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Approche d'analyse sur la gestion de la Communauté des Fermiers de Bankana (COFEBA ) par le Projet d'Implantation des Fermiers de Kinshasa (PIFK ) 1986- 1990

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par Aubain Lusundji Biasala
Académie des sciences de développement - Licence en planification économique 2002
  

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II.6.5. Typologie des projets de développement

Le projet de développement vise soit l'amélioration d'une situation existante (extension d'infrastructures existantes), soit l'installation de nouvelles structures là où elles étaient absentes (projet de vulgarisation agricole), soit le développement d'une région dans plusieurs domaines (développement intégré).

Il existe une variété de projets de développement. Une certaine typologie peut être dégagée en tenant compte de la taille du projet, de l'objet ou de la durée.

a) Du point de vue de la taille : on distingue les grands projets tel la construction

d'un barrage pour l'irrigation et l'électrification d'une région agricole ; de petits

projets tel l'amélioration de la pisciculture familiale dans une région.

(1) OWANGA, Civisme et Développement, Cours inédit, ISIPA, Kinshasa, 1989

(2) MIFUNDU YEMUENI, Civisme et introduction aux problèmes de développement, Cours inédit, OICDZAIRE, Kinshasa, 1987-1988

b) Du point de vue de l'objet : on parlera des projets agro-industriels, des projets de construction de routes de desserte ou des projets d'implantation agricole et pastorale.

c) Du point de vue de la durée : nous avons les projets à court terme dont la durée n'excède pas une année ; les projets à moyen terme de plus ou moins trois ans et enfin les projets à long terme d'une durée de cinq ans et plus.

II.6.6. Les étapes d'un projet

La réalisation d'un projet de développement comme de tout autre projet fait l'objet au préalable, d'une étude déterminée et qui s'effectue en quatre étapes à savoir : l'identification, l'étude de faisabilité, l'étude d'évaluation et l'avant-projet d'exécution.

1. L'identification

C'est l'étape qui constitue la germination de l'idée même de réaliser un projet. MBAYA(1) écrit : « l'étude d'identification correspond à la première maturation de l'idée de projet ». On étudie les différents facteurs justifiant le projet et aussi les difficultés auxquelles on peut être confronté. Cette phase a pour but d'intéresser les parties prêtes à s'engager. Il s'agit ici d'une étude sommaire dans laquelle les différentes variables sont estimées mais de manière superficielle.

L'identification est un acte très important pour un projet de développement car c'est ici que les objectifs sont définis ainsi que les moyens et la localisation. N'oublions pas qu'un projet exerce une contrainte dans le milieu où il s'implante. Car, le projet de développement vise plus la rentabilité économique que financière. La rentabilité financière est perçue du point de vue d'un entrepreneur car pour lui, ce qui compte c'est le bénéfice apporté par le projet. La rentabilité économique détermine les avantages que la collectivité peut tirer. Un projet financièrement rentable peut ne pas profiter à toute la collectivité.

2. L'étude de faisabilité

L'étude de faisabilité permet de déterminer que le projet est techniquement et financièrement réalisable. Ici, le projet est localisé, ses objectifs définis et leur cohérence établie. Le déroulement du projet doit faire l'objet du choix des meilleures techniques possibles. C'est ce stade qui permet de déterminer s'il faut ou non abandonner le projet. Les paramètres sommairement étudiés dans l'étude d'identification doivent être justifiés et approfondis. Les objectifs doivent être compatibles avec ceux du système économique en place, s'inscrire dans la stratégie nationale du développement.

Dans le cas d'un projet à vocation commerciale ou exportatrice, il faut entreprendre l'étude du marché qui englobe les consommateurs, les fournisseurs, la concurrence, les contraintes matérielles, politico administratives, etc. On tiendra notamment compte des dépenses d'investissement : prévoir la marge d'imprévus pour couvrir les incertitudes ; les dépenses d'exploitation qui permettent l'évaluation d'une bonne étude technique. On peut ainsi évaluer les coûts, les facteurs de production que sont le capital, les matières premières et la main-d'oeuvre ; la rentabilité du projet à savoir si le prix de revient qui englobe les coUts d'exploitation et les coûts de production peut justifier la commercialisation du produit.

3. L'Etude d'évaluation

Dans cette phase, on distingue l'évaluation financière, quand on se place du point de vue de l'entrepreneur et l'évaluation économique, quand on se place du point de vue de la collectivité.

Si l'évaluation financière comporte l'étude du marché, l'étude des variantes, l'étude du dossier d'équipement, le coOt d'exploitation et le plan de financement, l'évaluation économique qui intéresse les projets de développement permet de déterminer la rentabilité économique qui se conçoit en avantages à long et moyen termes du projet.

S'il est facile de calculer la rentabilité financière d'un projet, il n'en est pas de même pour la rentabilité économique qui souvent n'apparaît que plusieurs années après. C'est ainsi qu'au niveau macroéconomique, un projet de

développement ayant une rentabilité financière élevée peut être abandonnée au profit de celui dont la rentabilité est faible mais qui présente plus d'avantages pour la collectivité.

Il existe plusieurs méthodes pour calculer la rentabilité économique des projets de développement mais nous n'en retiendrons que deux : la méthode des effets et les méthodes des prix de référence.

a) La méthode des effets

Les principes de cette méthode sont basés sur le fait qu'elle s'efforce de déterminer dans quelle mesure un projet donné s'intègre dans l'économie nationale et quels sont les effets qu'il génère. Deux évidences y sont vérifiées : les secteurs de l'économie ne fonctionnent pas de la même manière. Dans certains secteurs il y a plein emploi de facteurs de production, on ne peut observer une croissance que par la mise en oeuvre de nouveaux facteurs. Exemple, par l'accroissement de l'appareil productif. Dans d'autres secteurs, il y a sous-emploi de facteurs de production. Cette méthode permet de faire apparaître les effets positifs et négatifs du projet en amont et en aval.

L'inconvénient de la méthode réside dans le fait qu'il est difficile de donner une appréciation du niveau où s'arrêteraient lesdits effets. La méthode est difficilement applicable dans la plupart des pays en développement où les statistiques ne sont pas perfectionnées.

b) Les méthodes des prix de référence

Dans cette catégorie, on groupe plusieurs méthodes qui varient d'un auteur à un autre. Ce sont ces méthodes qui sont utilisées par les organismes internationaux. Elles ont toutes comme principe le calcul du bénéfice apporté par un projet donné. On cherche à déterminer dans quelle mesure les « avantages » apportés par un projet mesurés en première approximation par les dépenses.

La méthode part d'une économie imaginaire sans concurrence où les prix sont stables et où il n'existe pas de barrières douanières entre les pays. Elles se réfèrent quelquefois à la théorie de Ricardo des avantages comparatifs au libéralisme

économique. Le choix de l'une ou l'autre de ces méthodes dépend du pays, du projet et aussi de l'organisme de financement.

4. L'Avant-projet d'exécution

MBAYA(1) distingue trois phases dans l'avant-projet d'exécution. Il s'agit de l'évaluation rétrospective, la négociation, la réalisation et la supervision.

a) L'évaluation rétrospective

Quels que soient les résultats auxquels on aboutit, dans l'étude du projet, il vaut mieux continuer d'effectuer une étude postérieure sur le terrain. C'est une évaluation complète ou partielle dans le temps ou dans l'espace. C'est à ce moment que l'on peut avoir l'assurance que le projet est fiable.

b) La négociation

Ici commence à se poser le problème de financement. Toutes les parties intéressées, c'est-à-dire : initiateurs, bailleurs de fonds, parfois bénéficiaires, engagent des pourparlers. Cette phase permet de déterminer la raison d'être du projet et cela vu sous plusieurs angles : économique, financier, social, etc.

Au cas où les négociations aboutissent, les différentes parties agréent le projet par un document consigné.

c) La réalisation et la supervision

C'est la phase pratique du projet. Ici on exécute fidèlement tous les éléments recueillis au cours des différentes phases du projet. La supervision est effectuée par le maître d'oeuvre qui doit respecter le calendrier d'exécution et les exigences techniques.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand