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Etude comparative sur les pratiques de coopération décentralisée de la ville de Porto- Novo

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par Sebastian Peà±a Marin
Université de Poitiers - Master II migrations internationales: conception de projets en coopération pour le développement 2011
  

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1.2. Résultats des projets et bilan global de la coopération

Dans cette partie, nous allons tenter de répondre à la question suivante : Les accords de coopération décentralisée qu'entretient la ville de Porto-Novo avec ses partenaires les collectivités françaises, répondent-ils vraiment aux besoins de développement de cette capitale ?

De façon générale, les conventions de coopération couvrent une gamme très large de domaines d'intervention pour le développement dont Porto-Novo a incontestablement besoin, surtout au niveau de services basiques. Cependant, l'écart existant entre les expectatives créées, les intentions affichées, les objectifs fixés et les résultats obtenus reste très vaste. Mais cela ne veux pas forcement dire que le bilan global est négatif, bien au contraire, tout dépend de quelle partie du verre nous voulons considérer comme la plus importante : la moitié pleine ou la moitié vide. Selon les perceptions recueillies, les acteurs de la coopération française ont une tendance a considérer plutôt la moitié vide du verre, leurs homologues béninois la moitié pleine. La question reste de savoir sur quels critères nous allons nous appuyer pour établir ce bilan : Sur le niveau d'atteinte des objectifs ? Sur la perception des bénéficiaires ? Sur les axes structurants ? Sur les dépenses réalisées ? Ou sur la pérennité des projets ? Un peu de tout cela.

Si l'on s'appuie sur l'atteinte des objectifs, les résultats des projets sont très inégaux et cela dépend moins des partenariats (Cergy-Pontoise et Porto-Novo par exemple) que des projets et des acteurs impliqués (gestion des déchets par exemple). Dans certains domaines les résultats sont très satisfaisants, comme c'est le cas dans de l'insertion numérique pour Cergy-Pontoise, ou dans l'intercommunalité pour le Grand Lyon. Dans d'autres domaines les résultats sont moins prometteurs comme par exemple l'assainissement d'eau.

Par ailleurs, les objectifs s'avèrent, assez souvent, trop ambitieux à l'égard des efforts
financiers et des capacités de gestion de la Mairie de Porto-Novo. Regardons le cas de la
convention pluriannuelle de la ville de Buchelay. L'article N°6 de la convention, relative aux

engagements de l'une et l'autre des parties du partenariat, dit que « La Communautéd'Agglomération de Mantes-en-Yvelines [communauté d'agglomération à laquelle la ville de Buchelay est rattachée], sous réserve de l'approbation de son assemblée délibérante,

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s'engage à verser sur trois (03) ans, sous forme de contrepartie, une subvention équivalente à celle versée par la Ville de Buchelay au profit des projets retenus par les trois parties », « La Ville de Porto-Novo, sous réserve de l'approbation de son Conseil municipal, [... ] s'engage à verser sur trois (03) ans, une contrepartie équivalente à deux (02) fois les subventions versées par la Ville de Buchelay et la Communauté d'Agglomération de Mantes-en-Yvelines au profit des projets retenus par les trois parties ».

L'assemblée délibérante de la Communauté d'Agglomération de Mantes-en-Yvelines a voté dans le Conseil du 23 Mars 2011 un budget de 7500€ pour le financement des projets figurant dans la convention. A cela il faut rajouter les apports de la ville de Buchelay et de Porto-Novo, ce qui fait au total, selon les modalités de calcul citées ci-dessus, un budget alloué par les trois partenaires de 30.000€. Trente mille euros pour financer : le renforcement des capacités de gestion des déchets, la création d'une base de loisir nautique à Porto-Novo, le recrutement de personnel, une bibliothèque, une résidence d'artistes, une mission d'experts, les études et les expertises, un travail de communication, deux bourses d'excellence, la création d'espace verts, la création d'une pépinière, et ainsi de suite... Il est vrai que le coût de la vie au Bénin est très bas mais pas à ce point tout de même. Nous ignorons si d'autres bailleurs de fonds sont prévus mais il parait assez évident, toutefois, que cela signifierait une démultiplication d'acteurs et, en conséquence, une augmentation directe des facteurs qui échappent à la maîtrise du projet, et cela sans prendre en considération la complexification de la gestion. Il n'est donc pas étonnant de constater des écarts entre les objectifs et les résultats.

Cependant, certains des objectifs qui pouvaient paraitre ambitieux ont été finalement atteints. La politique d'accompagnement du Grand Lyon en termes de tourisme et de patrimoine a donné des résultats remarquables malgré les énormes difficultés rencontrées et exprimés par tous les partenaires, c'est le cas de la Maison du Patrimoine et du Tourisme. Porto-Novo ne disposait d'aucune structure destinée à la valorisation du patrimoine, pourtant très riche et très menacé. Ce projet a signifié également un pas en avant au niveau de la prise de conscience sur l'importance du patrimoine culturel et architectural au sein des institutions politiques. Ce projet est devenu un véritable symbole du partenariat.

Dans le domaine du tourisme les résultats sont plus mitigés mais des progrès importants ont été accomplis.

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Nous pouvons également observer les résultats en fonction des axes structurants. A quelques mots près, les axes structurants de tous les partenariats sont plus au moins les mêmes. Il s'agit d' « accompagner la ville de Porto-Novo dans l'élaboration et la mise en oeuvre de son projet urbain et de ses stratégies de développement et d'amélioration des conditions de vie de la population ». Nous avons pu constater des résultats remarquables notamment dans le domaine du développement urbain, cela est certainement dû au fait que l'ensemble des partenariats ont mis l'accent sur l'appui technique et institutionnel. En effet, tous les accords prévoient un appui technique ce qui permet à la Mairie de professionnaliser son personnel, de développer ses capacités techniques, de renforcer son fonctionnement et de gagner en autonomie et en efficacité.

Un autre aspect important à souligner sur cette politique d'appui technique est le fait que le personnel bénéficiaire des formations est issu du Sud. Leur condition de béninois leur permet de mieux adapter ces apprentissages à la réalité et aux contraintes locales.

Enfin, un paradoxe demeure. Les partenaires du Sud expriment les mêmes inquiétudes que leur homologues du Nord concernant : le manque de concertation sur les dispositifs de pilotage, les retards dans l'application des calendriers, le manque d'information, la frustration pour les projets non aboutis. Toutefois, ils manifestent une satisfaction unanime au moment d'évaluer le résultat global des projets. Les partenaires du Nord, quand à eux, manifestent des signes de désenchantement et de scepticisme à l'égard du partenariat à force de cumuler les dysfonctionnements, surtout au niveau du suivi et de l'évaluation des projets. Au Bénin, les autorités peuvent vérifier sur place l'état d'avancement ou les résultats d'un projet mais ce n'est pas le cas pour les partenaires du Nord, cela entraîne des gènes graves dans le fonctionnement administratif interne des collectivités françaises (justification des dépenses et des démarches). Les services de la Mairie de Porto-Novo devraient être plus attentifs aux besoins des collectivités du Nord car après tout, sans le soutien de ces collectivités, beaucoup de projets ne verraient jamais le jour.

Or, divers aspects de la coopération sont très valorisés et appréciés par tous les partenaires : la
dimension humaine de la coopération, l'enrichissement mutuel, la satisfaction pour les projets
accomplis, l'apprentissage professionnel, l'ouverture d'esprit, etc. Car malgré tout, la

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coopération décentralisée rend possible de mener des projets en commun, de partager un but, de relier des forces, de s'investir pour une cause commune, de mettre en pratique des savoir-faire, de partager une expérience, en plus de l'envie de chacun de voir des résultats de la concertation des efforts, c'est là qui réside la véritable force de la coopération décentralisée.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo