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La critique existentialiste du rationalisme chez Sàśren Kierkegaard

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par Eric MBOCK ABOUBAKAR
Grand Séminaire Saint Augustin de Maroua - Mémoire fin de cycle de philosophie 2008
  

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I.2.2.2. L'existentialisme chrétien

I.2.2.2.a. Karl JASPERS

Médecin et psychiatre et titulaire de la chaire de philosophie à Heidelberg, Jaspers est un philosophe théiste qui tire son inspiration de KIERKEGAARD. Plus radical que HEIDEGGER dans son existentialisme, il considère qu'aller au-delà de l'existence humaine n'est pas son ambition et trouve que le domaine descriptif est toujours inadéquat. Chez JASPERS, la philosophie consiste simplement à être et non à parler de l'être ; à éclairer « l'abîme de l'être-moi ». Pour cela il choisit de partir de l'être dans sa situation concrète.

Le point de départ de cette philosophie existentielle est, chez lui, l'ego, une sorte de cogito, mais plus profond que celui de DESCARTES qui se borne à poser la pensée. De là il distingue deux types d'être : l'homme comme partie de l'univers, comme objet, et l'homme comme sujet connaissant.

Pour JASPERS, le moi est un acte, un jaillissement de l'être et ne peut être représenté par des concepts ni exprimé par des mots car « il se dérobe de tout savoir déterminé ». Il est plutôt donné par une expérience intime et primitive ; l'expérience parce qu'elle nous révèle le moi comme liberté car, c'est une même chose de dire qu'il est acte et qu'il est liberté. La liberté dont il parle, l'acte par lequel j'existe, je suis moi, n'a ni cause ni raison. Et il définit la liberté comme le principe du développement de l'être humain. Il considère que l'existence est une sorte de tension entre deux pôles ; elle s'enracine dans l'éternité et s'épanouit dans le temps ; puisque sans le premier l'homme ne serait qu'un anneau dans l'enchaînement des évènements du monde et ne se développerait pas. Sans le second non plus il serait immobile en lui-même et ne se développerait pas aussi.

Karl JASPERS trouve que le moi ne se réalise pas seul, isolément, il n'est pas une monade puisque chacun a besoin pour être lui-même de communiquer avec d'autres-moi. Il s'agit là d'une relation ontologique unissant des moi irréductibles ; et cette relation est l'amour. L'amour parce que chacun se donne à l'autre en respectant l'originalité, la liberté de l'autre. Ainsi le nous précède et fonde le je et le tu.

I.2.2.2.b. Gabriel MARCEL

Gabriel MARCEL fait partie de ces auteurs qui refusent que leur doctrine soit appelée existentialiste et préfère plutôt l'appellation de doctrine socratique ou de socratisme chrétien. Son intention philosophique est de « restituer à l'expérience son poids ontologique »34(*). Dans son existentialisme qui sera une sorte d'empirisme, parce que refusant les systèmes et l'abstraction, MARCEL va élaborer une philosophie qui considère l'être comme un mystère. Il considère le rationalisme comme une déviation de la raison qui ne livre rien de moins qu'«une raison ivre d'elle-même»35(*)

A la base de son existentialisme, il établit deux distinctions entre être et avoir. Cet auteur a constaté que très souvent, l'homme est identifié à ce qu'il a or l'avoir n'est que de l'ordre du matériel. C'est pourquoi MARCEL pense que l'avoir engendre une tendance à trois faces que VERNEAUX nomme ainsi : « tendance à asservir l'objet à le traiter comme un pur instrument, tendance à s'asservir à l'objet, s'y attacher, s'y absorber, et tendance à exclure autrui de la possession en le considérant comme un privilège personnel »36(*). De là, la personnalité de l'homme est réduite à son corps ou pire encore aux choses qu'il possède. Or l'être transcende ce plan. Il est un mystère.

Expliquant ce qu'est le mystère, Gabriel MARCEL tient d'abord à lever l'équivoque en précisant que le mystérieux ne doit pas être assimilé à l'inconnaissable car, l'inconnaissable est la limite des problèmes insolubles. Le mystère appartient à un plan transcendant qu'on peut appeler méta-problématique. Il définit le mystère comme « un problème qui empiète sur ses propres donnés, qui les envahit et se dépasse par là même comme simple problème »37(*). Distinguant alors le problème du mystère, MARCEL déclarera qu' « entre un problème et un mystère, il y a cette différence essentielle qu'un problème est quelque chose que je rencontre, que je trouve tout entier devant moi, mais que je puisse même par là cerner et réduire- ou lieu qu'un mystère est quelque chose en quoi je suis moi-même engagé, et qui n'est par conséquent pensable que comme une sphère où la distinction de l'en moi et du devant moi perd sa signification initiale »38(*). De ces propos nous pouvons à la suite de MARCEL dire que ce qui caractérise le mystère est tout simplement le fait qu'on s'y trouve soi-même engagé et impliqué. Le mystère ne peut être résoluble, il peut seulement être reconnu et révélé ; d'où l'homme n'est pas un problème, c'est un mystère.

* 34 _ R. VERNEAUX, Histoire de la philosophie contemporaine, op. cit., p. 152.

* 35 _ G. MARCEL, Être et Avoir, Paris, Aubier, 1935, p. 324.

* 36 _ R. VERNEAUX, Histoire de la philosophie contemporaine, op. cit., p. 152.

* 37 _ G. MARCEL, cité par R. VERNEAUX, Histoire de la philosophie contemporaine, op. cit., p. 153.

* 38 _ Idem.

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