WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Couverture des attentes du contrat psychologique et socialisation organisationnelle des salariés.


par Guidkaya ZAMBA
Université de Ngaoundéré - Thèse de Doctorat en Sciences de Gestion 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy
II.3.2.2. Evaluation du sens du travail et socialisation organisationnelle des salariés

De nombreuses recherches ont mis en évidence que, face à un stimuli quelconque lié au travail, l'acteur dans le travail prend sa décision en mettant en oeuvre des actions et des modes de raisonnement compensatoires pouvant lui permettre de mieux s'intégrer dans son travail. Ces modes de raisonnement ont trait à l'attention particulière accordée à l'autonomie au travail, à la rectitude morale que regorge le travail, aux occasions d'apprentissage et de développement personnel engendrés par le travail, aux relations dans le travail et à l'utilité même du travail. Nous faisons une présentation synthétique des travaux qui se sont intéressé à la dimension idéologique des attentes du contrat psychologique, celle qui a trait logiquement au sens accordé au travail par le salarié analysé ici par les différentes notions que nous venons de signaler plus dans les lignes précédentes. Nous clarifions déjà qu'étant donné que nous avons pour ambition de proposer une présentation globale de l'influence des attentes du contrat psychologique avant d'entrer dans les spécificités, nous aurons à présenter les analyses du modèle globale (modèle des hypothèses principale), puis suivra la présentation de l'hypothèse principale et les sous hypothèses qui pourront en découler.

De nombreuses études montrent que l'autonomie perçue au travail est intéressante pour comprendre l'ajustement d'un acteur à son travail (Vecchio, 1980 ; Nelson et Simmons, 2003 ; Morin, 2008). Plus particulièrement, les recherches de Morin (2008) montrent que l'autonomie perçue au travail par l'acteur est le facteur important qui prédit le mieux l'état de détresse psychologique et le mieux-être au travail. D'une façon explicite, plus un acteur perçoit qu'il a de l'autonomie dans son travail, plus son score à l'indice de détresse psychologique tend à diminuer (donc, plus il a tendance à se sentir bien et à mieux se socialiser à son travail). Par ailleurs, Nelson et Simmons (2003) montrent que le degré d'insertion et de socialisation au travail varie aussi en fonction de l'influence que l'individu a sur son travail. Selon eux, qu'il s'agisse d'une influence favorable ou même défavorable, l`acteur conditionne ses actions au travail en fonction de son sentiment d'efficacité personnelle, de son style d'attribution, de la confiance qu'il accorde à ses pouvoirs et de son sentiment de cohérence. D'autres recherches comme celles de (Vecchio, 1980 ; Mikkelsen et Gundersen, 2003) accordent de l'importance à l'aspect autonomie dans la conception des variables liées à l'intégration au travail. Pour eux, tant qu'il n'y a pas une perception positive et efficace des actions liées au travail, l'individu au travail n'aura jamais une vision claire des enjeux liés à son activité. De ce point de vue, on peut dire que l'autonomie perçue au travail par un salarié conditionne son processus de socialisation à son travail d'autant plus qu'il peut avoir de l'influence sur l'organisation de son travail.

D'un autre côté, une manière bien connue de produire une socialisation accrue des acteurs au travail consiste à considérer la rectitude morale (c'est-à-dire, une perception aussi noble du travail en termes de respect des normes et des valeurs morales de la société) dans l'analyse des différentes activités liées au travail. Cette considération a fait l'objet de plusieurs recherches tant son importance est cruciale pour l'avenir de la relation entre l'individu et son travail. Dans cette lignée, Kasl (1992) explique qu'un employé peut s'adapter à une situation qui lui paraît absurde, c'est-à-dire qui n'a pas de sens, mais cette adaptation se fait au prix de quelque chose : ajustement des aspirations, modification des valeurs de travail ; détournement de l'attention vers les relations professionnelles, en un mot, la loyauté que revêt le travail. Ce lien stratégique s'inscrit aussi dans une perspective de responsabilisation élargie dans tous les champs du travail. Pour Dejours (1993) et Davezies (1999), si l'individu perçoit positivement les considérations morales de son travail (considérations liées aux activités quotidiennes, concrètes), les conditions dans lesquelles il accomplit son travail (les conditions de santé et de sécurité, l'environnement physique), alors il aura tendance à trouver du sens dans son travail et à son travail, et par conséquent, à s'y sentir bien physiquement et mentalement intégré. Il sera donc enclin à se présenter à l'heure à son travail, à s'engager dans ses activités, à se montrer vigilant dans l'exercice de ses fonctions. Au final, pour agir sur le processus de socialisation au travail d'un acteur, il faut contrôler la moralité des activités reliées au travail qu'il effectue et vérifier également la manière dont lui-même les perçoit.

En outre, plusieurs travaux ont mis en évidence l'utilité perçue du travail comme un facteur incitatif à la volonté de s'intégrer et de se socialiser au travail qu'ont les acteurs de tous les secteurs d'activité. En ce qui concerne les attentes du contrat psychologique, l'utilité perçue provient essentiellement du fait que l'activité effectuée produise des effets allant tout aussi dans le bien-être personnel que dans le bien-être de la société (Isaksen, 2000). Les résultats des études de ce dernier révèlent que l'insistance de la recherche de l'utilité dans la mise en oeuvre des pratiques de gestion d'une activité quelconque renforce l'engagement dans le travail et diminuent le taux d'absentéisme et la fréquence des retards. Comportement qui est sans doute favorable à sa citoyenneté au travail. Dans un autre secteur, celui de la poste, Mikkelsen et Gundersen (2003) ont étudié les résultats du développement de pratiques de gestion participative dans la recherche des stratégies d'amélioration de l'utilité perçue du travail. Ce programme a eu des effets bénéfiques durables sur le développement de l'autonomie des employés, sur leur bien-être tant psychologique que social. Une autre étude effectuée par Morin (2008) conduit également à une conclusion pareille. Pour ce dernier, il semble qu'une personne a de forte chance d'être irritable si elle n'a pas de plaisir dans son travail, ne perçoit pas l'utilité de son travail dans sa vie que dans celle des autres. Olafsdottir (2004) considère quant à lui l'importance de la considération de l'utilité sociale dans ses analyses. Pour lui, c'est de la perception de l'utilité sociale des tâches octroyées que les employés sont stimulés à travailler de façon efficace tant dans leur personne que dans celle de l'organisation.

En partant des travaux de Giroux (2002), nous pouvons dire que l'identité au travail est au coeur de la réflexion stratégique simplement parce que l'avantage compétitif qu'une entreprise peut avoir sur ses concurrents dépend notamment de la capacité des acteurs dans l'organisation à construire collectivement l'identité de l'organisation en rapport avec le travail qu'ils effectuent. L'identité au travail résulte d'un « processus organisant » (Weick, 1987) au terme duquel l'action collective et concertée est consubstantielle au partage des représentations et valeurs de toutes les parties prenantes qui trouvent ainsi dans cette construction leur réalité sociale au travail (Bolino et al., 2002). Selon les recherches de Boukar et Guidkaya (2017), la contribution de la qualité des relations entretenues au travail à la création et au partage des valeurs liées au travail est très remarquée dans la mesure où les salariés passent d'une connaissance individuelle (reçue par l'éducation, la formation académique et la société) à une connaissance collective (du fait de l'interaction entre les salariés). Ces recherches rejoignent celles de Donaldson et al. (1999) qui ont conclu, après examen des relations entre la qualité des relations entretenues au travail et l'intégration au travail dans le secteur forestier, que les différents indicateurs de la socialisation au travail sont parfaitement corrélés à la qualité perçue des relations engendrées par le travail.

Dans la même lancée, May et al. (1999) ont trouvé que, le travail qui engendre de hautes relations contribue à la socialisation au travail de l'acteur concerné du fait du partage des expériences. De leur côté, Gard et al. (2002) ont interrogé 640 évaluateurs immobiliers et ils ont trouvé des résultats semblables. En effet, les employés travaillant dans un environnement engendrant des relations de qualité sont généralement assidus à leur travail et engagés dans ce qu'ils font. Ils sont ainsi encouragés à prendre des responsabilités dans l'exercice de leur fonction, à se perfectionner pour mieux accomplir leur travail et à faire preuve de créativité lorsqu'ils font face à des situations inhabituelles. Ces analyses montrent qu'un travail qui engendre des relations de qualité entre l'acteur au travail et ses collaborateurs est générateur d'apprentissage et de l'acceptation de ce travail par l'individu à l'action. Dans le cadre de notre investigation et étant donné que les attentes idéologiques ou balancées du contrat psychologique font appel aussi bien aux attentes relationnelles que transactionnelles, nous considérons les attentes qui ont plutôt trait au développement des compétences, à l'employabilité des salariés et à l'apprentissage par le travail. Dans ce sens, nous formulons l'hypothèse suivante :

H3 : Il existe une relation positive entre la perception par le salarié d'une couverture des attentes idéologiques du contrat psychologique et sa socialisation organisationnelle.

La réflexion sur les attentes du contrat psychologique confirme que l'évolution de cette dernière est notamment due à la perception par le salarié des réalités qui sont vécues en rapport à ces attentes. Plus clairement, la littérature sur le contrat psychologique par les attentes stipule que les individus ont un schéma anticipatoire qu'ils confrontent à la réalité organisationnelle en vue de vérifier s'ils peuvent compter sur l'entreprise pour la considération de leurs attentes. Ce qui engendre une attitude particulière en fonction de la perception cette couverture ou non et en fonction même du salarié en présence. Nous constatons également que ces attentes du contrat psychologique qui sont définies dans le schéma anticipatoire regroupent bien trois dimensions : la dimension transactionnelle, la dimension relationnelle et la dimension idéologique. On comprend dès lors que l'interaction entre ces attentes conduirait, si l'individu perçoit bien sûr le niveau de réalisation, à la socialisation organisationnelle considérée ici sous ses deux dimensions : l'apprentissage organisationnel et l'intériorisation organisationnelle. Nous proposons donc le modèle théorique de la recherche suivant :

Figure 12: Modèle théorique de la recherche

Contrat psychologique par les attentes

Socialisation organisationnelle

Attentes transactionnelles

Attentes relationnelles

Attentes idéologiques ou balancées

+

H1

Apprentissage organisationnel

Intériorisation organisationnelle

+

H2

H3

+

LEGENDE

H : Hypothèse

: Influence

+ : Relation positive

Source : nous-mêmesL'évolution provoquée par la globalisation de la concurrences'est entamée depuis déjà plusieurs décennies. Aujourd'hui, la relation d'emploi ne se résume plus seulement par la convention qui est conclu par l'entreprise avec un salarié fixant ce qui est attendu des travaux à effectuer de la part du salarié et la rétribution du travail attendue par le salarié de la part de l'entreprise. Cette relation met également en évidence des variables psychologiques qui sont non perceptibles par les parties prenantes à l'emploi, mais qui pourtant, déterminent le conditionnement de cette interaction employeur-employé. En effet, nous avons pu, par une concentration théorique, montrer que ces variables relevant du contrat psychologique (en l'occurrence la perception des attentes dans le contrat psychologique et la perception de la couverture de ces attentes) jouent un rôle principal en matière de coordination de la relation d'emploi entre l'entreprise et les salariés. A l'issue de cette première partie de la recherche, il est clair que la socialisation organisationnelle des salariés est multidimensionnelle d'une part et qu'elle est influencée par les attentes du contrat psychologique qui sont également regroupées en trois catégories : les attentes transactionnelles, les attentes relationnelles et les attentes idéologiques ou balancées. La deuxième partie de cette thèse s'intéresse à la phase empirique de la recherche. Il s'agit en effet, de donner les conclusions nécessaires aux hypothèses de recherches formulées par une démarche méthodologique appropriée.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault