, à partir de 1990, elle a trouvé un complice coupable, les crises sociopolitiques.

La période comprise entre 1990 et 1993, marquée par des troubles sociopolitiques, a été chaotique pour le parc automobile des pouvoirs publics. Etant un symbole de l'Etat, les voies publiques et les véhicules administratifs étaient attaqués par des grévistes. Ils étaient pillés et détruits. La destruction touchait surtout ceux des forces de sécurité.

Ainsi, une camionnette de marque Peugeot 504 bâchée acquise et immatriculée le 5 février 1988 en RTG 7703 et une voiture Break de marque Renault acquise le 5 novembre 1986 d'immatriculation RTG (SNT) 6971 affectée à la Sûreté nationale étaient brûlées lors des événements du 5 octobre 1990229.

226 Voir tableau n° 8.

227 La dette de l'Etat togolais auprès de ses fournisseurs de carburant s'élevait en 1998 à 2 600 000 000 de F CFA Bayaro (1998 : 55). Elle a entrainé la rupture de livraison de carburant.

228 Voir tableau n° 8.

229-Registre d'immatriculation du Garage central administratif, n° 45.

- Un auditeur qui aurait vécu les évènements, témoignait sur la Radio Légende FM au cours de l'émission A vos bics rouges du 6 octobre 2010 portant sur le bilan de la lutte démocratique au Togo, 20 ans après, que, ce véhicule Peugeot 504 fut brulé devant la préfecture du Golfe.

- Le 5 octobre 1990, le régime du feu Eyadema Gnassingbé et son armée ont fait face, pour la première fois à un soulèvement populaire. Tout a commencé avec l'irruption des soldats dans la salle du Palais de justice de Lomé où se déroulait le procès de certains étudiants accusés d'avoir distribué des tractes de déstabilisation du pouvoir .

En 1990, le patrimoine automobile administratif togolais était composé de 4 000 véhicules toutes qualités confondues (Lawani 2005 : 18) alors qu'il était en pleine progression depuis le début des plans quinquennaux jusqu'en 1983, année de l'application effective du PAS. Sa restriction s'est accélérée à partir des années 1990 dans un contexte de crise sociopolitique laissant libre cours à la mauvaise gestion.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius