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La critique existentialiste du rationalisme chez Sàśren Kierkegaard

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par Eric MBOCK ABOUBAKAR
Grand Séminaire Saint Augustin de Maroua - Mémoire fin de cycle de philosophie 2008
  

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CONCLUSION GENERALE

Le travail porté à notre étude qui était celui de la critique existentialiste du rationalisme avait pour but de montrer les limites du courant rationaliste face à sa manière d'aborder et de considérer l'existant. Autrement dit, il avait été question de montrer le primat de l'existence sur tout objet ou sujet d'étude. Pour mener à bien ce travail, nous avons voulu nous appuyer sur un philosophe à savoir Sören Aabye KIERKEGAARD. Grâce à lui, nous avons élaboré notre travail tout en nous appuyant également sur d'autres auteurs dont les pensées pouvaient nous permettre de nourrir notre critique.

Notre travail s'est subdivisé en trois chapitres. Le premier chapitre avait pour objectif de présenter de prime abord les deux courants philosophiques afin de mieux cerner le noeud de la critique. Durant cette étude conceptuelle des différents courants, nous avons montré que ces courants n'étaient pas le fruit d'une réflexion de notre époque. Utilisé déjà depuis la période antique, le rationalisme comme nous l'avons vu a toujours eu tendance à ramener tout à la raison, à vouloir tout rationaliser. Pour tout rationaliste, la raison est la seule chose capable de mener le sage et le savant à la vérité, et tout ce qui ne relèverait pas de cette raison n'était que mensonge et fausseté. Pour des philosophes comme PLATON, tout ce qui relevait d'autre chose que de la raison, devait être considéré comme pseudo-connaissance ou opinion. C'est pourquoi pour Descartes seul le sujet pensant pourra prendre possession du monde par la science et la technique ; limitant ainsi la valeur de l'existant à sa capacité cognitive, au point où dans sa morale il donnera pour recommandation d'employer toute sa vie non à cultiver la relation entre existants mais à cultiver notre raison. Etant comme le catalyseur du courant rationaliste, DESCARTES a été l'auteur de l'ascension fulgurante de cette doctrine. Avec des penseurs rationalistes tels que SPINOZA, le bonheur de l'homme se trouve conditionné par la réforme de l'entendement à travers la découverte d'une méthode capable de nous faire connaître la vérité sur toutes choses. Et ce raisonnement le poussera à identifier le bonheur à la vérité et la vérité à l'intelligence.

C'est fort de ces considérations de l'existant et de son existence que l'existentialisme est né au XIXème siècle mais ayant des origines visibles dans la période moderne avec des philosophes tels que Pascal.

Subdivisé en deux courants principaux à savoir : l'existentialisme athée et l'existentialisme théiste, ce courant s'est formé pour s'opposer à l'effort des rationalistes de systématiser l'existence humaine. Pour les existentialistes, si l'esprit humain peut construire un système rationnel pour expliquer notre réalité, les existentialistes en général considèrent qu'un tel effort est inutile en ce sens que la raison ne pourra jamais correspondre à la réalité. Et pour HEIDEGGER seul l'angoisse pourra nous révéler véritablement la condition humaine et non l'étude de l'homme sous une forme conceptuelle et abstraite mais par une sorte d'expérience métaphysique. Avec Karl JASPER le moi doit apparaître comme un acte, un jaillissement de l'être et ne peut être représenté par des concepts ni exprimé par des mots car l'homme se dérobe de tout savoir qui viserait à le déterminer.

Après cette représentation que nous avons faite des deux courants, au second chapitre, nous avons fait une critique existentialiste du rationalisme à la lumière du philosophe danois. Par cette critique nous avons voulu mettre en lumière l'importance ou mieux le primat de l'existence. Contre une philosophie qui se veut systématique. Avec l'existentialisme nous avons proposé une existence faite d'individu particulier. L'existentialisme s'est opposé à toute spéculation creuse ne favorisant pas directement une existence concrète au sens plein du mot. Car dans son approche de l'existant, il ne montre jamais les difficultés de l'existant et de son existence. C'est pourquoi face à tout ce qui concerne l'existant et ses difficultés, la pensée abstraite se trouve butée. Dans sa critique, KIERKEGAARD nous a montré que le rationalisme ne pourrait jamais atteindre l'existant réel, confiner les concepts, car le réel n'est pas formé de concept. En faisant appel à la pensée subjective, l'intention de KIERKEGAARD est celle de réapprendre aux hommes ce que c'est qu'être homme ou exister humainement face à une pensée rationaliste qui a fait oublier l'essentiel. En prônant la pensée subjective, KIERKEGAARD voulait aller à l'encontre des penseurs objectifs qui sont des contemplateurs d'abstraction et qui sont dans un état permanent de distraction à l'égard de l'existence.

Cependant comme toute discipline, l'existentialisme n'a pas été de reste en ce qui concerne les limites. Dans son effort de critique du rationalisme, l'existentialisme a pris des positions discutables et pouvant être remises en cause. En réfutant l'universel, KIERKEGAARD l'emploie sans s'en rendre compte. Car en qualifiant des êtres par un nom ou un terme tel que celui de l'existant, on se rend compte qu'il l'utilise pour qualifier ou faire allusion à tous les hommes. Sa conception de l'individu comme nous l'avons vu à travers ses sphères d'existence, le pousse à prôner un individualisme dans un monde où nous sommes appelés à vivre en communion fraternelle. Et sa critique des concepts semble à un certain niveau exagérée car les concepts, loin d'être le fruit de notre imagination, représentent certains caractères du réel ; ce que les hommes ont de commun entre eux : leur essence. Il en va de même pour la raison qui ne fait qu'appliquer le principe de raison suffisante pour expliquer les faits. La pensée subjective que KIERKEGAARD nous a proposée semblait être insatisfaisante en ce sens qu'elle nous éloignait de ce qui est vrai pour nous conduire à prendre pour vraies des vérités sujettes à nos sentiments et à nos états d'âmes laissant de côté la vérité même des choses.

Pour finir, nous avons essayé à partir de sa conception individualiste de montrer que l'existant saisit comme tel se saurait être pris dans son ensemble puisque étant un être social, un être de relation. Pour cela le personnalisme nous a permis de sublimer ce manquement. Après l'avoir surmonté, nous nous sommes rendus compte que pour avoir une considération entière de l'existant dans toutes ses dimensions, il fallait prôner un humanisme intégral. Prôner un humanisme intégral en ce sens qu'il est le seul à prendre l'homme dans toute sa dimension à savoir dans sa relation avec lui-même, dans sa relation avec autrui, et enfin l'homme dans sa relation avec son créateur de qui il tient le mouvement l'être et l'agir.

En somme, nous pouvons dire que de part cette critique menée par l'existentialisme, nous avons pu voir que l'important pour tout homme est de revenir à l'essentiel qui est l'existant considéré dans toute sa dimension, et que le rationalisme nous a fait perdre. Ainsi, l'humanisme intégral surgit comme dépassement aussi bien du rationalisme que de l'existentialisme ; il se présente comme promesse pour chaque existant créé qui ne demande qu'à se transmuer en bonheur véritable.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote