Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

Influence des sites des soins communautaires sur l’acces aux soins des enfants de 0 a 5 ans dans la zone de sante de cilundu au kasai oriental (rdc)


par Simplice Dieu Donne KASHALA BAMANA
Ecole doctorale de l'ISTM Kinshasa - Master 2017
Dans la categorie: Biologie et Médecine
   
Télécharger le fichier original

précédent sommaire suivant

CHAPITRE DEUXIEME : DE LA RECENSION DES ECRITS

Dans ce chapitre nous parlons tour à tour des définitions des concepts, de l'aperçu théorique du système de santé de la RDC, Organisation et fonctionnement des Sites de soins communautaires, des

19

études antérieures, du cadre de référence, des hypothèses ainsi que de l'opérationnalisation des concepts.

2.1 Définition des concepts

1. Implantation :

Selon Micro Robert(2016), le mot « Implantation » c'est l'action d'implanter, qui signifie introduire et faire développer d'une manière durable dans un nouveau milieu.

2. Site de soins :

Avant de définir le Site de soins, il nous faut d'abord parler du Site qui n'est rien d'autre selon Micro Robert (op.cit.) qu'une configuration du lieu où s'élève une ville, manière dont elle est située.

Tandis que les Soins sont des actes par lesquels on veille sur le bien-être, au bon état de quelqu'un ou de quelque chose. C'est aussi toujours selon Micro Robert, l'action par laquelle on conserve ou on rétablit la santé d'un individu.

Ainsi, un Site des Soins Communautaires pour Hermès Karemere (2017) est en effet une aire géographique bien définie dans laquelle un ou plusieurs villages d'accès difficile bénéficient des prestations des soins fournis par deux relais volontaires formés et supervisés par l'infirmier titulaire de l'aire de santé. Le SSC vise à assurer les premiers soins adéquats aux populations; la référence des cas avec signes de danger vers le centre de santé; la disponibilité des médicaments essentiels génériques de qualité ainsi que leur utilisation rationnelle ; la notification des cas de maladies ; la surveillance épidémiologique à base

L'accès est un concept à l'interface entre, d'une part, des patients ayant des caractéristiques sociodémographiques et des besoins de santé

20

communautaire ainsi que les pratiques clés en rapport avec la survie de l'enfant.

3. Communauté :

Toujours selon Micro Robert, la communauté est un groupe social dont les membres vivent ensemble, ou ont des biens, des intérêts communs.

Tandis que le concept « communautaire » est un adjectif qui se rapporte à une communauté.

4. Accès aux soins :

C'est la possibilité d'aller dans un lieu où sont dispensées les actions par lesquelles on conserve ou on rétablit la santé d'un individu, ou soit d'approcher quelqu'un détenant la responsabilité de dispenser les soins de santé à un individu.

Pour Joy Raynaud (2013), L'accès aux soins est un sujet géographique et relève de l'interaction entre des acteurs, des territoires et des réseaux.

L'accès aux soins est un sujet complexe qui est relié à de nombreuses thématiques (santé, acteurs, territoires, réseaux, gouvernance, distance, proximité, perceptions, comportements, etc.) relevant de champs disciplinaires variés dont la géographie est à la croisée (économie, sociologie, psychologie, etc.).

21

et, d'autre part, un système de santé composé de services permettant la délivrance de soins.

2.2 Aperçu théorique sur le système de santé

2.2.1 Définition et organisation du système de santé en RDC

Le système est défini par Edgar Morin (1977) comme " une unité globale organisée d'interrelations entre éléments, actions, ou individus"...

Cette unité globale se régule en liaison avec ses environnements... Un système comprend une multiplicité d'interrelations entre les éléments, actions ou individus: que l'on pense à l'organisme humain, à un système de signes comme la langue française, à un hôpital ou à un système atomique.

Pour la CTB (2015), les systèmes de santé sont complexes ; ils se composent d'éléments interconnectés qui interagissent avec le contexte dans lequel ils évoluent. Comprendre cette inter connectivité et cette complexité constitue le coeur même d'une pensée systémique, qui appréhende le système dans sa globalité, sa valeur dépassant la somme de ses éléments distinctifs. Dans une approche systémique, agir sur l'un des éléments du système peut contribuer à rééquilibrer tout le système.

Le Système de Santé de la RDC est inspiré de la Déclaration d'Alma Ata de 1978 basée sur la Stratégie des Soins de Santé Primaires, et de l'Initiative de Bamako de 1987 ayant consacré l'implication des populations dans la gestion du système de santé et dans la participation aux coûts. Dans ce système, l'unité opérationnelle est la Zone de Santé.

22

Le système de santé forme une pyramide à trois niveaux: Le niveau périphérique ou opérationnel, Le niveau intermédiaire, Le niveau central :

1. Le niveau périphérique ou opérationnel.

Il est constitué de 515 Zones de Santé (ZS). La Zone de santé est l'unité de base de planification sanitaire et de la mise en oeuvre des soins de santé primaires. À ce niveau, les structures sanitaires sont organisées en deux échelons reliés entre eux par un système de référence et de contre référence.

Le premier échelon est un réseau de plus ou moins 7 868 Centres de Santé (CS) qui offrent à la population le Paquet Minimum d'Activités (PMA). Le PMA comprend des activités curatives, préventives, promotionnelles et d'appui, dont les tâches sont déléguées à une équipe polyvalente d'infirmiers du Centre de Santé par l'Equipe Cadre de la Zone de Santé (ECZS). Les centres de santé regroupent les centres de santé eux même, les centres de santé de référence, les maternités, les dispensaires et les polycliniques appartenant également à l'Etat, aux entreprises, aux confessions religieuses, aux ONG et aux personnes privées physiques et morales.

Le deuxième échelon est composé d'environ 434 Hôpitaux Généraux de Référence (HGR) qui offrent le Paquet Complémentaire d'Activités (PCA). Le PCA comprend les activités sanitaires organisées dans le cadre de médecine interne, de chirurgie, de gynécologie - obstétrique et de pédiatrie au sein d'un HGR. On y exerce également les

Après le découpage administratif stipulé dans la Constitution actuelle, le pays est subdivisé en 26 provinces, s'en est suivi la mise en

23

activités relatives à la gestion (information sanitaire hospitalière, ressources humaines, matérielle et financière ainsi que de l'encadrement du personnel de la ZS). C'est au niveau de la ZS que toutes les interventions sont intégrées dans les structures de base de soins de santé primaires et communautaires. Avec une moyenne comprise entre 100.000 et 200.000 habitants, chaque ZS est subdivisée en aires de santé d'environ 5.000 à 10.000 habitants selon le milieu, desservies par un centre de santé.

Depuis 2004, les Aires de Santé (AS) élaborent des micro-plans intégrés qui sont consolidés au niveau du BCZS pour en faire un plan de la Zone de Santé (ZS). Ce plan de la ZS est transmis au niveau provincial, qui a le pouvoir de mobiliser d'autres partenaires potentiels.

Des mécanismes de passerelles sont mis en place, notamment par l'ouverture des lignes de crédits pour les ZS afin de faciliter le suivi des flux financiers et des dépenses à tous les niveaux du système de santé.

2. Le niveau intermédiaire

Il est constitué de 11 Divisions Provinciales de la Santé et de 65 Bureaux de District de Santé. On trouve aussi à ce niveau 2 Hôpitaux Provinciaux de Référence et les structures provinciales assimilés. Le niveau intermédiaire assure l'appui technique aux ZS avec des fonctions de coordination, de formation, de supervision, de suivi, d'évaluation, d'inspection et de contrôle. Il traduit les normes édictées par le niveau central en directives opérationnelles et veille à leur application.

24

place de faite de 26 Divisions provinciales de santé et 26 Inspection provinciales de la santé.

3. Le niveau central

Il est constitué du Ministre de la Santé appuyé par son cabinet, du Secrétariat Général avec les directions centrales, les programmes de santé et autres services spécialisés. Le niveau central comporte également 57 hôpitaux nationaux, 4 hôpitaux universitaires, 32 hôpitaux spécialisés et les structures assimilées. Ce niveau joue le rôle normatif et de régulation avec des fonctions de coordination et d'orientation stratégique.

En juin 2006, la RDC a fait évoluer sa Politique Sanitaire Nationale à partir d'une nouvelle orientation, définie par la Stratégie de Renforcement du Système de Santé (SRSS). Cette stratégie a recueilli les avis favorables de la plupart des partenaires techniques (coopération bilatérale et multilatérale) du Ministère de la Santé Publique et a, depuis, réussi à fédérer les appuis des principaux bailleurs de fonds de la santé en RDC. Surtout, elle a permis d'élaborer de façon concertée, en s'inspirant d'une vision commune, les programmes destinés à renforcer le système de santé. C'est désormais le fil conducteur qui doit soutenir l'élaboration de tout programme d'appui au secteur de la santé, et inspirer l'évolution des programmes déjà implantés.

Cette stratégie de redressement et de relance du secteur de santé implique : la réhabilitation et l'implantation de structures sanitaires de proximité (hôpitaux, centres de santé, pharmacies, etc.), le

25

développement des ressources humaines par la formation de base et le perfectionnement en cours d'emploi, l'amélioration des conditions de travail du personnel de santé, l'approvisionnement en produits pharmaceutiques de base et l'équipement des hôpitaux, des CS et des cliniques universitaires.

Le nombre de médecins est passé d'environ 2.000 en 1998 à 5.967 en 2008, le nombre des pharmaciens est actuellement de 1.300 et le nombre d'infirmiers est passé de 27.000 à 43.021 sur la même période. Ces effectifs demeurent insuffisants au regard du poids démographique.

En RDC, en effet, il y a un médecin pour 11.274 habitants (quand la norme est d'un médecin pour 10.000 habitants), un pharmacien pour 51.748, (quand la norme est d'un pharmacien pour 20.000 hab.) et un infirmier diplômé pour 8000 habitants (quand la norme est d'un infirmier diplômé pour 5.000 hab.). Cette insuffisance d'effectifs se double d'une inégalité de répartition spatiale : 60% des médecins du secteur public sont basés à Kinshasa, où l'on ne dénombre que 10% de la population. Certaines provinces (notamment Maniema et Equateur) souffrent ainsi d'une forte carence de personnel médical. Elles ne disposent respectivement que de 13 et 31 médecins.

Pour la CTB (2015), en 2008, la RDC occupait la sixième position dans la liste des États défaillants en raison de son incapacité à fournir des services publics, de l'érosion de l'autorité légitime, de la corruption, de la criminalité et des déplacements involontaires de population. En 2011, le pays figurait à la dernière place du classement selon l'Indice de développement humain, établi par le Programme des Nations Unies

Nous pouvons souligner que le système dans son évolution s'est caractérisé un certains nombres points qui le caractérisent, entre autre :

26

pour le Développement. En RDC, le désengagement de l'État de la réglementation et du financement du secteur de la santé, auquel se sont ajoutés les problèmes de bonne gouvernance, s'est soldé par un sérieux affaiblissement du système de santé du pays. Largement répandue, la rémunération à l'acte non réglementée est à la fois une cause et une conséquence du phénomène de commercialisation, qui prive graduellement les populations tant urbaines que rurales de l'accès à des soins de santé primaires de qualité.

2.2.2 Caractéristiques du système de santé de la RDC

Située au coeur de l'Afrique, la République Démocratique du Congo (RDC) est avec ses 2.345.000 km2 actuellement, le deuxième plus grand pays du continent. Sa population a été estimée en 2011 à environ 70 millions d'habitants et actuellement selon la Commission Electorale Nationale Indépendante elle est estimée à plus 80 millions dont près des trois quarts vit en milieu rural. Son système de santé repose sur les Zones de Santé (ZS) encadrée par le niveau intermédiaire sous le pilotage des services centraux du Ministère de la Santé Publique. La ZS est dirigé par une équipe cadre de la Zone de Santé (ECZ) ayant pour mission d'assurer la coordination et la gestion du système de santé local, notamment par l'amélioration de la couverture sanitaire et de la qualité des soins, la rationalisation du fonctionnement des Centres de Santés et de l'Hôpital Général de Référence (l'HGR est l'Hôpital de District), et l'organisation de la participation communautaire

27

? l'introduction des interventions humanitaires dont l'approche a été essentiellement une approche sélective des problèmes de santé. Ces interventions qui, avec la normalisation de la situation socio-économique, devaient au fur et à mesure laisser la place aux interventions de développement, passent malheureusement à la chronicité et démasquent au fil de temps leur vrai visage : un outil de déstructuration du système de santé de la RDC.

? l'adoption en septembre 2000, lors du sommet du millenium des Nations Unies, des Objectifs du Millenium pour le Développement (OMD) dans le but d'accélérer la réduction de la pauvreté. Ceci s'est traduit par la création au niveau international d'une série des programmes sélectifs et des fonds d'appui aux problèmes spécifiques de santé.

? La mise sur pieds d'un système à trois échelons ou trois niveaux qui sont le niveau central, le niveau intermédiaire et le niveau périphérique.

? Le niveau central du Ministère de la santé composé du Ministère de la santé avec son cabinet, le Secrétaire Général à la Santé qui assume la fonction de coordination des 13 Directions Centrales et 52 Programmes Spécialisés.

? Le fonctionnement des institutions (ministères de la santé & éducation ou ESU notamment) de formation de prestataires des soins. C'est ainsi qu'on dénombre en 2005 une soixantaine de facultés et autres structures de niveau universitaire offrant une formation dans le domaine de la santé. Depuis 1998 le nombre

28

d'ITM (Instituts des Techniques Médicales) a augmenté d'environ 15% par an. Il y a en ce moment 362 ITM offrant des

formations d'infirmiers ou d'autres professions auxiliaires.

? Le niveau intermédiaire composé des plusieurs bureaux dans une logique de reproduire des tâches des directions centrales et la création des coordinations et points focaux des programmes spécialisés. Les 2 échelons du niveau intermédiaire à savoir, l'inspection médicale provinciale et l'inspection de district, tirent ainsi leurs priorités du niveau central.

? Au niveau opérationnel, outre le fait qu'un nouveau découpage des zones de santé est intervenu, l'intégration des structures de la zone de santé pose problème (l'hôpital évolue à part et fait concurrence aux centres de santé). La plupart des programmes subsidiés par des bailleurs des fonds étendent leurs activités jusqu'au niveau périphérique. Le PMA au lieu d'être mis en oeuvre de façon intégrée par une équipe polyvalente, devient un PMA sélectif mis en oeuvre par du personnel spécialisé.

La RDC est repartie en 515 Zones de santé regroupées dans les 26 provinces y compris la ville province de Kinshasa.

L'HGR, selon le Ministère de la Santé offre un Paquet Complémentaire d'activités (PCA) en appui aux CS qui offrent chacun un Paquet Minimum d'Activités (PMA) à une population d'environ 10 000 habitants répartie sur une aire géographique de 5 à 8 km2 appelée Aire de Santé (AS). Les communautés locales ne se contentent pas d'utiliser les services offerts, elles apportent des ressources au CS et

29

participent à leur gestion par le biais d'un comité de développement de l'aire de santé (CODESA).

2.3 La couverture sanitaire universitaire

Principaux faits selon l'OMS et la Banque Mondiale (2013) qui à la déclaration de Genève en faveur de la Couverture sanitaire Universelle :

? Près de la moitié de la population mondiale ne bénéficie pas d'une couverture complète des services de santé essentiels.

? Chaque année, 100 millions de personnes sombrent dans la pauvreté extrême (vivant avec 1,9 dollar par jour ou moins1) à cause des dépenses de santé laissées à leur charge.

? Plus de 800 millions de personnes (près de 12% de la population mondiale) dépensent au moins 10% de leur budget pour payer les soins de santé.

? Tous les États Membres des Nations Unies ont décidé d'essayer d'atteindre la couverture sanitaire universelle d'ici 2030, dans le cadre des objectifs de développement durable.

La couverture sanitaire universelle est solidement ancrée dans la Constitution de l'OMS de 1948 qui fait de la santé un droit fondamental de la personne et où figure l'engagement de veiller à ce que chacun puisse atteindre le meilleur état de santé possible.

Le soutien international en faveur de la couverture sanitaire universelle prend de l'ampleur avec l'adoption à l'unanimité d'une résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies qui souligne que la santé est un élément essentiel du développement international.

30

La résolution, adoptée le 12 décembre 2012, invite instamment les gouvernements à accélérer la transition vers l'accès universel à des services de santé de qualité et abordables.

Elle reconnaît le rôle de la santé dans la réalisation des objectifs de développement internationaux et appelle les pays, les organisations de la société civile et les organisations internationales à inscrire la couverture sanitaire universelle dans le programme de développement international.

La résolution réaffirme le rôle de chef de file de l'OMS dans l'appui accordé aux pays pour relever les défis posés par la mise en place de la couverture sanitaire universelle.

Ce concept a gagné en reconnaissance dans les instances internationales depuis la publication par l'OMS du Rapport sur la santé dans le monde, 2010, intitulé Le financement des systèmes de santé: le chemin vers une couverture universelle. Ce fut ainsi le cas avec la Déclaration politique de Mexico sur la couverture sanitaire universelle adoptée en avril 2012, de la Déclaration de Bangkok sur la couverture sanitaire universelle de janvier 2012 et la Déclaration de Tunis sur l'optimisation des ressources, la soutenabilité et la redevabilité dans le secteur de la santé, adoptée en juillet 2012.

2.3.1 Définition de la couverture sanitaire universelle

Par couverture sanitaire universelle (OMS et BM 2013), on entend une situation dans laquelle toutes les personnes et toutes les communautés bénéficient des services de santé dont elles ont besoin sans

31

se heurter à des difficultés financières. Elle englobe la gamme complète des services de santé essentiels de qualité, qu'il s'agisse de la promotion de la santé, de la prévention, des traitements, de la réadaptation et des soins palliatifs.

Les noms donnés aux programmes de CSU ne devraient pas faire illusion, à quelques exceptions près. Ils visent tous à soulager les souffrances des plus vulnérables. C'est notamment le cas des appellations de couverture maladie universelle (CMU), et d'assurance maladie universelle (AMU).

La couverture sanitaire universelle permet à tout un chacun d'avoir accès aux services s'occupant des causes les plus importantes de morbidité et de mortalité et elle garantit que la qualité de ces services soit suffisamment bonne pour améliorer la santé des personnes qui en bénéficient.

La couverture universelle repose sur la Constitution de l'OMS de 1948, qui proclame que la santé est l'un des droits fondamentaux de tout être humain , et sur la notion de santé pour tous définie dans la Déclaration d'Alma-Ata de 1978. L'équité est un principe cardinal. Cela signifie que les pays doivent suivre les progrès non seulement au sein de la population nationale en général mais aussi au sein de différentes catégories (c'est-à-dire par niveau de revenu, sexe, âge, lieu de résidence, situation migratoire et origine ethnique).

32

Ce que n'est pas la couverture sanitaire universelle

? Elle ne signifie pas la couverture gratuite pour toutes les interventions possibles, quel qu'en soit le coût, aucun pays ne pouvant délivrer gratuitement et durablement tous les services.

? Ce n'est pas simplement le financement de la santé. La couverture sanitaire universelle englobe tous les éléments du système de santé: les systèmes de prestation des services, les personnels de santé, les établissements, les réseaux de communication, les technologies de la santé, les systèmes d'information, les mécanismes d'assurance de la qualité, ainsi que la gouvernance et la législation.

? La couverture sanitaire universelle ne se limite pas à assurer un ensemble minimum de services de santé; il s'agit aussi de veiller à étendre progressivement la couverture des services de santé et la protection contre le risque financier, à mesure que les ressources disponibles augmentent.

? Elle ne porte pas que sur les services de traitement individuel; elle inclut aussi les services pour la population, comme les campagnes de santé publique, la fluoration de l'eau, la lutte contre les gîtes larvaires des moustiques, etc.

? La couverture sanitaire universelle est très loin de se limiter à la santé seulement. Avancer pour l'instaurer implique aussi de prendre des mesures en faveur de l'équité, des priorités du développement, ainsi que de l'inclusion et de la cohésion sociale.

33

1.3.2 But et objectifs de la Couverture Sanitaire Universelle

Le but de la couverture universelle en matière de santé est de faire en sorte que tous les individus aient accès aux services de santé dont ils ont besoin sans que cela n'entraîne pour les usagers de difficultés financières.

La couverture universelle en matière de santé a un impact direct sur la santé de la population. L'accès aux services de santé permet aux gens d'être plus productifs et de contribuer plus activement à la vie familiale et communautaire. Il permet également aux enfants d'aller à l'école et d'apprendre. En même temps, la protection contre le risque financier évite d'acculer les gens à la pauvreté s'ils doivent payer les services de leur poche.

1.3.3 Piliers de la CSU

En matière de santé, l'importance de la distance provient de la non-adéquation entre la localisation de l'offre et de la demande, elle est donc un facteur important de l'accessibilité aux soins (Vigneron, 2001). Si la demande est diffuse sur le territoire selon la répartition des individus, l'offre est concentrée selon son niveau de rareté. Pour E. Vigneron, la balance planificatrice oscille entre qualité et sécurité d'une part (concentration des soins) et accessibilité et proximité d'autre part (diffusion des soins).

Néanmoins, plus les individus sont éloignés de l'offre de soins, plus l'utilisation des services est faible et l'effet de l'accessibilité semble plus important pour la prévention que pour les soins curatifs. Deux éléments influencent alors l'effet de la distance sur la consommation :

34

l'implantation de personnes et d'équipements médicaux (l'urbanisation et l'accroissement de l'offre réduisent les distances à parcourir) et la résistance aux déplacements, qui résulte d'un équilibre entre la nécessité de consommer des soins et le coût de déplacement lié à la dépense, à la fatigue, au temps perdu, etc.

Ainsi, la distance est un indicateur d'accès aux services qui permet d'identifier les inégalités de l'offre de soins et d'observer la diffusion ou la concentration des équipements ou des professionnels de santé et de hiérarchiser ces services : services de proximité ; spécialités et disciplines hospitalières courantes ; spécialités, équipements lourds et disciplines rares ou très spécialisées (Vigneron, 2001), « Le critère pertinent pour l'équité en matière sanitaire est davantage l'accessibilité que la distance : accessibilité économique, sociale et culturelle. L'accessibilité physique, qui ne se réduit pas à la proximité, même si elle en est un élément déterminant ». Ainsi, la question de la distance et donc de la proximité, n'est qu'une dimension de l'accès, comme le souligne E. Vigneron (2001) : « Lorsque nous parlons de soins de santé, nous parlons assez rapidement d'accessibilité aux soins et de proximité. Pourtant, la proximité, qui est une mesure de la distance réelle, vécue ou perçue entre deux lieux, n'est pas nécessairement synonyme de l'accessibilité qui est une mesure plus qualitative ». Ainsi, « La distance est au coeur de notre relation au monde et la société a donné à des femmes et des hommes - les géographes - mission d'éclairer cette relation. Le domaine de la santé et des soins de santé n'y échappe pas. C'est la raison fondamentale pour laquelle l'organisation des soins de santé est aussi une affaire de

35

géographie et pas seulement de médecine, encore moins de technocrates aveugles aux réalités locales ».

Cette démarche correspond rigoureusement à la construction des concepts en sciences sociales proposée par G. Goertz (2005) : R. Penchansky et J. W. Thomas définissent cinq constituants (sous-concepts) associés au concept d'accès aux soins, qui sont la disponibilité

(availability), l'accessibilité (accessibility), la commodité
(accommodation), la capacité financière (affordability) et l'acceptabilité (acceptability).

? La disponibilité (availability) correspond au rapport entre l'offre et la demande, c'est la relation entre le volume et le type de services existants ainsi que le volume de la clientèle et de ses besoins. Cette dimension comprend trois notions relatives à la capacité réelle à produire un service : la présence physique, la disponibilité temporelle et la fourniture de prestations adaptées au volume et à la nature des besoins. La qualité des soins est également un élément important pour garantir l'efficacité thérapeutique des services de santé.

? L'accessibilité (accessibility) est définie comme une mesure de la proximité à travers la relation entre la localisation des services et celle des patients, en tenant compte de la mobilité des patients, de la distance, de la durée et du coût du trajet. Cette dimension est celle qui intéresse le plus les géographes puisqu'elle repose essentiellement sur l'analyse de l'intensité des interactions entre

36

les services de santé et les patients en fonction de la distance qui les sépare.

? La commodité (accommodation) est la manière dont les ressources sanitaires sont organisées pour accueillir le patient et sa capacité à s'adapter à cette offre. Cela concerne les jours et les heures d'ouverture des services de santé, la présence régulière d'un professionnel de santé, le temps d'attente, le système de paiement, la prise en charge des urgences, le système de référence, etc. A cet égard, la présence d'un standard téléphonique opérationnel tout au long de la journée pour prendre des rendez-vous et fournir des renseignements est un élément important, notamment en cas d'urgence.

? La capacité financière (affordability) est la relation entre le prix des prestations et la capacité du patient (ou de la famille ou de son assurance) à payer (ou emprunter, ou recevoir une aide de son entourage). La perception des clients de la valeur relative du coût total, leur connaissance des prix, le coût total sont des éléments importants de la capacité financière.

? Enfin, l'acceptabilité (acceptability) est la relation entre les caractéristiques (âge, sexe, ethnie, religion, localisation, etc.) et les attitudes des patients et celles des professionnels de santé (âge, sexe, ethnie, religion, attitude, moyen de paiement, lieu et type d'installation). Cette dimension fait référence à la capacité du prestataire de services et du patient à surmonter des barrières sociales et culturelles empêchant ou altérant le contact entre eux.

37

Extension courts

Mise en commun actuelle des fonds

Réduire le
partage des
couts et
tarifs

Services :

Quels services Sont couverts ?

Couts Directs Proportion Des couts couverts

Figure 6 : Les trois dimensions de la CSU « cube CSU »

Sources : site de l'OMS WWW.who.int/health

1.3.4 Conditions à remplir pour accéder à la Couverture Sanitaire Universelle

Selon la Déclaration conjointe OMS/Banque mondiale 19 février 2013 de Genève, les plus hauts responsables des ministères de la santé et des finances de 27 pays ont participé cette semaine à Genève à une réunion de deux jours aux côtés d'autres acteurs hauts placés des secteurs de la santé et du développement afin d'étudier la voie suivie par les pays pour progresser vers la couverture sanitaire universelle.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Banque mondiale ont organisé conjointement cette réunion quelques semaines seulement après l'adoption d'une résolution en faveur de la couverture sanitaire universelle par l'Assemblée générale des Nations Unies.

38

Les délégués réunis à Genève ont fermement appuyé le principe sur lequel repose la couverture sanitaire universelle, à savoir que chacun, quelle que soit sa capacité financière, doit avoir accès aux services de santé dont il a besoin, sans exposer sa famille à un risque financier.

Pour qu'une communauté ou un pays parvienne à la couverture universelle en matière de santé, plusieurs facteurs doivent être réunis, à savoir:

? Un système de santé solide, efficace et bien géré qui réponde aux besoins de santé prioritaires au moyen de soins intégrés centrés sur les personnes (y compris des services spécialisés dans le VIH, la tuberculose, le paludisme, les maladies non transmissibles, la santé de la mère et de l'enfant):

o en informant les gens et en les encourageant à rester en bonne santé et à prévenir les maladies;

o en dépistant tôt les problèmes de santé;

o en ayant les moyens de traiter les maladies;

o en aidant les patients ayant besoin d'une réadaptation.

? Des soins à un coût abordable - un système de financement des services de santé qui évite aux usagers de rencontrer des difficultés financières lorsqu'ils y font appel. Plusieurs solutions existent.

? L'accès aux médicaments et aux technologies essentiels pour diagnostiquer et traiter les problèmes médicaux.

? Des effectifs suffisants de personnels de santé bien formés et motivés pour dispenser les services et répondre aux besoins des patients en se fondant sur les meilleures données factuelles disponibles.

39

Il importe aussi de reconnaître le rôle capital joué par les autres secteurs en matière de santé, qu'il s'agisse des transports, de l'éducation ou de l'aménagement urbain.

Selon l'OMS et La Banque Mondiale (op. cit.) beaucoup de pays progressent déjà vers la couverture sanitaire universelle. Tous peuvent prendre des mesures pour avancer plus rapidement vers ce but ou pour maintenir leurs acquis.

Pour mesurer les progrès vers la Couverture Sanitaire Universelle, l'OMS recommande le suivi de la mesure de deux indicateurs:

? la proportion de la population pouvant avoir accès à des services de santé essentiels de qualité;

? la proportion de la population dépensant une grande part des revenus familiaux pour la santé;

Avec la Banque mondiale, l'OMS (op cit ) a élaboré un cadre pour suivre les progrès de la couverture sanitaire universelle en surveillant ces deux catégories et en prenant en compte le niveau général de la couverture sanitaire universelle et la mesure dans laquelle elle est équitable en offrant la couverture des services et la protection financière à toutes les personnes d'une population, y compris les pauvres ou ceux qui vivent dans des zones rurales isolées, par exemple.

Par ailleurs, dans un rapport datant de 2015, la Rockefeller Foundation, Health Finance and Governance et l'Agence américaine pour le développement international (USAID) ont effectivement estimé que pour avancer vers une couverture sanitaire universelle adaptée, les Etats

40

pauvres doivent définir et étendre des services garantis, développer des systèmes de financement de la santé pour financer les services de santé et assurer une protection financière, une disponibilité de service de haute qualité, améliorer la gouvernance et la gestion et prendre toutes autres mesures de renforcement des systèmes de santé pour rendre possible la CSU.

OMS a choisi de dédier la Journée Mondiale de la Santé à une mobilisation tous azimuts des Etats pour atteindre cette cible-clé des ODD.

Pour le ministre de la Santé publique, le Dr Oly Ilunga, en RDC, le jalon de la vision forte de l'achat stratégique en vue de la CSU pour la mère et l'enfant a été posé. Par ailleurs, le ministre a rassuré les participants de l'engagement du gouvernement dans la recherche du bien-être de tous les Congolais en vue d'aller vers la CSU, dont l'un des piliers est l'amélioration des mécanismes de financement du système de santé d'ici à 2030. La majorité des concitoyens, a reconnu le ministre Oly Ilunga, n'arrive pas encore à jouir effectivement de ce droit à cause de nombreuses contraintes et barrières financières. Des conséquences logiques de l'absence d'un système de protection sociale couvrant le domaine de la santé.

2.4 Organisation et fonctionnement de Sites de soins communautaires Définition du site :

Site est une aire géographique bien définie couvrant un ou plusieurs villages ou communautés d'accès difficile qui bénéficient des

? Assurer les premiers soins adéquats aux populations n'ayant pas un accès géographique aux structures de soins;

41

soins fournis par des Relais communautaires formés et supervisés pour prendre en charge certaines affections courantes des enfants.

Le site est localisé dans l'habitation du RECO dans un village mieux choisi selon la cartographie de la Zone de santé. Le relais doit vaquer à ses occupations professionnelles tout en accordant une partie de son temps aux activités communautaires.

Les modalités de fonctionnement devront être préalablement convenues entre COGESITE(CAC), le Relais de site et l'infirmier titulaire.

2.4.2 Objectif de Sites des Soins Communautaire

Soutenu par ses partenaires au développement, le Ministère de la Santé, a amorcé l'intégration de l'approche "sites de soins communautaires" en vue de rapprocher les services de soins de la population en 2005.

Pour Hermès Karemere (2017), le SSC vise à assurer les premiers soins adéquats aux populations; la référence des cas avec signes de danger vers le centre de santé; la disponibilité des médicaments essentiels génériques de qualité ainsi que leur utilisation rationnelle; la notification des cas de maladies ; la surveillance épidémiologique à base communautaire ainsi que les pratiques clés en rapport avec la survie de l'enfant.

Les objectifs poursuivis sont:

42

? Assurer la référence des cas avec signes de danger/alerte;

? Améliorer la disponibilité et l'utilisation rationnelle des médicaments essentiels génériques (MEG) de qualité;

? Améliorer la notification des cas de maladies ainsi que la surveillance à base communautaire;

? Améliorer les pratiques clés en rapport avec la survie de l'enfant. Cinquante-deux Zone Santé aussi bien rurales qu'urbaines - y compris 6 ZS de la ville de Kinshasa - sur les 515 que compte le pays - ont été progressivement incluses dans cette approche. Depuis lors, 716 sites de soins ont été mis en place (Gisèle Mawazo Binti Dunia, 2013).

2.4.3. Eligibilité des Zones et Aires de santé

Il s'agit des Zones de santé ayant une couverture sanitaire faible dont les Populations vivent à plus de 5 km d'une formation sanitaire ou au moins à une heure de marche. Ces Populations doivent être coupées ou séparées de structures des soins par des barrières naturelles. La Zone de santé doit avoir une équipe cadre capable de suivre la mise en oeuvre des activités et bénéficiant aussi des appuis.

Identification des lieux d'implantation possibles des sites de soins communautaires se fait suivant les critères d'éligibilité qui suivent :

? Villages n'ayant pas accès géographique aux soins (> 5 Km d'un CS ou coupées par une barrière naturelle),

? Densité de la population,

43

? Site peut couvrir un ou plusieurs villages,

? Obtenir l'adhésion de la population locale sur le lieu d'implantation des sites,

? Discuter avec la population des conditions de succès du site

Les nombres des Zones de santé qui ont bénéficié de l'implantation des Sites de soins communautaires dans les 11 anciennes provinces (voir tableau I en annexe).

2.4.4 Fonctionnement du Site de soins

La population au niveau de SSC est prise en charge par un Relais Communautaire contrairement au Centre de Santé où elle est prise en charge par un personnel infirmier.

D'après Gisèle Mawazo (op cit) par définition, le Relais Communautaire est un homme ou une femme volontaire, habitant le village ou la rue et choisi par les habitants de cette entité, qui assure le pont entre les individus, leurs familles et le service de santé. C'est un volontaire non rémunéré à qui, est confiée la gestion des problèmes de santé de l'enfant considérés comme mineurs, mais aussi d'autres membres de la communauté. Il pourrait être considéré comme personnel de santé. D'après l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (op cit), le personnel de santé est l'ensemble des personnes exerçant des activités dont l'objet essentiel est d'améliorer la santé, y compris les différents aidants familiaux, le couple patient-soignant, le personnel à temps partiel, les bénévoles et les agents communautaires. Plus

44

particulièrement, l'on désigne par le terme "agent ou travailleur de santé" tout personnel de santé rémunéré pour sa prestation de soins. Le RC à qui est confié la gestion du site de soins communautaires n'est officiellement pas rémunérée. Il ne répond pas à la deuxième partie de la définition, et n'est donc pas un agent de santé, la seule compétence exigée lors de sa sélection étant de savoir lire et écrire.

Pour organiser la prise en charge des patients dans les sites (Ministère de la santé de la RDC, dans le Guide de la mise en oeuvre des SSC, 2007), les RC disposent de médicaments, outils de gestion et autres intrants. Si les soins dispensés dans ces sites sont en principe gratuits, les patients paient les médicaments qui sont fournis par les CS. Leurs prix sont fixés avec une marge bénéficiaire, en accord avec l'Infirmier Titulaire (IT) et l'ECZ, en veillant à ce que cette dernière ne rende pas les médicaments inaccessibles financièrement.

Le comité de gestion du site (COGESITE) s'assure périodiquement du recouvrement des coûts et de la gestion des intrants et l'ECZ, un suivi régulier, des supervisions et l'approvisionnement en intrants. Pour chaque patient pris en charge, le RC doit organiser des visites à domicile régulières (au minimum 3 par patient) afin de s'assurer du suivi des recommandations, notamment la compliance au traitement.

2.5 Etudes antérieures

1. Christophe Commeyras, Jean Rolin Ndo, Omar Merabet, Hamidou Kone, Faraniaina Patricia Rakotondrabe, dans une étude intitulée « Comportement de recours aux soins et aux médicaments au Cameroun » de Janvier, février et mars 2006, paru dans le cahier de la

45

santé, vol 16, N°1, qui a porté sur 4 505 ménages. La taille moyenne est de 5,74 individus par ménage, et elle est homogène entre les strates de résidence. En revanche, les conditions d'habitat et les biens d'équipement, souvent utilisés pour approcher le niveau de vie, y sont très divergents.

Le type d'enquête effectué, fondé sur les déclarations des chefs de ménage et des malades dans les ménages, donne des indications sur la morbidité ressentie plutôt que sur la morbidité objective reposant sur des diagnostics médicaux. Le taux de morbidité se définit donc ici par la proportion des personnes qui se sont senties malades au cours d'une période de référence fixée à deux semaines. Un total de 5 755 malades a été dénombré, soit un taux brut de morbidité de 22,6%. Il est le plus élevé en milieu rural (24 %) et le plus faible à Yaoundé et Douala (19 %). Il est également plus élevé dans les ménages dont le chef de ménage est moins éduqué ou est une femme et, à critère égal, le milieu rural accentue la morbidité. Fièvre ou paludisme (49 %), infections respiratoires (12,6 %) et diarrhées (4,6 %) se partagent les deux tiers de la plainte morbide.

L'enquête montre que la population adapte son comportement thérapeutique en priorité à ses moyens financiers, puis à son accès géographique aux formations sanitaires, et finalement à sa perception de la maladie. Elle indique également une très mauvaise capacité d'accès aux soins pour les 60 % les plus pauvres. Elle montre que le médicament rassemble 50 % des dépenses de santé, qu'il concerne plus de 90 % des recours payants et que les plus pauvres y concentrent leurs ressources. Ce secteur ne peut donc être ignoré dans les priorités des programmes de lutte contre l'exclusion des services de soins pour les plus pauvres.

46

Également, l'objectif d'un maillage plus dense du milieu rural ne devrait pas être exclu des politiques de développement en santé.

2. Aude Nikiéma, Clémentine Rossier et Valéry Ridde (2010), INSS/CNRST-Ouagadougou, Dans le cadre de l'Observatoire de la population d'Ouagadougou, une enquête santé, menée auprès de 2500 personnes (enfants, adultes, personnes âgées), en 2010, ont collecté des informations relatives à l'accès aux soins lors de leur dernier épisode morbide. Ces données ont l'avantage d'être spatialisées ce qui permet de localiser précisément le lieu de recours aux soins et le lieu de résidence.

En outre, cette étude qui s'intéresse particulièrement aux populations pauvres considère le critère de lotissement comme critère de distinction. Ainsi, deux quartiers lotis et 3 quartiers non lotis ont été retenus. Ils se situent tous dans la périphérie nord de la capitale soumis à la même contrainte imposée à leur mobilité : le franchissement des barrages qui alimentent la ville en eau. L'objectif de cette distinction est de mettre en évidence d'éventuelles disparités spatiales et comprendre les déterminants qui sous-tendent l'accès à l'offre de soins.

Les Auteurs sont arrivés aux résultats empiriques suivant :

En moyenne 19,9% des adultes interrogés déclarent un épisode morbide. La variation entre le loti et le non loti reste faible même si le pourcentage est légèrement plus prononcé en non loti 21,8% contre 18,1%. Globalement, les populations du loti (59,5%) consultent plus dans une structure de soins que les populations du non loti (43,6%). Parmi les personnes déclarant une maladie, 48,9% ne consultent pas dans une structure de soins. Parmi les trois principaux motifs de non recours,

47

l'accès financier est le plus important (51,3%). La distance constitue un facteur fondamental, dans le choix du lieu de soins.

3. Michel Chassang (2012), « Accès aux soins en milieu rural : les idées reçues sont mauvaises conseillères ! », Pour 2012/2 (N° 214), p. 125-130. Une étude de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) d'avril 2011, montre que 95% de la population française a accès à des soins de proximité en moins de 15 minutes. Et que 1% de la population vivant dans 4% de communes de la France soit 600000 personnes sont à plus de 15 minutes de marche pour atteindre un Médecin généralistes, ces communes sont plus éloignées géographiquement.

4. L'étude menée dans la Zone de santé de Kisantu au Kongo Central par la CTB en 2018 est arrivée à des résultats suivants :

- Celle-ci a montré des effets immédiats sur l'utilisation des services de santé : le nombre de consultations curatives dans les centres de santé ainsi que celui de patients hospitalisés (référés) ont augmenté, tandis que le nombre de patients ambulatoires à l'hôpital a diminué.

- En 2010, des médicaments essentiels ont ainsi été prescrits à plus de 90 % des patients des centres de santé, alors que ce pourcentage n'atteignait pas les 50 % en 2008.

- En 2011, plusieurs centres de santé privés à but lucratif ont dû mettre la clé sous le paillasson par manque de patients. Cela aurait été impensable en 2008, une époque à laquelle le secteur privé à but

48

lucratif semblait immuable. Il s'agit là d'un indicateur de la meilleure accessibilité et acceptabilité du système de santé public et privé à but non lucratif. Il s'agit là d'un indicateur de la meilleure accessibilité et acceptabilité du système de santé public et privé à but non lucratif.

- En conclusion de cette étude la CTB prouve que l'expérience menée à Kisantu démontre qu'il est possible de passer de rémunérations à l'acte, au paiement de tarifs forfaitaires en tant que choix politique dans les pays confrontés à des problèmes financiers similaires dans leurs tentatives d'accroître l'équité de leur système de financement. Agir sur l'un des éléments du système peut, pour autant qu'on recoure à une pensée systémique, contribuer à un rééquilibrage du système dans son ensemble.

5. Par ailleurs, Amina Keren MASUDI (2012), Institut supérieur des techniques médicales I.S.T.M. / Goma, dans son Mémoire Online en Biologie et Médecine intitulé « problématique d'accessibilité aux soins de santé primaires en milieu urbanorural, dans l'aire de santé de Bujovu ».

Pour analyser ce sujet, il est parti des objectifs suivants :

? Déterminer le taux actuel de l'accessibilité aux soins de santé primaires dans l'aire de santé de Bujovu,

? Identifier les causes de l'inaccessibilité aux soins de santé primaires

49

? Relever les conséquences de l'inaccessibilité aux soins de santé primaires et en proposer les pistes de solution.

Pour vérifier ses hypothèses, il a recouru à la méthode descriptive, aux techniques d'analyse documentaire ainsi que l'enquête par questionnaire.

Un échantillon de 246 ménages a été tiré et à l'issu de traitement des données, il a abouti à des résultats suivants :

? Le taux moyen annuel (de juillet 2011 à juin 2012) de l'accessibilité aux soins de santé primaires est de 29% pour le curatif et 32% pour le Promotion des soins maternels et infantiles, qui sont inférieur aux normes de l'O.M.S (50%) pour le curatif et (80%) pour le préventif, c'est qui témoigne que les services ne sont pas utilisés.

? 89,2% des ménages affirment que l'indisponibilité des moyens financiers est la principale cause de l'inaccessibilité aux soins de santé primaires, ceci a comme conséquence la complication de la maladie à 89,2% et la mort à 91,5%.

? Pour clore, il se permet de dire que le niveau d'instruction joue beaucoup sur le niveau de compréhension de la population ainsi que le pouvoir d'achat.

6. Quant à DOUMBOUYA MOHAMED LAMINE (2008) dans son étude Accessibilité des services de santé en Afrique de l'Ouest : le cas de la Guinée Working paper n° 2008-2 Janvier.

50

L'analyse faite au point précédent montre que si l'accès aux soins a connu une nette amélioration en Guinée depuis la mise en place des réformes, en revanche les populations ne sont pas équitables face aux soins. En effet, les résultats de l'enquête ménage portant sur la répartition géographique des infrastructures sanitaires fournissent de nombreux enseignements sur ce point. Pour des raisons de commodité, les distances ont été regroupées en trois intervalles : [0-1[km, de [1-5[km et [5-plus[ km. Pour chacun de ces intervalles les zones urbaines et rurales ont été distinguées. Interrogées sur la dernière structure sanitaire consultée au cours des quatre dernières semaines, les personnes vivant en zone urbaine et à moins de 1 km des infrastructures sanitaires, ayant répondu, citent en priorité le centre de santé (27 %), suivi de l'hôpital préfectoral/centre médical communal (20 %).

En revanche les personnes vivant en zone rurale citent en premier lieu les postes de santé (25 %) puis les centres de santé (15 %). Nous notons qu'en dépit de la proximité des structures de soins, 52 % des personnes vivant en zone rurale (qui ont répondu à la question) privilégient les soins à domicile contre 20 % des urbains. Dans l'intervalle [1-5[km, les résultats varient légèrement par rapport au cas précédent. En effet, même si 27 % des urbains ayant répondu à la question affirment s'être adressés d'abord au centre de santé, on remarque que l'hôpital préfectoral/centre médical communal et l'hôpital régional/CHU ont été consultés dans l'ordre par 26 % et 22 % des enquêtés. Par ailleurs, 70 % des consultations des ruraux se sont effectuées entre les postes de santé (30 %) et les centres de santé (40 %). La diminution des consultations à domicile (qui se situent à 6 % pour les

51

urbains et 16 % pour les ruraux) au profit des structures précédemment citées s'expliquerait par l'état « critique » de la maladie, qui dépasserait désormais le cadre des remèdes curatifs traditionnels, d'échange de médicaments et/ou celui des structures sanitaires les plus proches. Au delà des 5 km, les structures de santé les plus fréquentées en zone urbaine sont, l'hôpital régional/CHU (48 %), le centre de santé (14 %) et les cliniques (12 %). Alors qu'en zone rurale les centres de santé sont encore les plus sollicités (dans 37 % des cas), suivi de l'hôpital préfectoral/centre médical communal (18 %) et les postes de santé (16 %).

7. une autre étude faite par TSHIMUNGU K.F, CIBANGU K.R et Coll. (2017) à Kabinda, dans l'actuel Province de Lomami, sur l'adhésion à la mutuelle et l'accessibilité aux soins dans la zone de santé de Kabinda. Cette étude a concerné 256 personnes comme échantillons repartis en deux groupes de 128 personnes membres de la mutuelle appariés à 128 autres personnes non membre de la mutuelle. Le but poursuivi par cette étude était d'analyser les caractéristiques socio démographiques, les antécédents médicaux, gynéco, obstétricaux et chirurgicaux des adhérant à la mutuelle et les comparer aux non adhérant et sont arrivés à des résultats ci - après :

Le revenu mensuel moyen à terme de dépense journalier d'achat des aliments est de 45 $, la taille moyen de ménage est de 5 personnes , le niveau d'instruction est de 98,4% dans le groupe des adhérents contre 89,1% dans le groupe des non adhérents pour ce qui concerne le niveau secondaire et supérieur, le recours thérapeutique au centre de santé est

52

de 97,7% pour les adhérents contre 91,4% pour les non adhérents , les obstacles à l'accès aux soins sont principalement le manque d'argent 38,3% contre 61,1% la principale raison d'adhésion à la mutuelle reste la réduction du coup de soins avec 72,5%.

8. POUHE NKOMA, Paul (2015) dans son étude sur les itinéraire thérapeutique des malades au Cameroun sur un échantillon de 3754 malades, est arrivé à des conclusions telles que l'automédication est la première intention de recours en cas de maladies suivi de la biomédecine quant au niveau de la perception la maladie est jugé grave,

le facteurs socioculturelle telle que le niveau d'instruction la
considération ou perception de la maladie le sexe. Aussi les femmes recourent à l'automédication plus que les hommes le niveau de vie de ménage et enfin l'attitude de soignant ou prestataire à l'instar du niveau de perception de la maladie et la région de résidence sont les principaux déterminants aux recours à l'automédication.

9. BANZA BAYA (1998) a mené une étude sur l'instruction des parents et la survie des enfants au Burkina-Faso plus précisément à Bobo-Dioulasso à l'aide de l'analyse documentaire en comparent les conscient de mortalité des enfants entre 1 et 23 mois calculé selon les différentes catégories d'instruction des parents en utilisant la méthode d'analyse multi variée et la régression logistique, est arrivé à des résultats qui suivent 82,7 %o . Considéré comme étant la référence, le risque des décès en courus par les enfants dont les pères a un niveau d'instruction secondaire et plus ne représente qu'environ un tiers (36,3%), tandis que les mères de même niveau d'éducation, le risque demeure plus élevé

53

soit le deux tiers (66,6%). Les mères sans maris exposent le plus leurs enfants au décès que les mères mariées. Les risques de décès plus élevés chez les mères dont l'âge est inférieur à 20 et supérieur à 34.

2.6 Cadre de référence

Selon le sociologue américain E. R. Babbie cité par Tshimungu F. (2011), un concept se définit par un ensemble de variables statistiques caractérisées par des attributs (ou modalités), il doit être opérationnel et relié à une mesure empirique. La difficulté de la description et de l'explication du concept repose alors sur le choix des variables et de ses attributs qui sont eux mêmes reliés à d'autres concepts.

Nous avons opté pour la combinaison de trois cadres de référence, à savoir : Le cadre conceptuel multidimensionnel de la qualité des soins et modèle PR ECEDE-PROCEED de Green et Kreuter.

2.6.1. Cadre conceptuel multidimensionnel de la qualité des soins

Ce modèle est fréquemment utilisé, a été proposé par Donabedian, caractérisé par l'approche systémique à trois compartiments : Structure, processus et résultats.

? En ce qui concerne la Structure nous prenons en compte les intrants et ressources nécessaires dont le SSC a besoin pour son fonctionnement afin d'atteindre les but et objectifs poursuivis sur le plan de l'accès aux soins et de soins de qualité.

? Pour ce qui est du Processus nous pouvons noter la mise en oeuvre ou démarche nécessaire pour atteindre les objectifs en rapport avec l'accessibilité financière, géographique et la qualité de prestation.

54

? Quant aux résultats pour cette étude, nous avons l'accès aux soins de qualité comme résultats immédiats et la réduction de la morbi-mortalité des enfants de 0 à 5 ans dans notre milieu d'étude comme résultat final.

2.6.2. Cadre de référence ministériel d'évaluation de la performance du système public de santé et de services sociaux à des fins de gestion (Ministère de Santé du Québec).

Ce cadre théorique que nous avons adapté à notre étude se résume en quatre composantes, qui sont les suivantes :

> L'état de santé et de bien-être de la population concernée,

> Les déterminants relatifs à l'implantation des Sites de soins communautaires,

> Les conditions structurelles du système de santé,

> Les déterminants autres que ceux relatifs au système de santé. 2.6.3. Le modèle PRECEDE-PROCEED de Green et Kreuter :

Ce modèle est souvent utilisé pour planifier et évaluer des programmes pour promouvoir la santé des populations au Québec et ailleurs. Son intérêt réside, entres autres, dans le fait qu'il dirige d'abord l'attention sur les résultats plutôt que sur les intrants.

Pour ce qui nous concerne, dans cette étude, nous nous intéressons à l'utilisation de ce modèle pour évaluer l'influence des Sites des Soins Communautaires sur l'accès aux soins de qualité. Il vise alors à voir comment les Sites des Soins Communautaires améliorent l'accès aux soins pour la réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans.

55

Ce cadre conceptuel de l'accès aux soins constitue un outil particulièrement pertinent pour des décideurs politiques analysant un système de soins dans sa globalité. Mais cette approche ne permet pas de déterminer si l'accès aux soins est insuffisant pour une population donnée : il met en évidence les différences qui apparaissent pour des populations ayant des caractéristiques contrastées.

Cette définition de l'accès aux soins rejoint la construction de concepts en sciences sociales de G. Goertz (2005), puisque le niveau constitutif est défini par l'ensemble des variables du modèle et le niveau opérationnel est caractérisé par les indicateurs d'équité d'accès aux soins en analysant les corrélations obtenues entre l'utilisation des services et les caractéristiques de la population et du système de soins. L'intérêt principal de ce cadre conceptuel repose essentiellement sur sa structure causale : l'objectif est à la fois de déterminer pourquoi et comment les individus utilisent les services de soins.

Dans cette étude, à l'aide de ce modèle conceptuel nous distinguons les variables explicatives et les variables à expliquer. Les variables explicatives correspondent à un accès potentiel tandis que les variables à expliquer relèvent de l'accès réalisé sur le plan de l'accès financiers, géographique ainsi que sur le plan de la qualité des soins ou des prestations.

56

Figure 7 : La construction du concept d'accès aux soins selon R. Penchansky et J. W. Thomas (1981)

Accès aux soins

 
 
 

Accessibilité

Commodité

Capacité financière

 

Acceptabilité

 

Satisfaction concernant

 

Satisfaction
concernant

 

Satisfaction
concernant

 

Satisfaction concernant

La localisation du CS ou SSC selon le Lieu de résidence du patient

Le temps

d'attente pour obtenir les soins

La couverture
de la prise en
charge

L'apparence du
CS ou du SSC

 
 
 
 
 
 

Les difficultés pour se rendre au C.S ou SSC (distance, obstacles)

Qualité du

prestataire de soins

 

Les tarifs de soins
ou prise en charge

Lieu ou se situe
le C.S ou SSC

 

La possibilité d'entrée en contact avec lui

Modalité de paiement de soins

La fréquentation au C.S ou SSC

Joy Raynaud (2013)

Niveau I

Niveau II Disponibilité

Niveau III Satisfaction

concernant

La possibilité d'obtenir des soins qualité

La disponibilité de l'IT ou RECOSITE

La connaissance de la localisation du C.S ou SSC

La possibilité

d'obtenir les soins en urgence

57

Les dimensions définies par R. Penchansky et J. W. Thomas (1981) ont permis de clarifier le concept d'accès aux soins en identifiant la nature des difficultés d'accès aux soins à travers l'insatisfaction des patients. Cette approche est particulièrement pertinente lorsque différents systèmes de soins sont analysés : en France, la principale dimension étudiée est celle de l'accessibilité à travers la notion de distance, aux Etats-Unis, il s'agit de la capacité financière des patients, tandis qu'au Royaume-Uni, les principales difficultés des patients relèvent de la commodité (délais longs pour une prise en charge).

Ici chez nous en République Démocratique du Congo, le concept de l'accès aux soins est basée sur l'une approche du système de santé, analysé à travers la distance, le coût des soins ainsi la qualité des soins se référant aux différents paquets d'activités suivant les différents échelons du système de santé.

58

Structure Processus Résultats

Financement de soins

- Coût direct

- Coût indirect

- Niveau de vie de la

population

- Paiement de soins

- Paiement de frais de transport

- Satisfaction du coût de PEC

Offre de soins

- Possibilité obtenir les soins de qualité

- Disponibilité des intrants nécessaires

- Disponibilité des prestataires

Accès aux
soins de
Qualités

- Prise en charge du palu

- Prise en charge de maladie diarrhéique

- Prise en charge des IRA

Réduction de
la morbi -
mortalité des
enfants

Localisation de SSC - Distance ménage-SSC - Distance ménage-CS ou Hopital

- Moyen de transport utilisé par la population

- Rapprochement avec la famille

- Rapprochement avec la communauté

- Existence de moyen de transport

? Source : Modèle systémique de Donabedian et le modèle d'accès aux soins de Penchansky et J. W. Thomas

59

2.7 Hypothèses

Au regard des différentes réalités de la Zone de santé de Cilundu, les sites des soins améliorent l'accessibilité aux soins de la population, comparativement à la Zone de santé de Mukumbi se trouvant dans les mêmes conditions, mais ne bénéficiant pas de l'implantation des Sites des soins communautaires (2017).

Quant à la comparaison des données avant et après l'implantation des Sites des Soins dans cette Zone de santé, nous estimons qu'avec la prise en charge des Infections respiratoires, les maladies diarrhéiques et le Paludisme sans oublier la malnutrition il y a amélioration d'une manière remarquable de l'utilisation de service de santé par population de cette entité en général et celle des enfants de moins de 5 ans en particulier, grâce à la réduction de la distance effectuée pour atteindre les formations ou structures sanitaires et de l'automédication.

2.7 Opérationnalisation de variables d'étude et leurs indicateurs 2.7.1 Les variables d'étude

1. Caractéristiques sociodémographiques de la population

2. Financement des soins

3. Offre des soins

4. Localisation des sites de soins

5. Accessibilité financière

6. Accessibilité géographique

2.7.2 Les indicateurs socio démographique

1. Age : Etant défini comme le temps écoulé depuis la naissance d'un individu jusqu'au moment X. Ainsi, on parle de l'âge exact, l'âge en révolue...

- Veuf (ve) : est toute personne qui a perdu son conjoint ou sa conjointe donc son mari ou sa femme.

60

Pour ce qui nous concerne l'âge joue un rôle important dans le vécu du responsable pouvant lui procurer une certaine expérience dans la prise de décision en rapport avec la santé dans le foyer ou le ménage.

2. Sexe : ensemble des caractères qui permettent de distinguer le genre mâle et le genre femelle.

Dans le cadre de cette étude le sexe du responsable de ménage est un déterminant non négligeable dans la prise de décision en rapport avec la santé, dans la prise en charge du coût ou dépense relative de la santé.

3. Etat ou statut matrimonial : C'est la situation de l'enquêté par rapport au mariage dans la population étudiée. Cette situation dépend de la législation de chaque pays ou Etat.

La loi dans notre pays reconnait quatre statuts qui sont :

- le marié (e) toute personne liée à une autre de sexe opposé suivant les trois formes de mariages qui sont : Civil, Coutumier et religieux y compris l'union de fait,

- Célibataire inclut toutes les personnes qui ne sont jamais mariées suivant les formes de mariage citées ci haut,

- Divorcé(e) c'est toute personne qui a rompue juridiquement le mariage.

61

4. Niveau d'instruction : elle est une variable importante à cause des changements qu'elle induit dans le comportement des individus. Il est considéré en Afrique comme étant un facteur de modernisme et d'affranchissement des valeurs et normes traditionnellement africaines.

L'instruction est aussi un moyen qui favorise à une mère, le développement des capacités lui permettant de jouer un rôle important dans la réduction de la mortalité infantile en favorisant le rejet de certains comportements normatifs traditionnels néfastes à la survie des enfants.

Elle favorise la prise de décision en ce qui concerne le recours ou choix pour les soins en cas de maladies chez les enfants en particulier et pour les membres du foyer en général.

5. Occupation : Elle sous entend toute activité génératrice de revenus ou des recettes en terme financier qui détermine le degré de participation des individus à la vie économique de la famille ou de la communauté.

Elle est l'un des indicateurs de la santé dans une communauté ou une famille par le fait qu'elle est à la base du niveau ou degré de la prise en charge du coût de la santé dans le ménage.

6. Religion : selon le Larousse (2015) c'est l'ensemble de dogmes et des pratiques établissant le rapport de l'homme avec la divinité ou le sacré.

Elle joue un rôle important dans les différences des comportements qu'on observe car elle influence négativement ou positivement la prise de décision dans le domaine de la santé suivant la

62

conception qu'à chaque religion sur la santé, l'homme, la maladie, la vie et mort.

2.7.3 Les indicateurs de l'accès aux soins

1. Le coût de soins avant l'implantation de SSC : C'est une somme d'argent qu'un responsable de ménage déboursait avant pour les soins ou la prise en charge de l'enfant de 0 à 5 ans.

2. Le coût de soins après l'implantation de SSC : C'est une somme d'argent qu'un responsable de ménage débourse aux Sites de Soins communautaire pour les soins ou la prise en charge de l'enfant de 0 à 5 ans.

3. Le coût de transport vers le lieu de l'offre de soins : c'est une somme d'argent déboursée par le responsable de ménage pour le déplacement avec l'enfant vers la formation ou le site de soins pour la raison de la prise en charge.

4. Le modèle de paiement de soins : Dans le cadre de notre étude c'est la manière dont le ménage s'acquitte de frais de soins ou de la prise en charge. Ce paiement peut être la tarification par acte, forfait par cas et le forfait pour l'ensemble des cas.

5. La satisfaction en rapport avec le coût des soins : Pour ce qui concerne cette étude, c'est un sentiment de contentement ou de mécontentement des parents ou responsables de ménage en rapport avec les soins des enfants des enfants de 0 à 5 ans soit au niveau de Sites de Soins communautaire ou au Centre de santé.

63

6. Le poids du paiement dans le ménage : pour ce qui nous concerne, par poids du paiement, nous sous-entendons la manière dont le responsable supporte la charge du coût des soins sur le ménage.

7. La disponibilité des intrants dans les formations sanitaires : Ce ci se rapporte à la bonne gestion de stock des intrants au niveau des Sites de soins communautaires ou des Centres de santé.

8. La distance entre le ménage et le SSC : c'est l'écart de longueur qui sépare la résidence des enfants la plus éloignée et le Site de Soins Communautaire.

9. La distance entre le ménage et le CS : c'est l'écart de longueur qui sépare la résidence des enfants la plus éloignée et le Centre de santé.

10. Existence des moyens de transport dans le village : C'est présence des engins de locomotion pour le déplacement de la population en général.

11. Organisation du système de transfert : C'est la façon dont les cas graves détectés sont référés au centre de santé et/ou à l'hôpital pour les Soins appropriés.

12. Existence de fiche de prise en charge : Ceci se rapporte à l'utilisation de fiche pour la prise en charge des malades au niveau des Sites de soins communautaires ou des Centres de santé.

13. La satisfaction de la qualité de prestations au SSC : c'est un sentiment de contentement ou de mécontentement des parents ou responsables de ménage en rapport avec les soins des enfants des

64

enfants de 0 à 5 ans soit au niveau de Sites de Soins communautaire ou au Centre de santé.

précédent sommaire suivant