WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Dynamique des représentations sociales de l'agriculture et de la ruralité dans un contexte territorial du vieillissement de la population : Le cas du « Projet Nô-Life » de la Ville de Toyota au Japon

( Télécharger le fichier original )
par Kenjiro Muramatsu
Université de Liège - DEA Interuniversitaire en Développement, Environnement et Sociétés 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Prise de position vis-à-vis du Projet Nô-Life : un rapport d'entente, mais un décalage d'intérêts sectoriaux.

Quant à la position de la SCI vis-à-vis du Projet Nô-Life, un rapport d'entente ou de coopération semble être établi surtout en se basant sur l'idée de la combinaison Ikigai - ruralité.

Un rapport d'entente et de coopération

A travers le processus de l'élaboration du projet de la Ferme école au sein du CPCI, un consensus de base avait été établi entre la SCI et le BPA. Et ce consensus, tant au niveau des représentations sur la relation entre l'idée d'Ikigai, l'agriculture et la ruralité, qu'au niveau de modes d'actions au niveau de la mise en oeuvre politique.

En effet, le rapport de coopération entre la SCI et le BPA était étroit pour démarrer la Ferme école. C'est Monsieur K, responsable du côté du BPA pour le CPCI depuis 2001 et président actuel du Centre de Nô-Life, qui a donné un avis favorable au projet de la Ferme école et entamé la discussion entre le CPCI et le BPA vers la mise en oeuvre du projet476. Il explique ainsi : « Lorsque Monsieur A et d'autres collègues ont démarré l'Université du Troisième âge et commencé la Ferme école, ils nous ont demandé à louer des terrains agricoles. C'est à ce moment-là qu'il fallait que le BPA obtienne une authorisation et régler des choses pour cela. C'était encore le moment où le plan de notre projet (Nô-Life) n'était pas clarifié, puis, j'ai négocié avec le BPA pour réaliser ce projet de la Ferme école et élaborer les programmes par la suite etc. Ces expériences-là nous ont servi à commencer ici (Nô-Life) 477»

Depuis, un rapport de bonne entente continue entre la SCI et le BPA au travers la relation entre la Ferme école et le Projet Nô-Life. En effet, la Ferme école fonctionne comme une « porte d'entrée » pour des stagiaires qui veulent commencer des activités agricoles à partir d'un niveau de petit jardins potagers. Puis, la Ferme école donne à ses stagiaires des renseignements sur le Centre Nô-Life pour qu'ils puissent aller plus loin dans leur pratique agricole, s'ils veulent : il s'agit de continuer et progresser dans leur activité agricole après un an de formation de la Ferme école, et finalement de pouvoir louer des terrains agricoles après avoir terminé la formation Nô-Life. Monsieur A explique ainsi cette liaison entre la Ferme école et le Centre Nô-Life : « L'important, c'est de pouvoir saisir l'occasion ou pas. Essayer d'abord ici (Ferme école) est une chose. Et c'est un an de période d'essai comme une étape avant d'aller au Centre Nô-Life. Et si on a le sentiment de pouvoir continuer là, on ira au Centre Nô-Life. Il y en a beaucoup qui pensent comme ça, en fait. Donc, le Centre Nô-Life et la Ferme école sont liés. » Donc, la liaison entre la Ferme école et le Nô-Life fonctionne comme un réseau, un réseau de formations de l'agriculture de type Ikigai à différentes échelles, qui sont destinées aux citoyens.

Une distance d'intérêts sectoriaux

Cependant, il y a une distance nette entre la SCI et le Projet Nô-Life malgré leur relation de coopération. Cette distance n'est pas celle entre la SCI et le BPA, mais celle entre la SCI et la CAT (coopérative agricole) qui est co-gestionnaire du Projet Nô-Life avec le BPA depuis le démarrage du Projet Nô-Life. Ces deux agents, la SCI et la CAT, relèvent des deux secteurs différents : l'un du secteur des services du vieillissement, et l'autre du

476 Une des plus grandes préoccupation du côté du BPA était un problème foncier et jufidique dans le cadre de la Loi agraire sur l'utilisation de terrains agricoles par une personne non agriculteur.

477 Puis, c'était une membre citoyenne du Comité qui voulait faire un programme d'activités agricoles dans le cadre de mesures d'Ikigai, ce qui a fait entrer un employé du Bureau de la Politique agricole dans les discussions du Comité. Mais, mais la personne qui était responsable du côté du Bureau pour le Comité en 2000 avant Monsieur K, avait refusé la réalisation de la proposition de cette Ferme école en raison d'obstacles imposés par le droit rural. En effet, il n'avait pas la même idée que Monsieur K qui avait l'esprit de « essayer d'abord, et régler des problèmes après »...

secteur agricole qui est privé et économique. Donc il y a déjà une divergence d'intérêts de nature entre ces deux agents : d'un côté le service pour le bien-être de tous, et de l'autre le développement agricole.

Et dans les procédures de la mise en oeuvre du Projet Nô-Life, la SCI était absente. Les procédures de la réalisation du Projet Nô-Life ont été assurées par le BPA et une série d'agents du secteur agricole qui étaient concertés et coordonnés par le BPA478. D'ailleurs, la préoccupation propre aux agents de ce secteur est bien représentée dans une des thématiques principales du Projet Nô-Life : celle de la « formation de porteurs de l'agriculture (Nôgyô no ninaite no ikusei) », relevant de la politique agricole nationale du moment actuel. Et le terme d'Ikigai est également employé par la politique agricole locale depuis un moment pour designer une catégorie de producteurs agricoles qui sont à faible productivité479. Mais l'emploi de ce terme dans la politique agricole est plutôt marquée par le sens économique que celui socio-culturel que vise la SCI au travers de la thématique de la « participation sociale et travail d'Ikigai des personnes âgées ».

Sur ce point, Monsieur A, responsable de la SCI, nous a expliqué en parlant du rapport entre le Projet Nô-Life et le développement local. Même si la SCI n'est pas directement impliqué dans le Projet Nô-Life, sa vison sur celui-ci semble être celle du développement local de la Ville de Toyota dans le sens de l'idée de la « ville rurale480 » qui met en lien l'agriculture et la ruralité au cadre de vie et au lien social et territorial des habitants, plutôt qu'un simple développement agricole dans le sens économique. Selon lui, « L'idée d'introduire le `Nô (agriculture et rural)' dans un cadre de vie est synonyme d'un aménagement de la ville intégrant l'agriculture et la ruralité»481 .

A la différence de la coopérative agricole qui a tendance de viser une « agriculture intensive », la vision que Monsieur A a du Projet Nô-Life est orientée vers l'image d'une « ville rurale » intégrant des éléments de ruralité, dans le cadre d'un aménagement urbain-rural, dans le cadre de vie des habitants qui n'en disposent pas forcément. Même s'il ne suggère pas une situation de conflit entre la SCI et les agents du secteur agricole dont notamment la CAT, un écart de représentations sur le Projet Nô-Life et l'agriculture de type Ikigai entre ces deux agents nous semble assez net.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire