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Environnement, paysage et projet de territoire. Vers une approche territoriale pour la sauvegarde et la mise en valeur de la réserve de biosphère des oasis du sud marocain.

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par SADKI Aba
Université Internationale de langue française au service du développement Africain (Université Senghor d'Alexandrie) - Master en Gestion de l'environnement 2007
  

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1.3.3. L'attractivité illusoire du modèle urbain :

La diffusion des l'habitat post-ksourien 41 sous forme de quartiers extra-muros, conséquence de l'éclatement des Ksour et de la dépréciation généralisée de l'habitat traditionnel, oppose banalisation à authenticité. Cette forme d'urbanisation trop banale, car elle procède par mimétisme, et ne fait jamais appel au passé, où les lotissements se ressemblent est synonyme d'uniformisation et de falsification de l'identité territoriale des palmeraies de la réserve. Faits de matériaux de construction non adaptés aux conditions climatiques sévères, (béton armé, brique de ciment, verre, acier), sans espaces verts, sans infrastructures ni services de base. Les constructions contemporaines font preuve d'une pauvreté d'imagination. La rupture qu'elle marque par rapport au contexte urbanistique et paysager immédiat et le maque d'identité qu'elles manifestent en sont les caractéristiques les plus frappantes. Cette urbanisation est une forme d'acculturation territoriale qui développe des comportements individualistes. Parce que le paysage est fonction de pouvoir ou d'absence de pouvoir, si dans les conditions du développement urbain de la réserve le paysage de la palmeraie est dégradé, c'est par défaut d'autorité et des règlements peu ou pas appliqués. La loi sur le patrimoine culturel (loi 22-80) et le code d'urbanisme (la loi 12-90) et surtout le permis de construire sont dérégulés en permanence et n'ont pas d'effets à cause de l'absence d'autorité pour l'appliquer. Dans la zone d'étude, la banalisation des paysages ruraux et urbains a des répercussions qui vont au-delà de la simple altération visuelle ou picturale. Elle a aussi des retombées économiques considérables dans ce sens où la dégradation de la qualité paysagère entraîne la perte d'un potentiel fondamental à l'économie de tourisme culturel et écologique, pilier important du développement des oasis. Il est essentiel donc de contenir les changements du mode d'habitat en vue de les orienter et les organiser afin de réduire la dégradation urbaine et les déviations paysagères qui s'en suivent. Il convient de tracer une politique de sauvegarde et de réhabilitation,

40 Les nouvelles constructions qui remplacent l'habitat historique ne manquent pas seulement de l'esthétique mais aussi des infrastructures et des services sociaux de base. Les eaux usées sont rejetées dans des fosses sceptiques creusées dans le jardin de l'habitation et des inquiétudes commencent déjà à s'installer par rapport à la qualité des eaux de la nappe.

41 Dans l'évolution générale de l'habitat des oasis, le terme habitat « post-ksourien » désigne les zones résidentielles qui se sont développées autour

des Ksour et en de leurs murailles comme forme d'habitat postérieure au mode traditionnel. L'apparition de ce mode d'habitat faisant usage de béton armé et de la brique du ciment et d'un tracé où les habitations ont passé de la forme agglomérée à la forme en parcellaire illustre le malaise de l'urbanisation contemporaine des oasis et ses effets sur la déstructuration économique de la société oasienne et la disparition des ses valeurs socioculturelles.

voire de modernisation, des principaux Ksour d'intérêt historique, paysager et écologique. On pourrait envisager l'implication des opérateurs privés pour leur reconversion en équipements touristiques (les auberges, les maisons d'hôtes...) ou en équipements de loisirs et de culture (les écomusées, les maisons d'arts et des métiers traditionnels, les centres culturels, les maisons de jeunes, les centres cinématographiques, etc.). Les nouvelles constructions qui remplacent l'habitat historique ne manquent pas seulement de l'esthétique mais aussi des infrastructures et des services sociaux de base. Les eaux usées sont rejetées dans des fosses sceptiques creusées dans le jardin de l'habitation et des inquiétudes commencent déjà à s'installer par rapport à la qualité des eaux de la nappe. Dans l'évolution générale de l'habitat des oasis, le terme habitat « post- ksourien » désigne les zones résidentielles qui se sont développées autour des Ksour et en de leurs murailles comme forme d'habitat postérieure au mode traditionnel. L'apparition de ce mode d'habitat faisant usage de béton armé et de la brique du ciment et d'un tracé où les habitations ont passé de la forme agglomérée à la forme en parcellaire illustre le malaise de l'urbanisation contemporaine des oasis et ses effets sur la déstructuration économique de la société oasienne et la disparition des ses valeurs socioculturelles.

1.4. L'impact environnemental de l'urbanisation :

Il est vrai que la transformation des palmeraies d'une société agraire à une société urbaine offre des opportunités considérables du développement local. Pourtant, les manifestations de ce phénomène dans le territoire de la réserve posent d'énormes problèmes de maîtrise et d'encadrement.

Figure 24 : Catégories des communes et densité démographique dans les provinces de la RBOSM en 2004

Figure 25 : Carte des palmeraies traditionnelles (zones tampon de la RBOSM)

La concentration des avantages socioéconomiques de l'urbanisation (l'emploi, l'éducation, la santé et les conditions d'habitat) dans les centres urbains et les municipalités, au lieu de favoriser le développement local entraine le basculement des populations rurales vers les communes urbaines

favorisées par les politiques d'aménagement et du développement. L'accroissement de la population urbaine suite à cette dynamique d'immigration interne entraine la concentration des activités économiques et des populations sur les zones tampon de la réserve constituées des palmeraies traditionnelles qui sont les seuls espaces vivriers de la réserve. La superposition des deux cartes précédentes (figure 24) avec celle des palmeraies traditionnelles (figure 25) illustre parfaitement le phénomène de la pression anthropique sur les palmeraies ce qui signifie un empiétement progressif sur les terrains agricoles. Il y a lieu de s'interroger sur les mesures nécessaires pour maîtriser cette dynamique spatiale pour préserver la qualité du milieu urbain et des paysages naturels avoisinants. L'orientation majeure à ce niveau est d'ouvrir les terres incultes à l'urbanisation et de mettre en oeuvre, dans les zones tampon, des documents d'urbanisme en harmonie avec les objectifs du statut de la réserve de biosphère dans le sens de réconcilier la croissance urbaine et la sauvegarde de l'environnement et de la diversité écologique et paysagère. Dans les zones tampon de la réserve, constituées d'écosystèmes extrêmement fragiles et qui repose sur des équilibres précaires, la

sensibilité écologique et paysagère est accentuée par la pression démographique et par l'augmentation continue des besoins en terrains urbanisables.42 De plus, l'urbanisation des zones tampon amplifie tous les phénomènes de dégradation de l'environnement et du paysage mentionnés auparavant tels que la désertification, la dégradation du couvert végétal, l'érosion des terres agricoles, la génération des déchets urbains et des eaux usées. Les populations s'organisent et des associations de protection de l'environnement se mettent en place. Même si leurs actions demeurent

répétitives et de portée locale, il faudrait les encadrer et les renforcer pour faire face au désengagement de plus en plus prononcé de l'État de la gestion de l'environnement. Les problèmes locaux relatifs à l'environnement doivent être hiérarchisés pour fixer les actions à mener en priorité. Cela permettra d'harmoniser les interventions des associations et les lancer par la suite sur des programmes de travail cohérents et concrets.

42 Certaines localités enfermées vers la frontière sont sérieusement en voie de disparition : Bleïda, M'Hamid, Taouz, N'kob, Tazarine.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon