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La pisciculture dans l'arrondissement de Fokoué (ouest Cameroun). Contribution à  l'anthropologie du développement.

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par Fabrice NEMPE MANGOUA
Université de YaoundeI - Master 2010
  

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15. L'artisanat

La région de Dschang est réputée pour son artisanat de choix et de qualité. En effet, les savoir-faire locaux ancestraux se perpétuent à travers les générations dans plusieurs activités :

La sculpture sur bois : pratiquée depuis très longtemps à Dschang, la sculpture sur bois occupe une bonne frange de la population qui l'exerce comme activité principale. La production est constituée de divers objets tels que les masques, les sièges, les gadgets multiformes ou des tableaux présentant des scènes de la vie quotidienne.

La poterie : En tant qu'activité artisanale qui a occupé beaucoup de paysan dans la Menoua, la poterie reste aujourd'hui un art pratiqué encore dans les localités comme Fokamezo dans le groupement Bafou, où les femmes s'évertuent à mouler de l'argile pour former des objets tels que marmites, pots, pipes, gobelets, cendriers, ...selon une technique artisanale très singulière.

Le raphia : L'artisanat sur raphia est l'une des vieilles techniques de fabrication artisanale en zones tropicales. Dans cette catégorie, on trouve à la fois des objets utilitaires : meubles, plafonds, gadgets, ainsi que des objets ornementaux.

Parmi les autres types d'artisanat de la région, citons aussi les forges traditionnelles, le perlage, la fabrication et la teinte du tissu traditionnel.

16. Contexte historique de la pisciculture dans l'arrondissement de Fokoué et au Cameroun

La pisciculture a été introduite au Cameroun en 1948 par l'administration coloniale dans le cadre d'un plan de développement relativement ambitieux. Ce plan était articulé autour de la mise en place d'un réseau de stations aquacoles (pour la production d'alevins, notamment de Tilapia zilii), d'un service chargé de l'animation et de la vulgarisation, et de la construction de près de 10 000 étangs et barrages. Ce plan a été poursuivi après les premières années de l'indépendance jusqu'à la fin des années 60. L'inadaptation des choix technologiques, combinée à une approche trop interventionniste, s'est traduite par un abandon progressif de la plupart des infrastructures publiques et privées. Dès lors, trois grandes périodes peuvent être distinguées dans l'historique de la pisciculture au Cameroun.

· Dans les années 70 

Entre 1969 et 1972, une génération de projets a permis de relancer le secteur en renforçant le niveau de formation des cadres et techniciens en pisciculture et en proposant de nouvelles formes de pisciculture (polyculture clarias / tilapia, production contrôlée de Clarias gariepinus, intégration élevage-pisciculture, aménagement des étangs). On mentionnera notamment les activités conduites dans le cadre d'un projet régional basé à Bangui, financé par le PNUD et exécuté par la FAO. Dans l'ex-Cameroun oriental, les Volontaires du Corps de la Paix américain et certaines ONG comme OXFAM ont permis de renforcer les capacités des services de vulgarisation. C'est également à cette époque que la carpe commune (Cyprinus carpio), de souche israélienne, a été introduite au Cameroun.

En 1972, un Fonds national forestier et piscicole a été mis en place, dont l'un des objectifs était de financer, suivre et exécuter un programme piscicole à l'échelle de l'ensemble du territoire. Ce fonds a notamment permis le développement du nombre de stations aquacoles gouvernementales. En 1973, un projet national financé par le PNUD et exécuté par la FAO a également vu le jour afin d'appuyer le développement de la pisciculture au Cameroun. Les activités de ce projet, dont le siège était basé à Foumban, prévoyaient de la formation, de la promotion de techniques plus intensives de pisciculture et des activités de démonstration de systèmes de pisciculture commerciale. Mais ce projet, pour raisons budgétaires, a cessé en 1976. Dans le même temps, à partir de 1974, le champ d'intervention des Volontaires du Corps de la Paix a été élargi à toutes les Régions ayant une vocation et un potentiel piscicoles. Dans ce cadre, les systèmes de pisciculture intensive de carpe, dans un premier temps, puis de pisciculture extensive de tilapia dans les étangs de barrage dans les Régions du Centre, du Sud et de l'Est, dans un deuxième temps, ont été promus. En 1978, la Banque Mondiale a appuyé un nouveau projet de développement dans la Région de l'Est. Ce projet portait sur le renouvellement ou la construction de 6 000 étangs privés de 300 m² en moyenne, la réhabilitation de la station aquacole de Bertoua, la construction d'un centre de démonstration piscicole et le renforcement des services de vulgarisation.

· Des années 80 jusqu'à la première moitié des années 90 

En 1980, la responsabilité administrative du secteur de la pisciculture a été transférée du Département des forêts à la Direction des pêches du nouveau ministère en charge de l'élevage et des industries animales, le MINEPIA. Ce changement de tutelle a renforcé l'intérêt apporté par les bailleurs de fonds au sous-secteur. Ainsi, l'USAID a soutenu entre 1980 et 1984 un programme de relance de la pisciculture villageoise dans les Régions du Nord-Ouest et de l'Ouest (formation des encadreurs, réhabilitation de stations piscicoles, accompagnement des initiatives locales). La coopération canadienne, à travers le CRDI, a appuyé entre 1987 et 1991 un projet de recherche sur la pisciculture intégrée à l'élevage de porc et de poulet dans ces mêmes Régions. Les systèmes ont démontré leur rentabilité, mais des problèmes sanitaires associés aux élevages ont mis un frein au développement de ces systèmes.

En 1988, l'administration, avec l'appui des Volontaires du Corps de la Paix, a lancé un projet d'appui à la pisciculture intensive camerounaise (PIC), en promouvant les systèmes de monoculture du tilapia en étangs de dérivation. Six Régions ont été concernées par ce projet: Adamaoua, Centre, Est, Ouest, Littoral et Sud. Ce système de production a rencontré certains problèmes techniques comme les problèmes de surcharge des étangs en alevins. Mais ce projet, dont la durée s'est étalée jusqu'en 2000, a permis de favoriser l'émergence d'un noyau de pisciculteurs aujourd'hui plus ou moins autonomes sur le plan de la conduite des élevages, même si les systèmes sont nettement perfectibles y compris sur le plan de la gestion économique. Au début des années 90, un projet de rizipisciculture dans la Région du Nord (Lagdo), appuyé par la coopération hollandaise, en relation avec la lutte biologique contre les mollusques vecteurs de la bilharziose, a été mis en oeuvre, avec des résultats très mitigés. Entre 1991 et 1995, un projet financé par la coopération belge a permis d'appuyer la station de Foumban dans la production d'alevins de Clarias.

· De la deuxième moitié des années 90 jusqu'à nos jours

Depuis une quinzaine d'années, une approche moins interventionniste, moins tournée vers l'atteinte de résultats quantifiés (ex. construction de x étangs), prenant davantage en considération les aspects de rentabilité et d'autonomie des systèmes de production, et consacrant le principe de la participation des promoteurs à toutes les étapes du projet semble se démarquer. Ainsi, entre 1994 et 1997, la coopération française a appuyé un projet de développement de la pisciculture à Yemossoa en s'appuyant sur des outils de recherche-action Des projets de recherche participative mis en oeuvre récemment ont confirmé la pertinence de cette approche et permis de laisser entrevoir, après plusieurs décennies de balbutiements, le décollage de la pisciculture au Cameroun. Il s'agit du projet de recherche participative paysans-chercheurs mis en oeuvre entre 2000 et 2005 par le WorldFish Center, sur financement de la coopération du Royaume Uni (environ 1,5 millions $EU), qui a beaucoup travaillé sur le renforcement des liens entre les marchés et les petits producteurs, et permis de raviver les activités de production d'alevins de Clarias. Il s'agit aussi du projet REPARAC (Renforcement du Partenariat en Recherche Agronomique au Cameroun), financé par la coopération française entre 2006 et 2008 (environ 1 million $EU), et impliquant notamment le CIRAD (organisme de recherche français), et du Projet pour une Pisciculture Villageoise rentable dans les régions Centre et Ouest Cameroun (PVCOC), financé par la Commission européenne (environ 785 000 €) et couvrant la période 2005-2010.

En parallèle, des actions de promotion, de manière participative, de la pisciculture non commerciale au titre de la diversification agricole, ont été conduites dans le cadre du Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire (PSSA) initié par la FAO1(*). Une trentaine d'étangs piscicoles ont ainsi été construits entre 2002 et 2005.

En fin d'année 2003, le Gouvernement a par ailleurs validé un document de politique générale intitulé `Cadre stratégique pour le développement durable du secteur' qui précise un certain nombre de principes et d'orientations à suivre pour une pisciculture durable, notamment sur le plan de la rentabilité économique, et responsable. Ce document marque un certain tournant dans l'histoire du secteur au Cameroun. C'est dans ce contexte porteur d'espoirs et riche d'enseignements divers, que se situe l'exercice de planification du développement du secteur.

* 1 Le PSSA (1997-2001) a été suivi d'un Projet d'appui au PSSA (PA-PSSA) au Cameroun a été exécuté entre 2003 et 2005 grâce à un financement conjoint de la Banque Africaine de Développement (BAD), de la FAO et du Gouvernement camerounais pour un montant total d'environ 1,7 millions $EU. Les activités du projet ont été concentrées dans les Régions du Centre, de l'Adamaoua et du Nord.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle