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Sagesse et pouvoir. une herméneutique du pouvoir

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par Antoine BASUNGA Nzinga
ITCJ - Baccalauréat canonique en théologie 2010
  

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· 2. La réinvention de la culture du bien commun

· 1. Notre approche du bien commun

Le bien commun comme nous l'entendons, va au-delà du « bien de la communauté » (cette somme des biens privés et publics, matériels et moraux pour la prospérité d'une société donnée) et s'ouvre à la « communauté du bien » (cette forme universelle) c'est-à-dire un bien qui dépasse la simple satisfaction des besoins des membres dans une communauté encore close et les adjoint, dans leur désir de l'être universel qui est en l'Homme plus profond encore que tout désir égoïste. Au niveau de l'universel, la prospérité que procure la communauté du bien transcende les simples jouissances de l'avoir collectif (le bien de la communauté) et comble ce désir qui vit au plus intime de chaque individu, et le constitue en personne. A ce niveau, on ne saurait plus dire de façon simpliste que « l'intérêt général prime l'intérêt particulier ». Tous et chacun, en tant que communauté, doivent se mettre au service les uns des autres, pour le plus grand bien de tous et de chacun. C'est pourquoi toute autorité qui nie et viole les droits d'un individu se nie et se détruit elle-même86(*), tous étant constitués par « la même chair87(*) ». Le bien commun est essentiellement un bien moral qui « demeure commun car indivisible et parce qu'il n'est possible qu'ensemble de l'atteindre, de l'accroître et de le conserver »88(*). Au-delà du débat concernant le libéralisme, qui considère que la liberté individuelle établit une tension continuelle entre les principes universels et les intérêts particuliers, nous voulons saisir le bien commun selon la perspective du magistère de l'Eglise, qui conjugue la dialectique entre la personne humaine en tant qu'individu et la communauté comme lieu de sa socialité éthique. C'est dans ce sens que Léon XIII écrit : «  Le Bien est le principe créateur et l'élément conservateur de la société... ce Bien commun est après Dieu, dans la société, la loi première et dernière »89(*). Pour Jean XXIII, le bien commun est « l'ensemble des conditions sociales permettant à la personne d'atteindre mieux et plus facilement son épanouissement »90(*). S'efforçant de maintenir l'équilibre entre société et individu, Jean XXIII considère que le bien commun « embrasse l'ensemble des conditions de vie en société qui permettent à l'homme d'atteindre sa perfection propre de façon plus complète et plus aisée »91(*). Selon ces différentes approches, le bien commun réunit « tout ce qui existe d'institutions, des règles juridiques et administratives, d'habitudes de vie et de pensée qui font que les biens spirituels et temporels de la communauté sont attribués à chaque groupe et à chaque personne »92(*). C'est pourquoi, la réinvention de la culture du bien commun en Afrique doit établir un équilibre qui englobe tout ce qui perfectionne la nature humaine, l'achève, l'épanouit. Il s'agit d'aller au-delà de toute vision matérialiste qui pourrait « transformer le bien commun en simple bien-être socio-économique, privé de toute finalisation transcendante, c'est-à-dire de sa raison d'être profonde »93(*).

* 86 _ G. Fessard, Autorité et Bien Commun, Paris, Aubier, 1944, pp. 51-66 ; Cf. Les Annales de l'Académie d'éducation et d'Etudes Sociales (A.E.S), Immigration et bien commun, Paris, François-Xavier de Guibert, 2005-2006, pp. 205-207.

* 87 _ Merleau Ponty Le visible et l'invisible, Op., Cit., p. 302. Le concept de « chair » chez M. Ponty renvoie au fait que, toute l'humanité est tissée de la même « chair », « un tissu commun » qui, fondamentalement, nous porte dans un « sentir d'ensemble ».

* 88 _ Cf. Compendium de la doctrine sociale de l'Eglise, n° 164.

* 89 _ Léon XIII, le 3 mais 1892. Cité par Gaston. Fessard. Cf. G. Fessard, Autorité et Bien Commun, Paris, Aubier, 1944, p.52.

* 90 _ Jean XXIII, Mater Magistra, n°65.

* 91 _ Jean XXIII, Pacem in Terris, n° 58 ; Vat.II, GS., n°26.

* 92 _ Sevaistre, Olivier, « Nation et bien commun », dans Le Supplément, Revue d'Ethique et Théologie Morale, Volume 41, n° 167 (1988), pp. 59-65.

* 93 _ Les Annales de l'Académie d'éducation et d'Etudes Sociales (A.E.S), Immigration et bien commun. Op., Cit., pp. 206-207.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon