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La sécurité du Passager dans le transport maritime au Sénégal

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par Abdoulaye DIA
Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal - Maîtrise 2005
  

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Section2 Les causes d'exonération de la responsabilité du transporteur

Elles varient selon la nature du dommage. Et la doctrine ainsi que la jurisprudence distinguent le dommage individuel du dommage collectif. Cette distinction suit celle de l'accident individuel qui est opposé à l'accident collectif ou pour certains le sinistre majeur. Selon le caractère de l'accident les causes d'exonérations varient. Le transporteur ne dégage sa responsabilité devant un accident collectif que si ce dernier provient d'un cas de force majeure (paragraphe 1) mais il se dégage face à un accident individuel par la faute du passager (paragraphe 2).

Paragraphel La force majeure

La responsabilité du transporteur est sévère en cas d'accident collectif ou sinistre majeur (Pour P. Bonassies « un sinistre majeur est un sinistre qui affecte la sécurité du navire dans son entier, ou est à tout le moins susceptible d'affecter cette sécurité (un incendie partiel) et qui peut toujours se développer et s'étendre à la totalité du navire ».). L'obligation de sécurité qui pèse sur le transporteur n'en est pas pour autant, seulement, une obligation de résultat, faisant peser sur lui une présomption irréfragable de faute quelque soit l'événement à l'origine de l'accident. Elle reste une obligation de moyens, mais une obligation de moyens renforcée par une présomption simple de faute quelque soit l'événement à l'origine de l'accident que le transporteur peut renverser en prouvant que ni lui, ni son équipage n'ont commis de faute ou de négligence à l'origine du sinistre. Toutefois, Monsieur Bonassies85 se prononcent en faveur de l'obligation de résultat du transporteur, car si d'après les textes le débiteur peut s'exonérer en prouvant qu'il n'a pas commis de faute (présomption simple), en pratique il ne le peut pas, car les tribunaux appliquent cette cause d'exonération de manière très restrictive. Ce qui est exigé de lui c'est la preuve que le dommage provient d'un cas de force majeure. Il faut alors préciser les

85 Jurisclasseur commercial, Fasc. 1278, n° 34


caractéristiques de cette force majeure (A) avant d'en venir aux limites posées quant à cette exemption de responsabilité (B) .

A.- Caractéristiques de la force majeure

Les tribunaux appliquent l'exonération par la force majeure de manière très restrictive. La simple preuve que la cause de l'accident reste inconnue ne suffirait pas à le libérer. Il faudra donc qu'il établisse la cause du sinistre d'abord et qu'il parvienne à démontrer que ni lui, ni ses préposés ne sont à l'origine du dommage. Pour cela il faut que la cause du naufrage remplisse les conditions de droit commun de la force majeure. Ainsi selon, le professeur Didier Martin : « la responsabilité du débiteur défaillant doit cesser d'être engagée chaque fois que l'inexécution définitive apparaît justifiée par une circonstance invincible. » En effet il estime raisonnable qu'il n'y ait lieu à aucune réparation lorsque, par suite de la de force majeure le débiteur a été empêché de faire ce à quoi il était obligé.86Et l'article 129 du COCC ajoute que «Il n'y a pas de responsabilité si le fait dommageable est la conséquence d'une force majeure ou d'un cas fortuit, c'est-à-dire d'un événement extérieur, insurmontable et qu'il était impossible de prévoir ». Il faut donc que l'événement soit extérieur, insurmontable et imprévisible. La rigueur dont les tribunaux font preuve dans l'appréciation de la force majeure, qui est assimilée au cas fortuit s'explique par l'avancée des technologies. Aujourd'hui en effet, si les nouvelles techniques d'information et de communication sont à la disposition de tout un chacun, il s'y ajoute que l'obligation de maintenir le navire en bon état de navigabilité impose aux transporteurs de se conformer aux normes. De toutes les façons l'exonération par la force majeure n'est pas absolue puisque dans certaines conditions elle ne saurait courir. Il s'agit en effet d'une limitation du champ de cette exonération.

86 Droit civil et commercial sénégalais, Le dénouement de l'obligation contractuelle,..., b) les cause exonératoires ; NEA, 1982, Abidjan Lomé Dakar.


13- Les limites au champ de l'exonération par la force majeure

A coté des conditions exigées pour pouvoir bénéficier de l'exonération de responsabilité (conditions relatives à l'événement constitutif de force majeure), le législateur pose d'autres conditions négatives qui sont en réalité des limites au bénéfice de l'exonération pour cause de force majeure. Il s'agit d'abord de la commission d'une faute par le débiteur. L'article 129 in fine précise d'ailleurs que : « La faute de l'auteur du dommage annule l'effet exonératoire du cas fortuit ou de force majeure s'il est établi que sans elle cet évènement aurait été sans effet sur l'acte de l'auteur du dommage. » Et l'article 477 du code de la marine marchande ajoute que l'exonération de responsabilité ne court pour le transporteur que s'il apporte la preuve que: l'accident n'est imputable ni à sa faute ni à sa négligence, ni à celles de ses préposés. Il apparaît clairement que la commission d'une faute par le transporteur est de nature à annihiler les effets de la force majeure quant à l'exonération. A cet effet il convient de préciser qu'une simple négligence suffit pour que l'exonération ne puisse pas courir. Le législateur précise que l'auteur de la faute importe peu. L'effet est le même que la faute ou la négligence proviennent du transporteur ou de ses préposés.

Il faut voir dans la limitation du champ de l'exonération pour force majeure, une consécration a contrario du principe de précaution ou de due diligence qui est une sorte d'obligation nouvelle pesant sur le transporteur. Ce principe est d'autant plus important que de nos jours l'état de la technologie est telle que l'on peut a priori être informé bien à l'avance des conditions dans lesquelles se fera la navigation. En plus la présence à bord de certains outils accroît le degré de sécurité dont bénéficient les passagers. Cela peut expliquer que les tribunaux soient beaucoup plus enclins à faire preuve d'une plus grande intransigeance à l'égard du transporteur.

Les causes de l'exonération de la responsabilité ne se limitent pas à la force majeure ou au cas fortuit, elles vont bien au-delà et englobent aussi les fautes du passager que l'on cherche à protéger...


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