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Droit international et changement climatique. Impact des marchés-carbone sur la protection de l'environnement.

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par Cédric Jean-Jacques TWANA SHERIYA
Université de Kinshasa - Licence 2011
  

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CHAPIITRE IIII.. LA PROTECTIION DE L''ENVIIRONNEMENT PAR LE

MARCHE--CARBONE

Le recours aux stratégies de marché comme moyen d'assurer une protection de

l'environnement est un phénomène nouveau et la principale innovation de Kyoto. Il se justifie

par la spécificité de la question climatique qui appel aussi des stratégies spécifiques.

En effet, comme nous avions eu l'occasion de le faire remarque ci-haut,

l'action climatique internationale, globale et nécessairement couteuse économiquement,

s'inscrit dans un contexte particulier où tous les Etats n'ont pas la même part de responsabilité.

Les Etats industrialisés, mis en avant plan dans cette action compte tenu de leur responsabilité

dans la dégradation du climat, doivent trouver en celle-ci (l'action) une certaine flexibilité

afin de les permettre de tenir leurs engagements respectifs sans qu'ils en ressentent trop

l'incidence sur le plan économique. En d'autres termes, les réductions de GES émis doivent

être les moins couteux possibles. Tel a été l'équation de Kyoto ; comment maximiser

l'efficacité d'une action environnementale internationale sous contrainte d'acceptabilité ?

Ainsi, l'instauration des mécanismes de flexibilité, et du marché-carbone par

ricochet, a donc été fondamentalement guidée par ce souci de réduire le coût des mesures (la

réduction des GES) tout en accroissant, par le recours aux instruments économiques,

l'efficacité du Protocole.72

Il sera donc question dans ce chapitre d'analyser les mécanismes de flexibilité

et l'émergence du marché carbone en réponse aux exigences de Kyoto (section 1) et de cerner

leurs effets dans la protection de l'environnement (section 2)

72 LASSUS Saint Génie (G.), Op cit, p.62

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SECTION I. LES MECANISMES DE FLEXIBILITE ET L'EMERGENCE

D'UN MARCHE - CARBONE EN REPONSE AUX EXIGENCES

DE KYOTO

Cette section sera consacrée à l'étude des mécanismes de flexibilité consacrés

par le protocole (§1) ainsi que du marché qu'ils instituent : le marché-carbone (§2)

§1. Les mécanismes de flexibilité

Si les changements climatiques ont déjà, et auront encore, des effets sur nos

sociétés, les mesures d'atténuations de ceux-ci en auront aussi, sur tous les secteurs de la vie

mais surtout...sur les systèmes économiques. Le besoin de gérer cette particularité du dossier

climatique à emmener le Protocole de Kyoto a consacré des mécanismes de flexibilité.

En effet, cette option résulte de la lecture combinée des deux donnés essentielles

de la question climatique ; outre la prise en compte de l'envergure du cout des mesures

de réduction de GES et la volonté d'assurer l'efficacité du protocole (l'approche coutefficacité),

il s'agit de stabiliser la concentration de gaz à effet de serre présent dans

l'atmosphère. De ce fait, le lieu où s'opère la réduction de gaz à effet de serre est sans importance

car le résultat final obtenu- un certain état du climat- ne dépend quasiment pas de

l'endroit où les émissions de gaz à effet de serre sont produites.

La prise en compte de ces arguments conduira certains Etats à militer en faveur

des « ...instruments de marché assurant [...] une flexibilité géographique... »73, permettant

ainsi d'agir là où les coûts des réductions sont moins élevés en termes de progrès et de croissance

économique.

Les mécanismes de flexibilité tels que définis par les dispositions du Protocole

de Kyoto sont au nombre de trois. Il s'agit d'une part du mécanisme d'échange qu'incarne le

permis d'émission négociable (1) et d'autre part, des mécanismes sur base de projet : la mise

en oeuvre conjointe [MOC] et le mécanisme de développement propre [MDP] (2).

73 FAUCHEUX (S.), JOUMNI (H.), Economie et politique des changements climatiques, Paris, La Découverte,

2005, p. 70.

42

1. Le système international d'échange : le mécanisme de permis d'émission négociable

(art. 6 et 17)

La possibilité de mettre en place un commerce des droits d'émission résulte de

l'article 6 du Protocole de Kyoto qui prévoit que «...toute partie visée à l'Annexe I peut céder

à toute autre Partie ayant le même statut, ou acquérir auprès d'elle, des unités de réduction des

émissions... ». L'art. 17 reconnait le droit aux Parties de l'annexe B de «...participer à des

échanges de droits d'émission aux fins de remplir leurs engagements au titre de l'article

3... ». A cette fin chaque pays se voit attribuer une certaine quantité de gaz à effet de serre à

émettre, quantité fixée en fonction de ses objectifs chiffrés de réduction d'émissions à réaliser.

Cette unité de quantité attribuée, évaluable en tonne de dioxyde-carbone équivalent

(tCO2eq), est ensuite repartie entre les différentes entreprises nationales sous forme de permis

d'émission. Chaque permis donne ainsi le droit à son détenteur d'émettre une quantité précise

de gaz à effet de serre. Si une entreprise rejette plus de gaz que son permis ne le lui permet,

elle devra soit réaliser des investissements pour compenser ses émissions en surplus, soit

acheter un permis auprès d'une entreprise d'un autre pays n'ayant pas consommé la totalité de

son quota d'émission. D'autres crédits, les unités d'absorption, correspondent aux activités de

puits carbone.

Il s'agit donc, comme le notent Faucheux et Joumni : «...de créer une rareté

sur un bien (les émissions de gaz à effet de serre) avec pour conséquence la mise en place

d'un marché sur lequel les participants peuvent céder ou acquérir une partie des quantités

d'émissions... ».74

Il convient aussi de noter que si l'art.17 reconnait aux pays industrialisés le

droit de participer à des échanges de droits d'émission, cette participation vient en complément

aux mesures de réductions nationales. Cette option a été motivée par la volonté de ne

pas déboucher sur une simple transaction des droits de polluer.

74 FAUCHEUX (S.), JOUMNI (H.), Op cit, p. 71

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