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Stratégies indigènes d'adaptation aux changements climatiques: cas des populations autochtones et communautés locales autour du parc national de boumba bek, est cameroun

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par Lionel Constantin FOSSO
Université de Dschang, Cameroun - Master recherche II en Gestion de l'Environnement 2014
  

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4.4.1.6 Pratique de l'agroforesterie

L'agroforesterie, technique qui consiste à associer les espèces agroforestières aux plantes agricoles de manière à favoriser les interactions, prend de plus en plus d'ampleur dans les techniques d'adaptations aux changements climatiques mises en place par les PACL. Ceux-ci le font afin de protéger les plantes contre l'effet des vents violents, la sècheresse, et parfois pour soigner et nourrir les plantes. Cette méthode d'adaptation aide les PACL à diversifier leurs sources de revenus tout en maintenant leur production face aux perturbations dues aux changements climatiques.

4.4.2 Stratégies d'adaptation des PACL face aux impacts des CC sur les activités de

Cueillette

La forte pression anthropique dans la zone entrainerait la réduction en quantité et en qualité de certains PFNL. D'autres seraient en augmentation. L'adaptation se fait d'une part par la diversification des activités de collecte (33,8%), et d'autres parts par la domestication de certaines PFNL tels que l'igname sauvage. Le tableau 22 suivant présente les fréquences des diverses réponses apportés à la question :

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Tableau 22 : Liste des réponses apportées par les PACL interrogées sur les méthodes

d'adaptation face à la réduction de l'abondance des PFNL

 
 

Méthode d'adaptation mises en oeuvre face à la réduction de l'abondance en

%

PFNL

Total

pratique de l'agriculture et domestication de certains PFNL

102

47,2

diversification des activités

73

33,8

augmentation de l'effort de cueillette

8

3,70

Mise en réserve des PFNL récoltés

4

1,85

RAS

29

13,4

Total général

216

100

De ce tableau, il ressort que les Bakas, qui sur le plan historique sont réputés d'être des cueilleurs, pratiquent à présent l'agriculture (47,2% d'occurence) pour pallier au manque de PFNL alimentaire. Ils se sont lancés également dans la domestication des ignames sauvages, du piment sauvage et d'autres espèces dont ils ont constaté la rareté dans la forêt et dont l'importance s'est avérée nécessaire pour leur alimentation.

L'effort de cueillette (3,70%) qui est le temps consenti pour la cueillette d'un PFNL pendant une période donnée a augmenté. Par exemple, pour le cas des chenilles comestibles, avant il était aisé d'en récolter une grande quantité à proximité du village. A présent, il n'y a que de petites quantités à proximité, et ce n'est que plus loin et très souvent à l'intérieur du PNBB que celles-ci sont abondantes.

Les pygmées Bakas font également des réserves (1,85%) avec la rareté des PFNL. Ce sont des personnes qui vivent habituellement au jour le jour, car l'abondance des ressources alimentaires dans la forêt les avaient habitués à trouver ce dont ils ont besoins à temps. Mais à présent, avec les changements climatiques, les ressources sont plus rares, et ils sont obligés de faires des réserves comme les bantous pour assurer leur survie.

Les PFNL tels que l'igname sauvage est domestiqué et cultivé par les PACL. Ils ont compris l'importance de s'approprier la culture de cette plante à cause de la rareté de celle-ci en forêt.

4.4.3 Stratégies d'adaptation des PACL face aux impacts des CC sur les activités de

chasse

En temps réel, la chasse est l'une des activités principale des Pygmées Bakas. Etant donné le niveau de répression que les écogardes exercent sur les chasseurs PACL à l'intérieur et autour du PNBB, il est clair que celles-ci abandonnent peu à peu cette activité. Mais

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néanmoins, elle reste une activité phare, vitale pour eux, car l'étude de la filière chasse montre que le secteur à lui tout seul génère plusieurs millions de FCFA, nécessaires pour l'amélioration des conditions de vie des PACL qui peuvent jouir des droits d'usage. Le tableau 23 suivant présente les fréquences des réponses apportées à cette question :

Tableau 23: Liste des méthodes indigènes d'adaptation face à la réduction de l'abondance du gibier

face à la réduction de l'abondance en gibier

Total (%)

Changement de technique de chasse

101

46,76

Élevage

62

28,70

Piégeage plus dense

8

3,70

Abandon de la chasse pour se tourner vers les autres activités

2

0,93

Achat du gibier pour la consommation

2

0,93

Se contentent d'autres PFNL (miel sauvage, chenilles, champignons...)

1

0,46

Pratique de l'agriculture-élevage comme alternative

1

0,46

RAS

39

18,05

Total général

216

100

Il ressort de ce tableau que le changement des techniques de chasse (46,76%) est la principale méthode d'adaptation des PACL face à la réduction de l'abondance du gibier. Certains PACL, notamment les Bantous s'intéressent de plus en plus à l'élevage (28,70%). Ils élèvent les porcs, chèvres et volailles pour pallier à la carence en viande de brousse, et aux vues de l'importance de ces animaux lors des cérémonies culturelles (la dote).

Comme technique de chasse, les Pygmées bakas augmentent le nombre de pièges (18,05%) dans une zone précise (tend 3 à 5 pièges par semaine pour espérer attraper un gibier), utilisent les armes à feu qui sont mis à leur disposition par les Bantous, et qui partagent le gibier abattu, ce qui entraine le Braconnage. Les techniques de chasse à la trappe, à la flèche empoisonnée, à la ballette, à la battue, au creusage, à l'embuscade, et au filet etc. sont de moins en moins utilisées.

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Figure 26 : Elevage porcin des Nkounabembe autour du PNBB

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo