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Causes des décès aux soins intensifs de chirurgie


par Patrick Musala
Université chrétienne de Kinshasa (U.C.Kin) - Docteur en médecine, chirurgie et accouchement  2019
  

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I.3.3 Période post-opératoire 

Elle est aussi sensible que les deux précédentes. Elle doit être guidée par un protocole opératoire complet où figurent les particularités anatomiques ainsi que les difficultés qui ont pu survenir, de même que les incidents peropératoires qui ne doivent pas être occultés ni dissimulés. Le suivi post-opératoire doit être assuré par le chirurgien qui délivrera les consignes et recherchera sans tarder une éventuelle complication (en cas de complication, transférer vers un centre des services spécialisés, reprise opératoire selon le cas...), tout en informant le patient ou sa famille de la situation.

Ø Quelques causes de mortalité en post-opératoire

Pour rédiger un certificat de décès post-opératoire, il faut rechercher les causes de la mortalité .Ces causes sont nombreuses et peuvent être liées à la pathologie du défunt, au type d'anesthésie selon l'état du patient ou au chirurgien qui par son acte a entrainé le décès.

Les décès liés à l'acte chirurgical et à la pathologie sont :

· Décès par choc cardiogénique :

C'est un choc dont le mécanisme initial est une défaillance de la pompe cardiaque, la baisse du débit est constante ainsi que l'élévation des pressions de remplissage et des résistances artérielles systémiques, lorsqu'il s'agit d'un choc « froid » ; ce qui est de loin le cas le plus fréquent.

· Décès par choc hémorragique :

L'hémorragie entraine un état de choc lorsque la spoliation dépasse 30 à 50 % du volume sanguin total ; ce qui entraine une diminution du retour veineux, un effondrement des pressions de remplissage, une baisse du débit cardiaque et enfin une chute de la pression artérielle. Et par conséquent, des troubles de la perfusion tissulaire, qui seront à l'origine d'une hypoxie orientant les cellules vers un métabolisme anaérobie avec acidose métabolique.

La souffrance tissulaire s'exprime au niveau des viscères : insuffisance rénale fonctionnelle puis organique, oedème aigu pulmonaire du type lésionnel (SDRA), lésions des muqueuses digestives, insuffisance hépatique, dépression myocardique.

Les cellules ischémiées libèrent un grand nombre de substances vasoactives qui diminuent d'avantage le retour veineux et aggravent la défaillance circulatoire par séquestration périphérique du sang et l'augmentation de la perméabilité capillaire. (8)

· Décès par choc septique :

Elle est évaluée par la recherche des dysfonctionnements ou défaillances viscérales. L'existence d'une seule défaillance viscérale est associée à une mortalité de 30 à 40%.Et l'existence de 3 défaillances persistant plus de 3 jours indique une mortalité supérieure à 90%.En réanimation, 25% des malades septiques développent un syndrome de défaillance multi viscérale.

Au cours des foyers septiques intra-abdominaux opérés, l'existence d'une défaillance poly viscérale est associée à une mortalité de 60% ; alors qu'elle est de 3% en absence des tels signes.

La gravité d'un état septique est dépendante du terrain sur lequel il survient, ainsi, sont de mauvais pronostic Les infections qui surviennent chez les patients âgés de plus de 60ans, recevant déjà des antibiotiques, des corticoïdes, atteints d'une insuffisance cardiaque, d'une insuffisance rénale chronique, d'un diabète ou d'une neutropénie (<1500 éléments/mm). (2)

· Décès par syndrome de détresse respiratoire aigu(SDRA) :

C'est l'une des complications sévères qui menacent les patients en situation d'agression majeure, l'évolution du SDRA se fait schématiquement en 3 stades.

Le plus important c'est Le troisième stade est définit par la constitution d'une fibrose pulmonaire précoce dès le cinquième ou sixième jour d'évolution, c'est à cette période que surviennent les principales complications infectieuses et traumatiques responsable de la majorité des décès. (2)

· Décès par occlusion :

Elle peut être en rapport avec la persistance de la cause de l'occlusion passée inaperçue au cours de l'intervention, ou s'expliquent par une faute technique.

Les occlusions secondaires posent les problèmes de diagnostics les plus délicats, un simple retard de transit, ou un iléus paralytique d'origine métabolique vont céder sous traitement médical, mais l'occlusion peut être le reflet d'une complication chirurgicale qu'il faut dépister (abcès sous phrénique, abcès du douglas, péritonite post-opératoire localisée, fistules digestives).

Les occlusions tardives relèvent d'une cause mécanique par brides, adhérences ou incarcération(2).

Tableau II. Dysfonctions et défaillances viscérales en post opératoire (2)

Respiratoire

Polypnée, alcalose, hypoxémie modérée, hypoxémie sévère imposant CPAP ou ventilation assistée (oedème lésionnel)

Cardiovasculaire

Tachycardie, élargissement de la différentielle, instabilité hémodynamique avec hypotension transitoire, état de choc (PAS<80mmHg, PAM<60)

Rénale

Oligo ou anurie, insuffisance rénale fonctionnelle, oligurie (<500mg ? 24h), insuffisance organique

Digestive

Hyper bilirubinémie, cholestase an ictérique, ictère, hémorragie digestive de stress

Neurologique

Agitation, confusion, obnubilation, coma (score de Glasgow<6)

Hématologique

Thrombopénie modérée, leucopénie (1500élmts ? mm), thrombopénie (<200 ? mm), CIVD

· Décès liés à l'anesthésie :

L'anesthésie parait être une cause mineure de mortalité peropératoire par rapport à l'état du patient (9).

· Décès liés à la chirurgie

- La prise en charge en urgence ; le retard dans la réanimation préopératoire ou avant l'intervention s'est toujours avérée fatal

- L'hémorragie si elle existe en pré, per ou postopératoire(9)

· Décès par négligence professionnelle et fautes techniques

L'étude des facteurs contributifs responsables de la chaine d'événements conduisant à l'arrêt cardiaque montre que l'erreur humaine parait être le facteur prédominant ; les dysfonctionnements du matériel et les effets adverses des produits anesthésiques étant plus rares.

Les erreurs de jugement, de technique ou un manque de vigilance sont rapportées.

Ainsi 55 à 100% de leur survenue serait évitable(1).

· Causes environnementales

Nous considérons qu'en matière de chirurgie générale, le bloc opératoire a un grand rôle dans la prise en charge des patients.

La désorganisation du bloc opératoire à une grande part de responsabilité dans la survenue d'incidents d'erreurs ayant causé le décès.

Le dysfonctionnement du bloc opératoire reste problématique et est considéré comme le maillon faible de la chaine des soins du patient opéré. Les dysfonctionnements observés à ce niveau sont la cause des retards de report ou de rajouts sur le programme opératoire et peuvent être une source d'insécurité et d'insatisfaction pour le patient. Les perturbations du programme opératoire retentissent sur le bon fonctionnement des structures d'aval comme salle de réveil (10)

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