WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La pisciculture dans l'arrondissement de Fokoué (ouest Cameroun). Contribution à  l'anthropologie du développement.

( Télécharger le fichier original )
par Fabrice NEMPE MANGOUA
Université de YaoundeI - Master 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

17. Situation actuelle du secteur de la pisciculture

1. Pisciculture en eau douce

1. Systèmes de production

Les critères permettant de caractériser les différents systèmes de production piscicole au Cameroun font encore parfois débat2(*). Un large consensus est en revanche établi aujourd'hui en ce qui concerne la nécessité de distinguer deux grands types de pisciculture ; à savoir : une pisciculture commerciale dont l'élément principal est la recherche du profit quel que soit le système de production (intensif, semi-intensif, extensif), le niveau d'investissement et le degré d'intégration horizontale ou verticale des filières ; et une pisciculture non commerciale dont l'élément principal est l'insertion des systèmes de production piscicole (le plus souvent extensifs) au titre de la diversification agricole et de la sécurité alimentaire au niveau local.

Le Cadre stratégique de la pisciculture de 2003, tout en considérant qu'un système d' pisciculture est « une combinaison de type d'unité de culture, de niveau d'intensité, d'espèces élevées et d'échelle ou dimension de l'exploitation », distingue ainsi deux grandes catégories de producteurs :

· Les producteurs commerciaux (de petite, moyenne ou grande échelle), qui achètent des intrants (y compris le capital et la main-d'oeuvre) et assurent la vente des produits sur les marchés, dans une optique de maximisation des profits. Les producteurs concernés sont par ailleurs peu ou pas dépendants de l'aide publique pour pérenniser leurs entreprises. 

· Les producteurs non commerciaux, qui peuvent également acheter des intrants (principalement alevins et aliments), mais qui dépendent principalement de la main-d'oeuvre familiale et de la vente sur place du produit. Pour ces producteurs, la pisciculture ne constitue par ailleurs qu'une activité parmi d'autres au sein de l'exploitation agricole, encouragée au titre de la diversification des sources de revenus, de l'optimisation des ressources en eau et d'une stratégie de minimisation des risques de faillite suite à une mauvaise récolte ou une chute du marché des produits agricoles. 

La frontière entre ces deux types de pisciculture est parfois difficile à établir. Ce qui peut expliquer le manque de lisibilité des données et des statistiques disponibles sur la pisciculture au Cameroun. Cela est aussi de nature à poser des problèmes sur le plan juridique lorsqu'il s'agira de définir, le cas échéant, les différents systèmes de production au sein des deux grands types de pisciculture.

Dans tous les cas, les systèmes de production au Cameroun sont par ailleurs des systèmes de polyculture de Oreochromis niloticus (tilapia) et Clarias gariepinus (silure) en association parfois avec Heterotis niloticus (kanga), Parachanna obscura (poisson à tête de serpent) et/ou Cyprinus carpio (carpe), cette dernière espèce ayant surtout été vulgarisée dans les régions des hauts plateaux. Des systèmes d'intégration de l'élevage de porcs ou de poulets sont également pratiqués.

Les rendements de production varient pour leur part entre 100 et 500 kg/ha/an pour les systèmes les plus extensifs (cycles de production jusqu'à 2 années), entre 1,5 à 2,5 t/ha/an pour les systèmes semi-intensifs (cycles de production de 6 à 12 mois) et jusqu'à 10 t/an pour les systèmes les plus intensifs.

Le tableau 1 récapitule la situation concernant le nombre actuel de pisciculteurs et d'étangs dans 7 des 10 Régions du Cameroun. Parmi les 3 Régions manquantes (Nord, Extrême Nord, et Adamaoua), seule la Région de l'Adamaoua recense, en raison de conditions biophysiques favorables, des exploitations de pisciculture en étang.

Tableau 2 : Inventaire des pisciculteurs et des étangs - sources : Rapports d'activités annuels des Délégations régionales du MINEPIA, et IRAD / WorldFish Center

Régions

Nombre de

pisciculteurs

Nombre d'étangs

Superficie (ha)

Adamaoua

-

-

-

Centre

550 (534)

856

116,0 (23,4)

Littoral

28

66

2,8

Est

987

1 274

257,0

Ouest

287 (197)

434

24,9 (17,0)

Nord-Ouest

1 054

1 510

15,0

Sud

409

826

99,9

Sud-Ouest

187

230

2,9

Total

3 502

5 196

518,5

( ) : Travaux spécifiques conduits par le WorldFish Center et l'IRAD entre 2005 et 2007

Dans les Régions où l'on dispose d'informations plus détaillées, on peut souligner que les fermes à petite échelle (i.e. taille inférieure à 0,5 ha) sont les plus représentée en termes d'effectifs. Dans le cas de la Région du Sud, elles représentent par exemple 87% de l'effectif. En termes de superficie totale, et donc de contribution à la production piscicole totale, les chiffres sont en revanche inversés : les fermes de taille supérieure à 0,5 ha, et devant être rangées dans la catégorie de la pisciculture commerciale, représentent, toujours dans la Région du Sud, environ 73% du total en superficie cumulée. Ce qui atteste de l'importance de la pisciculture commerciale dans le cadre de l'objectif de sécurité alimentaire du pays, malgré sa faible représentativité en termes de nombre d'exploitations.

Les tendances évolutives montrent qu'après une longue période de démarrage qui a duré près de 40 ans, et au cours de laquelle la production et le nombre de producteurs ont suivi une évolution en dents de scie, notamment sous l'influence des différents projets qui se sont succédés, la pisciculture semble connaître une progression continue depuis la deuxième moitié des années 90.

* 2 Différents critères sont effectivement mis en avant selon l'institution ou le partenaire concerné : système extensif (i.e. sans apport ou presque d'intrants) versus système semi-intensif ; pisciculture commerciale versus pisciculture non commerciale (voire de subsistance) ; statut juridique de l'exploitant (ex. groupement villageois versus exploitant individuel) ; taille de l'exploitation (en nombre d'étangs et/ou de taille des étangs) ; durée du cycle d'élevage ; niveau de maîtrise des itinéraires techniques ; niveau de capitalisation ; niveau d'organisation et de gestion ; part de la production destinée aux marchés extérieurs ; écloserie intégrée ou non aux exploitations ; temps consacré à la pisciculture par rapport au temps total consacré à l'exploitation agricole ; etc.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand