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La pin-up et ses filles: histoire d'un archétype érotique

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par Camille Favre
Université Toulouse Le Mirail - Master 2 Histoire des civilisations modernes et contemporaines 2007
  

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Philip S. Brinkman (486 Bomb Group).

« Avant la guerre, j'étais un artiste professionnel ; je touchais un peu à tout245(*) » rappelle Philip Brinkman. « Je travaillais pour des agences de publicité de St Louis et Chicago et je peignais un peu en faisant du tourisme246(*) ». Devenu un artiste accompli au terme de six années d'expérience, Brinkman est appelé dans l'Armée de l'air et affecté à un guard squadron stationné à la base aérienne de Davis-Monthan (Arizona) où il restera deux ans et demi avant que Winfred d. Howell, commandant le 843 Bomb Squadron, le fasse transférer dans le 486 Bomb Group qui doit rallier l'Angleterre. Du passage de Brinkman, la base de Davis-Monthan gardera de nombreux souvenirs picturaux, parmi lesquels, dans son centre de loisirs, une énorme fresque illustrant l'histoire de l'aviation.

Il se lance ensuite dans le Nose Art en proposant des peintures de femmes ayant pour thématique les signes du zodiaque. Ses peintures forcent l'admiration de la 8 Air Force, faisant de lui un artiste reconnu du Nose Art. Comme lui-même le souligne : « j'utilisais des pinceaux classiques et j'achetais mes peintures dans les villes les plus proches. Je peignais surtout des femmes, peut-être pour continuer la tradition des bateaux, mais surtout parce que tous les militaires aimaient ça. Je ne faisais pas payer les équipages de mon squadron, et aux autres, je demandais à peu près 40 à 50 dollars247(*) ». Installé dans la région de Miami en 1946, Brinkman ajoutera à sa liste de mérites académiques ceux de la Washington University School of Fine Arts (St Louis), de l'American Academy (Chicago) et de la Grand Central Academy (New York). On ne compte pas le nombre de ses peintures murales qu'il effectue par la suite.

Arthur De Costa (355 fighter Group).

Arthur De Costa intègre l'armée après les évènements de Pearl Harbor. Alors qu'il est cuisinier, il réalise au mess des officier une peinture murale représentant des figures mi-femme mi-ange. Remarqué par Tom Lea, dessinateur de Time Life, Arthur suit quelques cours de dessins à ses côtés. Muté au Special Service, il réalise alors de nombreux portraits et peintures murales. Il travaille sans esquisses, dessinant directement au fusain sur ses supports, puis estompe ensuite les traits avant de peindre. Arthur vient au Nose Art lorsque des soldats lui demande de peindre sur leurs avions les mascottes qu'il réalise sur les blousons des aviateurs. Pour obtenir le brillant et la transparence des couleurs, il commence par faire un dessin sur du papier journal, puis il le découpe en suivant les contours et le met de côté. Il applique alors le reste du journal sur le fuselage et vaporise avec de la laque blanche, de sorte que lorsqu'il retire le papier, il lui reste la forme blanche qui lui servira de fond. C'est ainsi qu'il obtient un meilleur rendu que s'il travaillait directement sur le fond vert olive très terne du camouflage.

  « Je crois que ma première peinture de guerre a été Miss Behave pour le Capt Henry Kucheman248(*) », raconte Arthur De Costa. « Comme c'était quelqu'un que j'appréciais beaucoup, je voulais vraiment lui faire plaisir. C'est alors que l'idée m'est venue de préparer mes silhouettes à la laque blanche et d'y peindre les personnages réels avec un mélange de peinture à l'huile et de vernis. De l'époque où je peignais des portraits, j'avais gardé une boite à peintures que j'emportais partout avec moi et à Cambridge, j'ai trouvé une boutique d'art où j'ai pu trouver des pigments et de l'huile, ce qui m'a permis de compléter ma panoplie avec du vrai matériel de professionnel - mis à part mon essence indice d'octane 100249(*) ». De Costa admet avoir été l'un des peintres du Nose Art les plus privilégié de la Seconde Guerre Mondiale : « la peinture de portraits, les décorations de fuselage et autres réalisations faisaient partie de mon travail dans les Special Services. Je n'avais aucun supplément de solde. A Saffron Walden, j'ai aussi fait plusieurs portraits pour le personnel volant et les états-majors du Fighter Wing, des peintures pour la scène de l'orchestre local, pour les différents bals ou autres manifestations de ce genre. Je dois avoir une vingtaine de peinture de Nose Art à mon actif, essentiellement des P.47250(*) ». Pour créer ces pin-up, De Costa avoue s'inspirer des dessins d'Esquire : « toutes mes peintures sont nées de ma seule imagination, même si parfois, je me suis un peu inspiré d'Esquire. Comme j'ai toujours été très intéressé par l'art classique et l'utilisation du nu, j'ai essayé de tout fondre, dans un mélange du meilleur goût possible251(*) ». Après la guerre, Arthur De Costa entre à l'Academy of Fine Arts de Pennsylvanie où il étudie la peinture murale. Il devient ensuite artiste à plein temps d'abord comme illustrateur puis il est nommé à la faculté de l'Academy of Fine Arts de Pennsylvanie.

* 245 Idem, p.106.

* 246 «Ibid.»

* 247 Idem, p.109.

* 248 Idem, p.95.

* 249 «Ibid.»

* 250 «Ibid.»

* 251 «Ibid.»

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