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Surveillance prudentielle et normes comptables IAS/IFRS: Outils de performance des banques

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par Jurgen Schneider YOCA
Université Amadou Hampaté BA de DAKAR - Licence 2007
  

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Chapitre 3 : Quel traitement prudentiel pour les nouvelles normes IFRS?

Introduction

Le rapport du Comité de Bâle sur les normes comptables internationales Avril 2000 établi à la demande des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays du G 7, le rapport identifie plusieurs critères d'évaluation de la qualité des référentiels comptables.

Trois critères généraux, dans une perspective de supervision bancaire :

· contribuer à -- ou au moins ne pas gêner -- la mise en oeuvre de saines pratiques de gestion et de maîtrise des risques sein des banques ;

· renforcer la discipline de marché ;

· faciliter la supervision des banques.

Critères plus spécifiques, faisant l'objet d'un large consensus :

· donner une information comptable pertinente ;

· produire une mesure prudente et réaliste des positions et performances financières ;

· produire une mesure fi able des positions et performances financières ;

· reposer sur une solide base théorique tout en restant applicable ;

· ne pas répondre de manière trop complexe à un problème donné ;

· assurer la cohérence des méthodes comptables applicables à un même type d'opérations ou à des opérations liées ;

· être suffisamment précis pour permettre une application homogène par différents utilisateurs ;

· dans l'idéal, ne pas autoriser de traitement alternatif ; lorsqu'un traitement alternatif est autorisé ou lorsqu'il est permis faire appel au jugement du préparateur des comptes, une information appropriée doit être portée en annexe ;

· prévoir la publication d'informations suffisamment précises pour permettre aux utilisateurs d'évaluer les performances financières, le degré d'exposition aux risques et les méthodes de gestion de ces risques ;

· être adaptés non seulement aux économies avancées mais aussi aux économies des marchés émergents.

Bâle II et données comptables

En dépit d'un recours accru aux modèles internes, le nouveau régime prudentiel demeure très largement assis sur les données comptables, dans le cadre de Bâle II proprement dit comme dans le cadre de la directive européenne 2000/12 révisée.

Le dispositif relatif aux exigences de fonds propres au titre des risques de marché est inchangé et fait appel aux valeurs de marché enregistrées dans la comptabilité des établissements.

Le nouveau régime applicable au risque de crédit repose encore très largement sur les données issues de la comptabilité :

· les valeurs comptables servent directement de base au calcul des exigences de fonds propres dans le cadre du modèle standard ainsi que, dans les cas d'utilisation de modèles internes, pour le calcul des expositions en risque relatives aux actions et actifs immobiliers notamment ;

· en pratique, le calcul des expositions en risque relatives aux produits de taux (prêts et actifs obligataires) demeurera très largement assis sur le coût historique comptable de ces actifs.

Section1 : Aménagement prudentiel Nécessaire des nouvelles normes IFRS pour atteindre les objectifs de la supervision bancaire

§1 La réglementation prudentielle poursuit des objectifs spécifiques

L'objectif de la supervision bancaire est de veiller à la protection des intérêts des déposants, de contribuer au bon fonctionnement du système bancaire et de veiller à la stabilité financière, favorable au développement économique, le tout dans une optique de long terme. Ces facteurs peuvent amener la supervision bancaire à privilégier une optique de plus grande prudence par rapport aux règles et conventions comptables, en particulier pour l'évaluation des fonds propres.

1.1. Le principe de prudence

Un certain nombre de dispositions des IFRS, et en particulier de la norme IAS 39 relative à la comptabilisation et à l'évaluation des instruments financiers, ne sont pas pleinement conformes au principe de prudence tel qu'il est appréhendé en matière de réglementation prudentielle.

Tout d'abord, la volonté de l'IASB de faire apparaître la valeur instantanée des entreprises entraîne un recours accru aux valeurs de marché ou de modèle dans les IFRS pour évaluer des éléments bilantiels. Ainsi, la part des plus-values latentes -- qui sont traitées en IFRS de façon similaire aux moins-values latentes -- va être augmentée dans les comptes des établissements de crédit. Selon les différents dispositifs, ces plus-values seront soit intégrées dans les comptes de résultat avec les activités courantes de l'établissement, soit directement imputées sur les capitaux propres. La prise en compte de ces plus-values non encore réalisées, sur des positions parfois non liquides ou ayant un caractère non définitif, va à l'encontre du principe habituel de prudence.

De fait, dans la réglementation prudentielle internationale, les profits latents ne sont généralement pas reconnus, sauf sur les instruments liquides activement négociés sur des marchés profonds et efficients dans une optique de résultats à court terme.

Par ailleurs, pour évaluer à sa juste valeur un instrument non négociable, les établissements peuvent avoir recours à des modèles d'évaluation parfois complexes qui nécessitent l'utilisation d'un certain nombre d'hypothèses initiales élaborées au sein des établissements, dont la compréhension est parfois difficile. La généralisation du recours à des valeurs de modèle est ainsi susceptible de poser des problèmes de fiabilité et pourrait de ce fait aller à l'encontre de l'objectif poursuivi par les superviseurs en faveur de règles de gestion des risques prudentes, identifiant et favorisant les meilleures pratiques.

1.2. La qualité des fonds propres

Les superviseurs prudentiels ont identifié des caractéristiques précises respectées en matière de définition des fonds propres réglementaires. Ils doivent être :

- permanents (résilience),

- disponibles rapidement pour absorber les pertes,

- fiables et incontestables dans leur montant.

En introduisant de nouveaux principes comptables, l'adoption des IFRS impacte la valorisation et la nature des éléments entrant dans le calcul des fonds propres prudentiels. En conséquence, sur le fondement des trois caractéristiques précitées, que les éléments inclus dans les fonds propres doivent respecter, il est apparu nécessaire de procéder à certains retraitements prudentiels destinés à intégrer ou à exclure des fonds propres consolidés les éléments affectés par l'adoption des IFRS.

Ainsi, l'exigence de permanence peut aller à l'encontre de l'inclusion dans les fonds propres d'éléments de résultat ou de capitaux propres particulièrement sensibles à l'évolution de données économiques elles-mêmes volatiles, tels que les plus-values latentes précédemment évoquées, qui sont calculées sur la base de données de marché ou de modèles internes. De même, certains éléments inclus dans les capitaux propres dont il est certain qu'ils seront compensés à plus ou moins brève échéance par les effets d'opérations symétriques programmées, tels que les résultats latents de couverture d'opérations ou flux de trésorerie futurs ou les composantes de capitaux propres de dettes hybrides qui seront compensées par des charges d'intérêts futures représentant un taux d'intérêt effectif supérieur au taux facial, ne semblent pas avoir ce caractère de permanence requis pour être intégrés dans les fonds propres.

De même, les éléments de résultats latents inclus dans les capitaux propres sur le fondement de simples estimations, peuvent ne pas respecter l'exigence de disponibilité immédiate pour absorber des pertes.

C'est en particulier le cas de plus-values latentes calculées sur des instruments financiers qui ne sont pas négociés sur des marchés liquides ou suffisamment profonds pour absorber brutalement la vente d'un volume important d'actifs ou lorsque le mode de gestion des actifs en question est orienté à long terme.

Enfin, certains modes d'évaluation reposent sur des modèles internes utilisant des hypothèses propres à chaque entreprise. Les résultats ne peuvent pas toujours être confrontés à des références de marché, rendant ainsi difficile la détection et la correction rapide d'erreurs d'appréciation et affaiblissant la comparabilité entre entreprises. La fiabilité et le caractère incontestable de ces évaluations peuvent être alors mis en doute, en contradiction avec les exigences requises pour l'inclusion dans les fonds propres des éléments ainsi évalués.

Ces interrogations sur la disponibilité et la fiabilité des montants susceptibles d'être intégrés dans les fonds propres peuvent justifier à tout le moins, une réfaction avant leur intégration et/ou un classement dans les fonds propres complémentaires plutôt que dans les fonds propres de base.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand