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Les fonds structurels européens

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par Pascal Gay
UFR Montpellier 1 - Master 1 Droit public 2007
  

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Partie 1- La recherche par les fonds structurels de l'intégration communautaire

L'intégration par le biais des fonds structurels est indirectement évoquée par la préambule du Traité sur l'Union Européenne : « Déterminés à promouvoir le progrès économique et social de leurs peuples, compte tenu du principe du développement durable et dans le cadre de l'achèvement du marché intérieur, et du renforcement de la cohésion et de la protection de l'environnement, et à mettre en oeuvre des politiques assurant des progrès parallèles dans l'intégration économique et dans les autres domaines ». L'intervention des fonds structurels est le fruit de l'évolution d'un cadre à la fois politique, économique et juridique (Section 1). L'idée est, véritablement, de soutenir la politique de cohésion communautaire (Section 2).

Section 1 - Le cadre d'intervention des fonds structurels

La politique de cohésion communautaire est peu à peu apparue comme une nécessité, pour accompagner la construction européenne (I). Les objectifs actuels de cette politique (II) en sont le reflet.

I- Le développement progressif d'une politique de cohésion communautaire

Peuvent se distinguer trois temps dans le développement de la cohésion communautaire, à savoir des balbutiements initiaux jusqu'au marché unique (A), jusqu'à l'agenda de Lisbonne (B) et jusqu'à la période de programmation actuelle (C).

A- Des balbutiements initiaux au marché unique

L'Europe s'est construite en prenant en considération les inégalités, réelles, de richesse entre les Etats membres et les régions. Le préambule du traité de Rome de 1957 marque dès son origine la volonté, pour l'Europe des six, bien que les disparités régionales soient alors peu marquées, de déterminer une politique de cohésion économique et sociale, en visant à ce que les Etats membres expriment leur souci de « renforcer l'unité de leurs économies et d'en assurer le développement harmonieux en réduisant l'écart entre les différentes régions et le retard des moins favorisées ». En ce sens est créé le Fonds Social Européen (FSE), à l'article 123 et s. Celui-ci ne sera opérationnel qu'en 1973. Il vise, notamment, à « améliorer les possibilités d'emploi des travailleurs et (...) de contribuer au relèvement de leur niveau de vie ». Un second fonds apparaît en 1962 avec la Politique Agricole Commune, le Fonds Européen d'Orientation et de Garantie Agricole (FEOGA), divisé à partir de 1964 en une section « garantie », entrant dans le cadre de la PAC, et une section « orientation », à l'origine prévu pour le financement des structures agricoles (art. 40-4, actuel art. 34 par.3). Timidement, ces fonds prennent place mais, paradoxalement, les moyens mis en oeuvre furent très limités. Les disparités régionales continuèrent à être élevées. Les fonds connurent leur premier essor avec la première crise pétrolière de 1973. A cette époque, celle-ci a fortement touché les régions industrielles. Certaines régions industrielles, fortement touchées par l'augmentation du chômage, telles que le Nord-Pas-de-Calais ou la Lorraine en France, ou le Mezzogiorno Italien, montraient un besoin de reconversion. La même année, la Communauté économique européenne (CEE) intégra en son sein l'Irlande, le Danemark et le Royaume-Uni. Ce dernier fit très vite pression pour obtenir d'abord un « remboursement » quant à sa contribution générale au financement de la communauté, et particulièrement à la PAC. Est créé le 18 mars 1975 le FEDER, Fonds Européen de développement régional, prévu à l'article 160, dont l'objet est alors d'être « destiné à contribuer à la correction des principaux déséquilibres régionaux dans la Communauté par une participation au développement et à l'ajustement structurel des régions en retard de développement et à la reconversion des régions industrielles en déclin ». Sa finalité est alors la solidarité financière au profit des régions les plus pauvres de l'UE. Il faut noter que ces créations découlent de l'actuel article 308 du traité de l'Union, selon lequel les compétences européennes peuvent s'étendre « si une action de la Communauté apparaît nécessaire pour réaliser, dans le fonctionnement du marché commun, l'un des objets de la Communauté ». La politique régionale représente alors environ 7% du budget européen. Dans cette optique, il semble alors plus accompagner les politiques nationales de développement, en contribuant à leur remboursement, que faire l'objet d'une décision communautaire. Les moyens du FEDER sont en effet, au moins jusqu'en 1984, calculés sur la base de quotas entre Etats, même si en 1979 se présente une section hors quotas du fonds, égale à 5% du total de ses dotations. En 1984 est supprimé le système de quotas par l'institution d'un seuil plancher, qui conditionne les financements supplémentaires à l'intégration de projets nationaux dans la politique générale de la Communauté. Cette dernière peut alors proposer des programmes d'initiative communautaire, adoptés à la majorité du Conseil.

En vérité, ces fonds paraissent être un préalable à l'accomplissement du marché unique. Il est préférable dans cette perspective que les régions européennes les plus défavorisées puissent rattraper leur retard, et ainsi corriger une accentuation probable des déséquilibres économiques régionaux. En ce sens, les crédits alloués aux différents fonds ont suivis chaque élargissement, et l'entrée d'Etats membres relativement plus pauvres. Notamment en 1981 avec la Grèce, puis en 1986 avec le Portugal et l'Espagne. Une approche plus sectorielle est alors envisagée. En 1985, dans le domaine agricole, sont mis en place des programmes intégrés méditerranéens, en ce qui concerne les marchés des fruits et légumes. C'est l'apparition des programmes pluriannuels, financés par un ou plusieurs fonds. Egalement, il a existé des opérations intégrées de développement. Mais ces approches sont restées trop sectorielles. C'est ainsi que l'Acte Unique Européen, le marché commun et sa libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux, a fait peser des craintes sur la politique de cohésion économique et sociale. Celle-ci s'est dotée d'une réelle base juridique par un titre V, aux articles 158 à 162 du traité CE actuels, sous un titre XVII. L'article 159 dispose en ce sens que « en particulier, la Communauté vise à réduire l'écart entre les niveaux de développement des diverses régions ». L'acte unique en fait une nouvelle politique commune. Les fonds sont dotés d'une procédure où, sur proposition de la Commission, la structure et les règles opérationnelles des fonds sont adoptées à l'unanimité par le Conseil, après un avis conforme du Parlement. La nécessité des fonds prit alors de l'ampleur, sous l'impulsion de Jacques Delors, alors président de la Commission. Un programme présenté au Parlement européen en 1987, intitulé « réussir l'Acte unique », qui impliquait une orientation de la politique budgétaire communautaire vers la cohésion économique et sociale. Ce que reflètent les 5 règlements de 1988, dont le règlement cadre n°2052/1988. Fut proposé par l'institution un programme fortement à destination des ces trois nouveaux Etats, et de l'Irlande. Les fonds ont dès lors fait l'objet d'une approche, pour la première fois, intégrée. Ils prennent alors tout leur sens de fonds structurels.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams