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Analyse des déterminants de la demande globale d'une ressource énergétique par les ménages:le cas du gaz butane en Côte d'Ivoire


par Aristide Cyrille DADIE
Université de Cocody Abidjan - DEA PTCI Economie 2005
  

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I. La situation énergétique Africaine

1-1 La problématique énergétique

L'énergie est nécessaire à toute activité humaine et indispensable à la satisfaction des

besoins sociaux de base (eau, nourriture, santé, éducation, etc.) mais, également, pour assurer un minimum de développement économique. Pour l'Afrique, la problématique énergétique se situe dans un contexte qui relève des multiples exigences auxquelles le continent est confronté : croissance économique, ajustement structurel, libéralisation, dynamique démographique et la lutte contre la pauvreté de façon générale. Tenir compte de ces exigences nécessite d'opter pour un style de développement qui aura de fortes implications pour l'énergie, puisque celle-ci est présente dans tous les aspects de la consommation finale, individuelle et collective, et comme facteur de production de tous les secteurs. Pour preuve, il est admis que les services énergétiques constituent un élément moteur des stratégies de développement et de lutte contre la pauvreté. Tous les secteurs répertoriés dans les documents stratégiques de lutte contre la pauvreté (agriculture, éducation, santé, industrie, eau, etc.) ne peuvent se développer durablement sans un apport de service énergétique approprié. D'où la nécessité de renforcer l'accès à l'énergie pour un plus grand nombre. Or, au plan énergétique, les pays africains sont caractérisés par une grande« pauvreté énergétique ». En effet, pour une population estimée à 760 millions d'habitants en 1998, représentant 13% de la population mondiale, la consommation d'énergie primaire de l'Afrique s'établissait à 480 M Tep, soit 4,6 % de la consommation mondiale. Cette situation est décrite par les traits majeurs suivants:

- la forte dépendance aux combustibles ligneux : La consommation des combustibles ligneux (bois, charbon de bois, déchets végétaux etc.) représente jusqu'à 80% à 90%de la consommation totale d'énergie des ménages dans la plupart des pays africains. La demande d'énergie répond aux besoins de cuisson et de chauffage de quelques 575 millions d'individus et est estimée à 254 Mtoe en 2000 (World energy outlook 2002) .

D'après les prévisions de EIA, la tendance va se maintenir voire se renforcer pour atteindre 321 Mtoe en 2020, soit un taux d'accroissement annuel moyen de 1,2% Ce niveau de dépendance sur les combustibles traditionnels explique, en partie, les problèmes d'environnement relatifs à la dégradation des terres.

- Un faible niveau de consommation par tête des énergies conventionnelles. Le niveau de consommation énergétique d'un pays reflète, dans une certaine mesure, son niveau de développement. En Afrique la consommation énergétique per capita reste la plus faible du monde. En effet, celle-ci est 500 Kwh/an contre une moyenne mondiale de 2500 Kwh/an (dont 900 Kwh pour les pays en développement et 9000 Kwh/an pour les pays industrialisés).

- Un faible taux d'accès à l'électricité : Le taux d'accès à l'électricité en Afrique est encore faible. Pour une population de 795 millions en 2000 seulement quelques 272,7 millions de personnes ont accès à l'électricité soit environ 34,3%. Les populations africaines sans accès à l'électricité représentent 32% des individus vivant dans l'obscurité à travers le monde.

Ce ratio d'accès à l'électricité cache des disparités tant à l'échelle sous-régionale, nationale que locale. En effet, l'Afrique du Nord a un taux d'électrification de 90% suivie de l'Afrique du Sud (20,73% en 2000), l'Afrique de l'Ouest (20%) et l'Afrique Centrale, seulement 9%. Au niveau national, force est de reconnaître que bien des pays africains disposent des taux les plus faibles au monde. C'est le cas notamment du Togo, Mali, Guinée Bissau, Niger, Angola, RD Congo, Lesotho, Malawi, Mozambique et Kenya dont les taux d'électrification ne dépassent pas 10% en 2000. En outre, les niveaux d'électrification urbain et rural sont très disproportionnés. Le taux d'électrification rurale dépasse rarement 3 % dans la plupart des pays africains.

Un niveau encore élevé de l'intensité énergétique. L'intensité énergétique des pays

africains se situe à des niveaux élevés dus à la part importante des énergies traditionnelles dont les rendements de production et d'utilisation sont très bas. En 1997, la Commission Européenne - Direction Générale de l'Energie situe l'intensité énergétique en Afrique à 926 Tep/million d'euros de PIB contre une moyenne mondiale de 477 Tep. Ce ratio est de 237 pour l'Union Européenne, de 493 Tep pour l'Amérique Latine et de 1124 Tep pour l'Asie.

- Une timide transition des comportements énergétiques : En Afrique et plus précisément au Sahel, des programmes de substitution de l'usage du bois et du charbon de bois par le gaz ont été lancés en vue de réduire la pression sur le couvert végétal. L'application des politiques et mesures, allant dans ce sens, s'est traduite par une faible transition énergétique, même si la consommation de gaz butane connaît des taux de croissance significatifs par endroit. Les études ont montré que malgré les programmes énergétiques de substitution (butanisation),la transition à l'usage du gaz s'est finalement traduite par le renforcement de la dualité entre le monde rural et le monde urbain : le gaz et le charbon de bois en milieu urbain et le bois en milieu rural3. Encore, faut-il constater que le gaz est principalement utilisé dans les zones résidentielles des métropoles africaines et que les zones péri-urbaines se trouvent presque dans la même dynamique énergétique que le milieu rural.

-Une faible utilisation des énergies renouvelables malgré l'existence d'un potentiel important. Pour la filière solaire (photovoltaïque et thermique) l'Afrique est le continent qui dispose d'un important potentiel avec un ensoleillement pouvant atteindre 5 à 6 kwh/m2/Jour de radiation. Concernant la filière biomasse, le manque de technologies modernes pour sa transformation à de fins énergétiques explique, en partie, la primauté de son usage à des fins de cuisson et de chauffage à l'aide d'équipements encore peu efficients. Le potentiel micro-hydraulique de 280 GW est encore faiblement valorisé, seulement 5% est exploité.

La filière éolienne connaît une meilleure exploitation avec les différentes expériences en cours en Afrique Nord dans la production d'électricité (Maroc et Tunisie). En Tunisie, un objectif de pénétration de 10%, soit une capacité installée de 1850 MW à l'horizon 2030 est retenue dans la nouvelle stratégie de développement des ER.

Dans la zone Est de l'Afrique, le potentiel d'exploitation de la géothermie est relativement important mais faiblement valorisé. Au Kenya, par exemple, ce potentiel est de 2000 à 3000 MW dont 137 MW sont exploités en 2003, soit 5% .

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984