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La moralité, fondement de l'humanité dans fondements de la métaphysique des murs d'Emmanuel Kant.

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par KRIMINATCHA KONE
UNIVERSITÉ FÉLIX HOUPHOUET-BOIGNY (ABIDJAN- COCODY)  - Master 2016
  

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CHAPITRE II : LA FIN DE L'ÉDUCATION ET LA MORALITÉ DANS LA SOCIÉTÉ

La fin de l'éducation peut s'expliquer de différentes manières. En effet, la fin dont il s'agit ici, n'est pas la fin au sens de trivialité, mais la fin aux plans économique, culturel, politique mais surtout social. L'importance de l'éducation dans la perspective sociétale, et telle qu'articlée dans la Déclaration universelle des Droits de l'Homme du 10 Décembre 1948, ne semble pas avoir pour objet d'établir de simples textes. Mais de montrer comment les êtres raisonnables peuvent s'auto-conserver et s'humaniser davantage pour le plus grand bien de l'humanité.

En plus, la fin de l'éducation est compréhensible dans la mesure où elle tend à porter les êtres humains vers l'éthique. En cela, l'éducation semble tirer les hommes vers une certaine noblesse : la sociabilité effective. À cet effet, elle pourrait être considérée comme le plein accomplissement de l'homme au sens sociétal du terme. Elle élève à la moralité dans la société et donne la possibilité de mieux comprendre l'intelligence humaine. Cette affirmation pourrait se justifier, puisqu'elle consacre leur intégrité à tous les niveaux de la société. Tous les comportements liés à la vie publique sont réglés par l'éducation, socle où toutes les conduites sociales peuvent s'expliquer. Dès lors, si la fin de l'éducation est ainsi comprise, alors qu'en est-il de son actualité ?

1- L'actualité de l'éducation : les défis de moralité

L'actualité de l'éducation présente de nombreux défis de moralité à relever. En effet, en dépit de sa reconnaissance comme outil de sociabilité des hommes, l'éducation souffre de nombreux maux. Cette souffrance contraste avec de nombreux efforts qui sont consentis, en vue d'accompagner la sociabilité effective et le développement durable des peuples. Les pouvoirs publics, les institutions nationales et internationales, les organisations non gouvernementales

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oeuvrent sans cesse pour le renforcement des systèmes éducatifs. Cette préférence atteste la place prépondérante qu'occupe celle-ci.

Nonobstant, les efforts consentis ne suppriment pas pour autant les défis de moralité. La société toute entière en subit les répercutions. Quels sont les défis de moralité à relever ? La question des défis de moralité que doit relever l'éducation se pose lorsqu'on est confronté à ces maux : l'indignation, l'écart de langage, l'effronterie, l'insoumission, la délinquance, le vagabondage, le non respect des aînés, etc. Les défis de moralité liés à l'éducation riment avec sa négligence à certains égards. De plus, il y a défis de moralité quand intervient la désintégration de l'autorité parentale. Par ailleurs, les défis de moralité s'actualisent à chaque fois qu'une personne est vexée ou subit l'indignation d'autrui dans les rapports interhumains.

En outre, les défis de moralité de l'éducation perdurent pour des raisons diverses et variées. En raison de l'abondance des maux, les défis de moralité de l'éducation sont énormes puisque les hommes en souffrent au quotidien. Leur suppression n'a-t-elle pas pour objectif de relever les défis de moralité dans les rapports extérieurs entre les hommes ? Donner des hommes sociables à la société et des citoyens à l'État, telle est la mission assignée à l'éducation dans une certaine perspective rousseauiste. Pour parvenir à ces fins éthiques, il faudrait que l'autorité parentale s'instaure depuis la cellule familiale pour dompter les maux, jugés nuisibles à la vie en société. De fait, la sociabilité effective représenterait l'ensemble des aptitudes bienveillantes procurées et renforcées par l'éducation rendant l'homme sociable146.

De cette manière, les maux qui minent la société se manifesteront de moins en moins. Les plaintes croissantes des défis de moralité liés à l'éducation sont dues au fait que les parents n'assument plus leurs responsabilités au sein de la cellule familiale. De nombreuses raisons sont avancées pour justifier le nombre croissant des défis de moralité. L'insociabilité de l'homme dénoncée en société à

146 Jacqueline Russ, Dictionnaire de Philosophie, Op. cit., p. 269.

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travers ses conduites sociales semble trouver réparation dans l'éducation, puisque c'est par elle qu'il recouvre sa sociabilité effective. En somme, la négligence de l'éducation à divers niveaux, notamment familial, occasionne le foisonnement des maux. C'est ainsi qu'elle présente des défis de moralité à relever par l'éducation.

Pour parvenir à une société digne des êtres humains, l'éducation doit être considérée comme un effort sans fin. Son rapport à la moralité implique une prise de responsabilités caractérisée par des dispositions pratiques et constantes à faire face aux maux dont souffre la société. La contenance de ces maux réside donc dans une implication effective de tous les acteurs de cette activité, de la cellule familiale, en passant par les pouvoirs publics jusqu'aux organisations non gouvernementales. Quant aux institutions internationales en l'occurrence l'UNESCO et l'UNICEF, elles s'arrachent avec pertinence le rôle d'accompagnatrices. Elles le sont ainsi, parce qu'elles militent en faveur de l'éducation des hommes pour combler les défis de moralité en intervenant dans de nombreux domaines d'activités en rapport avec ceux-ci.

L'Éducation aux Droits de l'Homme et à la Citoyenneté, la Culture de la Paix, sont des axes majeurs sur lesquels s'étendent leurs appuis à l'éducation. Que peut-on savoir des appuis de ces institutions internationales à l'éducation ? Des appuis importants sont dédiés à la lutte contre l'analphabétisme et la déscolarisation. Ils consistent à instruire, à former toutes les couches sociales sans discrimination aucune. Ils se révèlent bénéfiques d'autant plus qu'ils permettent l'accroissement économique des pays et leur développement durable. De fait, l'éducation aiguise le sens du bien-être social des peuples. Ces appuis apparaissent profitables à l'humanité puisque les valeurs promues par l'éducation ont un caractère digne et humain.

De plus, ce qui paraît remarquable, c'est que l'éducation doit être capable de donner la possibilité à chaque être humain d'être épanoui. Avec le soutien des institutions internationales, le caractère sociable de l'éducation s'affiche à l'unanimité dans le monde. L'éducation deviendrait une arme puissante entre les

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mains des peuples. L'éradication des défis de moralité viserait ainsi la sociabilité effective. Elle réside dans la capacité à contenir les dérives, les transgressions morales, la dépravation avancée des moeurs et l'indignation de l'être humain. De nos jours, la population juvénile est presque livrée à elle-même : les comportements apparaissent inattendus et indésirables.

Les conduites humaines tendent à être à l'opposé des attentes sociales. Des parents démissionnaires, débordés, sont les principaux responsables de l'éducation de base. Parler de défis de moralité, reviendrait à accorder une place de choix à l'éducation. De plus, elle charge les parents à accomplir leurs devoirs à tous les niveaux : familial, sanitaire, scolaire etc. Tous ces aspects entre autres ne contribuent-ils pas à légitimer le rapport entre l'éducation et la moralité dans la société ? Il est possible de penser qu'il existe un rapport entre la moralité et l'éducation puisqu'elle semble être la seule capable d'épurer les comportements humains. Elle permet de contrarier les maux pour un monde meilleur. Ce rapport est tenable en vertu de l'édification de l'humanité qu'elle est susceptible d'envelopper sous toutes ses formes.

L'éducation confirme son rapport avec la moralité car elle a une mission considérablement noble : celle de la sociabilité effective. Cette dernière, signifierait alors, pour nous que, certes l'homme est naturellement sociable. Mais cela ne suffit pas pour autant à l'admettre comme tel. Autrement dit, cet avantage naturel d'appartenir à la race humaine ne lui confère pas entièrement ce statut d'être sociable. Dans la mesure où il reste encore courbé à la naissance. Ses dispositions naturelles présentent un ignorant, déposé là, comme une offrande à la nature : « La Providence a voulu que l'homme fût obligé de tirer le bien en lui-même »147. Dès lors, à quel moment peut-on réellement parler de sociabilité effective ? La sociabilité effective en question n'intervient qu'à partir du moment où l'éducation est mise en avant.

147 Emmanuel Kant, Réflexions sur l'éducation, Op. cit., p. 8.

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Par elle, l'homme doit développer ses dispositions au bien. Elles consistent à se rendre meilleur, en se cultivant et en développant la moralité, par les redressements progressifs des désirs naturels, les passions et les impulsions. Tous les composants de sa courbure naturelle le rendant insociable doivent être, non seulement domptés, mais aussi contrariés dans le bon sens, c'est-à-dire digne de l'espèce humaine. Dans cet ordre d'idées, l'éducation devrait être la pierre de touche de tous les comportements sociaux, celle qui police, édifie, dirige sans cesse l'homme vers la finalité éthique. Il conviendrait de souligner le mérite de l'éducation dans la société surtout en que, pour les hommes, elle compenserait bien leurs insuffisances. Elle comporte les conditions d'élévation de l'humanité.

Puisque l'on peut comprendre que l'homme, en tant que tel, a droit à la connaissance et à l'acceptation de la place qui lui revient de droit dans l'ordre des êtres créés. Car à la question relative à la place de l'homme dans l'ordre de la Création, la réponse kantienne est remarquable puisqu'il soutient que :

S'il y a quelque science dont l'homme ait besoin, c'est bien de celle qui lui enseigne à occuper convenablement la place qui lui a été indiqué dans la Création et de laquelle il puisse apprendre ce qu'il doit être pour être un homme148.

En méditant cette pensée, nous pouvons dire qu'Emmanuel Kant vient confirmer la fonction assignée à l'éducation. Pour lui, de toutes les sciences auxquelles l'homme s'intéresse, celle qui consacre son éducation demeure la plus importante. C'est bien pourquoi selon le philosophe de Königsberg, cette science, dans son essence ne peut avoir que pour fonction d'enseigner à l'homme aussi sa place dans la lignée des êtres créés. De même, il s'agit de ce qui importe pour lui de faire pour être homme. Il s'en suit que l'homme ne peut reconnaître et s'approprier sa place parmi les autres créatures que par l'éducation qui construit son être, puisqu'il contient le secret149 de la perfection.

148 Emmanuel Kant, Remarques touchant les observations sur le sentiment du beau et du sublime, trad. de l'allemand par Brigitte Geonget, Paris, Vrin, 1994, p. 128.

149 Emmanuel Kant, Réflexions sur l'éducation, Op. cit., p. 57.

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Dans cette logique précise, les défis de moralité qui incombent à tous les hommes est de développer d'abord leurs dispositions au bien. Il s'agit de cultiver les bonnes conduites, capables d'élever à la dignité humaine. Cette entreprise de nature humaine demande à chaque individu de considérer la moralité comme faisant partie de nos possibilités dans la réalisation du bien. Contenir les mauvais principes par tous les moyens possibles est l'un des défis que doit relever l'homme : « Se rendre soi-même meilleur, se cultiver soi-même, et, si l'on est mauvais développer en soi la moralité, voilà le devoir de l'homme »150.

En somme, l'actualité de l'éducation est marquée par des défis de moralité qui contraste avec les efforts d'humanisation des hommes. Ces dévouements semblent tendre vers une certaine noblesse : la sociabilité effective. Elle comporte

l'idée selon laquelle la science de l'homme qu'est l'éducation joue
essentiellement un rôle d'humanisation et de socialisation. Sa poursuite et sa réalisation résident, par conséquent dans l'éducation des peuples. En dépit des défis de moralité à relever, l'importance de l'éducation semble demeurer dans son rapport à la moralité dans la société. Cela se justifie par les efforts des hommes à contrarier les maux nuisibles à la vie humaine, en les élevant progressivement à des valeurs humaines. Dans ce cas, l'éducation contribue-t-elle à l'édification de la moralité ?

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