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Politique de l'enseignement universitaire en République Démocratique du Congo (1947-1993)

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par Aurélie Maketa
Université de Kinshasa - Licence 2011
  

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B. La réforme de 1948

Cette réforme est importante parce qu'en instituant le cycle secondaire, elle a permis de donner aux élèves le niveau nécessaire pour pouvoir prétendre à des études universitaires. Même si elle apporta un changement considérable pour les populations du Congo Belge, l'organisation de l'enseignement n'en resta pas moins extrêmement rigide et sélective. Car la tendance générale resta celle d'orienter le plus d'enfants possibles vers des écoles professionnelles plutôt que vers un enseignement secondaire général et universitaire. Voici un petit aperçu des changements intervenus après la réforme.

La première différence est que le système scolaire comporte dès lors deux niveaux : le niveau primaire et le secondaire.

Le premier niveau comportait deux degrés : le degré normal et le degré sélectionné. Le premier degré du primaire s'appliquait à tous les enfants quels que soient leurs aptitudes. Après cette étape et selon les dispositions de l'enfant, on l'orientait soit vers le deuxième degré ordinaire soit vers le degré sélectionné12. Les moins doués étaient dirigés vers le degré ordinaire, où après trois ans de cours, on les orientait vers des écoles d'apprentissage pour s'initier à un métier. Les plus doués, après avoir réussi à un concours d'admission, intégraient le degré sélectionné13. Seuls ces élèves ou les élèves du degré ordinaire, qui étaient passés par une classe de liaison, pouvaient accéder aux études secondaires. Là encore, la sélection était rude et de nombreux élèves étaient guidés vers des écoles professionnelles. Pour le petit nombre d'élèves qui étaient jugés aptes, la réforme introduisit la possibilité de poursuivre des études secondaires.

Comme pour le niveau primaire, le niveau secondaire se divisait en deux degrés : le
degré spécial et le degré général. Seul l'enseignement du secondaire général, qui

11 NDAYWEL E NZIEM, I., Histoire du Congo : des origines à nos jours, Bruxelles, Le cri/ Afrique éditions, 2011, p.148

12 MUTAMBA, J- M., Op. Cit., p. 148 : le second degré primaire ne se retrouvait pas partout dans la colonie, seulement dans les centres urbains et dans des localités où se trouvaient des missions.

13 Idem, p. 149 : On ne tenait pas seulement compte des capacités intellectuelles, mais aussi des capacités morales.

comprenait des humanités scientifiques ou latines, donnait accès à l'enseignement universitaire. La majorité des élèves se retrouvait dans les écoles secondaires spéciales qui pouvaient s'apparenter à des écoles professionnelles par leurs formations14.

Ce système extrêmement sélectif s'explique par la méfiance des autorités coloniales vis-à-vis de l'enseignement supérieur qui tendait à évoluer. Pour faire valoir les diplômes qui seraient obtenus par les élèves, cette rigueur était nécessaire car le climat politique était tel qu'on aurait pu contester leur mérite réel en qualifiant l'enseignement reçu d'instruction de pure forme et les titres qu'ils avaient acquis de document sans valeur pour cause de laxisme et de manque de rigueur de la part des enseignants.

Cette réforme est à situer dans une certaine évolution de la société coloniale. En effet, avec la deuxième guerre mondiale et l'interruption des communications entre la colonie et sa métropole, le manque de main d'oeuvre qualifiée sur place se fit sentir et la mise en place d'un système scolaire avec un programme pouvant préparer à l'enseignement supérieur et universitaire sans spécialisation obligatoire devint important15.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon