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Analyse des mariages coutumiers. Du droit comorien au droit malgache.

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par Oumar IBRAZA
Université de Toamasina - Maà®trise en droit privé 2013
  

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B-Le festin

Pour parvenir au grand faste, on doit ramener la fille chez les parents du garçon car la sociétéSambirano est patrilinéaire, la femme vit chez son mari. C'est par ce dernier ou il y a eu lieu le festin. On habit la fille. Ce dernier sera escortée par sa tante et 3 notables mais jamais ses propres parents.

Selon la coutume Bemazava, tous les bagages préparés par la famille de la jeune fille sont enfermé dans une maison spéciale. Il n'est formellement interdit à toute personne d'entrer dans cette chambre sauf les frères de la jeune fille. La sortie des bagages est règlementée. On a déjà vu le « tapi-maso » donné aux frères de la fiancée. Cequi explique leur satisfactiondans le mariage. Dans le même volé, ils appellent deux personnes du côté de la famille du garçon pour récupérer les bagages. C'est ainsi qu'on leur donne 1 ou 2 litre de Trembo. Pourquoi cela ? Il manifeste leur fierté. De plus, cet alcool leur aidera à transporter les bagages. Ces derniers sont composés de moustiquaire, lit, valises, assiettes, cuillères, nattes, paniers, tables....Quant à Foumbouni, la fille n'amène rien c'est à son mari de lui offrir. C'est la raison pour laquelle le prétendant commencé déjà à acheter des biens avant le mariage.

Par ailleurs, le lundi est le jour idéal à la jeune fille pour quitter sa famille. Quand la délégation qui amène la jeune fille arrive au village du jeune garçon, elle chante en haute voix pour signaler l'arrivé de la jeune fille. C'est là où il a y eu le cortège de la femme chez sa maison nuptiale car beaucoup d'invités les attendent. Cela est l'inverse au mariage coutumier de Foumbouni comme nous l'avons déjàmontré «  le Zifafa consiste à emmener officiellement le marié à la maison de sa femme » (152(*)).On peut constater que c'est le mari qui est ramené chez son épouse d'où la société de Foumbouni est matrilinéaire.

D'après la coutume d'Ambanja, ils font 3 fois le tour de la maison. C'est à ce moment que le grand festin ait lieu dans le Hazomanga (153(*)). Des chants et danses rythment l'ambiance jusqu'à l'aube.Le mari doit rester le plus effacé possible. Souvent, alors que la fête bat son plein, et que les parents et amis dansent et chantent, entourant la jeune fille : « Marary, tsisyanakaee« Elle est malade, mais elle n'a pas d'enfants » (154(*)) (bien qu'elle ne soit pas en mal d'enfant), le mari est absent ou du moins invisible.

Il semble que la jeune fille qui a quitté sa famille doive être consolée et qu'on redoute pour elle la brusquerie d'un nouveau genre de vie. Le soir venu, le mari retrouve sa femme, mais pour cette première nuit, ne doit pas y avoir des relations sexuelles « Miarofandriana, tsymiaiolomboky »disent les Sambirano : « On se met dans le même lit, mais on ne fait pas l'amour » (155(*)). Le lendemain la fête continue et au soir seulement les époux peuvent avoir leur premier rapport. Il n'en reste pas moins que cette coutume est d'autant plus intéressant qu'elle s'oppose à la coutume comorienne qui veut une défloration publique devant un cercle de matrones. A Ambanja après la consommation du mariage par les rapports sexuels on va asperger le nouveau couple d'eau bénite. Cettedernière, harmonise l'union des époux.Il faut une natte propre de couleur d'argent ou on verse dutsipirano ou une pièce d'argent de la République française, une petite branche d'arbre.

Nous remarquons qu'il y a deux sortes de festivités, d'un part une chez la fille et l'autre chez le garçon. Alors qu'à Foumbouni, plusieurs festivités se sont passées, même après le rentré solennel du mari dans son demeure conjugale(les neuf journées).C'est pourquoi on dit que le Aanda comorien est trop dispendieux car c'est un rituel très difficileà supporter pour un non avertit. Cela demande assez de sacrifices et de financement à chacune de deux familles.

Après un moi de vie collective, le couple doit rendre visite aux parents de la jeune fille pour les consoler de cette perte (156(*)). Il doit leur amener de l'argent. Ce don n'est pas réglementé. Dans ce première visite, le couple reçoit des émissaires (marmites, assiettes,...).Chez le Bemazava les époux ne peuvent pas se séparer jusqu'à une année(par le contrat de Natody-taona). Il est clair lorsque J. C. Hébert dit que «le mariage sera définitif après un an de vie commune. En fait, d'ailleurs, il ne s'agit de rien de définitif car les mariages sakalava sont essentiellement temporaires » (157(*)). La coutume de Foumbouni n'est connait pas ce genre de contrat. Signalons que celui-ci est dicté par la religion musulmane.Le coran est le livre sacré ou tous les conditions du mariage sont écrites.

Nous avons vu dans ce premier chapitre comment se formait le mariage dans l'ethnie Bemazava. Dans le chapitre qui va suivre, il s'agit d'analyser ses effets et de montrer comment se rompt le mariage.

* (152) Essai d'analyse des mariages coutumiers : Du droit comorien au droit malgache, P.57.

* (153) Hazomanga, c'est l'endroit où se déroulent presque les cérémonies rituelles. Il est situé à l'Est du village et dont l'extrémité supérieur est taillée en pointe. C'est un endroit sacrée car il y un arbre que sa couleur est bleu ;

* (154) Adage qui m'a été traduit par Robila THOMAS, le 27/11/2012 ;

* (155) Communication obtenue de la part de Césaire BIMA, le 25/12/2012 ;

* (156) Cette visite est d'une délicatesse pour le nouveau couple et console les parents de la jeune fille pour la perte qu'ils vont subir. En effet, ses émissaires rappellent la corvée ménagère du pillage quotidienne qu'assurait la jeune fille ;

* (157) J. C. HEBERT, Moeurs et coutumes des Sandrangoatsy, P. 25.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci