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Le sacrifice de l'animal dans les sociétés africaines précoloniales: le cas des Mbo à  la lumière ds égyptiens anciens

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par Cédric Stéphane Mbah
Université de Yaoundé 1 - Master 2 en Histoire 2017
  

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II- JUSTIFICATION DU CADRE SPATIO-TEMPOREL

a) Le cadre spatial

Mbo, traditionnellement connus sous le nom « ban bi Ngoh »littéralement la progéniture du léopard, l'ancêtre éponyme. Ils habitent au pied des massifs montagneux du Manengouba, Nlonako et Koupé. Ces monts se retrouvent respectivement dans les régions du Littoral et du Sud-ouest voire dans l'arrière-payscôtier et à l'ouest de région de l'Ouest. Dans ce sillage, les Mbo se retrouvent dans les départements du Moungo, du Koupé Manengouba, de la Ménoua et du haut Nkam. De par l'histoire les Mbo font partie du groupe Sawa qui comporte plusieurs tribus qui s'échelonne le long de la baie de Biafra au fond du golfe de guinée : Duala, Ewodi, Bakweri, Bassa... dont les similitudes linguistiques traduisent leur héritage commun.

Du point de vue de l'histoire générale des bantoues et d'après les recherches de certains spécialistes comme ThéophileObenga11(*) et Dika Akwa nya Bonambela12(*), les « Duala de la Montagne », mieux les Mbo (peuple bantou) sont originaire de la vallée du Nil ou de l'Egypte antique.Cette dernière sesituéeau Nord-Est du continent africain comprise entre le 31° et le 24° de latitude Nord limitée au Sud par la première cataracte du Nil et au Nord par les eaux de la méditerranée. A l'ouest, elle est limitée par le désert libyque et à l'Est par le désert arabique, le Sinaï et la région de Gaza13(*).

b) Cadre temporel

Cette étude couvre la période allant de 2700-1070 avant Jésus Christ, autrement dit, de l'Ancien Empire au Nouvel Empire voire de la IIIème-XXème dynastie. Nous avons choisi cette borne supérieure comme la période où les animaux furent tout à la fois sacralisés et tapés de tabou. En cette période, les scènes des sacrifices animaliers ont une connotation beaucoup plus rituelle quede la simple boucherie. Dans ce sillage, l'animal se présentait comme un substrat humain ou réceptacle des dieux sur terre. Toutefois la pratique des sacrifices animaliers à des fins magico-religieuses fut beaucoup plus observée au Nouvel Empire notamment à partir de la XVIIIème dynastie14(*). Cependant, il est à noter que la symbolique des sacrifices animaliers auraient connu une tournure, avec le règne de Chéops. Sous le règne de ce dernier, l'animal jouait le rôle de substrat humain dans des sacrifices humain, mieux l'animal pouvait remplacer l'homme dans le cadre des sacrifices humain. D'ailleurs Serge Sauneron nous apprend que :

Un jour où le roi Chéops, en proie à ce morne ennui coutumier des monarques orientaux, réclamait les récits d'un conteur ou les prouesses d'un magicien, on lui amena un prestidigitateur du nom de Djédi qui possédait entre autres talents, celui de « remettre en place une tête coupée ». Aussitôt le souverain d'ordonner qu'on aille querir un prisonnier, pour tenter l'expérience. Et Djédi de répondre « Non, pas un être humain, Souverain mon maitre, il est défendu d'agir ainsi envers le troupeau sacré de Dieu ». (Ce passage célèbre pourrait justement définir l'humanisme de la civilisation égyptienne).On n'expose pas la vie d'un être humain, fût-ce pour distraire un monarque ; et si les rites religieux exigent le massacre des êtres typhoniens, les ennemis du pays, associés du dieu Seth, le miracle d'Aulis se reproduit à chaque sacrifice, et seuls des animaux (ou les figurines) pariassent sur les autels15(*).

Nous pouvons ainsi comprendre que la mise à mort de l'animal sous le règne de Chéops correspondrait à la mise à mort de Seth pour ainsi faire revivre Osiris tué par ce dernier.Il estaisément saisissable dans ce sillage que le sacrifice de l'animal sous le règne de Chéops est un acte qui réunit par le fait de son caractère sacré, plusieurs composantes de la société égyptienne comme des magiciens, les prestidigitateurs, les prêtres etc. Cependant le sacrifice rituel d'un animal en Egypte antiquefournissait des éléments indispensables au culte divin. La viande consommée était également riche en énergies magico-vitales. A l'Ancien et au Moyen Empire, comme nous l'apprends Jean Vandier16(*), un prêtre inspectait l'animal, notamment en reniflant son sang sur la main du boucher, pour voir s'il était pur et s'il pouvait être offert en offrande à Dieu ou être consommé par les Hommes.Ainsi dans le mastaba de Ptahotep à Saqqarah, on voit un prêtre représenté, déclarant : «il est pur ». En mesure de sa valeur importante en matière d'offrandes, il est très probable que les temples maintenaient en permanence de petites quantités d'animaux dans des enclos pour les avoir sous la main en temps opportun17(*).

Toutefois, l'on a choisi de s'intéresser àla période précoloniale, c'est-à-dire avant l'arrivée des colons dans la communauté Mbo. Parce que cette époque correspond à la période où les Mbo vivaient encore sous une forme de tradition originelle, sans hybridation aucune. De ce fait, parler d'un aspect de la culture tel le sacrifice de l'animal reviendra à lui concéder une originalité pure et digne de profondeur du savoir africain. Cependant, pour éviter tout quiproquo et lever autant que possible les équivoques pouvant prêter à confusion le sens de notre sujet de recherche, il sera judicieux pour nous de s'appesantir sur la compréhension des mots clés.

* 11 T. Obenga, Les Bantu : Langues, Peuples, Civilisations, Paris, Harmattan, 2003.

* 12D. A. nya Bonambela, Les descendants des Pharaons à travers l'Afrique, Paris, Osiris Africa, diffusion Publisud, 1985.

* 13Dictionnaire universel, France Hachette Edicef, pp 1361

* 14A. G. Beler (de), La mythologie égyptienne, Éditions Molière, Paris,2004, p. 121.

* 15 S. Sauneron, « sacrifices humains », G. Posener, Dictionnaire de la civilisation Égyptienne, paris, F. Hazan, p.256.

* 16J. Vandier, Manuel d'Archéologie égyptienne Tome IV, Picard, 1964.

* 17 Anonyme, l'Égypte des animaux, http://www.animalmummies.com, consulté le 23 Avril 2015.

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