WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Procédures simplifiées de recouvrement et voies d'exécution: un droit adapté aux conditions économiques et sociales nouvelles ?

( Télécharger le fichier original )
par Abdoulaye DOUCOURE
Université de Bamako - Maitrise Carrières Judiciaires 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

· Paragraphe 2 : Le Débiteur Saisi

Le débiteur saisi est le sujet passif de la saisie. Dans la majorité des cas, la saisie est dirigée contre des personnes que la loi assimile au débiteur saisi.

En principe tout débiteur peut être saisi. A ce sujet, l'Acte Uniforme impose des obligations dont celles de fournir les renseignements sur l'existence de saisie antérieure au cours de l'opération de saisie, en cas de saisie portant sur les biens meuble, il est tenu comme gardien de ces meubles.

Les frais de l'exécution forcée pèsent en principe sur le débiteur (article 47 AU/VE). Cet article prend toute fois, soin de préciser des dérogations. L'aliéna 2 du même article met à la charge du créancier saisissant ne disposant du titre exécutoire. Cette charge pourra être transférée au débiteur de mauvaise foi à condition que celle-ci soit justifiée par le créancier.

Les frais d'exécution incomberont au créancier, si l'exécution forcée n'était pas nécessaire au moment ou ils ont été exposés (frais).

A l'exception du principe posé par l'article 28 AU/VE, article 30 AU/VE fait une dérogation en conférant à certaines personnes l'immunité. Les immunités d'exécution ou immunités de saisie rendent insaisissable les biens de son bénéficiaire. Cette insaisissabilité des biens qui résulte de l'immunité d'exécution tient à la personne du débiteur et non à la nature de ces biens.

Les personnes bénéficiant de cette immunité sont non seulement l'Etat et ses démembrements, mais éventuellement aussi des entreprises publiques. Cette interdiction se trouve cependant tempérée par l'aliéna suivant du même article disposant que les dettes certaines, liquides et exigibles dont quiconque sera tenu envers elles, sous réserve de réciprocité.

Les dettes des personnes et entreprises publiques ne sont considérées comme certaines que si elles font l'objet d'une reconnaissance par celles-ci ou d'un titre ayant un caractère exécutoire sur le territoire de l'Etat ou se situent ces personnes ou entreprises.

L'Etat bénéficie de cette immunité en raison de ses prérogatives de puissance publique. La raison d'être de ce régime de faveur est que l'Etat est une personne présumée solvable. On lui substitue un second aspect : les règles de la comptabilité publique, les quelles ne permettent pas le paiement par voie de saisie. Nous disons qu'en réalité, la véritable justification de l'immunité d'exécution dont bénéficie l'Etat est le principe de la continuité du service public. Cette dernière justification explique mieux l'extension de l'immunité d'exécution aux démembrements de l'Etat que sont les établissements publics et les collectivités territoriales. Contrairement aux entreprises publiques, les entreprises semi-publiques (les entreprises mixtes) peuvent faire l'objet des voies d'exécution.

En droit International, les immunités d'exécution bénéficient aux Etats étrangers, aux souverains ou chefs d'Etats étrangers, aux agents diplomatiques étrangers et aux fonctionnaires internationaux(1). Cette immunité Etatique est due à la courtoisie internationale et le souci de chaque Etat de respecter la souveraineté nationale de l'autre.

En conséquence, pour que la responsabilité de l'Etat ne soit illusoire, il faudra non seulement que la personne qui l'invoque ait une créance sur lui, mais également que cette créance ait fait l'objet d'une reconnaissance de dette ou que le créancier bénéficie déjà d'un titre exécutoire à l'encontre de l'Etat. Ce qui risque de ne pas souvent, être le cas. Dans ce cas, le créancier se trouverait dans une situation désespérée puisqu'il ne peut faire recours aux voies d'exécution. Mais cette situation déplorable du créancier ne durera pas longtemps.

L'Acte Uniforme portant sur les voies d'exécution a atténué cette prérogative reconnue aux personnes morales de droit public ou des entreprises tout en autorisant les créanciers de ces personnes à recourir à la compensation (article 30, al 2 AU/VE). La mise en oeuvre de la compensation peut être une source de difficulté. Il en sera ainsi, si la personne morale du droit public conteste l'existence des conditions de la compensation. Face à une telle hypothèse, le créancier de la personne morale de droit public devra saisir le juge pour qu'il tranche cette contestation.

A côté des dérogations au principe, l'Acte Uniforme a apporté des tempéraments. C'est ainsi que contrairement à la procédure de droit commun, l'Acte Uniforme prévoit que : la procédure de la saisie peut être suspendue par des mesures de grâce et la procédure d'apurement du passif. L'Acte Uniforme en tenant compte de la situation du débiteur, a reconnu à ce dernier dans son article 39 AU/VE, des mesures de grâce. Ces mesures suspendent l'exécution engagée, mais elle est soumise à des conditions.

Ces mesures relèvent tout d'abord, du pouvoir d'appréciation de la juridiction compétente.

Elles concernent ensuite l'exigibilité de la dette, la juridiction compétente, dans la limite d'une année ; peut reporter ou échelonner le paiement des sommes dues. Elle peut également décider que les paiements s'imputeront d'abord sur le capital. En outre, elle peut subordonner l'accomplissement par le débiteur d'actes propres à faciliter ou à garantir le paiement de la dette. Quelle que soit la nature de la créance le débiteur peut bénéficier d'un délai de grâce dès lorsqu'il ne s'agit pas d'une créance alimentaire ou d'une créance cambiaire. Le débiteur pourra bénéficier du délai de grâce dès que la créance devienne exigible(1).

L'objectif visé par le législateur OHADA sur le délai de grâce était de donner au débiteur une chance de s'exécuter dans un délai bref. Il est devenu dès lors un moyen de protection pour le débiteur contre les méfaits des voies d'exécution.

En se référant à l'article 40 AU/VE qui confère un droit de préférence au créancier, le créancier chirographaire pourra se trouver dans une situation indésirable parmi les créanciers gagistes sur le prix de la vente des biens du débiteur.

Pour ce qui concerne la procédure d'apurement du passif ; qu'il s'agisse de redressement judiciaire ou de liquidation des biens. La solution quant à la suspension des voies d'exécution est la même.

La saisie peut également être pratiquée dans les mains d'une tierce personne. Par Exemple : lorsque l'objet de la saisie se trouve hypothéqué à une autre personne, le créancier, en exécutant son droit de préférence peut saisir l'immeuble(1) en question quand bien même qu'il se trouve entre les mains d'un tiers.

Le tiers peut également garantir le paiement d'une dette, tout en hypothéquant l'immeuble qui pourra faire l'objet de saisie par le créancier.

La saisie peut être pratiquée sur une créance du débiteur contre une autre personne (qui est son débiteur). Exemple : la banque qui détient des fonds appartenant au débiteur saisi. Cette saisie est appelée saisie-attribution.

En ce qui concerne les tiers saisi, il faut comprendre par là que la saisie n'est pas dirigée contre la personne du tiers détenteur mais elle est pratiquée entre ses mains (Exemple : tiers détenant un bien à titre de déposition, d'emprunteur, de créancier gagiste etc.). Dans ce cadre la CCJA a rendu un arrêt dont la référence (CCJA, arrêt N°015/2004 du 29 avril 2004 sur l'affaire EDM-SA contre JEAN IDRISS KOITA).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault