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Le sacrifice de l'animal dans les sociétés africaines précoloniales: le cas des Mbo à  la lumière ds égyptiens anciens

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par Cédric Stéphane Mbah
Université de Yaoundé 1 - Master 2 en Histoire 2017
  

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CONCLUSION GENERALE

En choisissant de consacrer une étude sur le sacrifice de l'animal dans les sociétés africaines précoloniales à l'exemple des Mbo et les Egyptiens anciens, il était question pour nous d'essayer de comprendrela place des sacrifices animaliers dans la société égyptienne ancienne et Mbo précoloniale. Il ressort que les Mbo,peuple situé au sud du Sahara est du point de vue géolinguistique, un peuple Bantou localisé dans les régions de l'Ouest, Sud-ouest et du Littoral camerounais. Les Mbo selon la tradition orale seraient descendants d'un ancêtre appelé Ngoe. Celui-ci aurait échappé à un déluge par les soins de Ngwaté-Kaah, une prophétesse qui lui aurait annoncé auparavant la venue d'une averse qui décimera toute la région du Manengouba. Ngoe serait marié à Sumediang qui elle-aussi serait rescapée du déluge. Ces derniers auraient douze enfants qui sont ancêtres des différents clans Mbo. Toutefois l'appartenance des Mbo au grand groupe linguistique nous a conduits vers une origine méridionale des Mbo à savoir dans la vallée du Congo. Cependant en scrutant la théorie de Cheikh Anta Diop, l'on a pu se rendre compte que les peuples au sud du Sahara seraient originaires de la vallée du Nil436(*). Ce lieu semble être le point de départ de ces populations au sud du Sahara. De ce fait nous sommes parvenus au résultat que les Mbo serait originaires de la vallée du Nil à partir des sources linguistiques. Ces derniers auraient emprunté l'itinéraire migratoire Bantou pour arriver dans le bassin du Congo puis continuer leurs migration à travers la vague Duala d'autant plus qu'ils sont les Sawa de la montagne selon que l'affirme Dika Akwa nya Bonambela437(*). De ce fait ils vont se disperser dans la zone de montagne sur lesquels on peut les localiser aujourd'hui. Dans cette perspective, lorsque les Mbo s'installèrent, ceux-ci ont organisé une société lignagère structurée autour d'un noyau familial dont l'éclosion devrait conduire à la formation de plusieurs clans.

Toutefois, les Egyptiens et les Mbo précoloniaux ont développé des mécanismes tendant à rapprocher les hommes aux divinités. Notamment les rituels sacrificiels des animaux tout en y intégrant la magie. De ce fait, les fondements des sacrifices animaliers se lisent aisément à travers les leitmotivs religieux. Ce faisant, les sacrifices permettent aux hommes d'établir les pactes avec les divinités. Évitant l'intervention perpétuelle des divinités dans les activités humaines, les hommes vont pour cela utiliser la puissance que Dieu créateur a déposé en tout être pour défendre la vie qui est en perpétuelle proie aux esprits pernicieux. Cette entité est chez les Egyptiens appelée Ka, chez les Mbo, Akhem.Ka ou Akhem doivent être activés par le biais des sacrifices animaliers pour qu'elle devienne Héka ou le Ka activé ou l'homme dont l'Akhem est ravivé afin de devenir (mo-Akhem) chez les Mbo.

Au départ, les Egyptiens anciens sacrifiaient les animaux sauvages, car selon les textes égyptiens, les animaux sauvages avaient un caractère beaucoup plus sacré dans les sacrifices animaliers. Ils étaient également l'objet des oblations prestigieuses. Cependant, dans l'univers égyptien antique et Mbo précolonial, l'animal est entouré de mystères qui lui concèdent un caractère sacré. C'est ainsi qu'il est un bestiaire du pouvoir d'autant plus que, les rois, les prêtres dans la société égyptienne ancienne et Mbo utilisent les animaux ou des parties des animaux dans l'exercice de leurs fonctions. Toutefois, les attributs royaux font pour la plupart des temps allusion aux animaux, la titulature royale égyptienne ne saurait tout expliquer en ce qui concerne la symbolique des animaux. Pour cela, de par la symbolique que les Egyptiens donnent à l'animal, ces derniers vont s'atteler à domestiquer certaines espèces qu'ils vont de ce fait intégrer dans les sacrifices animaliers. Le caractère sacré que l'on attribue à l'animal conduira les Egyptiens anciens autant que les Mbo et la plupart des peuples africains à considerer les animaux comme les réceptacles des dieux par le biais des animaux totems, comme des bestiaires du pouvoir ou des regalia du pouvoir à l'exemple du taureau chez les Égyptien et les Mbo précoloniaux.

Chez les Egyptiens anciens et les Mbo précoloniaux, tous les animaux ne faisaient pas partie des sacrifices. Ceci a cause de la symbolique qu'on attribuait a chaque animal et selon qu'on se trouvait dans les différents normes. Ceux qui faisaient partie des sacrifices étaient frappés d'un tabou péjoratif négatif pour certains et positif pour d'autres. De ces espèces sacrificielles, nous recensons de manière prépondérante, les animaux parmi la famille des bovidés, des volailles, des suidés qui faisant l'objet des sacrifices. Ces animaux passaient au crible d'une sélection humaine de par les qualités de pelage, la maturité, de sexe des animaux à sacrifier. De ce fait, les sacrifices animaliers à exécuter devaient selon les circonstances être non sanglants ou sanglants. Toutefois, dans les croyances africaines, les sacrifices avec effusion de sang semblent être plus conséquents que les sacrifices non sanglants. D'autant plus que le sang jouait un rôle déterminant dans le sacrifice de l'animal. Ainsi le sang selon sa symbolique était la véhicule de l'âme, un appât pour traquer les esprits maléfiques friands du sang, ou bien un désaltérant pour les divinités demandeurs du sacrifice.

Le sacrifice de l'animal dans la société égyptienne ancienne et Mbo précoloniale revêt un caractère beaucoup plus symbolique que fonctionnel. Dans ce sillage, il symbolise une offrande aux divinités, un moyen d'accompagnement des défunts vers leurs félicités célestes. Dans cet ordre d'idées en exécutant les sacrifices en l'honneur des défunts, l'on participait selon la conception égyptienne ancienne et Mbo précoloniale, à la reconstitution de ses entités spirituelles et physiques séparées par la mort, afin que le défunt entame une nouvelle et véritable vie post mortem. Ainsi le sacrifice symbolise une victoire sur la mort et l'ouverture vers une vraie vie. C'est pour cela qu'il était judicieux au cours de notre travail de ressortir les éléments de la personne pour comprendre le bien fondé des sacrifices dans la vie post mortem du défunt chez les Egyptiens anciens et Mbo précoloniaux.

Les sacrifices étaient d'une importance incommensurable dans la société égyptienne ancienne et Mbo précoloniale. C'est dans cette perspective qu'ils sont sur le plan religieux des moyens de communications, un tremplin de communion entre les hommes et les divinités, une facilitation du voyage du défunt vers l'au-delà. L'importance de ces sacrifices se manifeste sur le plan social à travers la cohésion qu'on observe autour du sacrifice. Elle est aussi vivable à travers la stratification qui se fait montre dans les différentes scènes de sacrifices d'autant plus que les sacrifices restent des aspects de la vie réservés aux seuls initiés dont les prêtres chez les Egyptiens anciens et les tradipraticiens chez les Mbo. L'importance des sacrifices animaliers n'est plus à démontrer dans la pharmacopée égypto-africaine car nous ne pouvons recenser le nombre des différentes recettes médicales qui utilisent les animaux ou bien les parties des animaux sacrifiés pour apporter satisfaction aux hommes dans la société. Ainsi nous pouvons brièvement qualifier les sacrifices animaliers de pratiques magico-religieuses aux valeurs propitiatoires et expiatoires selon le sens que la parole leur aura donné dans la société égyptienne ancienne et Mbo précoloniale. Ainsi, sans prétendre avoir scruter tous les aspects des sacrifices des animaux, il est souhaitable pour des générations avenir de s'intéresser au rôle du sang et la parole afin de comprendre le bien fondé et le sens des pratiques rituelles de l'Afrique au stade le plus achevé malgré l'influence de la mondialisation qui opte pour la mise à l'écart des valeurs ancestrales africaines véritable charnière du développement africain438(*).

* 436 C.A, Diop,Nations nègres et culture Tome 2, Présence Africaine, Paris, 1979.

* 437 B. Dika Akwa, Les descendants des Pharaons à travers l'Afrique, Osiris Africa, diffusion Publisud, Paris, 1985, p. 47.

* 438A. Tague Kakeu,« Le sous développement dans l'Afrique indépendante au regard du développement dans ancienne Egypte et le pays Bamiléké de la période précoloniale », Thèse de Doctorat /Ph.D en Histoire, Université de Yaoundé I, 2007.

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