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Le management des professionnels d'un établissement d'accueil pour personnes à¢gées : intérêts et limites des méthodes spécifiques au coaching.

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par Christelle JUSTES
UPEC - Université Paris Est Créteil - Master : Intervention et Développent social parcours Direction d?établissement et de services pour personnes âgées  2016
  

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2) HISTOIRE ET FONDEMENT DU COACHING

C. QUELQUES REPERES HISTORIQUES

Le verbe anglais « to coach » signifie entraîner, accompagner, motiver et est issu du milieu sportif (Angel & Amar, 2007). En français, les fédérations de coachs ont travaillé et travaillent à trouver un terme adéquat. Le fait est qu'il n'existe pas de traduction aujourd'hui satisfaisante. Si le terme d'accompagnement semble un des mieux adapté, on préfère conserver les termes de coach et de coaching pour toutes les notions qu'ils englobent (malgré les confusions que cela peut entraîner avec les utilisations galvaudées du mot coach que l'on voit proliférer actuellement dans les médias (brico coach, déco coach, coach régime, love coach, sex coach et j'en passe... Bref, le « fourre--tout du coaching» (Délivré, 2002, p.40)).

Wikipédia (1) rajoute également un sens figuré au mot « coach » : « instructeur / formateur », dans l'argot de l'Université d'Oxford, pour désigner un tuteur, un mentor, qui « transporte » l'élève vers un examen; le sens « entraîneur sportif » serait apparu vers 1861. Le mot « coaching » désigne une activité orientée vers l'accompagnement et l'épanouissement de la personne coachée ainsi qu'un processus pédagogique d'apprentissage.

En France, la Commission générale de terminologie et de néologie recommande l'usage, dans le domaine « santé, médecine et psychologie » du terme « guidance », dans le domaine « économie et gestion d'entreprise », « mentorat », dans le domaine du sport, « instructions par signes ». Pour sa part, le Grand dictionnaire terminologique québécois propose en outre, selon les domaines, les termes « accompagnement », « pilotage », « direction d'athlètes ».

Amandine Ali Khan (2) complète par le fait que dans l'Antiquité le cocher est aussi celui qui se tient à coté du prince et est chargé de conduire le char pendant la bataille.

Le terme « coach » est également initialement employé au siècle précédent dans les domaines théâtral, lyrique et cinématographique indique Raphaelle Laubie (3). Il définit la notion d'accompagnateur d'artistes. Il sera ensuite utilisé dans le domaine de

l'entraînement sportif, à dessein de préparer et de motiver l'athlète ou les équipes à améliorer leurs performances. Il sera alors adapté au monde de l'entreprise (coaching de personne ou d'équipe) et à la personne, indépendamment de tout contexte professionnel (Life-Coaching).

On peut remonter à Socrate pour définir les origines du coaching, nous apprend Soladvance (1) : Socrate est le père de la démarche maïeutique d' « accoucher les esprits ». Lançant à qui voulait l'entendre le fameux « connais-toi toi-même », il déclarait selon Xénophon : « Je crois qu'on ne peut mieux vivre qu'en cherchant à devenir meilleur, ni plus agréablement qu'en ayant la pleine conscience de son amélioration »

D'après Caroline Carlicchi (2), l'objectif de Socrate était, par son questionnement, d'aider la personne à trouver le chemin de sa propre vérité.

Mentor dans la mythologie grecque éduquant le fils d'Ulysse, Aristote en 322 avant Jésus Christ précepteur d'Alexandre le Grand, les fous des seigneurs et écrivains publics au moyen-âge; tous ces personnages se rapprochaient du rôle de « coach » permettant à autrui de se révéler à soi-même, ajoute Raphaelle Laubie.

Puis au fil de l'histoire, nombreux sont ceux qui ont pratiqué une forme de coaching sans le désigner par un nom spécifique nous rappelle Caroline Carlicchi.

Soladvance cite: « Le besoin de faire appel à une aide extérieure devant des difficultés ou des interrogations sur la conduite de sa vie apparait comme une pratique ancestrale. Au quotidien, cette aide est apportée par des figures différentes qui peuvent être, selon les cas, l'ami, le compagnon de vie, le médecin de famille, le conseiller financier ou fiscal, le thérapeute, le professeur, le collègue de travail, avec plus ou moins d'efficacité » (Angel & Amar, 2007, p.12).

Raphaëlle Laubie détaille certains éléments dans le contexte du monde de l'entreprise: les théories des organisations définies par Henri Fayol (1916) et Frederick Taylor (1911), d'approches respectives hiérarchiques et fonctionnelles, ont été plus tard controversées par les expériences réalisées par Elton Mayo (1930). Cette dernière favorisait le climat psychologique comme déclencheur des performances des

travailleurs. On pourra citer l'expérience sociologique d'Hawthorne, démontrant
que l'accroissement de la productivité des ouvrières de l'usine d'Hawthorne ne dépendait pas des conditions de travail appliquées mais de l'intérêt porté à ces

(1) SOLADVANCE (Réseau de coachs et de consultants),

http://soladvance.com/SOLADVANCE/Le coaching comment ca marche files/L'histoire%20et%20la%20

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méthodologie%20du%20coaching%20en%20quelques%20lignes.pdf

(2) CARLICCHI Caroline (Coach Certifiée et Consultante), (2013), http://blog-fr.coaching- go.com/2013/01/perception-et-realite-du-coaching-en-france/

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dernières indépendamment de toute amélioration du confort de travail, des allongements ou réductions d'horaires de travail. Elton Mayo marqua ainsi une première rupture avec le modèle taylorien et son approche de l'intérêt individuel, favorisant l'esprit d'équipe, la communication et l'écoute hiérarchique.

Dans le prolongement de cette approche, la pyramide des besoins de Maslow (1940) définit une hiérarchie mettant l'accent sur les caractères sociaux et leurs importances dans le monde de l'entreprise, s'opposant également à Taylor, concentré sur les besoins physiologiques des travailleurs, base de la pyramide de Maslow. Mintzberg (1973) appréhendera les phénomènes de pouvoir et de conduite du changement en s'opposant à Fayol et en démontrant que le dirigeant doit notamment user de ses relations interpersonnelles pour s'informer et pour agir, intégrant le fait qu'au sein de toutes structures résident des jeux d'influence et de pouvoir en constante évolution.

C'est ensuite dans les années 50 que les premiers « coachs » sont nommés aux USA, nous informe Caroline Carlicchi. D'abord dans le monde du spectacle puis dans celui du sport. Leur spécificité est alors de travailler à la fois sur l'esprit et le corps pour préparer leurs « champions ».

Raphaelle Laubie apporte quelques précisions, les « conseillers et mentors » de stars américaines tiennent le rôle précurseur de coachs d'artistes tout comme les entraîneurs sportifs qui se penchent sur l'amélioration des performances de leurs joueurs ou équipes, réalisant l'impact de ce travail sur le mental. Timothy Gallwey affirmera que le principal adversaire du sportif n'était autre que lui-même.

Le coaching, importé des Etats-Unis, est apparu en France dans les années 80 et 90. Il s'inspire des grands concepts des sciences humaines, relate Raphaelle Laubie.

Depuis 1980, le coaching a intégré le monde de l'entreprise, se penchant sur les problématiques rencontrées par les hauts dirigeants et les cadres.

Soladvance précise que « Les chefs d'entreprise ont vite décelé que le monde du business n'avait pas grand-chose à envier aux terrains de sport question concurrence, âpreté des combats et besoin de dépassement. « Pourquoi pas nous ? » se sont-ils demandés » (Angel & Amar & Devienne & Tence, 2007, p.5). Si autrefois bénéficier d'un coaching pouvait être considéré comme un mauvais signe (ultime moyen de traiter des difficultés psychologiques des salariés estimés par ailleurs incompétents et vis-à-vis desquels le

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management s'était avéré faillible), cette pratique entre dans les moeurs afin d'optimiser les ressources de l'individu et de l'entreprise (Délivré, 2002).

Soladvance nous apprend qu'en France, le coaching est également apparu par le milieu sportif, notamment dans le milieu du tennis et du football. On se souvient des exemples brillants qu'ont été Noah ou Aimé Jacquet. Le métier de coach a fait son entrée dans les entreprises dans les années 1990, avec les grands précurseurs comme Vincent Lenhardt.

Dans ce contexte compétitif d'individualisation et de flexibilisation de la société, à la recherche de la performance individuelle et collective et de l'optimisation des ressources (de l'individu, de l'équipe, de l'organisation), le coaching a connu son essor. Dans les années 90 en Europe se sont développées des pratiques d'accompagnement diverses comme le coaching, le conseil, le mentoring (Bernhardt, Colnot, Vitry, 2008).

Wikipédia énonce qu'en France, outre le cabinet Transformation qui a ensuite éclaté en plusieurs structures et a donné naissance à Transformance et Mozaik International en 1995, IFOD et le DÔjÔ ont été les premières écoles de coaching jusque dans les années 2000. De nombreuses autres écoles se sont ensuite développées répondant ainsi à une forte demande de formation.

SF Coach (Société Française de Coaching) est la première association de coachs en France crée en 1996.

ICF (International Coach Federation) créée en 1995 aux US a ouvert un chapter France en

2002.

'ICF (International Coach Federation), CTI (Coaches Training Institute), Coach U, Coachville, IAC (International Association of Coaches) ont été établis par participation directe ou indirecte de Thomas Leonard (en) dans les USA.

Raphaelle Laubie précise que depuis 1990, le coaching se déploie et s'adresse également aux individus hors du contexte de l'entreprise (Life--Coaching).

Solavance nous informe que de nos jours, le coaching trouve son créneau dans un marché concurrentiel.

« A un niveau sociétal, le coaching répond à un environnement économique de plus en plus compétitif et complexe qui demande une plus grande flexibilité dans les compétences et les comportements : réorganisations, internationalisation, délocalisations, évolution des

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méthodes de management et d'évaluation, émergence de nouvelles technologies sont quelques-uns des phénomènes qui appellent des changements plus fréquents et une capacité d'adaptation plus grande » (Angel, & Amar, 2007, p.12).

Selon Délivré (2002), depuis l'an 2000, les choses ont vraiment changé en entreprises pour le coaching : alors qu'il était avant considéré avec méfiance et amusement, les entreprises se sont depuis lors décidées à investir dans des consultants extérieurs pour leurs cadres à haut potentiel.

Réservé aux cadres de très haut niveau dans les premiers temps, il s'étend désormais à une plus large population de cadres, notamment pour les hauts potentiels, ou les cadres en évolution professionnelle.

Les tendances actuelles sont au coaching d'équipe, d'organisation et au coaching de vie.

Fort des résultats sur l'individu, les entreprises utilisent actuellement de plus en plus le coaching dans le cadre des équipes : « il en va d'une équipe comme d'une personne : pour qu'elle parvienne à apporter ses réponses aux questions et aux défis rencontrés, pour affronter le changement notamment, elle peut avoir un grand besoin de l'intervention d'un... coach », (Moral & Giffard, 2008, p.130). On considère alors l'équipe comme une entité à part entière. Les techniques utilisées s'appuient sur la synergie (point différenciant des autres interventions sur l'équipe) (Moral & Giffard, 2008) et utilisent pour beaucoup les théories issues de la systémique.

Une tendance encore plus récente est le coaching d'organisation:

« Le coaching d'organisation couvre [...] l'agencement des relations hiérarchiques, les mécanismes de coopération et de décision, les dynamiques groupales, le leadership, les normes et cultures organisationnelles et, enfin, le changement » (Moral & Henrichfreise, 2008, p.16). Le coaching d'organisation rassemble différents types d'intervention, dirigé par un cabinet de coach jouant le rôle d'architecte : formation, team building, coaching d'équipe, et a minima quelques recommandations (Moral & Henrichfresie, 2008). Les problématiques touchant les frontières de l'entreprise, la gestion du risque, la créativité, l'innovation et surtout le changement sont du domaine du coaching d'organisation. Les questions plus techniques relatives à la création de valeur ajoutée, aux processus, à la gestion de l'information et à la qualité sont plutôt du domaine du conseil. La gestion des connaissances peut s'aborder selon les deux voies. Dans un contexte d'urgence, priorité

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doit être donné au consultant expert pour se substituer au client et répondre aux questions (ce que le coach ne sait et ne veut faire). Dans un souci d'autonomie et d'apprentissage, certaines entreprises préfèrent aujourd'hui l'accompagnement stratégique délégatif du consultant coach.

Enfin, la notion de coaching s'est étendue au grand public avec le coaching de vie ou life coaching. « En ce qui concerne le coaching, une mère peut expliquer à sa fille qu'un coach « aide les gens à mieux faire leur métier et y être plus heureux ». Si la maman est américaine, elle dira (en anglais, bien sûr) : « ma petite fille chérie, un coach aide les gens à réussir leur vie » » (Délivré, 2002, p.11). « A la différence du coaching d'entreprise, cette demande [de coaching personnel] ne vise plus exclusivement la performance et l'excellence prescrite dans la sphère professionnelle. Elle s'attache surtout à la réalisation d'un projet personnel de vie, lequel n'exclut pas pour autant, bien au contraire, la dimension professionnelle, ni aucune autre du reste » (Bernhardt, Colnot, Vitry, 2008, p.19).

Très développé aux USA, le coaching de vie est encore assez nouveau en France. Souffrant du fait que certains professionnels du coaching considèrent que celui-ci doit se limiter aux sphères professionnelles et que la frontière entre coaching de vie et psychothérapie est très subtil, il prend doucement ses lettres de noblesse, reconnu par les associations de professionnels et développé dans des ouvrages récents.

Que retenir de cette approche historique?

- Les auteurs qui se sont intéressés à l'histoire enrôlent beaucoup de monde sous la bannière du coaching. Les pères fondateurs abondent, convoqués comme autant de référents prestigieux.

- Le coaching se repartit dans de multiples champs: sport, entreprise, vie personnelle...

Il reste donc à s'interroger sur les outils proposés pour couvrir une telle surface.

Une des sources principales se trouve dans le registre du développement personnel. Je vais maintenant retenir les références de Valérie Brunel en ce domaine.

(1) BRUNEL Valérie, (2008), Les Managers de l'Âme, Editions La Découverte

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci