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Tableaux de bord et l'amélioration du pilotage des entreprises: cas de Sipic SARL

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par Claude ADANDE et Solange ALLOSSOGBE
Cerco - Licence professionnelle 2010
  

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Paragraphe 1 : La revue de littérature

Dans ce paragraphe, nous allons dans un premier point clarifier quelques concepts liés à la problématique du thème, et dans un second point présenter la synthèse des contributions antérieures au thème.

I-Clarification de quelques concepts liés à la problématique du thème

1- Le contrôle de gestion

Le contrôle de gestion est une forme de contrôle organisationnel. C'est une forme de contrôle adapté aux structures d'une certaine dimension qui veulent s'adapter à leur environnement. D'après Robert N.ANTHONY : «  c'est un processus par lequel les dirigeants influencent les membres de l'organisation pour mettre en oeuvre les stratégies de manière efficiente et efficace. » Cette définition présente le contrôle de gestion comme étant une fonction d'accompagnement du déploiement de la stratégie.

-Offre une vision managériale en soulignant l'implication des dirigeants en matière de contrôle de gestion en définissant le modèle de performance ;

-Affirme l'importance de la gestion du couple coût-valeur en formulant le concept d'efficience.

Pour Alain BURLAUD et Claude SIMON : « Le contrôle de gestion est un système de régulation des comportements de l'Homme dans l'exercice de sa profession et plus particulièrement lorsque celle-ci s'exerce dans le cadre d'une organisation. »

De ces définitions, l'objet du contrôle de gestion est de maîtriser la performance. Cette dernière consiste à :

* définir et formuler clairement les objectifs de performance ;

* comprendre les relations de causalité entre les actions des différents responsables et la performance attendue ;

* confronter au cours du temps les prévisions et les réalisations en cherchant à comprendre les causes d'éventuels écarts. Or le concept de performance n'est pas simple à cerner. Il existe néanmoins un processus relatif aux conditions requises pour qualifier une organisation de performante. Une organisation est dite performante lorsqu'elle est efficace et efficiente. L'efficacité réside dans la réalisation des stratégies préalablement établies ou définies, alors que l'efficience est l'atteinte des stratégies ou objectifs à moindre coût.

- Les leviers de la performance

Les leviers d'actions susceptibles d'améliorer la performance ont été favorisés par le développement des nouveaux dispositifs visant à :

* identifier et à comprendre la formation et le régime des coûts ;

* optimiser les coûts de manière à satisfaire les exigences des actionnaires ;

* étudier et rationnaliser l'ensemble des processus de l'organisation.

La comptabilité analytique : elle met en évidence les écarts constatés entre coûts préétablis et les coûts réels. Elle s'attache à alerter les responsables dans le cas d'un fonctionnement anormal. Elle établit les liens de causalité : elle recherche la source des écarts constatés. Le tableau de bord de gestion permet également de rechercher la source des écarts. Elle utilise enfin la notion d'unité d'oeuvre.

Le tableau de bord utilise fréquemment la notion d'unité d'oeuvre, car le niveau de l'activité constitue souvent un paramètre primordial

Le système budgétaire :

- Le tableau de bord est bâti sur la structure des responsabilités. Il doit être conçu de manière à faire apparaître clairement les résultats obtenus par les principaux responsables de l'entreprise. Ce sont ces résultats qui constituent les relais par les quels pourra s'exercer l'action du chef d'entreprise.

- Le tableau de bord tient beaucoup compte du niveau d'activité selon les mêmes principes que les budgets flexibles : un système d'unité de mesure de l'activité en volume (unité d'oeuvre) et de valorisation de cette activité à partir des recettes et des coûts unitaires pour :

* passer des données en volume (quantités produites ou vendues) dont la saisie peut être très rapide, à des données en valeurs (recettes, dépenses) sans emprunter nécessairement le circuit comptable ;

* porter un jugement économique sur les résultats financiers obtenus quel que soit le niveau effectif de l'activité.

- Le tableau de bord de gestion s'appuie sur bien des outils de gestion, si non, tous. Il ne doit ce pendant être confondu à aucun d'eux : c'est un instrument de décision et d'action élaboré à partir d'une synthèse d'informations sélectionnées.

Le contenu du tableau de bord de gestion

Le tableau de bord de gestion est un instrument de synthèse et doit le demeurer. Un document trop volumineux, trop complet et trop complexe risque de ne pas être utilisable. Il est important, pour l'efficacité du tableau de bord, de ne faire remonter que des indicateurs caractéristiques en nombre limité. Ces données portent le plus souvent sur les seuls résultats du délégataire. Mais, ils peuvent comporter aussi certaines informations latérales et d'environnement.

- les informations systématiques : elles peuvent être classées en trois groupes : les quantités, les recettes et les dépenses. Pour limiter le nombre des indicateurs, il faut centrer le tableau de bord sur les seules informations :

* exploitables, c'est-à-dire, susceptibles de conduire une décision de gestion dans le court terme ;

* correspondant à des points clés dont l'importance se mesure au poids qu'ils ont sur les résultats.

- Les informations latérales : le tableau de bord de gestion doit être étroitement adapté aux responsabilités de chacun puisqu'il sert à l'action. Il ne doit normalement comporter que des informations relevant du domaine du responsable et sur lesquelles celui-ci peut agir. Il se peut ce pendant que d'autres informations `'extérieures `' lui soient utiles et même nécessaires pour lui permettre de remplir correctement sa mission.

* information sur les activités convergentes : il s'agit des cas dans lesquels deux activités (plusieurs) sont étroitement complémentaires pour la réalisation d'un objectif. Par exemple, des informations relatives aux commandes passées par des clients (responsabilité commerciale) permettent au responsable de la production de mieux orienter son action en matière de rythme de fabrication, niveau des stocks de produits finis etc. Inversement, le responsable commercial aura intérêt à connaître le rythme de fabrication et le niveau des stocks pour apprécier les résultats en matière de prise de commande et orienter sa politique vis-à-vis de la clientèle.

* information sur l'environnement : répondant aux mêmes besoins, certaines informations relatives à l'environnement (évolution socio-économique du pays, les fournisseurs etc.) peuvent être utiles. Leur nombre doit être strictement limité.

- Les informations exceptionnelles : elles servent à attirer l'attention du délégant sur un événement exceptionnel (favorable ou défavorable) qui a pu survenir dans les activités d'un centre de responsabilité au cours de la période.

2- Synthèse des contributions antérieures au thème

Le tableau de bord est un outil de synthèse et de visualisation destiné à exploiter les différentes informations générées par le système d'information (SI) de l'entreprise. Il permet de disposer d'informations claires et précises à des fins de compréhension, d'analyse et de décision, afin de répondre aux besoins des décideurs aussi bien au niveau stratégique qu'opérationnel. Récente évolution du reporting, les tableaux de bord sont un outil de pilotage des organisations, des processus et des hommes. Un tableau de bord doit refléter une image fidèle de la situation. Il peut permettre de mieux associer pour chaque manager, des décisions quotidiennes en cohérence avec les objectifs communs. Les outils de tableau de bord sont capables de prendre en compte les structures juridiques, géographiques, hiérarchiques afin que la diffusion des indicateurs soit au service de la stratégie et des objectifs définis par l'entreprise. Du niveau stratégique à l'opérationnel, les tableaux de bords sont une interface visible aux yeux de tous les utilisateurs du système d'information de l'entreprise, et incidemment des processus de l'organisation. Toutes les activités de l'entreprise sont concernées par les tableaux de bord et en sont des utilisateurs potentiels : le contrôle de gestion, le marketing, la direction commerciale, les ressources humaines...etc. Une solution de tableau de bord s'intègre aux solutions existantes et consolide les données afin de donner accès aux informations pertinentes et relatives aux domaines d'activité des utilisateurs. Avec la multitude des outils et la complexité des systèmes d'information, les tableaux de bord deviennent un instrument particulièrement utile pour mesurer la performance et piloter l'entreprise.

En tant qu'outil d'aide à la décision, le tableau de bord a pour première vocation de fournir un ensemble d'informations à un responsable pour que celui-ci puisse orienter ses décisions et ses actions en vue d'atteindre ses objectifs. Il donne des informations sur les points clés de la gestion et sur ses dérapages possibles. Les informations doivent être fiables, intelligibles, synthétiques et produites souvent. Elles peuvent être utilisées soit au titre de la surveillance des délégations (ce sont alors des données de reporting destinées à la direction de l'entreprise ou aux responsables des niveaux hiérarchiques supérieurs), soit dans une optique d'autocontrôle (tous les responsables de l'entreprise peuvent dans ce cas être concernés). Ces informations doivent être surtout à l'initiative de l'action.

Le tableau de bord a pour mission complémentaire de favoriser la maîtrise des évènements qui interviennent en amont des résultats financiers. Il doit pour cela être réactif (ce qui suppose des périodicités de diffusion rapprochées) et contenir des indicateurs physiques en prise directe sur les variables opérationnelles (qualité, délai, flexibilité, variété) qui sont à l'origine des processus de création de valeurs. La connaissance des points faibles doit être obligatoirement complétée par une analyse des causes de ces phénomènes et par une mise en oeuvre d'actions correctives suivies et menées à leur terme. Ce n'est que sous ces conditions que le tableau de bord peut être considéré comme aide à la décision et prendre sa véritable place dans l'ensemble des moyens du suivi budgétaire.

En somme, outil d'aide à la décision et à la mise en oeuvre de la stratégie, le tableau de bord est orienté vers l'action, c'est-à-dire l'anticipation des résultats. Concevoir une stratégie, aussi fondamental que puisse sembler, l'acte n'est en fait que la première étape de la démarche. La mettre en oeuvre et la déployer sur le terrain est une autre paire de manches. Robert Kaplan et David Norton relevaient d'ailleurs dans leur ouvrage Comment utiliser le tableau de bord prospectif, les chiffres suivants : « A la fin des années 90, de 70 à 90 % des mises en oeuvre des stratégies élaborées s'avéraient des échecs ». L'exécution est donc bien plus importante que la "vision", pour reprendre les termes des auteurs. Ainsi, avec des taux d'échec de l'ordre de 70 à 90 %, nous pouvons comprendre pourquoi des investisseurs expérimentés en sont venus à penser que la mise en oeuvre est plus importante qu'une bonne vision." Pour déployer efficacement la stratégie et placer l'entreprise dans une dynamique de progrès continu, il est essentiel de disposer d'un système de tableaux de bord. Ainsi, le deuxième rôle fondamental du tableau de bord est celui qui est le plus débattu aujourd'hui dans la littérature [KAPLAN et NORTON, 1992, 1993, 1996.2, 2000, Editions d'Organisation ; LORINO, 1997, Editions DUNOD]. Il consiste à assurer la cohérence entre la stratégie et les opérations. Trois cas de figures, correspondant à des approches différentes du contrôle de gestion stratégique, peuvent se présenter :

- Dans une version «minimaliste», le tableau de bord aide à la formulation de la stratégie. Son rôle consiste à suivre des variables externes à l'entreprise qui caractérisent l'environnement concurrentiel dans lequel elle évolue, clarifie son positionnement stratégique, et lui permet enfin d'identifier des avantages compétitifs. Cette approche trouve son origine dans les travaux du PIMS (Profit Impact of Market Strategies).

- Le tableau de bord peut être sollicité dans le cadre de la mise en oeuvre de la stratégie (version «médiane» du contrôle de gestion stratégique). Son rôle est dans ce cas-là de participer à la déclinaison de la stratégie au sein de l'entreprise (par responsabilité) et de suivre la performance des «variables clés de gestion» qui ont été préalablement identifiées comme contribuant à l'atteinte des objectifs correspondants. Ce suivi s'opère globalement (au niveau de la direction de l'entreprise) et localement (au sein de chaque fonction, puis de chaque service opérationnel).

- Le tableau de bord, selon une troisième approche (correspondant à la version «élargie» du contrôle de gestion stratégique) peut accomplir en continue les deux fonctions précédemment décrites. L'instrument participe alors à la fois à la déclinaison de la stratégie et à sa définition en s'inscrivant dans une démarche d'amélioration continue qui repose sur l'apprentissage organisationnel et rappelle les raisonnements adoptés par les qualiticiens.

Le tableau de bord permet de contrôler en permanence les réalisations par rapport aux objectifs fixés dans le cadre de la démarche budgétaire. Il attire l'attention sur les points clés de la gestion et sur leur dérive éventuelle par rapport aux normes de fonctionnement prévues.

Il doit permettre de diagnostiquer les points faibles et de faire apparaître ce qui est anormal et qui a une répercussion sur le résultat de l'entreprise. La qualité de cette fonction de comparaison et de diagnostic dépend évidemment de la pertinence des indicateurs retenus.

Le tableau de bord, outil de dialogue et de communication

Le tableau de bord, dès sa parution, doit permettre un dialogue entre les différents niveaux hiérarchiques. Il doit permettre aux subordonnés de commenter les résultats de son action, les faiblesses et les points forts. Il permet des demandes de moyens supplémentaires ou des directives plus précises. Le tableau de bord bien conçu est un référentiel commun pour des échanges constructifs. Le supérieur hiérarchique doit coordonner les actions correctives en privilégiant la recherche d'un optimum global plutôt que des optimisations partielles. Enfin, en attirant l'attention de tous sur les mêmes paramètres, il joue un rôle intégrateur, en donnant à un niveau hiérarchique donné, un langage commun. Il peut être un levier pour une coordination et une coopération des acteurs dans un consensus actif.

Les Tableaux de Bord Stratégiques version anglo-saxonne, dont le modèle le plus connu est le «

Balanced Scorecard » (Tableau de Bord Equilibré ou Prospectif) développé par Robert

Kaplan et David Norton (1998, Editions d'Organisation), privilégient les dimensions financières, actionnariales et externes (clients et parties prenantes) du pilotage. Ils se fondent sur une stratégie de type concurrentiel (opportunités / menaces - forces / faiblesses). Ces derniers ont montré que le Balanced Scorecard (et donc plus généralement les Tableaux de

Bord Stratégiques) permet une meilleure articulation entre le contrôle de gestion et la stratégie.

Grâce à une articulation logique entre des indicateurs de nature stratégique et des indicateurs de nature opérationnelle, les démarches de contrôle de gestion s'inscrivent dans la réflexion stratégique. Différemment, les Tableaux de Bord Stratégiques version scandinave, dont le modèle le plus connu est le « Navigator » (Navigateur, Edvinsson et Malone, 1997) de l'entreprise suédoise d'assurances Skandia, privilégient des dimensions internes du pilotage telles que les ressources humaines et les ressources technologiques et organisationnelles. Ils se fondent sur des stratégies basées sur les ressources et les compétences clés (Hamel et Prahalad, Editions d'Organisation, Paris, 1997)

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote