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La pisciculture dans l'arrondissement de Fokoué (ouest Cameroun). Contribution à  l'anthropologie du développement.

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par Fabrice NEMPE MANGOUA
Université de YaoundeI - Master 2010
  

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CHAPITRE II : MODES DE DISTRIBUTION, DE TRANSFORMATION ET DE CONSOMMATION DU POISSON D'EAU DOUCE ELEVE

Dans ce chapitre, nous commençons par identifier les types de poisson d'eau douce qui sont élevé et consommés, en utilisant les termes locaux qui traduisent partiellement la manière dont ces poissons sont perçus. Ensuite, nous voyons comment les données obtenues à l'issue des entretiens et des observations permettent de relever les différents manières dont consommateurs s'approvisionnent en poisson d'eau douce élevé, les procédés de transformation auxquels ils ont recours, tant pour la préparation que pour la conservation, et la consommation dans toute ses déclinaisons.

· Identification des produits consommés

S'interroger sur la nature des produits consommés est la première préoccupation de tout chercheur qui s'intéresse à l'alimentation d'une société (Bricas, 1996). Dans la socio-culture des consommateurs, il existe des vocables pour désigner les différents types de poisson d'eau douce élevés. Mais avant, il importe de relever la distinction que ces derniers établissent entre le poisson de mer, habituellement consommé et le nouveau type de poisson qui leur est proposé.

Dans la langue locale (yèmba), le terme utilisé pour désigner l'étang est : /epwemesé/ cela veut dire : « le trou du poisson », qui est différent de /nstémeséh/ qui signifie « l'eau qui contient les poissons ». L' /épwemesé/ est le trou qu'une personne creuse pour y élever les poissons. C'est donc l'étang qui appartient à quelqu'un. Or le /nstémeséh/ est un cours d'eau où les poissons vivent naturellement. Ainsi, en partant des termes locaux qui désignent les espaces d'où viennent les deux types de poisson, on en arrive à conclure que le poisson d'eau douce élevé renvoie à l'altérité, à ce qui vient d'ailleurs.

S'agissant alors des produits consommés, les quatre types de poissons identifiés n'ont pas d'appellations traditionnelles dans la langue yemba. Cela pourrait se justifier par le caractère nouveau de la pisciculture dans cet arrondissement. Toutefois, la première distinction faites par les consommateurs est liée à la nature du type de poisson, à savoir le poisson frais, fumé ou sec. Il y a le /msèfí/ qui veut dire   le poisson frais et le /búnga/ qui désigne le « poisson sec ». Les vocables alloués à certains poissons résultent d'un certain nombre d'expériences qui permettent aux populations de les qualifier, et donc de les nommer.

· Le tilapia est localement appelé /tchehmoli/ pour signifier qu'il faut « laisser l'enfant dormir avant de préparer ». Cette appellation traduit une perception liée à la sécurité et à la santé car le tilapia a beaucoup d'arrêts. Pour cela, Il faut donc attendre que l'enfant soit endormi avant de le préparer, de peur qu'il ne se prenne des arêtes dans la gorge.

· Le silure est designer par le terme /selefu/, pour indiquer « le poisson de la plaine ». Par cette appellation, les populations veulent signifier qu'il s'agit d'un poisson qui n'appartient pas à leur univers culturel.

· Pour la carpe et le kanga, il n'existe pas de terme local pour les désigner, ils conservent leurs noms d'origine.

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