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Impacts du changement oraganisationnel. cas du projet "industrialisation" au sein de Sopra banking software (amplitude)

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par Eric Coustard
IAE Tours - Master 2016
  

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1.4. SYNTHESE SUR LE CHANGEMENT ORGANISATIONNEL ET LA PERFORMANCE INDIVIDUELLE

Nous venons de voir précédemment une revue de littérature de ce que sont le changement organisationnel et la performance et notamment la performance individuelle dans les organisations.

L'adéquation entre les performances et les changements successifs doivent être perçus comme un processus d'amélioration continue, ceci afin d'assurer la viabilité de l'organisation sur le long terme.

Cette symbiose entre changement et performance peut être illustré par la figure suivante :

Figure 21 : relation entre performance et changements successifs selon Grouard et Meston96

En effet, chaque changement organisationnel induit comme nous l'avons vu précédemment des modifications de fonctionnement internes, entraînant la redéfinition non seulement de méthodes de travail, mais également d'objectifs, tant dans leur définition que dans leur niveau à atteindre.

95 Blouin R. et al. (1995), la réorganisation du travail. Efficacité et implication, Les Presses de l'Université Laval, Sainte-Foy, Canada, p. 6

96 Grouard B. et Meston F. (1998), L'entreprise en mouvement : conduire et réussir le changement, Dunod, Paris, p.248

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Nous avons vu également que le changement pouvait avoir différentes origines : la technologie, l'environnement (notamment concurrentiel), la taille de l'organisation, sa culture et sa stratégie, et qu'il peut être défini selon trois axes : la profondeur du changement, sa durée d'imposition et son mode d'imposition.

Pour les collaborateurs concernés par le changement organisationnel, leurs aptitudes au changement dépend essentiellement du contexte du changement, des compétences en place (que ce soit de la part de leur management, ou de leur propre motivation), ainsi que du processus d'actions, c'est-à-dire de la façon dont est conduit le changement.

Mais le changement d'une organisation peut se heurter à la résistance de certains collaborateurs, que ce soit par une sensation de perte de pouvoir, de productivité ou d'une situation de confort.

Pour contrebalancer ces résistances et favoriser la mise en place de la nouvelle organisation, il est nécessaire de se focaliser sur des clés de réussite : définition claire de la vision du changement par une communication efficace et continue, mobilisation des collaborateurs, pilotage efficace par le suivi des différentes étapes et jalons définis en amont, concrétisation du changement dans la vie quotidienne de chaque salarié concerné, participation de ces mêmes salariés, gestion de l'émotion et des enjeux de pouvoir que la réorganisation va générer, et enfin formation aux nouvelles méthodes.

Ainsi, les différents changements successifs ne sont ni plus ni moins que l'expression de la capacité d'adaptation de l'organisation face aux contraintes internes et externes exercées. Du fait de l'évolution perpétuelle de l'environnement global de l'organisation, chaque changement sera tôt ou tard remis en question, car les méthodes et l'organisation mises en place à son issu deviendront obsolètes, entraînant ipso facto une stagnation, voire une baisse de ses performances. L'adaptation de l'organisation face à son environnement est à l'image, comme l'expliquent Nelson et Winter97 d'un individu face à son environnement naturel : une organisation survit ainsi au sein de son environnement par les mécanismes propres à son secteur. Elles sont sanctionnées par leurs routines, consituant l'objet même de la sélection. Pour ces mêmes auteurs, " ce ne sont pas les organisations qui s'adaptent à leur environnement, mais l'environnement lui-même qui sélectionne certaines organisations, garantissant ainsi leur survie". Ces organisations doivent alors pour survivre, avoir un niveau de performance stable, voire accroître leur niveau de performance en continue, et éviter une inertie organisationnelle qui leur seraient fatales.

97 Nelson R.R. et Winter S.G. (1982), An evolutionary theory of economic change, Belknap, cités par Autissier D. et al. (2014), Conduite du changement : concepts clés, Dunod, Paris, p. 161

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Ainsi, le changement est un élément clé d'adaptation et d'amélioration des performances d'une organisation par l'adoption de nouveaux objectifs ou la redéfinition d'objectifs existants.

A la suite de la revue de littérature concernant le changement organisationnel, nous nous sommes attachés à la performance générale des organisations, puis à la performance individuelle, la performance pouvant se définir dans ces deux grandes catégories comme une réalisation, une comparaison de cette réalisation par rapport à des objectifs prédéfinis (concept d'efficacité), et selon les ressources utilisées (concept d'efficience).

Notre revue de literrature nous a montré que la performance individuelle est conditionnée d'une part par le partage de connaissances au sein de l'organisation, et d'autre part au niveau de chaque personne par l'adaptation personnelle, l'innovation individuelle et la motivation en elle-même de la personne considérée, tous les éléments précédents pouvant être influencés d'un coté par la perception de la récompence, et d'autre part par le stress potentiel généré par cette volonté de performance.

Penchons-nous maintenant sur les interactions entre le changement organisationnel et la performance individuelle. Nous avons vu que le changement organisationnel entraînait une modification des méthodes de travail, de l'organisation de celui-ci et donc de ces participants que sont les salariés concernés. Rappelons-nous notre problématique : "en quoi le changement organisationnel améliore-t-il les performances individuelles ?".

Nous avons vu précédemment que la communication de la vision du changement organisationnel et du partage de ce qu'il représente sont cruciaux pour sa réussite et la transmission de l'envie de cette réussite par l'ensemble des collaborateurs concernés. Le partage de cette vision peut concrétiser dans l'esprit de chacun le "pourquoi" du changement, et donc favoriser l'implication des personnes concernées. Cependant, nous pouvons nous demander si cette vision du changement d'une part incite effectivement à l'accroissement des performances individuelles, et si les collaborateurs perçoivent la communication de cette vision de façon attendue par le management.

Nous avons vu que le changement organisationnel va modifier l'organisation interne de l'organisation par la mise en place de nouvelles méthodes de travail, d'outils, et de réorganisation des ressources humaines (tant au point de vue d'agencement des personnes les unes par rapport aux autres que d'un point de vue hiérarchique). Si la culture de la performance était déjà en place dans l'organisation, alors nous pouvons nous interroger si le changement va favoriser le développement de cette culture de performance à l'ensemble des collaborateurs, puisque la recherche de performance individuelle était avant tout un acte volontaire, un effort personnel devant être fourni pour l'obtention de résultats supérieurs à ce qui est quotidiennement attendu.

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Comment concrétiser alors la reflexion personnelle sur son lieu de travail ? Soit le collaborateur y est incité par la culture d'innovation et d'amélioration continue présente dans l'organime, et donc il sera d'autant plus encouragé et motivé pour participer à l'évolution de l'organisation. Soit cette culture du changement et de l'innovation n'a pas de place (ou une place marginale) dans la culture d'entreprise et le collaborateur risque de ne pas trouver la motivation pour aller au bout de sa démarche (réflexion-communication), et donc d'avoir une attitude fataliste concernant les changements potentiels de l'organisation.

Le changement organisationnel peut ainsi être vu comme une opportunité pour chaque salarié à la fois d'améliorer ses propres performances et celle de l'organisation. Mais le management, et plus particulièrement la culture de l'organisation s'y prête-t-il ? Est-il accepté "officiellement" que chaque salarié prenne du temps pour réfléchir sur une amélioration des outils et des processus dont il se sert quotidiennement ? Un exemple de cette politique d' "innovation déclarée" est illustré par la politique des "80/20" chez Google98. Ainsi, chez Google, l'innovation et le partage sont favorisés en laissant à chacun de ses salariés 20% de son temps de travail à réfléchir sur ce qui pourrait améliorer l'organisation, soit par des innovations sur les outils internes ou proposés aux utilisateurs externes, soit par un partage de connaissance. Ainsi, pour Google, ce temps professionnel consacré à une réflexion personnelle n'est pas une perte à la fois financière et productive, mais au contraire un investissement, car cette culture de l'innovation rend le changement (et donc la capacité d'adaptation) très réactive. De plus, elle favorise une plus grande motivation et un accroissement de la productivité. Mais si ce temps de réflexion est "libre" (dans le sens où le sujet de cette réflexion est librement choisie par le collaborateur), le collaborateur devra présenter les résultats de ses reflexions à ses managers et en démontrer les intérêts.

Ainsi, l'arrivée d'un changement organisationnel au sein de l'organisation peut donc être une opportunité pour chaque salarié de se démarquer de ses collègues, de sortir de la "masse" aux yeux de son employeur par des actions innovatrices et une volonté d'être acteur du changement initié. Mais cette volonté d'initiative, donc de recherches de nouvelles solutions en adéquation avec la modification de l'environnement de travail a-t-il besoin d'être impulsé par le management en place, ou le salarié, de sa propre initiative, va-t-il consacrer un peu de son temps à cette amélioration ? Ceci nous amène à nous interroger sur le management intrinsèque du salarié qui va entraîner ses actions d'innovation et de communication. Va-t-il le faire de façon cachée, dissimulée pour ensuite apporter le fruit de ses réflexions sur d'éventuelles améliorations au management ? Si oui, fera-t-il

98 Girard B. (2006), Une révolution du management : le modèle Google, MM2 Editions, Paris, p. 70

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cela dans l'objectif premier d'améliorer l'organisation de son environnement et donc de favoriser la changement en cours, ou le fera-t-il avec comme devise : "tout travail mérite salaire ; tout effort mérite récompense" ? Cette réflexion nous incite alors à nous pencher sur la pérénité de la volonté d'innovation et de partage de connaissances, et donc de performance personnelle. Nous avons vu que la performance individuelle était favorisée par la motivation, mais pouvait se réduire par l'émergence d'un stress excessif : il y a donc une balance "gain versus perte" (à rapprocher de la théorie "expectation - instrumentalisation - valence" de Vroom) à prendre en considération dans la performance individuelle.

La performance individuelle se base également sur le partage de connaissances. En effet, ce partage de connaissances va permettre à celui qui le transmet de participer activement au processus de changement organisationnel en apportant des éléments favorables à la progression de ce processus dans le temps (nouvelles idées, méthodes ou outils), et permettant aux personnes n'ayant pas encore ces connaissances d'améliorer leurs compétences professionnelles et donc d'accroitre potentiellement leur performance individuelle. Le changement organisationnel présente l'opportunité de favoriser ce partage, par la mise en place soit d'outils de "knolwedge management", soit la mise en place de cercles de reflexion visant à mettre en commun les idées permettant de favoriser non seulement l'amélioration continue, mais surtout la performance générale de l'organisation. Ce partage de chacun se base lui-même sur la volonté de chacun de faire profiter l'ensemble des collaborateurs des connaissances et de l'expérience accumulées au fil du temps. Cette démarche volontaire est à l'opposé de la rétention d'information. En effet, une personne pourrait considérer qu'un changement organisationnel va entraîner pour lui-même une perte de pouvoir par ce partage : il n'aura alors plus le monopole de connaissances clés (voire cruciales) permettant le bon fonctionnement d'un service ou d'un groupe de travail.

La performance traduit également la capacité d'adaptation de chaque individu lors de la modification de son environnement (donc consécutif à celui-ci), ainsi que sa capacité d'anticipation à la modification de cet organisation. Le collaborateur, constatant alors une baisse de ses propres performances par le déclin de ses outils ou des méthodes actuellement en place, établira une stratégie (s'il en a la volonté) qui va lui permettre d'adapter alors son environnement de travail, et donc déclencher le changement organisationnel d'abord à son échelle, puis de proche en proche, à tout ceux concerné par l'organisation à laquelle ils sont confrontés.

Cependant, cette adaptation ne sera possible que si le changement organisationnel est culturellement ancré dans l'organisation. En effet, si la performance est d'améliorer le contexte de travail et d'engendrer un changement, alors le collaborateur devra passer par deux étapes : une reflexion

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personnelle, éventuellement une phase de test en conditons réelles de ses hypothèses d'amélioration, puis une communication à ses autres collaborateurs.

Tout changement va générer de la résistance à plus ou moins grande échelle au niveau des collaborateurs concernés. Nous avons vu qu'une des solutions pour lever ses résistances est non seulement de communiquer et de faire participer, mais également de récompenser tous les efforts d'innovations personnelles jouant un rôle reconnu dans le changement organisationnel. Ainsi, des colllaborateurs qui feront preuve de performance, notamment dans le projet de changement, et qui seront récompensés pour leurs efforts, deviendront les meilleurs avocats de ce changement. Ces victoires individuelles (car il y a eu alors reconnaissance de l'effort généré) va favoriser à la fois l'adhésion au projet de changement organisationnel, mais également inciter davantage à l'innovation individuelle par le développement de la motivation des autres collaborateurs jusqu'alors hésitants quant au changement organisationnel se mettant en place.

N'oublions pas que tout changement organisationnel va générer un certain stress, car les personnes concernées devront au cours du processus de changement "faire le deuil" de la situation de confort qui appartiendra alors au passé. Ce stress peut être accru si le changement se déroule en situation de crise, c'est-à-dire en réaction à de brusques variations du contexte de l'organisation (évolution conccurentielle, technologique, etc.). Ce stress peut être un bon stimulant comme nous l'avons vu précédemment dans notre revue de littérature, mais jusqu'à un certain point. Si ce changement organisationnel génère du stress au niveau du top management, ou des pilotes de la conduite du changement, celui-ci est-il transmis aux subordonnés par une pression descendente incitant à l'innovation individuelle et à l'action, ou ce stress se traduira-t-il par la définition d'objectifs nettement supérieurs aux précédents qui étaient alors en place avant la phase de "dégel" ?

Nous voyons au cours de cette synthèse des interactions entre le changement organisationnel et la performance individuelle que bien des interrogations ont été soulevées. Il serait ainsi intéressant de savoir comment ces deux concepts interagissent entre eux, et plus précisément sur quels points il y a symbiose ou antagonisme.

Notre deuxième partie sera consacrée à une enquête exploratoire afin de nous apporter des éléments concernant les intérrogations précédemment soulevées.

Nous allons pour cela nous appuyer sur une enquête exploratoire concernant le projet de changement intitulé "Industrialisation" au sein de la société Sopra Banking Software située à Tours (Indre-et-Loire, France).

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld