DISCUSSION
Page 16
Discussion
I. Les facteurs associés à la
dénutrition
I-1. Caractéristiques sociodémographiques des
patients du groupe 1 : dénutris ou à risque de
dénutrition
I.1.1. Caractéristiques
démographiques
Selon les résultats de notre étude, l'âge
était significativement plus élevé chez les sujets du
groupe 1 (dénutris ou à risque de dénutrition) par rapport
au groupe contrôle (état nutritionnel conservé) (p :
0,004).
Ce résultat était concordant avec les
études d'Abroug [3] et d'André [9], qui avaient montré que
les sujets dont l'âge est supérieur ou égale à 75
ans étaient significativement plus dénutris ou à risque de
dénutrition par rapport à ceux dont l'âge était
inférieur à 75 ans.
En effet, l'équilibre nutritionnel de l'organisme est
fragilisé au cours du vieillissement et le sujet âgé est
particulièrement exposé au risque de dénutrition
protéino-énergétique, ainsi la prévalence de la
dénutrition augmente avec l'âge [10]. Par ailleurs, le
vieillissement sensoriel s'accompagne d'une élévation du seuil
des goûts, aggravé par la carence en zinc et les
médicaments [11]. Les détériorations de l'odorat et de la
vision sont aussi des facteurs susceptibles de perturber la conception et la
prise des mets hédoniques [11]. D'autre part, la muqueuse gastrique
s'atrophie avec l'âge, avec une diminution de sécrétion
d'acide chlorhydrique et un retard à l'évacuation gastrique. Il
en résulte une pullulation de bactéries consommatrices de folates
d'où un déficit en ces micronutriments [11].
Page 17
Discussion
Selon notre étude, le sexe n'était pas
associé au risque nutritionnel et à la présence de
dénutrition, ce qui était similaire avec l'étude d'Abroug
[3]. En effet, notre étude a été faite dans une
région urbaine où les femmes sont émancipées et
traitées sur un même pied d'égalité que les hommes
même en terme de nourriture.
I.1.2. Caractéristiques sociales
Selon notre étude, il n'y avait pas de
différence entre les deux groupes en ce qui concerne l'état
civil. Cependant, le nombre des patients présentant un risque
nutritionnel et vivants seuls avait dépassé d'une manière
significative le nombre des patients vivants seuls et ayant un état
nutritionnel conservé. Ce résultat est concordant avec la
littérature [3, 12,13] s'expliquant par le fait que la
dépression, la perte d'appétit et la perte du poids
étaient plus fréquents chez les sujets âgés vivants
seuls [3,12]. La présence d'une aide personnelle à l'alimentation
était corrélée à un régime alimentaire de
meilleure qualité et à une plus bonne diversification en termes
d'apport des fruits et des légumes [13].
En ce qui concerne la couverture sociale, nos résultats
concordaient avec ceux de la littérature [14] puisque les patients avec
un carnet indigent ; ayant des conditions socio-économiques
défavorables ; était significativement plus dénutris que
leurs homologues ayant une couverture CNAM.
Nous n'avons pas trouvé une différence
significative concernant le niveau éducationnel entre les deux groupes
alors que les données de la littérature [15,16] concluaient que
le bas niveau éducationnel est corrélé au risque de
dénutrition, cette discordance pourrait s'expliquer par la taille
limitée de notre échantillon.
Page 18
Discussion
|