WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le BIM: enjeux juridiques et contractuels

( Télécharger le fichier original )
par Stanislas Audibert
ENSAPVS - Architecte 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

C - L'interopérabilité

Avant de parler d'interopérabilité, nous parlons de maquette numérique en closed BIM (BIM fermé). Il s'agit du BIM défini en format propriétaire. Lorsqu'il y a partage de la maquette numérique sous format IFC (nous y reviendront par la suite) on parle d'open BIM (BIM Ouvert, ne pas confondre avec «OpenBIM» qui est une association d'éditeurs de logiciels de modélisation qui la production des échanges IFC7) afin que les autres utilisateurs interopèrent sur celle-ci. Le problème de cette collaboration est l'opérabilité entre tous les acteurs et donc entre les différents logiciels utilisés. En effet, «l'association de disciplines complémentaires dans un travail collaboratif assumé pose les termes d'un processus ouvert capable d'intégrer de nouvelles propositions, constructives et architecturales, dégagées de l'intérêt unique du porteur d'une maquette intégrée : c'est l'open BIM»8. Un format informatique d'échange permettant de partager les fichiers venant de logiciels différents a

7 [Voir glossaire page 103]

8 HOYET Nadia, DUCHENE Fabien & DE FOUQUET Marc, BIM et Architecture, Editions Dunod, p14

13

été mis en place afin d'assurer cette «interopérabilité : le format IFC9 (Industry Foundation Classes) créé par l'association BuildingSMART10. Il est le format le plus utilisé dans le monde et est maintenant une norme appelée ISO 16739 : 2013. Les soucis récurrents faits suite à l'utilisation de ce format sont les conversions faites lors d'échanges de maquettes entre les différents logiciels. En effet, le passage d'un logiciel à un autre en passant par le format IFC s'effectue en deux temps:

Fig. 4 Schéma d'interopérabilité des IFC entre les logiciels les plus utilisés sur le marché [ https://www.scoop.it/t/genie-civil]

L'un convertissant le format d'origine du premier logiciel en IFC (export) et l'autre convertissant l'IFC en format du deuxième logiciel (import). Ce double flux crée beaucoup de risques d'erreurs et reste encore un problème majeur. Ce format est encore en développement par BuildingSMART et les acteurs utilisant le BIM sont en attente d'une interopérabilité véritable.

9 [Voir glossaire page 103]

10 [Voir glossaire page 103]

14

D - Les niveaux d'informations ou de maturité du BIM

D'après l'Ordre des architectes11, Le BIM est «un processus de gestion collaboratif du projet reposant sur les échanges et l'enrichissement de la maquette numérique par les acteurs du projet»12. Il existe plusieurs niveaux de ce processus en fonction du nombre d'informations présentes, en fonction de leur maturité. Ces niveaux permettent d'arriver petit à petit au processus collaboratif BIM. La compréhension de ces différents niveaux est très importante puisqu'ils vont nous permettre de comprendre dans les parties suivantes les questions de responsabilité en fonction du niveau de BIM sur lequel on résonne. Il s'agit d'un niveau d'information non graphique.

Le Niveau 0

On ne parle pas encore de BIM puisque c'est le niveau CAO13 en deux dimensions. C'est celui qui est encore très utilisé dans le monde. Il existe des normes de dessin mais chacun les utilise de façon différentes ce qui rend complexe la juxtaposition des informations. Un cabinet d'architecture utilisera des calques, des couleurs et des épaisseurs de traits par exemple qui ne seront pas en adéquation avec le bureau d'étude avec qui il travaille. « Saisir l'essentiel du BIM passe a minima par l'exposé de sa définition. La définition du BIM va de pair avec le niveau du BIM ou l'indicateur du niveau de collaboration du procédé »14.

Niveau 1 - BIM dit «isolé» ou «lonely BIM»

Il s'agit du niveau où la maquette numérique est créé par un seul acteur pour son usage unique (un architecte qui crée des plans par exemple et en extrait des livrables pour le client ou le constructeur afin qu'il édifie le bâtiment. Il s'agit de représentations 2D ou 3D qui ne sont pas modifiables par personne d'autre que celui qui l'a crée. Il n'y a donc pas de collaboration à ce niveau.

11 [Voir glossaire page 103]

12 Auteurs?, Le BIM un atout pour l'architecture, publié par l'ordre des architectes en Juillet 2015, www.architectes.org

13 Conception Assistée par Ordinateur [Voir glossaire page 103]

14 D. Richard, «BIM : analyse et perspectives de l'immeuble numérique», Construction-urbanisme N°12, Décembre 2017

15

Niveau 2 - BIM dit «collaboratif ou partagé»

Ce niveau représente des documents créés par plusieurs acteurs du projet et ceux-ci sont ensuite comparés, complétés et enrichis. Il peut s'agir par exemple de l'architecte qui fait une proposition de structure avec des plans au bureau d'étude qui lui-même le compare avec ses plans de structure. C'est le travail qui a été effectué lors du projet de séminaire de la maquette numérique au BIM. Chacun produisait une maquette numérique et l'aller-retour s'est fait en modifiant la maquette structure de l'architecte par exemple en prenant en compte les remarques des ingénieurs. Une détection de clashs était effectuée à partir d'un logiciel spécialisé afin de comparer les deux maquettes et de voir leurs discordances.

Niveau 3 - BIM dit «intégré ou centralisé»

Celui-ci représente un processus de conception encore plus élevé dans le BIM avec la réalisation d'une maquette qui est mise sur un serveur et accessible à tous les acteurs concernés du projet avec des droits d'accès bien déterminés afin de ne pas empiéter sur les ajouts ou modifications de chacun sur la maquette. Il s'agit maintenant d'une maquette dite «concourante et collaborative» alors qu'elle n'était que «séquentielle» sans le BIM. La collaboration s'effectue plus en amont grâce au BIM. La conception d'un bâtiment à ce niveau de BIM n'est techniquement pas encore possible sauf dans un environnement où chaque acteur utilise le même logiciel. Ce niveau pose de sérieuses questions de responsabilités en cas de fautes effectuées sur la maquette qui se répercute sur le chantier. J'y reviendrai dans la suite de ce mémoire.

Fig. 5 Les différents niveaux d'informations ou de maturité du BIM [ https://www.islean-consulting.fr/fr/transformation-digitale/definition-bim/]

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus