WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Déforestation et dynamiques socioculturelles chez les Nkola/Ngyéli de Lolodorf: contribution à  une anthropologie du développement

( Télécharger le fichier original )
par Gilbert Aboushow NZIE
Université de Yaoundé I - Master recherche anthropologie 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

XXXV. III-2. REFORMES LEGALES DE LA FORESTERIE AU CAMEROUN

Les politiques d'exploitations forestières mises en oeuvre par les administrations coloniales successives sont à l'origine des problèmes empêchant les populations, l'économie nationale et l'environnement de bénéficier des forêts du Cameroun. Cette situation s'est accentuée après l'indépendance, du fait d'un système d'influence et de clientélisme dans lequel les ressources forestières sont devenues l'une des monnaies d'échange du soutien politique.

Après la crise économique de 1985, le Cameroun a sollicité d'urgence le soutien de la communauté internationale pour l'aider à restaurer son équilibre macroéconomique, ses secteurs productifs et sa croissance. Initialement le secteur forestier ne fut pas considéré comme prioritaire par les responsables politiques. Toutefois, une évaluation réalisée en 1988 par le Plan d'Action sur les Forêts Tropicales (PAFT) a retenu l'attention générale parce qu'elle révélait que la contribution du secteur forestier à l'économie nationale, était largement inférieure à son potentiel et que l'industrie forestière était obsolète, peu rentable et préjudiciable à l'environnement.

Cependant, comme relevé plus haut, les forêts camerounaises faisaient partie d'un mode de fonctionnement politique entièrement investi par la corruption et le clientélisme. C'est dans ce contexte que sont nées les réformes du secteur forestier. Rétrospectivement il apparaît qu'elles se sont appuyées essentiellement sur trois piliers:

Ø La Loi de 1994 portant régime des forêts ;

Ø L'effet de levier économique ;

Ø Les synergies et rapprochements qui se sont noués entre les partisans

XXXVI. III-2-1. Loi de 1994 portant régime des forêts

La dévaluation du FCFA en 1994 a augmenté la pression sur les forêts équatoriales. Après cette dévaluation, les revenus del'exportation du bois ont doublé tandis que les coûts de production de la foresterie n'ont augmenté. Le bois du Cameroun est soudainement devenu beaucoup plus concurrentiel sur le marché mondial et les marges bénéficiaires pour les produits d'exportation ont sensiblement augmenté. L'augmentation de la production du bois s'est considérablement accélérée après la dévaluation de 1994 : durant l'année fiscale 1994-1995, la production de bois a augmenté de 34% par rapport à l'année précédente. Les années suivantes également, la récolte du bois a continué à croître. Outre la production du bois, l'intensité de l'abattage par hectare a également augmenté. Certaines essences de bois, dont l'exploitation ne semblait pas intéressante auparavant, ont également été abattues à partir de 1994. Un an après la dévaluation, l'exportation des produits du bois avait augmenté de 80 %. Le nombre d'entreprises forestières est passé au cours de cette période de 194 (1994) à 351 (1995). Le monde des affaires a marqué le plus grand intérêt pour l'exploitation forestière. Mais l'intérêt des investisseurs étrangers a également fortement augmenté après 1994. L'importance des activités malaises et thaïlandaises dans la foresterie camerounaise est particulièrement frappante.

Ces reformes constituaient le socle du projet de Loi portant régime des forêts présenté à l'Assemblée Nationale en 1994. Ce projet a introduit cinq réformes fondamentales :

Ø Le domaine forestier a été réparti en zones distinctes selon les types d'utilisations prioritaires : forêts permanentes, y compris aires protégées, forêts de production commerciale et forêts non permanentes ;

Ø Des titres d'exploitation forestière à long terme ont été attribués par le biais d'adjudications publiques fondées sur des critères techniques et financiers ;

Ø Les organes gouvernementaux ont été réorganisés pour assurer la gestion des forêts (fonctions de régulation et de contrôle). Les activités de production ont été transférées aux concessionnaires et aux forêts communautaires et communales ;

Ø Les sociétés privées qui s'étaient vu accorder des concessions à long terme pour l'exploitation des forêts permanentes de production, ont dû élaborer et mettre en oeuvre des plans d'aménagement forestier sous la supervision de l'administration chargée des Forêts ;

Ø Les communautés locales et les communes ont pu faire valoir leurs droits à gérer des forêts dans le cadre d'une relation contractuelle avec l'administration.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe