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Refondation de l'état et bonne gouvernance. Une nécessité pour la RDC.

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par Ruben NDJODJI
Université de Kinshasa, RD Congo - Licence 2015
  

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§6. La troisième République et l'effondrement des ruines de l'État bureaucratique

Le début de la IIIème République est considéré comme une période désastreuse, un certain nombre d'événements se produisirent et un certain nombre de décisions furent prises, dans différents domaines, qui ont eu pour effet d'accélérer la spirale descendante afin d'aboutir à un écroulement total et irréversible de l'Etat encore en situation très difficile. Dans un premier temps, la pression nationale et internationale avait insisté sur l'introduction d'une concurrence et d'élections multipartites dans un pays jusque-là dévasté visant la tentative de la nouvelle dictature.

Ce processus, qui était supposé être l'instrument politique qui permettrait l'amélioration de l'organisation étatique sous la deuxième République, s'avéra en fait être une étape marquante de l'effondrement final de l'Etat qui entre encore en conflit interne dans la lutte pour la libération des différents belligérants.

Les principales causes des troubles de la république précédente étaient supposées être la nature autoritaire et clientéliste du régime Mobutu combinée avec un manque de transparence, des caractéristiques que l'on a qualifié de corruption ou de mauvaise gouvernance et qui se sont vite répercuté après l'assassinat du président Laurent Désiré Kabila, le nouveau président en 2001. Selon la sagesse politique, la démocratie constitue l'instrument pour surmonter ce type de problèmes, et elle est en même tant supposée être un préalable nécessaire à l'exercice du pouvoir de la nation.

En dernier ressort, il a fallu plusieurs années d'efforts militaires et diplomatiques, en provenance d'Afrique et d'Occident, pour forcer et soutenir les belligérants à accepter de se plonger dans une guerre d'agression du nouveau régime encore jeune dans son fonctionnement pour la conquête de libération, car, ce nouveau régime envisageait la dictature.

La logique primordiale de cet effondrement de la nouvelle république se reprend avec l'influence significative sur les décisions militaires et politiques prises durant la guerre soutenue par l'Ouganda et le Rwanda qui pour la plupart étaient les organisateurs et les principaux déstabilisateurs de l'Etat. En dépit du fait qu'ils acceptèrent des traités de paix, on ne sait toujours pas dans quelle mesure leurs intérêts respectifs, que ce soit en termes de sécurité le long de leurs propres frontières, en termes de partage de la richesse, ou en termes d'influence politique à l'est de la RDC, étaient satisfaits.

Les conséquences économiques de la guerre d'agression furent désastreuses, depuis 1993 et 2002, la production interne déclina d'encore 20 %. Et l'économie était informelle, la grande majorité composée d'activités illégales et violentes. Activité économique et activité guerrière étaient inséparables. Tout ce constat rendait l'Etat plus fragile et incapable de surmonter ses missions régaliennes et primordiales58(*).

L'avènement de l'État en RDC serait, selon Guy Aundu59(*), entravé par les caractéristiques de la structure économique. Dans le cas illustratif, le système colonial reposait principalement sur l'économie de plantation qui par essence était tournée vers l'exportation. Or, la rupture des liens de la colonisation renversait cette logique sans pouvoir lui substituer une nouvelle logique marchande faute d'une définition de marché intérieur bien identifié, pas plus qu'elle ne pouvait donner naissance à un capitalisme national par manque d'accumulation.

La destruction de toutes les structures léguées par la colonisation, la faillite de la flotte maritime et aérienne, l'effacement des structures de communication, la déliquescence des structures de télécommunication publiques et du système bancaire,..., constituent les marques d'un pays avant-gardiste du sous-développement aggravé.

Ainsi, l'histoire politique et constitutionnelle de la RDC depuis son origine apparaît comme une course troublée vers la recherche d'une identité étatique dans l'action gouvernementale. Celle-ci se comprend comme l'effort d'adaptation d'un cadre juridique moderne aux conditions particulières d'une société surgie de la colonisation où la cohésion nationale s'est vexée en permanence aux appétits de pouvoir et à une tribalisation du champ politique. Les jugements et les analyses n'ont pas manqué sur les caractères de la société congolaise depuis l'indépendance, elle est restée qui pour le sociologue MbelaHiza à bien des égards une énigme identitaire60(*).

* 58De Villers, Gauthier,« La guerre dans les évolutions du Congo-Kinshasa », in Afrique contemporaine, n° 215, 2005, pp. 47 à 70.

* 59AUNDU M. G, l'Etat au monopole éclaté, Paris, l'Harmattan, 2012, p24.

* 60 Entretien avec le professeur MBELA HIZA, auteur de « la réforme de la police nationale congolaise dans le processus de la refondation de l'Etat » in MES. Le 23/4/2015.

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