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Le droit international humanitaire et les défis des conflits internes en RDC. Cas du conflit Kamuina Nsapu.


par Kabienakuluila Tshibuabua
Université Notre-Dame du Kasayi - Licence en droit 2019
  

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C. Le Droit international des droits de l'homme et le droit International humanitaire, quel lien ?

Le DIH étant déjà défini, le Droit international des droits de l'homme (DIDH) reste à définir également.

En effet, il est «un système de normes internationales destinées à défendre et promouvoir les droits de l'homme de chacun.»75 Ces normes sont inhérentes, indissociables de la personne humaine sans aucune distinction qui pourrait être de nationalité, de race, d'origine nationale ou ethnique, de couleur, de religion, de langue ou même de toutes autres situations similaires. Les droits de l'homme sont interdépendants, ils sont garantis du principe d'indivisibilité.

Ces différents droits sont proclamés dans divers instruments juridiques internationaux (Déclaration universelle des droits de l'homme, Charte des Nations Unies, Charte africaine des droits de l'homme et des peuples,...), ils reposent sur les principes généraux de droit international, sur le droit international coutumier, la conscience universelle, ...

Précisons que «le droit international des droits de l'homme énonce les obligations qu'ont les États d'agir de certaines manières ou de

74 VITE S., Op.cit., p.12.

75 Nations Unies, Op.cit., p.5.

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s'abstenir de certains actes afin de promouvoir et protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales des personnes ou de groupes.»76

Toutefois, le DIH et le DIDH relèvent de la branche du droit international, et sont des domaines distincts l'un de l'autre, mais qui se complètent aussi.

Leur différence n'est pas à démontrer car, «elles ont été constituées au fil du temps, indépendamment l'une de l'autre, et reposent sur des sources différentes»77 mais néanmoins, leurs domaines d'intervention parfois se rencontrent, étant entendu que tous visent à protéger la vie humaine, et ce, selon les périodes données.

Parlant ainsi de périodes, «le DIH ne s'applique qu'en période de conflit armé, international ou non, et vise, pour des raisons humanitaires, à limiter les effets de la guerre sur les individus et les biens. Le DIDH, lui, s'applique en tout temps, en situation de conflit armé comme en temps de paix»78, un postulat qui n'était pas évident au départ, pour la raison que l'on liait l'application du DIDH au temps de paix.

Mais au fil du temps, cette position fut rejetée, pour considérer que le DIDH doit s'appliquer en tout temps, c'est un droit qui protège les droits fondamentaux de la personne humaine qui peuvent connaitre des violations en tout temps, de paix ou de guerre. D'ailleurs, aucune disposition au monde, de n'importe quel instrument juridique relatif aux droits de l'homme n'interdit au DIDH de s'appliquer en temps de conflits.

Est-il en outre impérieux de rappeler que le DIH lie toutes les parties à un conflit armé, y compris les forces armées des États et les groupes armés non étatiques alors que, le DIDH ne lie que les États, dans leurs rapports avec les individus.

Le DIH et le DIDH ont chacun ses propres sources distinctes de celles de l'autre.

Le DIDH tire sa source de la Déclaration universelle des droits de l'homme, de différents traités internationaux et du droit international coutumier. Les instruments universels fondamentaux relatifs aux droits de l'homme sont :

76 Nations Unies, Op.cit., p.5.

77 CICR, Op.cit., p.39.

78 Ibidem, p.40.

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Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, et son Protocole facultatif ;

Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et ses deux Protocoles facultatifs ;

La Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale ;

La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et son Protocole facultatif ;

La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et son Protocole facultatif ;

La Convention relative aux droits de l'enfant et ses deux Protocoles facultatifs ; La Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille ;

La Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées ;

La Convention relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif.79

Au plan régional, il existe plusieurs traités et protocoles relatifs

aux DIDH, on y ajoute aussi «les résolutions adoptées par l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil des droits de l'homme, la jurisprudence des organes conventionnels et les rapports issus des procédures spéciales relatives aux droits de l'homme, les déclarations, les principes directeurs et autres instruments du droit souple qui contribuent à clarifier les normes relatives aux droits de l'homme, à leur donner corps et à fournir à leur sujet des orientations dûment fondées, même s'ils ne comportent pas d'obligations juridiquement contraignantes en tant que telles.»80

Le DIDH ne se borne pas seulement aux droits énumérés dans ses instruments juridiques ; il va jusqu'à prendre en compte le droit international coutumier, qui s'imposent à tous les États, y compris ceux qui ne sont pas parties à telle ou telle convention relative aux droits de l'homme. Le cas par exemple de plusieurs droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme qui sont pour une large part considérés comme faisant partie du droit international coutumier.

En fait, certains droits sont reconnus comme ayant le statut particulier de règles impératives du droit international coutumier (jus cogens), ce qui exclut toute dérogation à ces droits malgré les circonstances et leur donne une force supérieure à tout autre devoir des Etats. Nous pouvons citer pour ce

79 Nations Unies, Op.cit., p.14.

80 Ibidem, p.15.

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faire l'interdiction de la torture, de l'esclavage, du génocide, de la discrimination raciale et des crimes contre l'humanité ainsi que le droit à l'autodétermination qui sont reconnus internationalement comme étant des règles impératives du jus cogens.

Le DIH tire aussi ses sources des instruments juridiques et du droit coutumier. Ses principaux instruments juridiques à l'heure actuelle sont :

Le Règlement de La Haye concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre

;

La Convention de Genève pour l'amélioration du sort des blessés et malades dans les armées en campagne (première Convention de Genève) ;

La Convention de Genève pour l'amélioration du sort des blessés, des malades et des naufragés des forces armées sur mer (deuxième Convention de Genève); La Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre (troisième Convention de Genève) ;

La Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre (quatrième Convention de Genève) ;

Le Protocole additionnel aux Conventions de Genève relatif à la protection des victimes des conflits armés internationaux (Protocole I) ;

Le Protocole additionnel aux Conventions de Genève relatif à la protection des victimes des conflits armés non internationaux (Protocole II).

S'agissant de la place du droit coutumier en DIH, «Le Règlement

de La Haye est généralement considéré comme correspondant au droit international coutumier et s'imposant à tous les États, qu'ils y aient adhéré ou non. Les Conventions de Genève ont été universellement ratifiées. Bon nombre des dispositions qui figurent dans ces instruments ainsi que dans les Protocoles qui s'y rapportent sont tenues pour faire partie intégrante du droit international coutumier et être applicables lors de tout conflit armé.»81

Il existe également plusieurs autres instruments juridiques en DIH qui ont pour vocation de régenter la conduite des hostilités, ils sont à placer dans l'arsenal juridique du DIH.

Terminons ce chapitre par démontrer que «le CICR joue un rôle tout particulier dans le cadre du droit international humanitaire. Les Conventions de Genève le chargent de rendre visite aux prisonniers, d'organiser des opérations de secours, de contribuer à la réunion des familles et de mener toute une série d'activités humanitaires pendant les conflits armés

81CICR, Droit international humanitaire coutumier, par Jean-Marie Henckaerts et Louise Doswald-Beck, Les éditions juridiques Bruylant, 2006, p.20.

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internationaux. Elles l'autorisent aussi à offrir ces mêmes services lors des conflits armés non internationaux. Le CICR joue un rôle reconnu dans l'interprétation du droit international humanitaire, et a pour mission de travailler à son application fidèle dans les conflits armés, de recevoir les plaintes pour violations alléguées de ce droit, et de contribuer à sa connaissance, sa diffusion et son développement»82 et même de contribuer à sa mise en oeuvre effective sur le plan international.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille