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Conflits hommes-faune sauvage en Inde du sud: déterminants spatiaux et socioculturels


par Paul Badaire
Le Mans Université - Master Gestion des Territoires et Développement Local 2018
  

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1.4.2. Un contexte socioculturel à prendre en compte

Des travaux de géographie animale (Johansson, 2009; Lassiter, 2002; Wolch et al., 2003), ainsi que les contributions d'autres sciences sociales (ethnographie, psychologie...), ont montré que les valeurs et les représentations associées aux animaux sont intimement liées au contexte socioculturel (Pooley et al., 2017), qui est lié à l'espace et au lieu.

L'exposition à un risque de conflit avec un animal sauvage influence également les représentations et les attitudes et peut varier selon l'âge, le sexe, l'ethnicité, la richesse, la classe sociale, la profession... (Karanth et al., 2008). Ceci est lié au concept de vulnérabilité. Naughton-Treves et Treves (2005) définissent ce concept à travers deux notions : vulnérabilité biophysique (risques plus importants dus à la situation spatiale) et vulnérabilité sociale (capacité à faire face aux dommages). Par exemple, Naughton-Treves (1997) analyse l'influence de l'ethnicité, du sexe et de la richesse sur les perceptions de risques de conflits avec la faune sauvage en Ouganda. Elle observe que les perceptions des habitants sont déterminées en grande partie par leur ethnicité. Ogra (2008) montre qu'en Inde, les femmes ne vivent pas de la même manière que les hommes la proximité avec la faune sauvage. Elle note qu'elles ont plus de chance d'être en contact avec les animaux, qu'elles supportent des coûts associés à cette proximité plus élevés et que leurs perceptions de la faune sauvage est plus négative.

Ces facteurs sociaux ont également un impact sur la valeur que chacun accorde à la faune sauvage (Hill, 2015). Pour Manfredo et Dayer (2004), ces valeurs sont déterminées par les croyances intérieures et le rapport à la nature et définissent le comportement humain et ses réponses face à une situation de conflit avec un animal. Ces valeurs peuvent prendre des formes variées : matérialiste où l'animal est vu à travers son utilité (coûts ou bénéfices), mutualiste où il est considéré plutôt comme un être vivant ayant des droits (Teel et al., 2007). Ils ajoutent que l'évolution de ces valeurs est souvent liée à celui de la société et du développement économique. Carter et al. (2014), dans une étude sur les attitudes envers le tigre au Népal, montrent ainsi que les valeurs accordées au tigre sont liées à la place occupée dans la hiérarchie sociale.

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Sillero, Sukumar et Treves (2006) mettent en garde cependant contre une liaison systématique du niveau d'éducation et de développement économique et la tolérance de la faune sauvage. Ils ajoutent que la réalité est plus complexe et qu'avec l'évolution actuelle de la société, la valeur donnée aux animaux peut diminuer. Ainsi, pour certaines communautés hindoues démunies, les singes sont considérés comme l'émanation du dieu Hanuman et ils ne seront pas perçus négativement, malgré les nuisances occasionnées (Sukumar, 1994). Le contexte culturel et les croyances ont donc également un impact.

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