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La pisciculture dans l'arrondissement de Fokoué (ouest Cameroun). Contribution à  l'anthropologie du développement.

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par Fabrice NEMPE MANGOUA
Université de YaoundeI - Master 2010
  

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7. Les mesures préventives

Les pisciculteurs ont mis au point un certain nombre de méthodes pour contrecarrer l'action des totems dans la gestion des étangs. Ainsi, une plante appelée  panzemzemoh  qui veut dire « rouge d'un seul côté » est plantée  autour de l'étang. C'est une plante dont les feuilles sont rouges d'un côté et violet foncée de l'autre. Elle est dotée de pouvoirs magico-religieux qui empêchent les totems de dévorer les poissons. Des pièges sont également installés.

Pour le cas des oiseaux pêcheurs séng et des canards sauvages, les pisciculteurs utilisent de l'urée qu'ils infusent dans l'eau de l'étang. L'urée est un composé cristallin incolore, produit d'excrétion de l'ammoniac issu de la dégradation des protéines chez les êtres vivants. L'urée est abondamment présente dans l'urine des mammifères, y compris celle de l'homme. On en trouve également des traces dans les excréments des poissons et d'autres animaux, ainsi que dans diverses moisissures, les feuilles et les graines de nombreux légumes et céréales. Cette substance leur permet de rendre l'eau verte afin que les poissons soient invisibles aux yeux des oiseaux.

8. Les modes de préparation culinaires

Pour la consommation des poissons des étangs, les pisciculteurs « connaisseurs » pensent que chaque type de poisson a une technique propre de cuisson. Pour le tilapia, quelques entretiens ont révélé que la technique adéquate consiste à le rouler d'abord dans la farine et le faire frire longuement afin que ses arrêts deviennent croustillants. Il peut donc être mangé en toute sécurité. C'est ce que nous avons également constaté dans la pratique.

Quant au silure, il est beaucoup plus consommé sous forme de bouillon. Pour cela, il faut d'abord le nettoyer avec de l'eau tiède salée pour le débarrasser de sa peau glissante (qui a un goût amer). La méconnaissance de cette technique constitue un frein pour l'achat et la consommation de ce poisson par les populations. En plus, il est plus apprécié par les ménages sous la forme fumée, qu'ils ont d'ailleurs eu l'habitude de consommer.

Le kanga pose également quelques problèmes. Sa chair molle contient trop d'eau selon quelques consommateurs. C'est pour cela qu'une restauratrice du coin décide d'innover en le faisant cuire à la braise pour sécher toute l'eau et rendre la chair plus ferme. Lorsque ces poissons ne sont pas consommés directement ils sont fumés par une technique locale.

La première phase de cette étude nous permet d'appréhender le phénomène de l'intérieur. Elle nous révèle l'existence d'un caractère magico-religieux. En effet, des animaux totems interviennent dans la gestion des étangs de manière défavorable. Cet aspect n'est pas sans conséquence puisqu'il entrave le développement de la pisciculture et peut décourager les jeunes qui veulent s'y lancer. La seconde phase de notre étude nous conduira à définir de manière quantitative tous les facteurs qualitatifs qui influencent le choix des consommateurs et des non consommateurs.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille