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Dynamique des représentations sociales de l'agriculture et de la ruralité dans un contexte territorial du vieillissement de la population : Le cas du « Projet Nô-Life » de la Ville de Toyota au Japon

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par Kenjiro Muramatsu
Université de Liège - DEA Interuniversitaire en Développement, Environnement et Sociétés 2006
  

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Rapport de propositions de 2001

Le rapport de propositions qui a été rendu au maire en 2001 par le CPCI, a développé un ensemble d'idées pour démarrer l'ensemble des mesures de la Ville de Toyota pour la création d'Ikigai. Comme on l'a déjà souligné plus haut, sa forme d'organisation était marquée à la fois par sa méthode participative et l'intersectorialité au niveau de son domaine de compétences, ce que l'on pourrait appeller une sorte de « bricolage » plutôt que des travaux effectués de manière spécialisée et purement administrative. Sur ce point, Monsieur A nous a répondu comme ci-dessous en expliquant que le CPCI était organisé, lors de la discussion entre 2000 - 2001, de manière spontanée et même anticipante de la situation englobante comme celle de la tendance à la décentralisation.

« [Enquêteur : (...), là, il y a des organismes qui sont de différents domaines de compétences qui s'impliquent...] Ici, c'était avec le Bureau de l'Education permanente qui était attachée à la Commission de l'Education à l'époque. On faisait déjà des discussions où on se disait `tiens, nous, on faisait ceci et cela à l'université populaire ou aux centres communaux...'. Ensuite, c'était avec le Musée de l'art populaire, le Musée du pays, le Bureau de l'Industrie et du Travail, le Bureau de l'Echange intergénérationel etc. On développait par là nos communications vis-à-vis de diverses propositions. Là [concernant la ruralité], c'était beaucoup avec le Bureau de la Politique agricole, sur la culture légumière, le jardinage etc. On examinait, thématique par thématique, la faisabilité et la responsabilité pour divers projets. Il était également possible de dire `ça, c'est aux habitants à le faire par eux-même'. Désormais, peut-être on fera davantage de cette manière... On l'a fait comme une tentative qui a précédé la décentralisation de nos jours. [Enquêteur : c'est intéressant. Mais cette tentative n'était-elle pas commandée par le haut comme l'Etat ? Ou bien, était-ce un fruit d'interactions entre divers acteurs locaux ? Ben, sans doute était-ce l'initiative locale qui a dû anticiper, je suppose.] Oui. En fait, du côté de l'administration, on a une limite d'intervention malgré nos diverses tentatives de soutiens pour répondre aux demandes locales. Si on saisit bien la demande, le projet va se développer, sinon, il va décliner. Si on essaie d'avancer un projet uniquement par la motivation de la part de responsables administratifs, on aura des inconvénients. Dans un tel cas, on pourrait immédiatement arrêter le projet. Mais, tant qu'à faire, avant de commencer un projet si difficile et compliqué, pourquoi pas demander les avis des citoyens ! C'est plus rapide. C'était une telle idée si simple. »

462 Nous avons vu dans le chapire 1 le phénomène de l'émigration rurale massive vers la Ville de Toyota accélérée entre 1965 et 1975 depuis toute l'archipel du Japon.

Donc, l'idée d'appliquer la concertation au public avec une telle coordination intersectorielle au sein du Comité pour développer ses projets, était pour avoir une meilleure efficacité de l'intervention publique afin de mieux répondre aux demandes locales. Et Monsieur A tient toujours son intérêt sur les idées qui ont été développées dans ce rapport établi en 2001 :

« Donc, on a diverses propositions politiques (dans le rapport) pour les activités possibiles des personnes âgées, que l'on a pas encore entreprises. Mais si on réétudie là-dedans, il serait possible de développer de nouveaux projets. Il peut y avoir une concentration d'idées là-dedans qui sont encore possibles à réaliser. »

Ce rapport a développé au total 13 propositions particulières qui ont convergé aux trois propositions finales suivantes :

1 « Travail d'Ikigai valorisant le `Nô' (ruralité) (`Nô' wo ikashita Ikigai shûrô) » : projet d'une Ferme école des personnes âgées (Kônenreisha Taiken Nôjo Jigyô)

2 « Enrichissement d'un lieu de création d'Ikigai par le biais d'apprentisage de techniques et de connaissances (gijutsu - chishiki wo shûtoku shi Ikigai zukuri no ba no jûjitsu) » : Inauguration de l'Université du Trosième âge (Kônen daigaku no kaikô)

3 « Mise en place d'une fonction de coordination des demandes diverses d'Ikigai (Tayô na Ikigai needs no Coodinate Kinô no Secchi » : Ouverture du « Young Old Support Center (Centre du soutien des Jeunes vieux) »463

Sans détailler le contenu de toutes les 13 propositions particulières, voyons ci-dessous les titres de ces propositions liés chacun à une des trois propositions finales indiqués ci-dessus. Les thématiques abordées par ces 13 propositions sont très diversifiées :

- Plan de Second Life Academy : 1

- Mise en valeur de friches agricoles (jardin horticole ; location de jardins potagers ; ferme école ; culture de légumes biologiques ; fertilisation du sol pour le jardinage) : 1

- Plan de Second Life Academy (recité) : 2

- Etablissement de l'Université du Troisième âge : 2

- Penser le `Travail d'Ikigai pour la production matérielle (mono-zukuri ikigai shûrô wo kangaeru)' (restauration du tissu artisanal de coton de Mikawa464) : 2

- Mise en place d'un système éducatif pour la réinsertion et les activités bénévoles des personnes âgées : 2

- Projet de soutiens aux travaux ménagers (services à domicile par les personnes âgées, services de soins à domicile aux foyers composés de personnes âgées ou de personnes handicapées) : 2

- Projet de recyclage, réparation des matériels non utilisés (réparation et vente de matériels non utilisés par un atelier ; service de réparation à domicile de jouets) : 2

- Projet de soutiens à la garde et à l'éducation d'enfants (ouverture de crèches et de classes d'enfants ; projet de vente de matériels recyclés pour les enfants) : 2

- Construction d'un réseau dont le centre est la Ville de Toyota : 3

- Mise en place d'un système d'enregistrement de ressources humaines âgées : 3

- Création d'un système d'épargne - points pour les activités bénévoles des personnes âgées : 3

- Mesures pour le bien-être des personnes âgées : école des adultes ; établissement d'une piscine pour la réhabilitation ; construction d'un logement public pour les personnes âgées : autre465

Parmi ces propositions, ici, nous allons s'intéresser au contenu des deux premières propositions liées à la

463 Comité pour la promotion de la création d'Ikigai, 2001 : 1.

464 Le Mikawa est le nom ancien de la région de Toyota et ses alentours. L'industrie textile du coton étaient fleurissantes dans cette région jusque vers les années 20. C'était justement après la crise économique que cette industrie était au déclin continu et c'est l'industrie automobile qui a remplacé l'industrie principale de la région après la deuxième guerre mondiale.

465 Ibid.

première proposition finale du « projet d'une Ferme école des personnes âgées » qui va donner l'idée de base au Projet Nô-Life. Le BPA est pleinement concerté pour élaborer ces propositions et il y a donné des opinions, de son point de vue, pour la réalisation de chaque projet proposé.

Proposition 1: « Second Life Accademy Plan ». Son origine agricole et rurale.

D'abord, concernant la première proposition intitulée de manière quelque peu originale « Second Life Academy Plan », il s'agit d'une proposition de créer un système de formation destiné aux pensionnés pour qu'ils puissent passer leur vie après la retraite avec Ikigai par le biais « des contribution productive, sociale et culturelle (Sangyô-kôken, shakai-kôken, bunka-kôken »466 . Cette idée correspond largement à l'idée fondatrice de la SCI, à savoir la contribution sociale et Ikigai des personnes âgées. En consultant des documents détaillés de cette proposition qui étaient utilisés sur la table de discussion du CPCI en 2001 et 2002, citons ci-dessous les formulations de l'idée de base, la définition donnée au terme « Second Life Academy ».

Conception du Second Life Academy (Second Life Academy Kôsô)

1. L'idée de base : Au 21ème siècle, dans la Ville de Toyota, il est estimé qu'une augmentation du nombre de citoyens qui passent leur vie dans un sentiment d'inquiétude et de désolation en raison de l'accroissement du nombre de familles nucléaires et du vieillissement des gens qui ont contribué au développement de la Ville. S'il y a un moyen de les apaiser, cela serait le rôle en tant qu'une personne active pendant toute sa vie et un sentimenet d'être sûr de son existence. Nous définissons les mesures visant à leur offrir de tels éléments, ainsi que les soutiens à la vieillesse riche comme une des plus importantes thématiques de la Ville.

2. Qu'est-ce que `Second Life Academy' ?

Pour vivre une deuxième vie (= vie à la retraite) avec Ikigai, il est indispensable de monter une conscience de la participation de soi-même aux contributions productive, sociale et culturelle. Nous inaugurons ainsi ce Second Life Academy en tant qu'un organisme d'éducation afin de former des ressources humaines qui seraient susceptibles de jouer le rôle de leader dans leur territoire467.

Tout en se focalisant sur un risque que la vieillesse pourrait provoquer dans la vie comme « vie dans un sentiment d'inquiétude et de désolation », il cite également le développement de familles nucléaires comme une des causes de ce risque. Cette problématique semble particulièrement marquer la Ville de Toyota, en rapport avec son histoire urbaine qui est « jeune », c'est-à-dire, une ville développée par une seule industrie nouvelle après la guerre et peuplée par des arrivants de l'extérieur. Cette représentation rejoint la préoccupation de la SCI qui mettait l'accent sur l'affaiblissement de liens sociaux et territoriaux dans son plan.

Par ailleurs, cette « conception » est marquée par une importance accordée à une série d'activités agricoles dans sa filière « productive ». Pourquoi alors un tel attachement aux activités agricoles ? En effet, on peut remonter la source du contenu de cette première proposition jusqu'au Plan de 96. Le CPCI a donc repris cette idée, en concertant des employés du BPA de l'époque dont notamment Monsieur K, président du Projet Nô-Life, pour élaborer ses propres discussions.

En plus, concernant cette « conception du Second Life Academy », c'était Monsieur S, le directeur actuel de la Direction des Activités agricoles de la CAT (acteur 3 que nous aborderons plus bas) qui avait proposé cette conception à la Municipalité de Toyota lors de l'élaboration du Plan de 96. Au début, cette conception était formulée pour la CAT. Avec le nom de « conception de l'école rurale (nôson-juku kôsô) », elle avait été

466 Ibid. : 2.

467 Comité pour la promotion de la création d'Ikigai, 2002 : 1. Après la présentation des idées de base, le programme est proposé ainsi : i. Condition d'admission : les habitants pensionnés de la Ville de Toyota qui sont capable de venir à l'école sans aide de quelqu'un ; ii. Programmes : Filière obigatoire (cours sur les problèmes de la société contemporaine) ; Filière agricole (production légumière et fruitière ; élaboration et fabrication de produits dérivés dans un atelier de transformation ; vente des produits transformés dans un point de vente ; distribution de légumes à la cantine scolaire ; un restaurant de déjeuner mettant en valeur les produits récoltés et transformés) ; Filière artisanale (expositions des oeuvres ; vente des oeuvres) ; Filière Service (tour des foyers des personnes âgées glabataires et isolées ; aides comme nettoyage, consultation etc ; autres activités répondant aux demandes sociales) (Ibid.)

proposée afin de répondre au problème du manque de successeurs d'exploitations agricoles de la région de Toyota dans le contexte du vieillissement démographique. Ainsi, d'après Monsieur S, le CPCI a carrément remplacé le terme de la « Coopérative agricole de Toyota » par celui de la « Ville de Toyota » dans la formulation de l'idée de base de ce plan !

Puis, cette conception avait déjà été mise en pratique en 2000, au sein de la Coopérative agricole, sous la forme d'une formation agricole destinée uniquement aux personnes des foyers agricoles et pluriactifs dont l'importance est notamment accordée aux femmes et pensionnés. Cette école, s'appellant l'« Ecole de l'agriculture vivante de Toyota (Toyota Iki-iki Nôgyô-juku) », continue encore ses activités aujourd'hui. Et la Municipalité a également pris leurs expériences comme exemple pour démarrer le Projet Nô-Life. Dans la partie de l'acteur 3, nous verrons les explications données par Monsieur S sur ces projets.

Enfin, le BPA donne ses avis favorables vis-à-vis de cette proposition du « point de vue agricole » en tenant compte de l' « aggravation d'abandon de terrains agricoles due au manque de porteurs »468. Puis, en évoquant des problèmes juridiques concernant l'utilisation de terrains agricoles par les personnes des foyers non-agricoles, et des problèmes du coût d'investissement aux équipements), il suggère déjà la nécessité de la mise en place d'un nouvel établissement susceptible d'accueillir les personnes, surtout celles des foyers non agricoles, qui ont l'intention de suivre une formation agricole plus élaborée. Ainsi, sera envisagé plus tard le Projet Nô-Life donnant deux ans de formation agricole à ses stagiaires et ainsi de suite les qualifie d'être agriculteur susceptible de louer un terrain agricole à partir de 10 ares.

Proposition 2 : « Mise en valeur de friches agricoles ». Un objectif commun entre les mesures d'Ikigai et celle agricoles - rurales.

En comparaison avec la proposition 1 qui avait un côté conceptuel pour établir une nouvelle vision globale de la vie à la retraite, la proposition 2 apporte des idées plus concrètes sur des projets proposant diverses activités agricoles et rurales. Voici le motif de cette proposition et les aperçus de quatre projets proposés :

Motif

« Il est regrettable de laisser les jachères rendues en friche que l'on trouve beaucoup dans la ville. C'est pourquoi nous allons les louer afin d'en créer des projets concernant le `vert (midori)' »

 
 
 
 

Projet 1 : Jardin
horticole

- Réaliser comme une entreprise, une production horticole (du semi à la vente) semblable à celle de `Maison des Fleurs'469

Projet 2 : Location de
jardins potagers -
ferme école470

- Afin d'offrir des lieux d'échange avec les habitants locaux et des occasions pour communiquer avec la nature, créer des jardins potagers de petite taille utilisables pour les amateurs et en développer les projets d'une location de jardins potagers et d'une ferme école.

- Réaliser comme une entreprise, des cultures légumières par la méthode biologique jusqu'à la vente des produits récoltés.

Projet 3 : Culture de
légumes biologiques471

Projet 4 : Fertilisation
du sol pour le
jardinage472

- Réaliser comme une entreprise, la fertilisation du sol pour le jardinage et la vente de ce sol : utiliser des arbres dans les rues et les feuilles mortes dans les parcs ; utilisation de déchets végétaux, en collaboration avec le Centre des Ressources humaines âgées, comme branches d'arbres coupées et morceaux d'arbres ; acheter les pailles auprès des fermes et les utiliser pour la fertilisation du sol ; rammasser les déchets ménagers biologiques et les utiliser pour la fabrication du fumier. - Effet : réduction des déchets

(Comité pour la promotion de la création d'Ikigai, 2001 : 10 - 12.)

468 Ibid., 2001 : 2.

469 La « Maison des Fleurs (yamamuro hana house) » est un établissement horticole créé dans la Ville de Toyota en 1997 par le Centre des Ressources humaines âgées. Ayant pour l'objectif d'être un établissement du travail d'Ikigai, il emploie des personnes âgées pour sa production horticole (Section Bien-être et Vieillissement de la Direction Santé et Bien-être, 2003 : 72). Pour cet établissement, le CFLS (acteur 6) a pris l'initiative (nous verrons plus bas).

470 Kashi nôen - nôen gakkô jigyô.

471 Yûki saibai no yasai zukuri jigyô.

472 Gardening yô `tsuchi' zukuri jigyô.

Pour cette proposition, le BPA donne, projet par projet, ses avis portant sur la faisabilité, les problèmes de moyen de réalisation, des propositions alternatives etc. L'idée formulée dans le motif, de remettre en valeur les friches agricoles en s'appuyant sur divers moyens possibles, semble devenir un objectif commun entre le CPCI et le BPA autour de la double thématique de valorisation, à savoir : valorisation du travail d'Ikigai des personnes âgées et celle de l'agriculture et de la ruralité en crise.

Mode d'actions

Après la remise du rapport de propositions du CPCI au maire en 2001, les trois propositions finales du rapport ont été mises en oeuvre en 2002 : à savoir : Ferme école pour les personnes âgées (kônensha taiken nôjô) ; Université du Troisième âge (kônen daigaku) ; Young Old Support Center.

La Ferme école a été intégrée, lors de son inauguration, dans une des filières de l'Université du Troisième âge sous le nom du `Département de l'Agronomie environnementale (Kankyô nôgaku ka)'. En 2005, elle loue deux terrains agricoles dans la Ville de Toyota (dont la suface est 1.1 ares et 1are) et le nombre de ses étudiants est 32 personnes473. En 2005, l'Université du Troisième âge a quatre « départements » : vie vivante (Iki-iki seikatsu gakka) ; culture-artisanat (bunka-kôgei gakka) ; agronomie - environnement ; échange sympathique (waku-waku kôryû gakka). Et le nombre d'étudiants est 117 personnes (y compris celui de la Ferme école)474. Le Young Old Support Center, centre d'accueil pour le public, il fonctionne comme un centre d'informations et de coordination. Le nombre de visiteurs de cet établissement était, en 2005, 18100 personnes475.

Et le CPCI continue ses activités de réunions de réflexion depuis 2000. Les membres du CPCI se renouvellent tous les deux ans par un concours citoyen ouvert aux personnes âgées de plus de 18 ans (donc, elles ne sont pas limitées aux personnes âgées.) Lors de l'entretien avec Madame S et Monsieur A, c'était donc la fin de la troisième période du CPCI (les années 2005-2006 et 2006-2007). Il joue toujours un rôle important comme lieu privilégié de réflexion sur l'ensemble des mesures pour la Participation sociale et Ikigai des personnes âgées, en interaction entre des participants citoyens et des administrateurs municipaux.

Son mode d'actions est, dès le début du CPCI en 2000, toujours marqué par une insectorialité, une flexibilité, une reflexibilité et enfin une multiplicité de rôles (coordination des acteurs en réseaux, gestion des mesures d'Ikigai, point d'accueil au public etc). Cela nous laisse entrevoir sa grande capacité, en tant qu'un agent public, d'invention d'idées, de modes d'actions et de mesures concrètes. Etant structurée dans le secteur administratif et public, la SCI et la relation de réseau coordonnée par elle, montrent un nouveau mode d'action publique et territoriale émergent. Et cette émergence est marquée à la fois par la nouvelle situation globale et locale du vieillissement de la population au Japon, et par la dimension historique et spécifique de son territoire.

Cependant, on peut mentionner quelques faiblesses qui résident dans son mode d'actions. D'abord, un manque de spécialisation dans ses actions, car il n'y a pas d' « experts » d'Ikigai. Comme Madame S nous l'a expliqué, « le bien-être et le soin doivent être chargés par l'administration, mais l'idée d 'Ikigai des individus impliquant une telle subjectivité individuelle, n'existaient pas auparavant dans les domaines de l'administration ». C'est sans doute pour cela que l'administration doit faire le recours à une approche participative. De plus, il y a une ambiguîté dans sa fonction concernant Ikigai des individus : elle est d'abord liée à la subjectivité des individus ayant chacun ses interprétations d'Ikigai. D'où la difficulté d'évaluation de ses activités. Comment quantifier la valeur d'Ikigai qui est tout d'abord définie comme élément de la santé mentale ? Dans la politique du vieillissement, son ambiguîté est marquante par rapport l'importance plus évidente de la fonction des soins aux personnes âgées dépendantes.

473 Section Bien-être et Vieillissement de la Direction Santé et Bien-être de la Ville de Toyota, 2006 : 60 ; Young Old Support Center de la Ville de Toyota, 2006 : 13.

474 Section Bien-être et Vieillissement de la Direction Santé et Bien-être de la Ville de Toyota 2006 : 58.

475 Ibid. : 57.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld