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Maisons d'hôte, naissance et développement

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par Salma BELHAJ SOULAMI
Ecole supérieure de technologie de Fès - Diplôme Universitaire Technologique 2008
  

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2. Les origines des Riads

L'origine du Riad ou « jardin clos » est certainement aussi lointaine que celle des vastes parcs et serait un legs de la tradition gréco-romaine. Le modèle d'habitat focalisé sur l'espace central ouvert sur le ciel avait été implanté par les grecs puis transmis par les puniques sur les rives méditerranéennes3(*).

Néanmoins, le Riad, qui est peut être une extension de West ed-dar ou patio intérieur, a été adopté par les habitants des premières villes maghrébines depuis le X et XI siècles. D'après les investigations de deux archéologues renommés M.M TERRASSE et MEUNIE, le Riad est

une oeuvre andalouse qui a été introduite au Maroc, au temps de Ali Ben Youssef qui a fortement encouragé l'art andalou au Maroc pendant son règne. Il semble que le plus ancien Riad au Maroc était son palais à Marrakech, dont la construction remonte à l'an 1126, et qui fut entièrement détruit pour faire place à la deuxième Koutoubia4(*).

Aussi, M.Torres BALBAS a exhumé les vestiges d'un Riad de la même parenté, crée par Ibn Mardanish au XII siècle, dans le Castillejo de Monteguado près de Murcie. Les deux Riads sont très semblables.

Même si les Riads de l'occident musulman sont réputés les plus anciens dans le monde, cette hypothèse est à prendre avec précaution, surtout après les deux découvertes de Marrakech et de Chichaoua : le palais de Ben Youssef étant le plus ancien Riad au Maroc. A Chichaoua, furent découverts les vestiges d'un Riad datant d'une période antérieure au Riad de l'Alhambra (le plus ancien de l'Andalousie).5(*)

Ces vestiges d'architecture, de décoration, de céramique, donnent une preuve irréfutable de la spécificité marocaine du Riad et de son existence dès le début du XII siècle. On ne sait pas cependant si le modèle de la maison jardin a été réimporté de l'occident musulman ou si l'évolution des modèles maghrébins et andalous a été parallèle et complémentaire.

Malgré que les constructions almohades étaient caractérisées par la simplicité et la sobriété, reflétant ainsi le style adopté par ces mystiques soufis, on a repéré quelques constructions d'une architecture et d'une décoration inouïe au temps de Abou Yacoub Youssef ou encore de son fils Yacoub El Mansour. Les almohades étaient assoiffés de verdure et de beauté, ce qui les a poussé à s'intéresser aux jardins et grands espaces verts.

Yacoub El Mansour, qui s'est affirmé comme un magnifique bâtisseur tout particulièrement à Marrakech, modifia la structure de la capitale almoravide en construisant une casbah en 11906(*).

Une grande partie de cette casbah était destinée au palais du calife, qui fut l'objet d'allusions élogieuses de la part de certains historiens, qui ont évoqué pour la première fois le nom d'« AR Riad » pour le désigner. De Verdun nous le décrit comme étant un ensemble de palais qui "(.) S'ordonnait autour d'une cour intérieure avec jardin kiosque, vasque, jet d'eau et pavillons élevés dominant l'étendue de Marrakech".7(*)

Saadiens :

Sous le règne saâdien, les Riads connurent une renaissance, la construction du fabuleux palais Al Badii par la volonté de Ahmed El Mansour en témoigne.

Le voyageur français Jean MOQUET, qui a visité Marrakech en 1606, s'étonna de l'ampleur très grande de cette "ville" et remarqua les maisons en terre, basses, petites et mal bâties, les grandes maisons des caïds avec leurs terrasses et leurs tours, le palais du sultan fait de petites pierres avec ses nombreuses colonnes de marbre et ses fontaines. Il admira également le Méchouer du palais du sultan, il entrevit de très beaux bâtiments à la mauresque, avec des fontaines, des jets d'eau jaillissant de vasques de marbre, des orangers et des citronniers.

S'agit-il là de Riads ? Selon les descriptions, il paraît que le Riad existait à cette époque là, mais sous un autre nom.8(*) Au temps des chérifs Alaouites, la ville s'épanouira, elle donnera même son nom à tout le Maroc. Son héritage urbanistique va être fortement enrichi par la construction de belles demeures et Riads qui témoignent de la beauté et la puissance d'une époque (exemple du somptueux palais El Bahia).

La période du protectorat français fut marquée par la montée en puissance des caïds. Thami El Glaoui fut un caïd qui profita de son alliance avec le gouvernement français pour s'imposer comme pacha à Marrakech. Son oeuvre majestueuse, le palais El Glaoui9(*) immobilise toujours le regard des visiteurs.

* 3 I.Mentili-De Corney, « jardins du Maroc ».

* 4 Q.WILBAUX, thèse d'après J.MEUNIE et H.TERRASSE, recherches archéologiques à Marrakech, Paris, Arts et Métiers Graphiques, 1952.

* 5 I.MENJILI-DE CORNY, « les jardins du Maroc », p 164.

* 6 Q.Wilbaux, thèse d'après Deverdun, 1959, p 169.

* 7 Deverdun, « Marrakech des origines à 1912 ».

* 8 H.Bellout, « des Riads aux maisons d'hôtes, une aubaine pour un tourisme culturel dans la médina de Marrakech », mémoire de fin d'études, école doctorale internationale du tourisme de Marrakech, promotion 2001-2003.

* 9 L'actuel siège de la délégation de la culture.

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