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L'enjeu géostratégique dans l'instabilité au Soudan du sud

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par Niclette BAKAMPA TSHIABA
Université Chrétienne Cardinal Malula - Licence en Rélations Internationales 2014
  

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III.2.2: Tensions entre leaders sud soudanais

Riek Machar, le leader des rebelles souhaitait reprendre Malakal, la deuxième ville du pays, située dans l'État pétrolier du Haut-Nil (nord-est). La ville a été prise début mars par les rebelles, puis reprise par les forces du président Salva Kiir. Les civils ont payé un lourd tribut, la commune est aujourd'hui une ville  fantôme58(*).

Riek Machar a également mis en garde l'IGAD, l'Autorité intergouvernementale de développement (l'organisation des pays de la région), contre un déploiement de soldats sur les  champs de pétrole : « Ils n'ont pas le droit de se déployer autour des champs pétrolifères, ils sont aux Sud-soudanais, a affirmé le chef des rebelles. Nous nous sommes battus pour être indépendants. S'ils veulent nous coloniser, nous nous battrons contre eux ».

Les deux camps se disputent depuis plusieurs semaines certaines villes stratégiques, dont Bor dans l'Etat de Jonglei et Malakal, la capitale de l'Etat pétrolier du Haut-Nil. Depuis l'indépendance du Soudan du Sud, aucun accord n'a encore été trouvé entre le Nord et le Sud au sujet du pétrole. Le Sud dispose des ressources, le Nord des infrastructures, et les deux se querellent sur des questions de taxes de transport.

Mise à jour du 29 avril 2012: Le Soudan a déclaré l'état d'urgence, le dimanche 29 avril, le long de sa frontière avec le Soudan du Sud59(*). Cette mesure entraîne un embargo commercial à l'encontre de Juba, la capitale du Soudan du Sud, et la suspension de la Constitution dans les régions frontalières, ...

    Blocage des exportations, taxe en nature, fermeture des oléoducs. Depuis la sécession du  Soudan du Sud, les menaces, les injonctions et les mesures radicales se multiplient entre les deux pays quand il s'agit de l'or noir.

Les tensions ont pris une ampleur supérieure quand  Khartoum a bloqué quatre pétroliers chargé d'or noir sud-soudanais à Port Soudan au  début de l'année. Malgré l'annonce de  leur libération, les parties ne s'entendent toujours pas.

Depuis le début du conflit entre le Nord et le Sud soudanais, le pétrole a toujours été le nerf de la guerre. Il faut dire que la situation s'y prête, le Soudan avant la sécession était le sixième exportateur de brut du continent africain avec près de 500.000 barils par jour.

Mais les richesses sont mal réparties sur le territoire: le Sud détient près des trois quarts des champs pétrolifères et le Nord, toutes les infrastructures. Les deux pays n'ont donc plus qu'à agir en bons gentlemen et à travailler ensemble.

Khartoum réclame pour chaque baril de pétrole du Soudan du Sud transitant par ses infrastructures, une taxe de 36 dollars, soit dix fois le tarif pratiqué dans le secteur. A cela s'ajoutent aussi les 727 millions de dollars de frais de port que le Soudan du Sud aurait dû payer depuis son indépendance.

«Extorsion», selon Juba, qui rétorque que Khartoum aurait confisqué certains revenus pétroliers du Soudan du Sud. «Khartoum a pris nos revenus pétroliers de mai, juin et juillet sans nous payer60(*)».

La décision unilatérale du Soudan de bloquer quatre pétroliers ne fait qu'ajouter de l'huile sur le feu. En réaction, Juba a fermé 900 puits de pétrole et a stoppé sa production. Au final, lors du sommet des chefs d'Etat de l'Union Africaine, sous pression internationale notamment de l'Ethiopie et du  Kenya, Khartoum a cédé et décidé de libérer les navires. Mais la blessure n'est pas cicatrisée.

«La République du Soudan du Sud prendra toutes les mesures légales pour retrouver et punir les compagnies qui ont acheté le pétrole volé», a conclu Pagan Amum.

Depuis la séparation, le Nord et le Sud s'affrontent sur la répartition des revenus pétroliers. Une question d'autant plus vitale que l'économie des deux pays dépend quasi exclusivement de la manne de l'or noir. L'accord sur l'indépendance du Sud prévoit qu'en théorie les deux États doivent recevoir chacun 50 % de l'argent provenant de la vente de l'hydrocarbure soudanais. Mais ni le Sud, où sont situés plus de 80 % des champs de pétrole et qui produit l'essentiel des 500 000 barrils de brut par jour (b/j.), ni Khartoum, qui contrôle tous les moyens de raffineries et d'exportation de pétrole, ne s'en satisfont.

C'est de cette interdépendance subie qu'est né le conflit actuel. Le problème central est que le Soudan du Sud juge, à tort ou à raison, que le Khartoum lui impose des taxes trop élevées pour utiliser son pipeline61(*)Une situation qui pousse le Sud à tenter de contourner le voisin honni et construisant un pipeline passant par le Kenya et l'Ouganda, au grand damme de Khartoum.

* 58 Propos de Sarah Sakho et Duncan Woodside, envoyés spéciaux de FRANCE 24 07 2012.

* 59 Agence de presse officielle Suna, rapporté par AFP.

* 60 Pagan Amum, Ministre des Affaires Etrangères Soudan du sud

www.ministère affetsoudan.2012.

* 61 Henry Hall, spécialiste de la région africaine et asiatique pour Critical Resource, propos recueillis sur France 24, le 12 Aout 2012.

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