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La pin-up et ses filles: histoire d'un archétype érotique

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par Camille Favre
Université Toulouse Le Mirail - Master 2 Histoire des civilisations modernes et contemporaines 2007
  

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2. Les pin-up de Gino Boccasile.

2.1 La presse coquine française après la Seconde Guerre Mondiale.

Dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Paris Hollywood rouvre la porte à la presse érotique française et un tas d'autres publications lui emboîtent le pas. La Vie Parisienne et Paris Sex-Appeal ont survécu mais d'autres revues de grande qualité telles que Beauté et Paris Plaisirs ont succombé aux pénuries de papier, d'argent et de main d'oeuvre. Les GI's américains stationnés en France raffolent de digest imprimés sur papier sépia comme Paris-Folies et Paris-Frivole, qui mêlent des photos recyclées des années vingt et trente à l'humour de corps de garde. Mais pour la création française, ces magazines bon marché marquent un creux déprimant dans sa riche histoire érotique92(*).

Lorsque Paris Hollywood voit le jour en 1946, il annonce le retour d'une vraie édition de charme. Quand il devient plus explicite en 1948, il entraîne dans son sillage toute une série de digests inattendus. Les digests français connaissent leur âge d'or entre 1949 et 1955 même si, une fois établi, le format reste populaire jusque dans les années soixante-dix. Leur contenu évolue plus ou moins comme les digests américains, des bas et de la lingerie à la nudité intégrale, puis l'accent est mis sur le pubis, aux poses jambes écartées et enfin sur les simulations de rapports sexuels. A mesure qu'ils changent, leur qualité d'impression et de production baissent jusqu'à ce que plus rien ne les distingue des digests scandinaves les plus bas de gamme93(*). Sans doute, comme partout ailleurs, les éditeurs trouvent-ils que leurs lecteurs sont de moins en moins exigeants à mesure que le contenu devient de plus en plus explicite.

Les digests les plus singuliers des années quarante et cinquante sont publiés par les éditions Extensia (Régal, Sensations, Chiche, Rose et Noir et Paris Tabou) et leurs rivales, les éditions R.M Dupuy (Paris Gai, Paris Sourire, Moi et Toi). Les deux maisons offrent des impressions en noir et blanc de haute qualité, sous forme de photos de style film noir. Chacune a son artiste attitré qui lui apporte sa touche de distinction. L'artiste de la maison Dupuy est un illustrateur de bandes dessinées nommé J. David. Ses plantureuses héroïnes sont une sorte de croisement entre Daisy Mae et une péripatéticienne parisienne94(*).

L'italien Gino Boccasile crée les couvertures humoristiques de Paris Tabou. Toutes ses images incluent la mascotte de la maison, un garçonnet espiègle tracassant une beauté voluptueuse. Boccasile né en 1901 en Italie, entre à l'âge de 24 ans à l'agence Mauzan-Morzentia et travaille sous la direction de Achille Mauzan. Après un voyage à Paris et en Argentine, il retourne dans son pays natal durant les années trente et réalise alors de nombreuses affiches et publicités pour Pitigrilli. Avec l'arrivée au pouvoir de Mussolini, ses talents sont mis à contribution, il peint de nombreuses affiches de propagande pour le régime fasciste. Durant le conflit, il quitte l'Italie pour se réfugier en France et trouve du travail auprès des éditions Extensia. Il réalise alors un grand nombre de couvertures pour le magazine Paris Tabou. Au début des années cinquante, Extensia abandonne ses revues de charme pour se reconvertir dans les livres pour enfants et Boccasile continue à peindre son chenapan sans ses victimes sexy. Après être rentré en Italie, il décède en 1952.

* 92 HANSON Dian, The history of girlie magazines, «op. cit.», p.145.

* 93 Idem, p.151.

* 94 Idem, p.149.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon