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Port-Saint-Louis-du-Rhône tente de reprendre son destin en main. L'exemple de ses politiques sportives.

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par Laura Lemaire
Université Aix-Marseille - Master 2 Urbanisme et aménagement 2015
  

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Conclusion :

Les politiques sportives de Port-Saint-Louis-du-Rhône se déclinent donc en trois domaines : la politique d'équipement, le soutien aux associations et enfin l'animation sportive.

La politique d'équipement se caractérise par un niveau d'équipement relativement satisfaisant mais qui ne suffit plus à loger toutes les associations dans de bonnes conditions. On voit d'autre part que la construction d'équipements s'est faite de manière progressive depuis les Lois-programmes des années 1960-1970 avec une absence de construction pendant les années de crise 1970 à 1990. Il s'agit d'une politique d'équipement qui a été influencée par le contexte général dans lequel se trouvait la commune et on constate un retard important en termes d'équipements de la commune par rapport aux communes du SAN Ouest Provence. Le Schéma directeur des bâtiments communaux s'inscrit ainsi dans une logique de rattrapage.

Cependant, la commune bénéficie d'une structure associative dynamique et nombreuse qui permet à la population d'exercer de nombreuses disciplines sportives. On peut noter une place importante des sports nautiques et de la plaisance à la faveur de la « ressource physique » que constitue la Mer Méditerranée. D'autre part, la composition sociale de la commune a également un impact sur le type de sports que l'on pratique à Port-Saint-Louis-du-Rhône. Le dynamisme de la vie associative doit également beaucoup au soutien important que la commune a envers les associations sportives (soutien pécuniaire, matériel, humain et en matériel de communication) en échange de leur application de la politique sportive communale.

91 Entretien téléphonique avec le Service Cohésion sociale de la Mairie de Port-Saint-Louis-du-Rhône : les propos n'ont pu être ni enregistrés, ni retranscrits

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Enfin, la commune a également un rôle d'animation en matière sportive à travers le recrutement de personnel qualifié : les ETAPS.

On voit que les politiques sportives communales mobilisent plusieurs services différents de la mairie, ce qui montre à quel point le sport est une politique intersectorielle : la Direction Enfance, Jeunesse et Sport pour ce qui est de la gestion des équipements, les Services techniques pour l'entretien des équipements et le soutien matériel aux associations mais aussi la Direction Habitat et politique de la ville pour le sport dans son aspect de cohésion sociale, enfin la Direction de la vie associative pour la dotation de subventions aux associations.

D'autre part, on retrouve dans les politiques sportives de Port-Saint-Louis-du-Rhône, les trois types d'acteurs que présente Patrick Bayeux dans son ouvrage : les acteurs politiques qui déterminent les orientations de politiques sportives, les acteurs administratifs qui assurent la mise en oeuvre de ces orientations et enfin les acteurs associatifs qui animent la vie sportive et appliquent la politique sportive de la Mairie. On peut ainsi résumer le fonctionnement des politiques sportives de Port-Saint-Louis-du-Rhône par le schéma suivant :

Figure 23 : Schéma de fonctionnement des politiques sportives communales à Port-Saint-Louis-du-Rhône / Réalisation Laura Lemaire, août 2015

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Cependant, si la commune est l'acteur principal des politiques sportives à Port-Saint-Louis-du-Rhône, le SAN Ouest Provence a également un rôle en ce domaine. C'est ce que nous présenterons dans la sous-partie suivante.

2.3. Port-Saint-Louis-du-Rhône et la compétence « sport » du SAN Ouest Provence

En termes de sport, la commune est indissociable de l'intercommunalité à laquelle elle appartient depuis 2002 : le SAN Ouest Provence. En effet, la commune à délégué la compétence « Sport professionnel » à l'intercommunalité. D'autre part, comme on le verra, le SAN Ouest Provence joue également un rôle indirect dans le soutien et la promotion du sport amateur. Cela s'inscrit dans un phénomène général sur le territoire français d'une tendance actuelle à la « recomposition des territoires sportifs avec l'accentuation de l'intercommunalité. »92

Nous présenterons donc d'abord le cadre juridique de la compétence sport du SAN Ouest Provence, puis nous monterons dans quelle mesure cette compétence a des conséquences sur Port-Saint-Louis-du-Rhône.

2.3.1. La compétence « Sport » du SAN Ouest Provence : cadrage juridique

Repères historiques : l'apparition d'une compétence « sport » des intercommunalités : L'intercommunalité en France :

L'intercommunalité ne nait pas avec les lois de décentralisation des années 1980 et 1990 mais au lendemain de la Révolution Française et dès cette époque, le regroupement de communes est perçu comme une opportunité de faire des économies d'échelle. Depuis, la mutualisation de gestion à un niveau moins morcelé que le niveau communal a toujours été une préoccupation des gouvernements successifs, comme en atteste les différents régimes d'intercommunalité créés au fil des décennies : les Syndicats de communes en 1890, les Syndicats mixtes en 1955, les Syndicats à vocation unique (SIVU) en 1959, les agglomérations nouvelles dans les années 1970 et enfin les Communautés de Communes et les Communautés de villes créées en 1992.

92 AUGUSTIN, Jean-Pierre : op. cit. : p.19

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Depuis la loi dite Chevènement de 1999, on fait la distinction entre les Etablissements publics (EP) qui sont sans fiscalité propre et ne peuvent exercer que la compétence pour laquelle ils ont été créés (le Syndicat mixte des transports Ouest Etang de Berre par exemple) et les Etablissements publics de coopération intercommunale (EPCI) qui sont à fiscalité propre et peuvent exercer toutes les compétences qui leur sont déléguées par les communes membres.93

Et si les premières lois de décentralisation (1982 /1983) confortent la commune en la libérant de la tutelle de l'Etat, elles sont muettes sur l'intercommunalité. C'est la loi de 1992 dite Loi ATR94 (Administration territoriale de la République) qui donne des précisions sur l'intercommunalité. Cette dernière affirme en effet que « le progrès de la coopération intercommunale se fonde sur la libre volonté des communes d'élaborer des projets communs de développement au sein des périmètres de solidarité »95.

Une définition par la loi de la compétence « sport » des intercommunalité :

C'est également dans la loi ATR de 1992 qu'apparait la première référence à une compétence de l'intercommunalité en matière de sport. Les communautés de communes et les Communautés de villes ont en effet l'obligation de choisir entre l'une de ces compétences : la protection et la mise en valeur de l'environnement : la politique du logement et du cadre de vie ; la création, l'aménagement et le maintien de la voirie ; l'entretien et le fonctionnement d'équipements culturels et sportifs et d'équipements de l'enseignement préélémentaire et élémentaire.96 D'autre part, au-delà de ces compétences formatées par le législateur, les intercommunalités peuvent exercer toute compétence déléguée par les communes membres.

Les lois dites Chevènement et Voynet de 1999 accentuent la reconnaissance d'une compétence sport à l'échelle supra communale. Cependant, il ne s'agit pas d'une compétence obligatoire mais d'une compétence qui peut être choisie au titre des compétences facultatives avec une différenciation selon qu'on parle des communautés de commune d'une part ou des communautés urbaines ou d'agglomération d'autre part :

- Les communautés de communes : Construction, entretien et fonctionnement d'équipements

de l'enseignement préélémentaire et élémentaire pour les communautés de communes

93 BAYEUX, Patrick : op. cit. : p.15

94 Loi du 6 février 1992, la Loi n° 92-125 relative à l'administration territoriale de la République (loi ATR)

95 Idem.

96 BAYEUX, Patrick : op. cit. : p.9

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- Les communautés d'agglomération et les communautés urbaines : Construction, aménagement, entretien d'équipements sportifs et culturels d'intérêt communautaire. 97

On peut également citer deux autres textes de lois qui incitent les intercommunalités à agir dans le domaine du sport : d'une part, la Loi du 29 Juillet 1998 sur la lutte contre les exclusions98, qui renforcent l'intérêt général de la pratique sportive, réaffirme l'idée d'égalité d'accès de tous à la pratique sportive et incite les collectivités locales à agir dans ce domaine. Et d'autre part, le Code du sport qui s'il ne renseigne pas sur les obligations des Collectivités, incite au développement des activités physiques et sportives : création d'équipements, subvention de clubs ou recrutement d'ETAPS.

Une compétence déléguée :

Ainsi, le sport n'est pas une compétence obligatoire pour les intercommunalités. Les communes peuvent cependant choisir de lui déléguer cette compétence par vote des conseils municipaux des communes membres. Si tel est le cas, la compétence sera inscrite dans les statuts de l'intercommunalité qui sera alors tenue d'exercer cette compétence.

Les intercommunalités peuvent donc exercer la compétence « Sport » mais la compétence reste facultative. Ainsi, en 2009, à peine un tiers des intercommunalités ont adopté cette compétence. Cependant le taux des intercommunalités qui ont une action pour la promotion du sport est de 60%. Cela rejoint, ce qui a été dit plus haut sur le fait que chaque niveau de collectivité souhaite agir dans le domaine du sport parce qu'il s'agit d'un domaine de « différenciation politique ». D'autre part, cela correspond à une nécessité de mutualiser les frais de construction et de gestion car les équipements sportifs sont les équipements très coûteux pour les communes.

Le cas particulier des Syndicats d'agglomération nouvelle :

Les Syndicats d'agglomération nouvelle (SAN) sont créés en 1983 par la loi « Rocard »99. Ils prennent la place des Syndicats communautaires d'agglomération (SCA) créés en 1970 par la loi « Roscher »100. Neuf SAN sont créés en France dont 7 en Région Parisienne et deux en Province, parmi lesquels le SAN Ouest Provence.

97 BAYEUX, Patrick : op. cit. : p.16

98 Loi 98-657 du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions

99 Loi du 13 Juillet 1983 relative aux villes nouvelles

100 Loi du 10 Juillet 1970 relative aux villes nouvelles

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Le rôle des SAN, comme des SCA avant eux est d'accompagner l'urbanisation des villes nouvelles. Ils ont donc avant tout un rôle d'investisseur. Dans le domaine sportif, les SAN ont donc comme compétence obligatoire définie par la loi de construire les équipements nécessaires pour suivre l'urbanisation et de gérer les équipements d'intérêt communautaire inscrits à l'inventaire du SAN arrêté par le préfet et mis à jour lors du renouvellement des conseils municipaux des communes membres.101

Ainsi, les SAN, contrairement aux autres formes d'EPCI : Communautés de communes, Communautés d'agglomération et Communautés urbaines, ont une compétence obligatoire en matière de sport qui est la construction et la gestion d'équipements communautaires.

D'autre part, étant des EPCI au même titre que les communautés d'agglomération, les SAN ont donc une fiscalité propre et peuvent exercer l'ensemble des compétences qui leur sont déléguées par les communes. Ainsi, en matière de sport, l'action des SAN, comme on le verra pour le cas du SAN Ouest Provence, peut dépasser la seule construction et gestion d'équipements communautaires.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway