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Analyse du risque-crédit en introduisant les normes ifrs

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par Mbaioundakom NODJIAMBAYE
ESCA Maroc et Lille2 France - Master banque-finance 2006
  

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I- Avis du Conseil National de Comptabilité

Le CNC, étant le normalisateur comptable de la place marocaine, à définit clairement, pour l'établissement des comptes consolidés de toutes les entreprises marocaines, les référentiels autorisés.

En effet, les deux choix que laisse le CNC à toutes les sociétés pour établir des comptes consolidés sont le référentiel marocain, ou les normes comptables internationales IAS /IFRS.

Ce dispositif a été complété par les apports du nouveau code de commerce (loi N° 15-95) ainsi que des lois 17-95 sur la SA et 5-96 sur les autres formes de sociétés. En effets, toutes ces lois sont venues avec des prescriptions destinées à offrir une meilleure transparence financière.

II- Note circulaire N° 06/05 du CDVM (13 octobre 2005)

Il s'agit d'une note publiée par le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières CDVM marocain, relative à la publication et à la diffusion d'informations financières par les personnes morales faisant appel public à l'épargne, dans un souci de maximisation de la transparence de la dite information.

L'article 6 de la circulaire stipule que pour toute personne morale, faisant appel public à l'épargne:

 - Les états de synthèse consolidés doivent être établis selon la législation en vigueur ou selon les normes comptables internationales (IAS/IFRS).

- Dans le cas où un émetteur souhaiterait un passage progressif aux normes IAS/IFRS, les modalités de transition doivent être préalablement approuvées par le CDVM. En ce cas, la mise en oeuvre complète des normes IAS/IFRS doit être effective au plus tard pour les comptes relatifs à l'exercice clos le 31 décembre 2007.

- Pour un émetteur étranger soumis à une réglementation étrangère, les normes utilisées pour la consolidation doivent être clairement explicitées et comparées aux normes marocaines ou internationales. Le CDVM se réserve la possibilité de demander à l'émetteur d'apprécier l'impact des différences sur les comptes. »

III- Le Maroc : chantier pour l'adoption des normes IAS/IFRS

Il ne reste plus beaucoup de temps, aux acteurs financiers marocains pour préparer et assurer un bon passage aux normes IFRS. En effet, d'ici 2008 au plus tard, les entreprises doivent se plier à ces normes inspirées des normes comptables américaines (US Gaap), pour coller aux exigences internationales.


La base réglementaire comptable et les obligations en matière de diffusion des informations financières, citées dans les points précédents existent déjà. Cependant, il faudra les compléter très rapidement pour préparer les préalables de la mutation devenue certaine, en l'occurrence la refonte du plan comptable, l'adoption d'une loi sur la consolidation et l'harmonisation des textes juridiques et fiscaux. En effet, ce qui parait comme un simple réglage des présentations comptables est au fond un bouleversement de la logique même de la confection des comptes des entreprises et les réglementations qui les régissent. Il y'a donc nécessité immédiate d'une prise de conscience collective à la fois du législateur, des opérateurs économiques et des professionnels de la comptabilité pour réussir cette transition.

Le dispositif s'impose pour réussir l'adhésion à l'économie mondiale. Il est utile encore pour la transparence et la comparabilité des activités économiques. Si depuis le 1er janvier 2005, les entreprises cotées de l'Union européenne établissent leurs comptes consolidés selon les normes IFRS, ceci a sensiblement amélioré la lisibilité de leurs états financiers tout en donnant encore une image fidèle de leurs situations patrimoniales.

Les avis de certains experts de la place marocaine, peuvent donner une idée sur la perception des IFRS par les professionnels de la comptabilité marocaine :

(extraits du quotidien marocain l'économiste du 6 juin 2005)

« A la différence de la comptabilité nationale, plutôt conçue à l'usage de l'administration fiscale, ce référentiel commun IFRS est destiné essentiellement aux investisseurs pour comparer plus facilement les sociétés entre elles, ainsi qu'avec les entreprises internationales qui appliquent les mêmes normes ».

Samir Agoumi, Associé gérant au cabinet d'expertise Dar Al Khibra

« L'adoption de ces normes modifie la perception de certaines entités économiques dans la mesure où leurs résultats, leur endettement et leurs capitaux propres pourrait connaître d'importantes variations »

Mohamed Hdid, 1er vice-président de l'Institut des experts-comptables du Maroc

« L'étude élaborée par La Banque Mondiale en 2002 souligne plusieurs dysfonctionnements de fond qui appelle une réforme globale de la structure des comptes ».

Abdelaziz Al Mechatt, Associé Gérant de PriceWaterhouseCoopers Maroc

L'adoption des IFRS vient renforcer la transparence des marchés financiers et permettra de contribuer fortement au développement des activités d'appel à l'épargne publique.
De ce fait, leur mise en oeuvre implique la refonte de toute la disposition financière, comptable, juridique et fiscale de l'entreprise. Il s'agit en fait d'une obligation de mise à niveau globale des dispositifs en vigueur pour harmoniser les traitements comptables et fiscaux.

Et si M. HDID pense que l'adoption de ces normes modifie la perception de certaines entités, c'est qu'elles apportent plusieurs dispositifs notamment la «juste valeur» dans l'évaluation de nombreux actifs et passifs des entreprises et la prééminence de la réalité économique sur l'apparence juridique dans tout ce qui est des contrats de location financement. Dans ce sens, les postes du bilan doivent être réévalués de façon continue à leur valeur du marché, et pour certains postes, réalisables sue une durée supérieure à l'année, il faudra répondre à la question du taux d'actualisation pour réaliser une évaluation à la «juste valeur».

De ce fait, la gestion financière de l'entreprise marocaine va subir une grande modification avec la prise en compte de ces éléments précités, dans le bilan ou le compte d'exploitation et d'autres éléments comme les stock-options qui viendront se rajouter au résultat, les actifs en leasing qui apparaîtront à l'actif et l'équivalent en dettes au passif, ou encore les engagements futurs de l'entreprise, comme les retraites à servir aux salariés, qui vont être fréquemment actualisées à leur valeur actuelle. Le bilan reflètera ainsi davantage la véritable valeur de l'entreprise marocaine pour une meilleure appréciation de sa situation financière et ses potentialités de développement.


Quand à l'étude de la Banque mondiale, citée par M. AL Mechatt, sur les pratiques comptables au Maroc., l'analyse recommande une mise à niveau des dispositifs en vigueur pour les adapter à la réalité économique des sociétés. Parmi les principales critiques faites à la comptabilité marocaine, c'est qu'elle ne reflète nullement une image fidèle de l'entreprise. Aussi, le dispositif tel qu'il est mis en pratique n'est-il pas adapté à la consolidation et ne prévoit aucune obligation pour la présentation des états financiers sur les entités ad hoc. Et enfin, la comptabilité locale ne vise pas en définitive l'investisseur, car elle consacre le principe de la prudence dans la confection des comptes.

Plusieurs projets ont été définis en droite ligne avec les recommandations de la Banque mondiale visant la refonte de la structure du plan comptable pour l'amélioration de la présentation des états financiers des entreprises.

Dans un contexte d'ouverture économique, l'adoption des normes IFRS apparaît comme un accélérateur d'intégration à l'économie mondiale. En effet, les échanges commerciaux se font de plus en plus selon la réputation et la situation financière des entreprises. Plus il y a d'informations fiables et comparables sur une entreprise, plus il lui est facile d'accéder aux marchés étrangers. Diffuser des états qui reprennent une image fidèle du patrimoine et des potentialités de développement est un facteur de compétitivité de premier ordre sur les marchés étrangers.

Il est aussi judicieux de mettre en évidence les impacts conjugués et simultanés des IFRS et des accords de BALE II. Ces accords  visant à améliorer les mesures prudentielles des banques au niveau international ainsi que local (via les banques centrales) ne restent pas sans incidence sur les autres entreprises autres que les banques.

En effet, ces accords, prolongement direct du fameux ratio Cooke et du Bâle I, vise l'activité des banques et concerne donc la relation des banques avec leurs clients. Ces derniers sont ainsi autant concernés que leurs bailleurs de fonds. C'est le piler 1 (1 chapitre parmi 3) du texte de l'accord Bâle II, intitulé Exigence de fonds propres qui concerne très directement les entreprises non bancaires. Contrairement à l'ancienne conception du risque chez les banques, mesurée bien évidemment par le ratio Cooke, et qui traitait les crédits accordés de façon uniforme, sans tenir compte de la qualité du débiteur, l'accord de Bâle II innove puisqu'il prévoit que pour chaque débiteur, doit être attribuée une « note » ou un « rating » qui sera inclut dans son risque de crédit. Un coefficient de pondération sera appliqué à chaque rating, et sera intégré dans le calcul par la banque de son encours pondéré.

Un bon Rating permet d'appliquer un coefficient de pondération faible et à la banque pourrait donc octroyer plus de crédit et d'être plus rentables. Le terme utilisé dans ce contexte est «économiser les capitaux propres» qui veut dire préserver le

développement des octrois de financements par les banques. Pour ce faire, et surtout si elles comptent abandonner le rating externe, pour leurs propres ratings, elles devront collecter d'innombrables données sur l'Entreprise, son secteur, sa direction et de les traiter d'une manière très développée.

Pour affiner le rating de leurs clients, les banques devront « tous savoir » sur leurs clients. Dès lors, un monde de transparence va s'imposer aux entreprises intéressées par l'accès au financement. Cette transparence concerne à la fois les comptes annuels et rapports de gestion, ainsi que les comptes prévisionnels supposés être sincères.

Elle concerne aussi l'équipe dirigeante, la compréhension par l'entreprise de son environnement et de son évolution.

D'autres partenaires seront aussi intéressés par cette transparence notamment les clients des entreprises, leurs fournisseurs et leurs concurrents.

Parmi les exigences attendues, l'application des normes IFRS qui apportera systématiquement une réponse à une grande partie de ces besoins en information, et le point suivant traitant des changements organisationnels qu'impliquerait l'application des IFRS montrera à quel point les entreprises communiquant leurs informations financière selon le référentiel IFRS pourront facilement bénéficier d'un bon rating suite à la qualité importante que présentent leurs états de synthèses. Ces sociétés constituent un Bon Risque pour les banques.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry