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Contribution à  l'étude de la cinétique de libération d'un principe actif: oxacilline sodique encapsulé en vue de déterminer les conditions de conservation

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par Yahia NAFTI
Université ZIANE Achour de Djelfa - Ingénieur d'état en Biologie- Option: Contrôle de la Qualité et Analyses  2008
  

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Chapitre III

La microencapsulation

III.1.Historique :

Les premières publications sur la microencapsulation et ses applications possibles dans le domaine pharmaceutique remontent à 1931.De 1931 à 1940, GREEN et son équipe à la NCR (USA) ont établi un processus de microencapsulation basé sur l'utilisation d'une enveloppe de gélatine (coacervation) (Anonyme 8).

Depuis lors, l'industrie pharmaceutique a développé plusieurs autres matériaux de revêtement et beaucoup d'autres méthodes d'encapsulation.

Dans les 30 années, plusieurs brevets ont été enregistrés au sujet de l'encapsulation des PA, médicinaux et non médicinaux, comme des antibiotiques, vitamines, et ainsi de suite.

D'autres industries ont été intéressées, et le sont toujours, par cette technique : l'industrie alimentaire, l'industrie photographique, l'industrie des engrais, l'industrie de pesticides, etc.

En outre, l'industrie chimique avait développé de nouveaux polymères avec des applications potentielles dans la microencapsulation (Chang et Prakach, 2001).

III.2. Définition :

La microencapsulation regroupe l'ensemble des technologies qui permettent la préparation de microparticules individualisées, constituées d'un matériau enrobant contenant une matière active.

- Les matériaux enrobants sont des polymères d'origine naturelle ou synthétique, ou des

lipides.

- Les matières actives sont d'origines très variées: principes actifs pharmaceutiques, actifs cosmétiques, additifs alimentaires, produits phytosanitaires, essences parfumées, microorganismes, cellules, ou encore catalyseurs de réaction chimique ...etc.

Les microparticules présentent une taille comprise entre environ 1um et 1mm et contiennent typiquement entre 5 et 90 % (en masse) de matière active (Richard et Benoit, 2000).

III.3. Types de microparticules :

Les procédés de microencapsulation permettent de préparer des microparticules de deux types: (fig.12)

- Les microcapsules, la particule réservoir est constituée d'un coeur de matière active liquide (plus ou moins visqueux) ou solide, entourée d'une écorce solide continue de matériau enrobant. Les microcapsules ne sont pas nécessairement sphériques ;

- Les microsphères, un réseau macromoléculaire ou lipidique continu formant une matrice dans laquelle se trouve la matière active finement dispersée, à l'état de molécules, de fines particules solides ou encore de gouttelettes de solutions (Richard et Benoit, 2000).

Figure (12) : Types de microparticule (Anonyme 9).

Un certain nombre de facteurs physico-chimiques, permettent de caractériser la membrane d'une microcapsule ou la matrice d'une microsphère :

- Charge électrique de surface ;

- Mouillabilité ;

- Porosité ;

- Tortuosité des pores ;

- Degré de gonflement.

Le taux d'encapsulation (ou la teneur en matière active) peut être très élevée dans les microcapsules, de l'ordre de 85 à 90 % (rapport massique). Comparés à ceux rencontrées dans les microsphères qui sont plus faibles, de l'ordre de 20 à 35 % (Richard et Benoit, 2000).

Le rendement d'encapsulation est le rapport entre la masse de PA encapsulé et la masse de PA à encapsuler (Anonyme 9) :

× 100

Masse de PA à encapsuler

Rdt=

Masse de PA encapsulé

III.4. Intérêt de microencapsulation :

Sur le plan industriel, la microencapsulation est mise en oeuvre pour remplir les objectifs suivants :

- Assurer la protection, la compatibilité et la stabilisation d'une matière active dans une formulation ;

- Réaliser une mise en forme adaptée (dosage plus élevé dans de petits volumes) ; - Améliorer la présentation d'un produit ;

- Masquer un goût ou une odeur ;

- Modifier et maîtriser le profil de libération d'une matière active pour obtenir, par exemple, un effet prolongé ou déclenché (Richard et Benoit, 2000).

III.5. Procédés de microencapsulation :

Avant de procéder une préparation d'une microencapsulation, il faut tenir compte : - La taille moyenne et la largeur de distribution granulométrique;

- La teneur en matière active ou taux d'encapsulation ;

- La forme finale: dispersion de microparticules en phase aqueuse ou en phase solvant, poudre sèche ;

- Les contraintes de stabilité au cours du stockage et au cours de la mise en oeuvre ;

- La durée de conservation sans libération de matière active, ainsi que le milieu dans lequel les particules seront conservées ;

- Les conditions de libération et la cinétique de libération. Si l'on souhaite une libération déclenchée, il devra en particulier être précisé quel est le paramètre de déclenchement: pression ou cisaillement mécanique, variation de température, variation de pH, dégradation enzymatique. Pour une libération prolongée, la durée souhaitée de la période de libération sera une des données du problème ;

- Les contraintes réglementaires liées au domaine d'application et au mode d'administration qui sont prescrites dans les réglementations nationales et internationales (Pharmacopée Européenne ou USP par exemple, pour le domaine de la pharmacie).

Les choix du procédé et de la formulation déterminent les caractéristiques finales de microparticules (Richard et Benoit, 2000).

III.5.1. Procédés physico-chimiques :

III.5.1.1. Procédé basé sur la séparation de phase :

La coacervation est le phénomène de désolvatation des macromolécules, conduisant à une séparation de phases au sein d'une solution. A l'issue de la coacervation, deux phases sont présentes dans le milieu :

- Le coacervat : Riche en polymère et pauvre en solvant ;

- Le surnageant : Pauvre en polymère et riche en solvant.

Si, dans le même temps, une matière active est dispersée dans ce milieu, sous forme de gouttelettes par exemple, le coacervat formé pourra l'encapsuler si les conditions d'étalement des phases en présence sont respectées.

La figure 13 représente trois situations possibles: Cas où une encapsulation complète aura lieu, partielle, ou pas d'encapsulation, (l'encapsulation est complète si le coacervat mouille spontanément la surface de la matière active, c'est-à-dire lorsque S3 > 0, S2 < 0 et S1 < 0) (Richard et Benoit, 2000).

Figure (13) : Comportement d'un coacervat (3) vis-à-vis une phase liquide
non miscible (1)
(Richard et Benoit, 2000).

III.5.1.2. Microencapsulation par coacervation complexe :

La coacervation complexe est une désolvatation simultanée de deux polyélectrolytes hydrosolubles portant des charges opposées en provoquant par une modification de pH du milieu aqueux. En effet, la structure du coacervat est complexe puisqu'elle comprend deux polymères.

Le procédé de microencapsulation par coacervation complexe se déroule de la façon suivante (fig.14) :

- Dans un premier temps, le produit à encapsuler (sous forme liquide ou solide) est dispersé dans une solution aqueuse contenant les deux polymères (phase a).

- Dans un deuxième temps, la coacervation est induite par un ajustement du pH de la solution, de façon que les charges positives du premier polymère équilibrent les charges négatives du second (phase b). L'attraction électrostatique des deux polyélectrolytes provoque l'apparition d'un coacervat mixte.

- Dans un troisième temps, les gouttelettes de coacervat formé viennent s'adsorber (phase c) à la surface de la matière active à encapsuler et former un enrobage continu (phase d). Finalement, cet enrobage est consolidé par réticulation (phase e) des macromolécules constitutives du coacervat (Richard et Benoit, 2000).

Figure (14) : Schéma de principe du procédé de microencapsulation par
coacervation complexe
(Richard et Benoit, 2000).

Le polyélectrolyte chargé positivement qui est généralement utilisé est la gélatine de haut point isoélectrique (gélatine de type A telle que la gélatine de peau de porc). Les polyanions les plus souvent utilisés sont la gomme arabique, les alginates, les carraghénanes. La carboxyméthylcellulose, les polyphosphates et d'autres.

Les particules obtenues sont des microcapsules. Leur taille varie de quelques micromètres à quelques centaines de micromètres. Les taux d'encapsulation peuvent être très élevés, de l'ordre de 80%.

La microencapsulation par coacervation complexe est largement utilisée dans de nombreux secteurs industriels. Dans le milieu pharmaceutique, cette technique est également mise en oeuvre pour la microencapsulation de paraffine liquide, d'huiles essentielles utilisées en aromathérapie (Richard et Benoit, 2000).

III.5.1.3. Microencapsulation par coacervation simple :

La coacervation simple se rapporte aux procédés faisant intervenir la désolvatation d'un seul polymère par l'un des facteurs suivants : abaissement de température, addition d'un nonsolvant, addition d'électrolytes, addition d'un deuxième polymère incompatible. Ce phénomène peut se dérouler en milieu aqueux ou organique. Les étapes du procédé sont en tous points identiques à celles décrites pour la coacervation complexe.

Les particules obtenues sont généralement des microcapsules. Toutefois, dans certains cas, le procédé par coacervation simple permet d'obtenir des microsphères. C'est le cas lorsque la proportion de substance active est faible par rapport au volume du coacervat.

La taille des microparticules obtenues ainsi que la teneur en matière active sont semblables à celles résultant du procédé par coacervation complexe (Richard et Benoit, 2000).

III.5.1.4. Procédés d'évaporation et d'extraction de solvant :

La méthode de microencapsulation par évaporation de solvant repose sur l'évaporation de la phase interne d'une émulsion sous agitation. Les étapes sont résumées comme suit: Initialement, le matériau d'enrobage, généralement un polymère hydrophobe, est dissous dans un solvant organique volatil. La molécule active à encapsuler est alors soit dissoute, soit dispersée dans la solution organique.

- La phase organique est émulsionnée sous agitation dans une phase aqueuse, contenant un agent tensioactif.

- Une fois l'émulsion établie, le solvant organique diffuse progressivement dans la phase continue sous agitation pour s'évaporer, laissant le polymère précipiter sous forme de microsphères (fig.15).

Ce procédé permet la fabrication de microsphères de taille entre 0,5 et 200 um.

Le rendement de production peut aisément s'approcher de 100 % (Richard et Benoit, 2000).

Figure (15) : Schéma de principe du procédé de microencapsulation par évaporation de solvant (Richard et Benoit, 2000).

III.5.1.5. Microencapsulation par gélification thermique :

Ce procédé, encore appelé hot melt, repose sur la fusion du matériau d'enrobage. La matière active à encapsuler est dissoute ou dispersée dans ce matériau fondu. L'ensemble est émulsionné dans une phase dispersante, dont la température est maintenue supérieure à la (Tf) de l'enrobage et pour laquelle la matière active n'a aucune affinité: il s'agit d'eau distillée lorsque la substance à encapsuler est lipophile, et d'huile de silicone, par exemple, lorsqu'elle est hydrosoluble. La solidification des globules dispersés est obtenue en refroidissant brutalement le milieu (fig.16) (Richard et Benoit, 2000).

Figure (16) : Schéma de principe du procédé d'encapsulation par gélification
thermique (hot melt)
(Richard et Benoit, 2000).

Comme de nombreuses substances actives sont thermolabiles, les matériaux supports généralement utilisés dans ce procédé de microencapsulation sont des lipides de bas point de fusion. Les particules obtenues sont ici des microsphères d'une taille pouvant aller généralement de 30 à 300 um. La teneur en matière active est de l'ordre de 20 % (Richard et Benoit, 2000).

III.5.2. Procédés mécaniques :

III.5.2.1. Procédé de nébulisation/séchage :

Le procédé de nébulisation/séchage est un procédé continu en une seule étape qui permet de transformer une formulation liquide initiale en une forme microparticulaire sèche. La formulation liquide initiale peut être constituée :

- Soit d'une solution de matière active et de matériau enrobant ;

- Soit d'une dispersion de particules solides de matière active dans une solution ou une émulsion de matériau enrobant ;

- Soit encore d'une émulsion de matière active dans une solution de matériau enrobant. Ce procédé comprend les 4 étapes séquentielles suivantes :

- Nébulisation de la formulation liquide initiale pour former un aérosol ;

- Mise en contact de l'aérosol avec un flux d'air, porté à une température contrôlée ; - Séchage rapide de l'aérosol pour former des microparticules solides ;

- Séparation de la poudre de microparticules et de l'air contenant le solvant vaporisé.

Les microparticules obtenues par nébulisation-séchage (Le plus souvent des microsphères) sont d'une taille typiquement comprise entre environ 1 um et 50 um, pour un séchage à cocourant. Le séchage à contre-courant permet d'obtenir des microparticules de taille moyenne plus élevée, comprise entre environ 50 et 200 um.

Le taux d'encapsulation est limité à environ 40 % (en masse) (Richard et Benoit, 2000).

III.5.2.2. Procédé d'enrobage en lit fluidisé :

Le procédé d'enrobage en lit fluidisé s'applique exclusivement à des matières actives constituées de particules solides (granulés, cristaux). Des matières actives liquides peuvent néanmoins être encapsulées après absorption par des supports particulaires poreux. Le procédé

permet de réaliser un enrobage continu de particules qui conduit donc à la production de microcapsules. Il comprend une séquence cyclique en trois temps :

- Fluidisation de la poudre de particules ;

- Pulvérisation du matériau enrobant sur les particules ;

- Séchage et filmification de l'enrobage.

Les formulations liquides qui sont pulvérisées sur les particules en mouvement dans le lit fluidisé sont des solutions ou des dispersions aqueuses ou organiques de polymères.

Quand les gouttelettes de la formulation liquide pulvérisée rencontrent la surface des particules, la formation du film d'enrobage s'effectue en plusieurs étapes successives (fig.17) :

- Contact microparticule-gouttelette ;

- Mouillage et étalement de la gouttelette sur la particule ;

- Séchage par évaporation du solvant et éventuellement pénétration dans la particule (Richard et Benoit, 2000).

Figure (17) : Etape de formation d'un film d'enrobage par spraycoating sur
des particules solides
(Richard et Benoit, 2000).

Les paramètres de procédé, qui doivent être maîtrisés et ajustés pour obtenir un tel enrobage, sont liés soit au séchage du film, soit à la pulvérisation de la formulation liquide.

L'épaisseur des films d'enrobage déposés sur des particules en lit fluidisé est généralement comprise entre quelques micromètres et 20 um. Le film devant être suffisamment épais pour masquer les défauts de surface.

Le taux d'encapsulation est généralement élevé, compris entre 60 et 90 % (en masse) (Richard et Benoit, 2000).

III.5.2.3. Frocédés de gélification et congélation de gouttes (Frilling) :

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand