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Le BIM: enjeux juridiques et contractuels

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par Stanislas Audibert
ENSAPVS - Architecte 2018
  

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B - Maître Cécile Benoît-Renaudin

Avocate au Barreau de Paris et au sein du cabinet Martin & Associés Vendredi 5 Janvier 2018 (15h30 - 16h15)

«Maître Benoit-Renaudin, merci de m'accueillir dans votre cabinet. Je suis ingénieur en bâtiment. Je suis des cours de droit au CNAM-ICH de Paris et je prépare en même temps dans le cadre de mon Master 2 d'architecture à l'ENSAPVS un mémoire sur les questions juridiques et contractuelles du BIM. Voici le questionnaire que j'ai préparé.

- Maître Benoit-Renaudin: Tout d'abord, il faut savoir que le BIM ne va pas profondément modifier les contrats et l'aspectjuridique du domaine de la construction. Je vais m'expliquer. Il faut tout d'abord être d'accord que les missions de chaque acteur ne se retrouvent pas particulièrement modifiées. En tous cas dans ses limites car chacun garde ses compétences propres. Concernant la protection des données personnelles, le BIM ne pose pas tant de souci que cela. En effet, si j'interviens sur un espace protégé et que vous pouvez intervenir sur tout et n'importe quoi et que les modifications cause des problèmes, là cela peut être dangereux. Si dans le cloud vous intervenez sur une maquette numérique et que l'ordinateur vous indique que vous sortez de votre zone de modifications possibles sur la maquette, l'ordinateur devra vous indiquer que vous avez violé votre domaine d'intervention. Le logiciel vous indiquant cette violation, tous les acteurs en seront au courant et le problème devra être résolu. Tout est donc un problème de logiciel et de cloud qui soit bien développé et sûre en terme de d'utilisation.

Vous dites que le BIM ne va pas profondément modifier les contrats de constructions mais je m'interpelle sur le fait que beaucoup d'articles sont sortis et qui interrogent les risques que va entraîner cette nouvelle façon de procéder. Tous ces changements, ne vont fondamentalement rien changer?

- Maître Benoit-Renaudin : Par exemple, je sais pas si vous avez vu les articles sorties par le cabinet BenSoussan sur la propriété du droit intellectuel ? Ils disent que cela ne va pas changer grande chose. En fait, c'est nouveau ! Quand c'est nouveau, on se dit est ce que cela ne va pas tout révolutionner ? A ce moment là, il y a un certain nombre de questionnements en effet et d'autres que l'on n'anticipe pas encore. Et en fait, c'est un peu le soufflet maintenant. Qu'est que Le BIM ? Au début, il faut savoir ce que c'est. Après avoir compris comment cela fonctionne, il

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faut se demander si ce mode de fonctionnement entre en perturbation avec les règles de droit. Et au final on se rend compte que non. C'est donc un peu décevant.

C'est donc un peu contradictoire...

- Maître Benoit-Renaudin : Non on pose seulement des questions après c'est pas pour ça que tout va être modifié. Donc on fait un peu monté la sauce en disant que dans les marchés publics cela va perturber les choses... Je pense qu'il ne va plus y avoir de précautions à prendre.

Le BIM est donc, selon vous, plus de peurs que de mal?

- Maître Benoit-Renaudin : Oui je pense. Je pense que ce sont des interrogations légitimes parce que c'est un problème nouveau. Maintenant, si on essaie de trouver des solutions on se rend compte qu'il y a pas grand chose à modifier. Je pense qu'on est encore un peu dans l'effet de nouveauté. De plus, concernant les responsabilités légales, il faut savoir qu'elles ne peuvent pas être modifiées car elles sont d'ordres publiques.

Mais elles vont bien être modifiées dans quelques années?

- Maître Benoit-Renaudin : Alors oui, elles vont être modifiées mais plus tard. Cela va dépendre de la sinistralité. Le but du BIM c'est d'améliorer la construction. Moi quand j'expliquais le BIM à mes collègues qui font que des désordres et des conflits liés à des post-construction,je leur avais dit, vous allez voir il y aura plus de désordres. Ils m'ont regardaient bizarrement en me répondant que ce sont quand même des hommes et il y aura donc toujours des problèmes et des personnes qui vont faire n'importe quoi. Le but est donc d'améliorer la chose. Le but du BIM c'est d'améliorer la qualité. Donc si vous améliorez la qualité vous diminuez le risque de contentieux. Les assurances vont être contentes enfin de compte. C'est pour cela qu'ils sont en train de voir au niveau du BIM Manager.

Oui c'est une question importante. Quel est son rôle juridique selon vous?

- Maître Benoit-Renaudin : La question face à cette nouvelle profession de BIM Manager est de savoir si il est constructeur ou pas (juridiquement parlant). Tout d'abord vous n'avez pas de «contrat BIM'. Vous avez des marchés de contrats de travaux et des contrats d'architectes. Le

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BIM y est intégré. Il n'est qu'un nouvel outil de travail. Donc il ne peut pas y avoir de contrat BIM a proprement parlé. Quand vous faites construire quelque chose, vous recourez au service d'un architecte. Vous faites un contrat d'architecte ou de maitrise d'oeuvre, ensuite vous concluez un contrat avec un promoteur par exemple mais il n'y a pas de contrat BIM a proprement parlé. Le BIM est juste intégré aux contrats existants. Ce sont donc des éléments qui sont intégrés. C'est pour cela que la nouveauté existe par petites touches.

Pour revenir au BIM Manager. Le BIM Manager n'a pas à intervenir pour modifier la maquette numérique. Il estjuste là pour orchestrer. Il n'est donc pas constructeur juridiquement parlant. Son travail c'est du management, il doit juste orchestrer ! Le BIM est un outil il est donc là pour vérifier que l'outil est bien utilisé. Il n'a pas à intervenir sur le contenu lui-même. Si il la modifie il est en immixtion fautive et il sortira de son domaine d'intervention. Il a un vrai rôle de coordination. Mais avec ça rien n'estfigé. Si votre BIM Manager est dans l'équipe de maitrise d'oeuvre, il voudra peut être mettre son petit grain de sel. Mais à mon avis il ne faudra pas qu'il le fasse parce que chacun doit garder son rôle.

Mais on ne va pas sortir l'architecte de sa mission?

- Maître Benoit-Renaudin : Si mais l'architecte ne peut avoir plusieurs casquettes dans sa mission. Si sa casquette c'est d'être BIM Manager et qu'il dit qu'il fautfaire cela de cette manière c'est bon. Si il donne son grain de sel, il sera sur sa casquette d'architecte. Donc selon les missions, il faudra bien connaître quelle obligation est en cause. Ce n'est donc pas forcément que du conseil puisqu'il doit absolument respecter la convention BIM. Conseiller quelqu'un, vous le laisser libre de faire quelque chose. Le BIM Manager est là pour faire respecter la charte, la convention...

Mais si l'état n'impose pas cette hiérarchisation des documents BIM, qui va le faire?

- Maître Benoit-Renaudin : L'état n'est pas une bonne menace. Par exemple, les contrats privés ne recourent pas à l'état donc cela n'a pas réellement d'importance. Ce n'est pas important les sanctions de l'état. En revanche, si vous dites qu'il y a un retard sur mon chantier et que la personne responsable va payer 200 euros par jour de retard, là l'entreprise va réfléchir. C'est pour cela que l'on dit qu'il n'y a pas de contrat BIM c'est à dire que dans votre marché de travaux, l'entreprise qui devait rentrer les spécifications selon la convention BIM et qu'il ne le

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fait pas, il faut qu'il y est quelque chose dans son marché de travaux qui indique cette convention et la façon de procéder.

J'en conclus donc que chacun fait ce qu'il veut avec tous ces documents existants : protocole, charte, convention BIM...?

- Maître Benoit-Renaudin : C'estjuste au maître de l'ouvrage de l'imposer. Aujourd'hui le BIM n'est pas imposé, c'estjuste une faculté. Il ne fait pas ce qu'il veut mais il faut quand même respecter les règles de la commande publique. Aujourd'hui c'est la loi MOP qui s'impose.

Pourquoi la France n'impose rien contrairement aux autres pays?

- Maître Benoit-Renaudin : Parce qu'en France il y a tout simplement des lobbies. En France, on ne peut pas faire ce que l'on veut, parce que cela n'arrange pas tout le monde. Vous auriez été en études d'avocats vous aurez eu des questions sur: est ce que c'est la pratique qui précède le droit ou l'inverse ? En l'occurrence, le législateur, dans le BIM se ditfaites comme vous voulez et on verra dans quelques années. Ce n'est pas sa priorité. On soutient l'initiative privée et après on verra si l'on impose quelque chose au niveau public. Par exemple, la loi MOP a mis des années à être créé. Je crois que cela a duré une vingtaine d'année avant que la loi MOP définitive sorte en 1985. Pour faire une loi il faut coordonner tout le monde et cela prend beaucoup de temps de mettre d'accord tout le monde autour d'un texte. Surtout dans des milieux aussi sensible que le bâtiment qui est moteur dans l'économie. Faire une loi, c'est très compliqué.

Et si on revenait au contrat?

- Maître Benoit-Renaudin : chaque contrat sera adapté au BIM. On va y insérer du BIM tout simplement. Par exemple, en terme de propriété intellectuel, le cabinet Bensoussan, a sorti des notes qui disent bien que les droits de la propriété intellectuelle ne vont rien changer. Pensez vous que l'on se pose la question: «qui est le propriétaire des droits d'auteur ?'. Non, en réalité cette question ne se pose jamais. Il y a toujours une clause de propriété intellectuelle dans les contrats. On le gère déjà cela. Dans le BIM, on a qu'à dire que tout profite au maître d'ouvrage: la maquette numérique et le bâtiment construit.

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Et les contrats MAF qu'en pensez-vous?

- Maître Benoit-Renaudin : Ils ont le mérite d'exister. La seule chose que je peux leur reprocher, c'est qu'ils donnent des généralités sur le BIM et ils ne sont pas dans l'action. Ce n'est pas assez complet à mon avis. Mais c'est toujours une base.

Connaissez vous d'autres contrats comme cela?

- Maître Benoit-Renaudin : Moi j'ai déjà fait des conventions BIM Manager. Mais c'est moi qui les ai créé. L'avocat est là pour construire le contrat en fonction du client. En droit, il n'y a pas un modèle de contrat pour une activité. C'est le but de mon métier de m'adapter aux projets, aux demandes des clients. Donc les contrats MAF sont un exemple parmi d'autres sinon on prendrait des ordinateurs. Il y a que les petits architectes qui prennent le contrat de la MAF mais dès qu'on a un projet qui dépasse 10 000 euros on prend des avocats qui savent s'adapter. Il y a bien sûr une base commune. Si le contraty est mal adapté par les avocats, nous engageons notre responsabilité. Des personnes ont pour métier de fabriquer des modèles de contrats (de location par exemple). Mais c'est pas parce qu'il y a un modèle que l'on y adhère forcément. Moi, je suis là pour protéger mon client et qu'il est le moins de contentieux possible. Je suis donc là pour trouver des solutions et pour faire un document qui fonctionne. Les clauses dans les contrats sont là pour adapter les contrats aux projets. Le contrat est un acte de prévision. On est donc là pour anticiper les problèmes et trouver des solutions. C'est normal que vous vous posiez toutes ces questions mais c'est légitime. Dans le BIM, il y a beaucoup à créer car il y a rien. Il n'y a donc pas de solution unique. Il y a beaucoup d'effet de nouveauté mais cela se gère assez facilement.

Pour conclure vos propos, on peut faire facilement du BIM si le maître d'ouvrage le souhaite?

- Maître Benoit-Renaudin : Oui, bien évidemment! On n'attend pas que le législateur se prononce sinon on n'y arrivera pas. Même maintenant, il y a déjà pas mal de projetfait en BIM. Pourquoi le gouvernement s'intéresse à un modèle de contrat ? Pour aider les gens qui n'ont pas les moyens d'aller voir un avocat c'est à dire les petites structures. Et c'est super car des personnes ont réfléchi à une trame assez simple avec un cas le plus général possible. Et donc le Plan de Transition Numérique (PTNB) voulait proposer des conventions types non pas pour

quelles s'imposent mais pour que les gens qui n'ont pas les moyens d'aller voir un avocat, des conseils juridiques puissent avoir un outil de base et de référence. Parce que c'est un des secteurs qui possède le plus de petites et moyennes entreprises. Mais cela reste un «modèle».

Ces contrats sont donc un bon exemple?

- Maître Benoit-Renaudin : Oui bien sur! Mais ils sont peut être pas assez protecteurs. Entre un contrat type qui existe et l'inexistence de contrat, il vaut mieux cela. Les architectes travaillaient avant sans contrat. Donc il vaut mieux un contrat qui les protège.

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Maître Benoit-Renaudin, je vous remercie d'avoir répondu à mes questions.

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C #Monsieur Didier DARREMONT

Chef de département Transition Numérique Bâtiment et BIM - Direction des Affaires Techniques de la Fédération Française du bâtiment (FFB)

Lundi 15 Janvier 2018 (13h30 - 14h15)

«Monsieur Darremont, merci de m'accorder du temps pour répondre à mes questions. Je suis ingénieur en bâtiment. Je suis des cours de droit au CNAM-ICH de Paris et je prépare en même temps dans le cadre de mon Master 2 d'architecture à l'ENSAPVS un mémoire sur les questions juridiques et contractuelles du BIM. Tous d'abord je voulais savoir quel rôle avait la FFB dans l'avancée du BIM?

- Monsieur Darremont : Bonjour Stanislas! Tout d'abord pour rappeler ce que fait la FFB dans la partie numérique. Je suis chef de département Transition Numérique Bâtiment et BIM. Ce poste a été créé il y a deux ans afin de réfléchir plus précisément sur les nouvelles technologies. Elle a donc créé un service dédié complet à cette approche même si elle y réfléchissait déjà lorsqu'elle faisait partie de l'association MédiaConstruct. La FFB est partie il y a deux ans pour participer à la partie PTNB essentiellement.

Vous avez donc participez à tous ces rapports?

- Monsieur Darremont : Exactement! Nous participons à toutes les actions sur le numérique. On a également créé une nouvelle association: «ADN Construction» l'été dernier qui englobe toutes les opérations qui sont présentes au PTNB. Le siège étant à la FFB.

Vous avez donc un certain poids pour inciter le BIM?

- Monsieur Darremont : Oui car on travaille avec toutes les entreprises de bâtiments. Cela permet de les réunir et éviter que chacun soit de sont côté. On peut savoir ce que font les uns et les autres et on met tout en commun. On traite de tous les sujets y compris la partie juridique du bâtiment. Et c'est un sujet qui est loin d'être simple.

Pourquoi la France n'avance pas aussi vite que les autres pays européens selon vous ? En Grande Bretagne, par exemple, ils imposent le BIM sur de gros projets.

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- Monsieur Darremont : Justement, on est en train de faire un benchmark (de l'anglais référence) sur tous les pays européens qui est en train de corriger tous ces discours qui diffèrent. C'est donc un recensement de ce qui se fait en ce moment et les différentes visions du numérique en fonction des différents états. On va le sortir d'ici quatre mois. C'est une vraie étude en dehors de tous les lobbies commerciaux des uns et des autres. Pour savoir réellement comment les actions existantes ont été faites et comment elles s'y sont mises. On dit par exemple que l'Angleterre est plus en avance mais pas tant que ça. Ce qui a été réellement touché par le BIM en Angleterre ce n'est même pas 5% de leur marché, lorsqu'on parle d'obligation bien sûr. Un document officiel est sorti: «charte engagement volontaire de la filière du bâtiment pour la construction numérique: objectif 2022». La France a pris une démarche de long terme. Elle ne voulait pas d'engagement volontaire. Toute la filière du bâtiment est concernée avec des acteurs privés, grands groupes et la FFB qui s'y engagent. En France, on ira vers l'avant par le volontariat. Au niveau de l'état, c'est donc un engagement au long terme jusqu'à 2022 puisqu'il la signé.

Les lois ne vont pas être changé par conséquent?

- Monsieur Darremont : Ah non ! Il n'y aura aucune modification de la loi ni de la loi MOP en particulier. En tous cas ce n'est pas du tout prévu. On fait bien du BIM sans modifier la loi donc la loi n'a pas à être modifié pour faire du BIM.

Avez-vous entendu parlé de contrats types comme ceux de l'assureur MAF ?

- Monsieur Darremont : Ce sont des contrats qui ont été fait par la MAF pour avoir des modèles de contrats pour les maîtres d'oeuvre. Si vous êtes par exemple un architecte assuré à la MAF et que vous voulez faire du BIM l'assureur propose ces contrats types. Cela permet de les assurer. La FFB a fait une démarche un peu différente, on a rédigé juridiquement l'ensemble en créant une chartre d'engagement long terme que l'on commence à diffuser en région. Cela permet de leur dire que si ils font du numérique regardez si vos contrats d'assurances assurent bien les risques. C'est un guide d'aide qui permet d'éviter qu'ils fassent des erreurs. Si les assureurs ont mal assuré leurs assurés en fonction des risques, c'est un risque pour l'assureur. Leurs contrats n'apportent pas toute les protection à leurs assurés. Je ne suis pas sûr qu'ils couvrent toutes les situations.

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Y a t-il d'autres assureurs qui ont sorti des contrats comme cela?

- Monsieur Darremont : Pour l'instant ce sont les seuls mais cela ne veut pas dire que les autres n'y pensent pas. Et comme tous les maîtres d'oeuvre ne peuvent pas payer un avocat, nous on propose une charte d'engagement.

Et concernant le BIM Manager?

- Monsieur Darremont : Ce métier n'existe pas à proprement parler. Ce métier en tant que tel ne peut exister. Le BIM est seulement un nouvel outil, il n'engendre pas de nouveau métier. Ce sont des compétences à obtenir dans un métier ce qui est bien différent. Il fautjuste aller un peu plus loin. C'est une question de management. Tout le monde est à peu près au même point. Les plus grosses entreprises sont plus rapides par rapport aux plus petites. Mais cela ne veut pas dire que les plus petites iront dans le sens des plus grosses. C'est l'évolution du marché qui nous le dira. Il y a aussi l'impulsion des maitres d'ouvrage qui va être importante. La plupart des maitres d'ouvrage ont signé notre charte pour l'horizon 2022. Si cela marche nous seront en avance sur les anglais par exemple et pourtant on n'aura pas fait de loi.

Et concernant les pays scandinaves, où en sont-ils?

- Monsieur Darremont : Alors c'est différents, le Danemark par exemple a légiféré en 2005 pour inciter les pouvoirs publics à y aller. Ils obligent à utiliser le BIM dans les contrats publics mais seulement si cela coûte moins cher que sans l'utiliser.

Mais le BIM apporte forcément des gains de coûts sur le long terme... Non?

- Monsieur Darremont : Alors il faut le démontrer tout ça. Mais le processus BIM je ne suis pas sûr qu'il apporte des gains par rapport au numérique classique avec des échanges

traditionnels. Cela marche aussi bien mais le problème c'est qu'on collabore très mal. La collaboration il y a en pas ou peu en ce moment. Le BIM forcerait à collaborer. Le BIM améliore cette collaboration.

Quand vous parlez de Benchmark, cela permet de rassembler tous les documents contractuels?

- Monsieur Darremont : Non c'est ce que font les différents états pour aller vers le BIM. Il n'y a pas de loi qui impose le BIM. Il y a eu la directive européenne et ils l'ont adopté dans leurs états. L'Angleterre ontfait un plan avec des propositions de normes. L'état central impose le BIM, par voie de contrat à l'intérieur de leur projet. Mais cela n'est pas aussi simple.

Comment on peut se repérer avec tous les documents qui existent déjà : convention, charte

BIM...?

- Monsieur Darremont : Le défaut du langage BIM est de confondre un peu tout. Pour clarifier un peu les choses et vous donnez une idée par exemple la charte BIM. Un document a été créé au sein du PTNB qui est le document appelé: BIM et maquette numérique : guide de recommandations à la maitrise d'ouvrage. A la fin de ce rapport il y a un lexique. La charte BIM c'est ce que veut le maitre d'ouvrage, la convention BIM c'est comment les gens travaillent ensemble. La charte c'est ce que veut le maitre d'ouvrage, c'est son cahier des charges et la convention c'est la réponse. Une charte c'estforcément dans l'appel d'offre par rapport à sa maitrise d'oeuvre. Il faut avoir la charte dans les dossiers d'appels d'offres. La convention sera en réponse aux appels d'offres. Mais on ne peut pas m'imposer une marque ou un éditeur en particulier, ce que l'on peut voir dans certains appels d'offres. Mais c'est strictement interdit. On applique tout simplement l'article 42 du nouveau code des marchés publics. Il faut rester dans l'ouverture à la concurrence. Ils le font parce qu'ils ont pas connaissance de la loi. Après il y a le marché privé mais ils font ce qu'ils veulent.

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Monsieur Darremont, je vous remercie d'avoir répondu à mes questions.

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