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Intervention de la puissance publique dans la promotion de la consommation du manioc à  Goma

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par Leonard DOMENGO NTUITE
Université de Goma - Licence en science economique dans le departement de l'économie publique 2015
  

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I.2.LA CULTURE DU MANIOC

I.2.1 .LES GRANDS SYSTEMES DE CULTURE

Le manioc est produit en majorité par des petits exploitants qui pratiquent parfois la monoculture : exportation des cossettes, fabrication de produits finis pour approvisionner les villes (Afrique). La culture du manioc est associé à d'autres vivriers (maïs, légumineuses, plantes maraîchères...) ou encore des jeunes plantations (palmier, hévéa...) est toutefois fréquente. Dans ce cas, l'importance relative du manioc varie beaucoup selon les objectifs de production : autoconsommation, commercialisation en frais, transformation.

En Afrique, plusieurs objets de création de grosses exploitations mécanisées se sont soldés par des échecs en raison des coûts de production, de l'absence de débouchés durable ou de l'inadéquation de la production aux besoins du marché local et d'exportation.

Le choix variétal dépend de la culture (pure ou associée) et des habitudes alimentaires. De façon générale, sont préférées les variétés douces à cycle inferieur à un an, avec une teneur en matière sèche élevée et une bonne régularité dans le poids individuel des tubercules (400 à 800 g).

La réputation du manioc comme culture épuisante est liée à ses potentialités : 90t/ha/an. Un rendement frais de cinquante tonnes est atteint facilement en un an. La partie aérienne n'est pas restituée (repousse gênante des tiges). Dans ces conditions, le total des exportations est important.

Sa bonne tolérance à la sécheresse, aux maladies et aux parasites constitue un avantage. Les contraintes intervenues en cours de cycle n'ont pas la même importance que d'autres plantes : en cas de stress, les réserves des racines aident à la repousse des parties aériennes qui, redevenues fonctionnelles fabriquent à nouveau de l'amidon.

Le manioc est pauvre en protéines (environ 1%). La consommation des feuilles (5 à 7% d'azote total) est possible. Mais il faut veiller à ce que le prélèvement des feuilles ne se fasse pas au détriment du remplissage des racines.

I.2.2. TECHNIQUES CULTURALES

a. Mode de plantation

L'installation de la bouture se fait sur le sol humide :

Ø Horizontalement sous 4 à 15 cm pour des sols lourds argileux avec risque de noyer la plante car les racines sont sensibles à l'excès d'eau ;

Ø à l'oblique ou verticale (enfoncée au deux tiers en respectant la polarité haut/bas) sur des sols légers sableux avec risque de sécheresse, pour assurer l'émission plus en profondeur des racines basales. La coupe de la base en biseau combinée à une plantation oblique regroupe les racines sur un même secteur et implique ensuite un regroupent des tubercules (arrachage facilité) ; une coupe droite avec une plantation verticale donne des racines en rayon autour du plant.

Le buttage ou le billonnage évite l'engorgement du sol et concentre la couche supérieure humifère. Lorsque la qualité des boutures est insuffisante, une même butte peut en porter deux ou plus pour améliorer la reprise9(*).

La densité de plantation varie de quelques milliers à 12 000 plantes/ha en culture traditionnelle (pure ou associée), sans régularité des distances. Elle se situe entre 10 000 et 20 000 plants/ha en systèmes intensifs (1 mètre entre les lignes ; 0,5 à 1 mètre entre les plantes). La disposition en ligne facilite la pénétration des parcelles (sarclages) et la culture associée, car elle limite la casse des jeunes tiges fragiles.

Le manioc se plante et se récolte toute l'année. On peut faire le travail de la plantation pendant plusieurs semaines à partir du début de la saison des pluies10(*). Au fur et à mesure de la récolte, on met à part les tiges choisies pour la production : celles qui proviennent d'un plan sain sont grosses et ont produit une grosse racine courte. Les boutures du milieu de la tige sont les meilleurs. On coupera 5 à 10 jours avant la plantation. On le mettra dans un endroit sec, ombragé, pour laisser couler la sève ou le latex.

Ainsi la reprise sera plus facile. Les boutures sont enfouies en sol en les enterrant au trois quarts. On dirige les yeux en haut et on plante deux à trois boutures par emplacement. Ensuite, on tasse un peu la terre avec les pieds pour fixer les boutures. Si on veut profiter les feuilles comme légumes, on plantera des longues boutures dont plusieurs yeux ne seront pas enterrés. Si on veut profiter de la récolte des racines, on choisira des boutures courtes dont la plus part des yeux sont écartés d'un mètre.

b. ENTRETIEN

Dès les premières semaines et jusqu'au moment où le manioc couvre le sol, celui-ci doit être sarclé à plusieurs reprises pour éliminer toutes végétations adventices concurrente.

Dans les cultures de manioc planté à plats (sens billons) on procède au buttage avant la couverture des frondaisons, lorsque les plantes atteignent de 40 à 60 cm de hauteur.

Dans une culture mixte, les sarclages sont nombreux, la culture associé couvrant en générale rapidement le sol. Dans la région de la cuvette du fleuve Congo, certains agriculteurs pratiquent la technique de l'étêtage. Cette technique, consistant à couper le bourgeon terminal est pratiquée en vue de favoriser le grossissement des tubercules. L'étêtage se pratique surtout en saison de pluies.

La couverture du sol est lente (100% vers trois mois pour 10000 plantes /ha et un à trois sarclages manuels sont nécessaires. La lutte contre les adventices se fait par le choix variétal (floraisons précoces), la culture associée, la densité de plantation. Les traitements chimiques sont rares (trifluraline, oxyfluorfène).

C. LA FUMURE

Elle est peu pratiquée en milieu traditionnel. Les amendements organiques augmentent la production. La fertilisation minérale recommandée se situe entre 30 à 60 kg d'azote, en évitant l'excès par rapport à K car les parties aériennes se développent alors au détriment des tubercules. L'apport de potassium (Kcal) recommandé est de 60 à 300kg. Les besoins en phosphore sont plus limités (20 à 40kg d'acide phosphorique), des mycorhizes endotrophes aident l'absorption de P.

D. LA RECOLTE

Dans les régions équatoriales, la plus part des variétés du manioc, tant douces qu'amère, peuvent être récoltées vers l'âge de 12 mois. Lorsque le climat s'écarte des conditions équatoriales, la récolte s'effectuera généralement après 10 à 18 mois de végétation. Après ce stade les racines continuent cependant à se développer mais au-delà de 16 à 18 mois elles durcissent et lignifient.

En site humides, une récolte trop longtemps maintenue en terre après la période normale de maturation peut être à l'origine des pertes importantes par pourriture des racines. Un champ de manioc peut donc être récolté sans inconvénient durant une période de plusieurs mois. Cet échelonnement de la récolte constitue un avantage appréciable car il permet l'exploitation au fur et à mesure des besoins.

* 9 AMOSI SANVURA, production du manioc et sa contribution sur le revenu des paysans dans le groupement de BUNYAKIRI en territoire d'IDJWI, inédit, 2014-2015, UNIGOM.

* 10 Ministère français des affaires étrangères, memento de l'agronome, CIRAD-GRET, Jouve, page 843 à850.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams