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La gestion du parc automobile de l'état et le déploiement administratif au Togo (1937-1992)

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par Ahogla Egbèssi GBAMEHOSSOU
Université de Lomé (Togo) - Maà®trise en histoire contemporaine 2010
  

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II- Les mesures rigoureuses de gestion du transport administratif routier togolais (1937-1946)

Au Togo sous mandat, dans la deuxième moitié des années 1930, l'Administration a pris, tout comme dans presque tous ses secteurs, des dispositions pour gérer et réglementer son transport automobile. Avant d'aborder ces dispositions et leurs conséquences, il est intéressant d'analyser les facteurs qui y ont conduit.

1- Les raisons de la prise des mesures

Elles sont pour l'essentiel de deux ordres : les raisons budgétaires et celles liées à l'utilisation jugées abusives des véhicules administratifs.

1.1- Les difficultés économiques

Vers la fin du gouvernorat d'A. F. Bonnecarrère (1922-1931), commença, pour le territoire togolais, une période de dures épreuves dans tous les secteurs en raison de la crise économique des années 1930 qui affecta l'économie togolaise. Dans le transport administratif, elle se manifesta par l'insuffisance d'achat des véhicules nécessaires au Garage central pour

48 La STAO avait transporté gratuitement 2479 kg composé essentiellement de vivres (Tsigbé 2009 : 176).

assurer sa mission pour la bonne circulation des personnes et des biens administratifs. Le nombre de véhicules administratifs sur le territoire était restreint par rapport aux besoins. Il était de 51 en 1932, 63 en 1933, 62 en 1934, 68 en 1935 et 67 en 193649. En novembre 1937, Montagné décida «... en raison de la modicité du nombre des voitures en service au Garage central, de réduire au strict minimum les déplacements des automobiles administratives50».

A cela s'ajoute la mauvaise utilisation des voitures de l'Etat.

1.2- L'usage hors norme des véhicules administratifs

Les règles de prescription en matière d'utilisation des véhicules de l'Administration n'étaient pas bien respectées.

En effet, aux rebours des dispositions, des mécaniciens-conducteurs même voyageant avec l'autorité qu'ils conduisaient, roulaient à une vitesse non réglementaire, causant d'éventuels accidents de circulation qui gonflait les dépenses de l'Etat par réparation onéreuse et achat du matériel roulant et par soins médicaux. Par exemple, c'est l'excès de vitesse (40 km/ h) qui a causé l'accident de la voiture du Commandant de cercle de Mango le 20 août 193351. Elle était tombée dans la rivière d'Ossidizenam52 dont le pont provisoire était emporté par les courants. Ce véhicule a été nettoyé à Kara et réparé à l'Ecole professionnelle de Sokodé53.

Aussi, les véhicules de l'Etat furent-ils souvent utilisés par des fonctionnaires pour des besoins privés et garés hors des garages règlementaires. Cela est d'autant plus que le gouverneur L. Montagné regrettait que les dispositions prises en 1937 dans le cadre de la réglementation du transport automobile administratif ne soit pas souvent appliquées54. Elles exigeaient que les véhicules de l'Etat soient utilisés exclusivement pour des questions de service, qu'ils soient garés dans les parkings des cercles et que leurs ressources, carburants et lubrifiants, soient régulièrement contrôlées. Cet état de chose ne pouvait qu'alourdir les dépenses de l'Administration en maintenance des automobiles et en dotation de carburant.

49ANT-Lomé, 9 C Garage central, dossier n° 7, correspondance avec le Commissaire de la République sur les autorisations de circulation demandées par quelques maisons de commerce, 1929-1931, op. cit.

50 ANT-Lomé, 9 C Garage central, dossier n° 14, sollicitation des moyens de transport, 1937.

51 ANT-Lomé, 9 C Garage central, dossier n° 15, circulaire relative à la réduction de l'importation du carburant, 1948.

52 Ossidizenam se trouve dans le Nord-Togo à trois kilomètres au Nord de Tchautchau.

53 ANT-Lomé, 9 C Garage central, dossier n° 15, circulaire relative à la réduction de l'importation du carburant, 1948.

54 JOT du 16 juin 1939, instruction n° 1153 du 16 juin 1939 à Monsieur l'Ingénieur des ponts et chaussées, Chef du service des travaux publics et des transports du Togo à Lomé, pp. 268-269.

Cet état de fait ajouté aux difficultés économiques que connaissait le Togo, amena L. Montagné à prendre des mesures strictes de gestion du transport automobile administratif pour réduire les dépenses publiques et pour mieux gérer le territoire.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard