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Impact de surcharge du travail infirmier sur la qualité et le rendement des soins

( Télécharger le fichier original )
par NDAYISABA Aphrodis et SINGIRANKABO J.Hermann
Kigali Health Institute - A1 2007
  

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II.3.Psychopathologie du travail

A. Introduction

La psychopathologie du travail a pour objet les relations entre l'organisation du travail et le travailleur comme sujet d'un désir qui a pris naissance en dehors du travail et avant lui.

Elle s'intéresse à la souffrance qui résulte de la confrontation du sujet avec la division du travail, à l'extrémité de laquelle on trouve le contenu de la tâche et son mode opératoire, et avec la division des hommes qui détermine les rapports de surveillance, de contrôle, d'autorité, de la hiérarchie et de limiter le contenu et la forme des relations que peuvent observer les hommes entre eux sur le terrain de travail. Certaines formes d'organisations du travail conduisent les travailleurs à continuer à tenir leur poste, à construire des défenses psychiques qui entraînent des conséquences graves sur leur personnalité ou sur leur santé physique (PERLEMUTER L.et al. 1995).

Toutefois certaines formes d'organisation ont des effets positifs sur la santé, lorsque la situation de travail offre une zone d'autonomie suffisante où le sujet peut négocier son histoire, ses angoisses et son désir avec la réalité et la société.

B. La charge de travail liée aux soins infirmiers

Du point de vue ergonomique, la charge de travail ne peut être simplifiée à un ensemble d'actes indispensables pour répondre aux besoins des patients. Il s'agit de comprendre la marge de manoeuvre dont un opérateur dispose à un moment donné pour élaborer les objectifs assignés sans effets défavorables sur son état propre.

B.1. La charge physique

Le travail des soins comporte un poids significatif d'activités physiques, les opérations nécessitant des activités musculaires intenses, prolongées et répétées.

Ø Facteurs de charge physique

v Distances parcourues

Le kilométrage et la quantité de déplacements d'un soignant dans un service de soins sont étroitement liés à l'organisation de travail et à l'architecture du service, distance lieux fonctionnels-chambres.

v Les postures

La posture ou position dans laquelle on travaille est un compromis qu'on est obligé de faire pour satisfaire à l'exigence de la tâche prescrite. A ces postures contraignantes s'ajoutent une activité exercée débout, où rares sont les moments où l'on peut s'asseoir.

v La manutention

Elle concerne principalement la manipulation de personnes lourdes, souffrantes et parfois agitées. Le personnel de soins est aussi soumis à des ports de charge : matériels, cartons de médicaments, chariots...

La manutention s'exerce dans une posture anti physiologique et bien souvent dans un espace de temps restreint.

v La température ambiante

La température dans les services des soins est souvent élevée supérieure à 24oc, qui aggrave la pénibilité physique du travail.

B.2.Charge mentale

L'activité des soins comporte une charge mentale ou cognitive liée à une masse d'information à recueillir et à l'importante mémorisation que cela nécessite. Les soignants doivent connaître les patients et leurs spécificités, leur évolution, les consignes à respecter (protocoles), transmettre précisément aux autres équipes, et ces tâches sont réalisées dans un temps restreint (PERLEMUTER L.et al. 1995).

Les interruptions sont fréquentes et chacune d'elles nécessitant une réactualisation de l'activité en cours.

Le degré selon lequel le processus mental est utilisé dans une tâche donnée constitue le niveau de cette charge. Il peut être analysé sous l'angle quantitatif par le nombre d'information à traiter, le nombre de décisions à prendre, le nombre d'actions à réaliser.

L'angle qualitatif pour sa part concerne la nature des structures de pensées utilisées, c'est-à-dire la complexité des opérations mentales qui sont effectuées pour réaliser une tâche donnée.

B.3. Charge psychique

Le travail infirmier se caractérise par une confrontation avec la souffrance, l'anxiété et la mort. Si la mort des patients occupe une place centrale dans la souffrance au travail du personnel soignant, à la charge psychique, il faut ajouter l'absence de soutien, d'espace d'expression de cette souffrance, et le manque de reconnaissance par la hiérarchie.

L'agonie est la période la plus redoutée, elle est vécue comme un drame.

La mort de l'autre engendre un sentiment d'échec, on n'a pas pu l'empêcher ; et de culpabilité, on n'a pas agi à temps ou pas été à la hauteur pour aider et accompagner le mourant.

Les auteurs soulignent aussi qu'il existe des conflits étroitement liés à la mort dans les services de soins, avec les collègues par des approches différentes de l'agonie, avec les médecins par leurs absences, par des investigations douloureuses ou encore pour soutirer une thérapeutique contre la douleur, avec les familles, car si leur présence est un droit, elle participe néanmoins à un surcroît de travail.

La mort est source d'angoisse. La souffrance occasionnée par la mort ne reste pas à l'hôpital. Elle retentit sur les activités socio familiales. L'impuissance de n'avoir pas pu maîtriser la mort renvoie le sujet au fantasme de sa mort. Les soignants sont seuls et abandonnés face aux mourants (PERLEMUTER L. et al. 1995).

Les échanges entre l'équipe paramédicale et les médecins sont nombreux mais parcellisés, à l'image de l'organisation des soins.

Rares sont les espaces d'expression où l'on peut faire le point sur l'évolution de chaque malade et surtout d'exprimer la souffrance engendrée par la maladie grave et la mort.

II.3.1. Effets de surcroît de travail liés aux soins infirmiers

En augmentant la charge de travail, on a crée automatiquement une surcharge de travail qui constitue l'une des caractéristiques néfastes et inévitables des soins infirmiers dans les années 1990 et qui persistent encore aujourd'hui. Les signes d'une surcharge de travail ne sont pas difficiles à discerner. Les infirmiers indiquent qu'ils doivent accomplir plus d'une tâche à la fois, à plus d'un endroit à la fois ; très souvent, ils ont un patient très malade à leur charge.

On leur impose de nouvelles tâches ou du travail plus difficile, en leur laissant moins de temps pour l'accomplir. Ils constatent que leurs journées se déroulent à un rythme affolant, en ayant le sentiment de devoir toujours se rattraper. Les infirmiers disent qu'ils ne peuvent pas toujours prodiguer tous les soins nécessaires à leurs patients parce qu'ils ont beaucoup à faire en très peu de temps (Aiken, Clarke, Sloane et al. 2001).

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe