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Conflits hommes-faune sauvage en Inde du sud: déterminants spatiaux et socioculturels


par Paul Badaire
Le Mans Université - Master Gestion des Territoires et Développement Local 2018
  

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1.4. Dimension humaine des conflits hommes-animaux sauvages

L'importance de l'aspect social pour comprendre les conflits hommes-animaux est effectivement de plus en plus reconnue (Nyhus, 2016). La collaboration de toutes les parties prenantes est de plus considérée primordiale pour réduire ces conflits et améliorer les politiques

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de conservation (Larson et al., 2016; Treves et al., 2006). Selon Dickman (2010), les facteurs sociaux peuvent avoir une part plus significative dans ces conflits que les dommages directement causés par les animaux.

En effet, la manière dont les hommes perçoivent leur environnement (dont les animaux font partie) modèle leurs niveaux de tolérance et leurs attitudes envers la faune (Lassiter, 2002). Mauz (2002) indique que la conception de la juste place des animaux par les hommes est liée aux représentations personnelles et collectives qu'ils en ont. Cette représentation définit donc la démarcation entre les aires humaines et animales, même au-delà de la place légalement démarquée comme pour les PA, et par extension détermine le conflit et ses conditions d'apparition. Les attitudes des habitants locaux et des différents groupes d'acteurs envers les animaux et les institutions de conservation influent de plus leur niveau de coopération aux actions de conservation, la participation aux mesures de prévention des conflits et les réactions aux situations de conflits (Carter et al., 2014; Manfredo et Dayer, 2004). La compréhension du contexte socio-culturel local aide aussi à cibler les actions d'information et de sensibilisation pour désamorcer les conflits (Marchand, 2013).

Afin de comprendre les conflits hommes-animaux, de cibler les mesures de réduction des conflits efficaces et d'encourager la coopération avec les acteurs locaux, il semble donc essentiel de mettre au jour les représentations que les acteurs locaux ont des animaux et leurs attitudes envers les politiques de conservation, ainsi que les facteurs les déterminants.

1.4.1. Des représentations subjectives et complexes

Selon Wolch, Emel et Wilbert (2003), la manière dont on perçoit les animaux, et par extension les politiques de conservation, se construisent à la fois à l'aide de facteurs personnels (expériences vécues, préférences particulières), locaux (sociaux, culturels, institutionnels) et globaux (mouvements économiques et politiques).

D'après Pooley et al. (2017), la prise en compte de cette complexité des facteurs influençant les représentations est d'autant plus nécessaire que les professionnels de la conservation ont tendance à les négliger. Dickman (2010) estime ainsi que nombre de ces derniers se basent sur des hypothèses comportementales reposant seulement sur les expériences vécues et les faits scientifiques, et qui s'avèrent souvent erronées. La perception des risques par les habitants locaux et leurs réactions aux conflits sont ainsi souvent disproportionnées. Les dommages réels occasionnés par la faune peuvent, de plus, être inférieurs aux dommages perçus par les victimes (Webber et Hill, 2014), notamment lorsque ces conflits s'ajoutent à des tensions

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déjà existantes avec les autorités. Dickman argumente que des critères de rationalité seuls ne sont pas suffisants pour expliquer la sensibilité personnelle à une situation de conflit avec un animal, mais qu'il faut aussi prendre en compte le contexte socioculturel local. Les gens ont en effet tendance à valoriser leur ressenti alors que les scientifiques privilégient les faits (Sillero et al., 2006). Johnston (2008) estime également que les perceptions et l'esthétisme jouent plus que les faits scientifiques dans la conception des représentations.

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